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Informations

» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 11/01/2017 à 09:41
» Dernière mise à jour le 15/01/2017 à 09:48

» Mots-clés :   Action   Présence d'armes   Région inventée

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Chapitre 6
La télévision fonctionnait encore. Hénéas n'était pas couché. Il l'attendait.
Il se leva du canapé à son arrivée.

« Je me suis inquiété, dit-il avant de la voir s'écrouler par terre. »

Il se précipita, la prit dans ses bras puis l'allongea dans sa chambre. Il posa une main chaude sur son front gelé.

« Ne me touche pas... ! »

Il retira sa main, inquiet, et attendit des explications. Allongée sur le lit, elle avait l'air d'une morte. Son visage, d'une pâleur cadavérique, ressemblait à une tache de lait sur les draps sombres.
Elle se redressa puis commença le récit de ses péripéties improbables. Les paroles sortaient difficilement. De la buée s'échappait encore de ses lèvres pâles. Hénéas l'écouta calmement, ne montrant rien d'abord, les poings crispés, l’œil brûlant d'en découdre avec les morceaux de glace qui foulaient encore les pavées de la rue.

Ses mains chaudes rencontrèrent les siennes. Il frissonna mais garda ses doigts mêlés aux siens.

« Je crois que j'ai développé une faculty sans le savoir... laissa tomber la jeune femme.
- Ce n'est pas possible. Tu n'as pas été choisie par un Légendaire.
- Toi non plus ! fit-elle en se redressant. Et pourtant tu as réussi à me cacher que tu avais ce don ! Avoue que tu t'es entraîné en cachette pour l'obtenir. Ce n'est pas possible autrement. »

Il se mit à rougir. Là n'était pas le problème. Il y avait plus grave à régler.

« Tu n'as pas suffisamment confiance en moi pour me confier ce secret ? Alors qu'on se connaît depuis qu'on est gamins... »

Yell avait repris des couleurs. Hénéas fut rassuré de la savoir rancunière, plus proche de la vie que de la mort. Il préférait ça que de la voir faible, au bord du décès.
Son regard morne venait de se rallumer. Lui s'était levé, faisait les cent pas dans la chambre. Ses doigts traversaient ses cheveux, ses lèvres se pinçaient lorsqu'il réfléchissait aussi intensément.

« Il faut que je parte. Le roi, lorsqu'il apprendra que j'ai tué trois de ses soldats et que j'ai une faculty, voudra me mettre la main dessus et m'exécuter. Il est mal vu qu'un citoyen possède une faculty alors qu'il n'est pas de la famille royale...
- Tu n'as pas de faculty ! Arrête avec ces histoires.
- Tu ne me crois pas, c'est ça ? »

Elle s'était levée pour lui faire face. Ils se dévisagèrent sévèrement. Le son de la télévision perturbait le silence pesant.

« Admettons que tu aies bien une faculty. Celle de geler en touchant des personnes. J'ai posé la main sur toi, tout à l'heure, pourquoi je n'ai pas été congelé comme les autres ?
- Tu ne me voulais pas de mal.
- Comment tu peux avoir un pouvoir comme celui-là sans avoir connu de Légendaires ? Et puis... C'est une faculty particulière. Elle n'a rien à voir avec le pays du Vent. »

Yell ne comprenait pas plus que lui l'origine de ce pouvoir qui habitait son corps. Pourtant il était bien là, endormi depuis des mois, des années peut-être, sans qu'elle n'en connaisse l'existence.

« Même le président Erik qui dirige la nation de Gleau ne l'a pas. Ce n'est pas faute d'avoir Kyurem dans ses rangs. Tu as déjà eu affaire à lui ?
- Je ne le connais pas. Je ne l'ai jamais rencontré, je t'assure. »

Hénéas quitta la pièce et revint avec un sac de voyage. Il lui demanda de trier ses affaires, d'en emmener certaines.

« Le plus urgent c'est que ce zébré de Flump ne te trouve pas. »

Après avoir empilé quelques vêtements, Yell quitta l'appartement avec son ami. Le jour commençait à peine à poindre ; les rues étaient aussi désertes que la nuit passée.

Lorsqu'ils découvrirent l'endroit de l'agression, ils ne retrouvèrent que des flaques d'eau. Toute trace des soldats avait fondu.
Ils traversèrent la place où les cadavres d'oiseaux s'empilaient encore. Le soleil qui s'invitait soulignait la chair rougie par le sang. Des mouches commençaient à butiner les corps.

