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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 06/01/2017 à 10:21
» Dernière mise à jour le 06/01/2017 à 10:21

» Mots-clés :   Action   Présence d'armes   Région inventée

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Chapitre 5
Yell sortait d'une soirée passée avec des amis. Hénéas lui avait proposé de venir la chercher elle avait décliné. Marcher au grand air, la nuit, n'était pas dans ses habitudes : elle voulait en profiter un peu.
Arabelle n'était pas une ville très grande. On pouvait la visiter en quelques heures, traverser les rues pavées aisément à pied.

La jeune femme reconnut le Centre Pokémon au toit phosphorescent rouge. Au milieu des ombres, des quelques fenêtres encore allumées, on aurait dit une tâche de sang. Du sang, il y en a eu de verser ces derniers temps, au pays de Voudre. La loi qui visait à séparer les gens du Vent de leurs compagnons était passée.

L'armée avait arraché à leurs propriétaires les Pokémon qui devaient rejoindre leurs rangs. Certaines créatures opposèrent une violente résistance et les soldats furent obligés de les abattre, les uns après les autres. Il y eu bientôt sur les places des différentes villes des carcasses de Pokémon entassés.
On sentait encore l'odeur forte du sang macéré.

Heureusement pour Yell et Hénéas, ils avaient caché leurs Pokémon en lieu sûr. Ils étaient quelques uns à avoir pensé à ce moyen pour dissuader l'armée de poursuivre les applications de la loi.
Lakmécygne manquait à Yell. Elle l'avait relâché pendant une durée indéterminée près d'Ogoesse. Aller la voir lui déchirait à chaque fois le cœur ; ils se donnaient rendez-vous près d'un ruisseau.

Hénéas avait gardé le poireau de son Canarticho. C'était son sceptre, un souvenir de son ami qui l'attendait aussi. Son Pokémon lui avait tant apporté en lui offrant la faculty de maîtriser les vents. Ils s'étaient entraînés des années ensemble. Canarticho lui avait enseigné l'art de produire des tornades en déployant ses ailes, en utilisant son légume pour montrer à son dresseur comment rassembler le pouvoir du vent dans ses mains.

Au début, ça n'avait été que des échecs ou bien de légères brises qui s'échappaient de ses paumes. Puis avec le temps et de l'acharnement, Hénéas développa un véritable don. Il était rare que des hommes puissent réveiller et user d'une faculty sans l'aide d'un Légendaire. Même l'aide d'un de ces Pokémon ne permettait pas d'en posséder une, dans certains cas.

Yell redoutait de passer par la place d'Arabelle. Un monticule de cadavres de Pokémon s'élevait presque aussi haut que le clocher. Elle fit son possible pour détourner son regard de la place déserte. L'odeur de pourriture fut insupportable. Elle masqua son visage dans son écharpe, poursuivit son chemin d'un pas pressé.

La lune jetait sur cette montagne inanimée une flamme sanguinolente. On discernait les têtes des oiseaux, leurs plumes mouillées, les tripes à l'air.
La clocher sonna une heure. Yell se dépêcha. Hénéas était inquiet qu'elle se promène dans les rues, seule, alors que l'armée traînait encore, à la recherche de Pokémon désobéissant à éliminer.

Pokémon – Frozen City Remix
Au détour d'une rue, alors qu'elle arrivait presque à destination, elle aperçut un rasssemblement de cinq soldats. Ils riaient à gorge déployée, visiblement éméchés. Yell eut un mauvais pressentiment. Elle rebroussa chemin à vive allure mais trop tard : on courut à ses trousses. Un soldat tout à fait sobre l'attrapa et l'amena vers les autres. Yell se débattait mais la poigne de l'homme la privait de toute fuite.

Lorsqu'elle comprit que ce groupe de soldats s'amusait à torturer un tout jeune Roucool, son sang ne fit qu'un tour. Ils arrachaient une à une les plumes de l'oiseau et le retenait fermement. Ils lui crachaient des paroles haineuses. Tout ce qui sortait du jeune bec du Pokémon n'était que d'affreux cris déchirants.

« T'es un pigeon du vent toi, non ? demanda l'un deux en la reluquant. »

Elle ne répondit pas, le sang au joues. Ils étaient cinq. Elle était seule. Qu'est-ce qu'elle regrettait qu'Hénéas ne soit pas là, qu'il ne puisse pas les balayer d'un revers de la main !

« Je t'ai posé une question, réponds ! aboya le soldat en la frappant au visage. »

Le Roucool prit son envol avec le peu de plumes qui lui restait. Les hommes venaient de choisir une nouvelle cible. Une victime bien plus séduisante.

« Pourquoi vous torturez les oiseaux ? Pourquoi servez-vous un roi qui sépare les Pokémon de leur dresseur ? demanda-t-elle, la voix brisée. »

Deux d'entre eux s'approchèrent pour lui souffler leur haleine alcoolisée. Elle détourna la tête, révulsée par l'odeur.

« Dis-nous où est ton piaf et on te relâche.
- Je n'ai pas... »

Un deuxième coup sur la joue.

