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Expérience n°198 de oska-nais



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Informations

» Auteur : oska-nais - Voir le profil
» Créé le 15/12/2016 à 17:20
» Dernière mise à jour le 02/02/2017 à 18:37

» Mots-clés :   Action   Kalos   Kanto   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 2
Je me réveillai encore dans un autre endroit. Les murs étaient blancs, faits en plâtre tâché et sali comme je ne pensais pas qu’il était possible. La pièce était, somme de toutes, assez grande, mais pas suffisamment pour subvenir aux besoins de la vingtaine d’occupants des lits disposés en rangées bien propres. Les lits en fer bancals se touchaient et n’étaient pas très spacieux. La plupart des lits étaient occupés. Mais je remarquai avec étonnement que certains étaient vides. Les couvertures de ces derniers avaient été tirées méticuleusement et respiraient de partout le sérieux. Je remarquai que, sur chacun d’eux était disposée une petite plaque de métal grise où, semblerait-il, il y aurait des inscriptions. Mais je ne les reconnaissais ni ne les comprenais. Sur chacun d’eux, il y avait au moins cinq bouquets de fleurs qui déformaient la perfection intimidante de la platitude des draps, si il n’y en avait pas une quinzaine déjà installés dans un parfait alignement.

Je me détournai des lits vides qui expiraient la peine à plein nez pur m’intéresser à ceux occupés. Dans un de ceux-ci se tenait la silhouette bien reconnaissable de Melody. Elle avait la peau marron, les yeux de la même couleur, qui brillaient constamment d’une lueur intelligente -enfin, lorsqu’ils étaient ouverts, tout du moins- Ses bras étaient repliés sur ses couvertures, les remontant jusqu’à son menton. Je pus alors remarquer qu’elle portait toujours son éternelle blouse blanche. Elle respirait calmement. Je remarquai alors un détail qui ne m’avait pas tapé à l’œil, du fait de sa discrétion. Sur le col de son vêtement. Un petit “R“ rouge, celui que je détestais tant, sans que je sache pourquoi. Peut-être du fait qu’il était rouge. Mais, maintenant que j’y pensais, je n’avais jamais pensé à faire le point sur mes goûts. Je détestais le rouge, ça, c’était sûr. Mais, du reste ? Je savais déjà que je détestais cet endroit sombre et sinistre, théâtre de ma “naissance“ au moins autant que ses habitants. Je me revoyais encore et encore, projeté violemment en dehors de ma prison de verre où, il était vrai, j’aurais préféré rester. Tout pourvu que ce ne soit pas ici. Je n’aimais pas cet endroit. Pire ! Je le haïssais ! Perdu dans mes pensées, je n’entendis ni ne vis Giovanni arriver dans le dortoir avant qu’il n’annonce de sa voix ni plus forte, ni plus faible que celle d’une personne normale, mais tellement plus autoritaire :

“Dehors tout le monde, et plus vite que ça ! Je n’apprécie pas que l’on fainéantise pendant les heures de travail ! Et, toi, Absol, tu viens avec moi !

Les pensionnaires se redressèrent d’un bond et se cognèrent, qui contre le plafond, qui contre la rambarde, qui contre le sommier du lit au dessus, avant de partir chacun de leur côté. Moi, je ne voulais pas partir comme eux. J’étais bien ici, où, en tout cas, mieux qu’autre part dans ce laboratoire humide qui sentait la poussière et le moisi. Mais, d’un coup, mes muscles se raidirent. J’essayai d’en reprendre le contrôle, mais en vain. Ils ne m’obéissaient plus. J’étais comme enfermé dans une boîte. Je n’agissais plus comme je le voulais, et je n’agissais même plus du tout matériellement. Je le suivis, bien que je ne le veuille pas. Mais je n’avais pas de choix. Il m’emmena à travers des couloirs qui empestaient une odeur indéfinissable, mais qui avait ce qu’il fallait d’écœurant pour me faire grimacer intérieurement. Des lumières brillaient çà et là.

Il y avait bien d’autres artilleries qui avaient l’air d’avoir été en mesure de produire de la lumière, auparavant. Mais le verre qui les composait en majeure partie avait été brisé par on ne sait quelle force mystérieuse, et avait volé en éclats, éclats qui parsemaient maintenant le sol où nous marchions. Cela n’avait pas l’air de gêner Giovanni outre mesure, mais c’était facile à dire pour lui. Il avait mis ce qui me semblait être une sorte de seconde peau, plus solide que les autres, par dessus celle normale. Si je l’avais pu, je me serais approché et je l’aurais mordillée pour voir si elle était bien organique. Mais je ne le pouvais pas. Il marchait sans jamais s’arrêter, mais, en revanche, pour moi, c’était une autre histoire. Bien que je ne puisse m’empêcher de continuer à suivre cet homme détestable à une vitesse constante, les morceaux de verre s’incrustaient profondément dans ma chair, me faisant hurler intérieurement.