Yell prit le train pour Arpentières puis celui de Janusia. Là-bas, on ne la retrouverait pas aussi facilement que dans le territoire du Vent. Lorsque le train s'éloigna du quai, Hénéas sentit monter en lui de la mélancolie associée à une colère pour celui qui les séparait.

Le leader des oiseaux ne cesserait de s'inquiéter du sort de son amie. Il ne supporterait pas d'apprendre son arrestation par les journaux et sa possible exécution... Il fallait agir avant qu'il ne la capture.

*****
On fit introduire les deux soldats rescapés dans le bureau du roi.

« Je vous écoute. Qu'est-ce que vous avez de si urgent à m'apprendre ? »

Se retrouver devant le souverain du royaume les intimida. Ils se jetèrent des regards insistants pour que l'autre commence l'histoire à sa place. L'impatience gagna Sa majesté qui tapa du poing sur la table.
Elecsprint se réveilla, constatant que des nuages commençaient à se former au dessus des grattes-ciels de Volucité. Un nouvel orage se préparait. Le canidé resta aux aguets pour ne pas manquer la chute des éclairs.

Manglouton, bien content qu'on fasse diversion auprès de son dresseur, tentait d'escalader l'étagère pour atteindre le coffre à bijoux. Il avait faim de pierres précieuses.

« Une femme a tué trois de nos compagnons d'armes, finit par dire l'un des soldats, tout penaud.
- Une femme vous dites ? Elle n'était pas dans sa cuisine ? »

Le rire gras du roi explosa dans la pièce, si bien qu'il déséquilibra Manglouton. Ce dernier tint bon, presque arrivé au but.

« Elle a joué de ses atouts pour vous charmer puis elle en a profité pour vous détrousser et vous tuer. C'est tout ce dont elles sont capables, ces bêtes-là. Des perverses. »

Elecsprint poussa un bâillement avant de se rendormir, déçu qu'un orage n'ait pas lieu. Les nuages se dissipaient, l'impatience de Flump avait filé.

« Vous n'allez pas la laisser s'en sortir ! Elle a déshonoré notre armée ! Il faut la retrouver et lui rendre la monnaie de sa pièce !
- Soit, mais c'est encore moi qui donne les ordres ici. »

Le second homme avait décidé de soutenir son collègue.

« Elle a un pouvoir. Elle ne les a pas poignardé mais gelés.
- Gelés ? Comment ça, un "pouvoir" ? demanda Flump, soudain intéressé.
- Je crois qu'elle a une faculty, Votre Majesté. »

Les yeux exorbités du roi effrayèrent les deux soldats. Ce dernier resta immobile puis frappa si fort du poing sur son bureau que l'étagère où grimpait Manglouton trembla. Elle trembla si fort que le Pokémon lâcha prise et tomba sur le dos. Un couinement de défaite accompagna sa chute.

Elecsprint ouvrit de nouveau les yeux.

« Une faculty ? Il me faut cette femme. Elle est envoyée par le président Gleau, j'en suis certain ! Il veut ma peau ! »

Les exclamations ramenèrent une série de nuages qui lâchèrent une pluie d'éclairs sur la ville. Derrière les baies vitrées du bureau, on constatait le spectacle effrayant du pouvoir royal.
Heureusement des paratonnerres protégeaient les habitants et leurs maisons. Il ne s'agissait pas de blesser le peuple issu de la Foudre, ce peuple si cher à Flump.

Le sceptre, posé dans un coin de la pièce, scintillait en même temps que s'abattait la pluie d'éclairs. Elecsprint jubila. Il s'était approché de la vitre pour observer la ville impuissante. Les zébrures jaunes éclataient en un feu d'artifice doré. La queue du Pokémon remuait, tant le ravissement d'Elecsprint était comblé.

« Envoyez toute l'armée à ses trousses. C'est une affaire d'Etat ! Qu'on la retrouve ! »

Les soldats, en sortant, piétinèrent le pauvre Manglouton. Le roi n'avait rien remarqué, préoccupé par cette nouvelle affaire. Il quitta son trône pour saisir le coffre à bijoux. Il découvrit à ses pieds le chapardeur et lâcha cette phrase qu'il trouva très drôle :

« Tiens, tu es dans la même position que sera cette femme : à terre et à mes pieds. »