« Répète un peu, pour voir. »

Yell baissa la tête. Elle n'avait rien à craindre en disant qu'elle avait relâché son Pokémon. Ils n'iraient pas le chercher près du lac où elle l'avait laissé.
Lorsqu'elle leur dit qu'elle ne l'avait plus avec elle, ils exigèrent d'aller le retrouver. Elle ne voulut pas, c'était trop dangereux pour Lakmécygne. Ils lui feraient subir le même traitement qu'avec le Roucool de tout à l'heure...

« Puisque tu ne veux pas nous dire où est ton sale volatile, tu vas passer à la casserole. »

Elle devint aussi blanche que l'était la lune. Ils commencèrent tous à se rapprocher, à poser leurs mains sur elle.
Yell les repoussa mais ils étaient trop nombreux et elle pas assez forte... Elle sentait leur souffle sur sa nuque, leurs doigts tremblants toucher sa peau, leurs corps se coller à elle.

Elle mit ses mains sur son visage, attendant que quelque chose se passe. Que quelqu'un vienne l'aider. Mais qui serait assez fou pour affronter cinq soldats ? Ils étaient armés, possédaient des Pokémon et la protection du roi.

Elle sentit une vague de froid la prendre au corps.
Soudain, elle entendit l'un des hommes crier. Elle ouvrit les yeux puis un second et un troisième cris se succédèrent. Leurs mains s'étaient gelés. Ils regardaient leurs doigts blancs figés d'un air ahuri. Personne ne comprenait, pas même Yell.

Elle examina elle aussi ses mains pendant que les soldats reculaient, la foudroyant du regard. Une légère brume s'échappait de ses paumes. Sa respiration était si gelée qu'elle eut l'impression d'avoir une glace dans la bouche. De la buée s'échappait de ses lèvres alors qu'on était au mois de mai et que les températures n'étaient pas basses pendant cette saison.

L'un des hommes qui avait eu la chance de ne pas avoir le bras pétrifié, s'approcha de nouveau ; Yell le repoussa. Le bras qu'elle toucha se congela instantanément. L'homme poussa un cri.
Cela venait donc d'elle ? Qu'est-ce qu'il lui arrivait ?

« La garce, elle a un pouvoir ! »

Un pouvoir ? C'était bien la première fois qu'elle assistait à ce genre de phénomène. Redoutant que ce don ne s'évanouisse aussi subitement qu'il était venu, elle se jeta sur un des hommes, poings en avant. En quelques secondes, il se changea en véritable statue de glace. Les autres prirent peur. Yell ne leur laissa pas le temps de réagir qu'elle les transforma en glaçon eux aussi par la force de son souffle.

Seuls deux soldats réussirent à prendre la fuite. Elle savait que les laisser partir en sachant qu'ils savaient dans quelle ville la retrouver la rendrait coupable des crimes dont on l'accuserait. Elle serait fugitive. Tuer trois hommes de la garde royale c'était risquer la peine de mort.

Elle resta un moment devant ces statues figées. Même si le roi réussissait à les ramener à la vie, elle serait condamnée. D'un geste de la main, elle les poussa. Les trois hommes se fracassèrent par terre, se répandirent en mille morceaux. Personne n'aurait soupçonné qu'il y avait eu ici de la vie. La glace allait fondre, ne laissant aucune trace de ses êtres sur Terre.

Pendant qu'elle courait jusque chez elle, Yell organisait déjà sa fuite d'Arabelle. Comment réagirait Hénéas lorsqu'elle lui racontera ? Il ne supporterait pas de la voir partir, de la savoir menacer à cause du même homme qu'ils combattaient : Flump.

Il avait plu quelques heures plus tôt. De grosses flaques parsemaient les ruelles que Yell traversa. La lune fixa un rayon sur l'une d'elle. La jeune femme s'arrêta pour y plonger son regard. Le projecteur lunaire lui renvoya un visage blême.
C'était un fantôme qu'elle voyait. Ses cheveux ébènes encadraient l'ovale parfait de son visage. Les mèches désordonnées tombaient sur son front sévère. Ses lèvres restaient blanches, témoignant du froid qui persistait dans sa bouche. Elle s'approcha de l'eau ; son haleine changea la surface en bloc de glace.

Elle passa une main sur ses joues. Elle ne sentait aucune chaleur. Cela l'effrayait. Ses doigts étaient tout engourdis. Que lui arrivait-il ? Un des hommes avait parlé de "pouvoir". Cela ressemblait à une faculty.
Ce genre de don n'était accordé aux humains que de deux manières : soit par un Légendaire, soit, mais c'était très rare, par l'acquis de soi-même. Seule une poignée d'hommes étaient capables de maîtriser les faculty.

Elle n'avait jamais été en contact avec un Pokémon Légendaire. Et ne s'était jamais entraînée pour développer un quelconque pouvoir. D'où cela sortait-il, alors ?
Elle monta les marches de son immeuble avant de faire entrer la clé dans la serrure de leur appartement. Elle pénétra en même temps que toutes les questions qui l'étourdissaient.