Puis, enfin, après un long temps de marche épuisant, une lumière s’annonça au fin fond de l’interminable couloir -qui avait pourtant fini par prendre fin-. Une lumière crue qui se déversait à flots, comme si les rayons du soleil, lassés de chercher les autres ouvertures inexistantes de ce complexe labyrinthe, auraient décidé de se bousculer par la seule ouverture disponible, s’amusant à aveugler les passants qui osaient s’aventurer trop près. Mais, apparement, personne n’y venait. Les allées étaient désertes, comme si personne n’avait le droit -ou le courage- de s’y risquer. Nous passâmes enfin l’arc que formait l’embrasure d’une porte qui avait été détachée de ses gonds, sûrement par une main humaine, si je prenais en compte la précision avec laquelle la porte avait été retirée, et son aspect neuf. À l’extérieur, à ma grande surprise, il y avait un grand jardin, couvert par un grand dôme de verre opaque et lumineux, dont on ne voyait pas la fin, que ce soit dans importe laquelle des directions. Elle était couverte d’un beau gazon verdoyant qui me chatouillait. Je voulais courir. Je voulais le sentir me caresser les pattes, je voulais bondir, suivre la direction du vent, qui, bien que je le sache artificiel, restait tout de même agréable à sentir passer entre mes poils. Je voulais tellement y aller !

Soudain, je l’entendis murmurer quelque chose si bas que je ne l’entendis pas, mais que pourtant je compris. Il venait de dire : Libère-le.

Je sentis la pression sur mon dos s’évaporer et, ne pouvant plus me retenir plus longtemps, je me mis à gambader, encore et encore, courant parmi les herbes folles, corsant tout ce qui bougeait. J’aperçus vaguement Giovanni murmurer quelque chose dans l’oreille d’une créature majestueuse mais qui paraissait aussi prétentieuse et perfide que l’humain à côté d’elle. Elle était assez grande, au poil beige, avec un éclat rouge de matière non identifiée et dur sur son front. Aussitôt, elle me courut après. Je fis de mon mieux pour lui échapper, mais, déjà épuisé par ma folle avancée dans l’herbe, elle me rattrapa assez rapidement, et m’attaqua. Je même pas le temps de la voir arriver quand elle me donna un énorme coup de patte par derrière. Là, Giovanni arriva, riant à gorge déployée. Voici ce qu’il me dit :
“Tu as été créé avec une attaque et une attaque spéciale fortement augmentées, même plus qu’au maximum, mais, malheureusement pour toi, je n’ai pas touché à tes autres statistiques. Tu devras de débrouiller pour apprendre par toi même. Quand tu te seras vraiment entraîné, alors là, je te ferais subir une autre expérience pour les monter elles aussi. Ta première leçon est celle-ci : ne te sens jamais en sécurité en territoire ennemi, et assure toujours tes arrières. Que dirais-tu d’un combat contre mon persian ? Ainsi, c’était un “persian“… Je secouai vivement la tête. Je ne voulais pas l’affronter. Un sourire suffisant se dessina sur ses lèvres, celui de pouvoir tout faire. Il tira vers lui un tissus effiloché rouge sur lequel prônait une petite pierre noire, qui se mit aussitôt à dégager un halo inquiétant. Alors, sa voix, vibrante de sonorité et parfaitement sereine, quoique peut-être légèrement amusée, s’adressa à moi :

“Ce que tu ne comprends pas, c’est que je ne te laisse pas vraiment le choix.

Soudain, je sentis mes muscles se raidir. C’était comme la dernière fois, dans la pièce aux lits. Il m’amena dans un endroit que je n’avais pas encore visité. C’était une légère variation du terrain, où le gazon avait été totalement rasé par je ne sais quelle machine infernale. Il y avait là des traits parfaitement droits, formant ce qui pouvait s’apparenter à un rectangle scindé en deux. En son centre, il y avait un cercle parfait. Et il y avait également deux petits rectangles parfaitement identiques et symétriques qui formaient un affleurement sur la forme, une anomalie. Giovanni se plaça sur une de ces déformations et demanda à Persian de se placer devant lui. Je ne savais pas où me mettre mais, mon corps, lui, semblait avoir été destiné d’office à savoir se placer sur ce genre de terrain.

Sans m’en avertir, Giovanni prit la parole : “Au vu de ta puissance phénoménale, tu pourrais facilement mettre Persian K.O. en un coup“ On entendit les feulements de protestation de ce denier qui coupa la parole à son maître, mais celui-ci n’eut qu’à lever la main pour le faire taire. “Mais encore faudrait-il que tu arrives à le toucher“, dit-il avec un sourire en coin.

Le toucher ? Mais, bien sûr, que je le toucherais ! Il ne pouvait pas éternellement éviter mes attaques ! … Je vis alors le sourire assuré de Giovanni, un sourire qui n’augurait rien de bon… Mais qu’avait-il encore mijoté ?