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Expérience n°198 de oska-nais



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Informations

» Auteur : oska-nais - Voir le profil
» Créé le 23/12/2016 à 23:25
» Dernière mise à jour le 30/12/2016 à 21:59

» Mots-clés :   Action   Kalos   Kanto   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 3
Chapitre 3

Giovanni, sans se départir de son sourire, annonça : “Maintenant que tout le monde est placé, que le combat commence !“ Il avait prononcé ces mots avec une joie et une exaltation que je ne lui avais jamais vues auparavant. Comme si cette position, en ce lieu, à ce moment, lui rappelait quelque chose qu’il aimait.

“Persian, vive-attaque“

Je pensais pouvoir l’éviter, mais il avança avec une rapidité fulgurante qui me cloua littéralement sur place. Je le sentis arriver, comme un courant d’air, sans le voir ni même pouvoir réagir. Comme si le temps était suspendu. Je ne l’avais pas vu arriver, mais je me retournai immédiatement après son passage. Il était là, assis tranquillement, se léchant la patte, et me regardant d’un air impatient, comme si il attendait quelque chose. Soudain, je sentis une douleur fulgurante me traverser de part en part. Des marques rouges apparurent à plusieurs endroits de mon corps. C’était fou ! Je n’avais même pas eu le temps de répliquer !

Je fonçai immédiatement sur lui, espérant faire mouche, mais il sauta en l’air tandis que je dérapai, me rattrapant difficilement sur le sol mouillé par une eau venant d’on-ne -sait-où, ayant du mal à me trouver des prises durables sur le sol glissant. Persian, cette fois, s’était mis debout, prêt à de nouveaux m’attaquer. Moi, j’étais épuisé, et je tremblais. Mes blessures me faisaient souffrir. Une de mes pattes de devant sur laquelle je m’appuyais me lâcha. Je fus contraint de déplacer mon poids sur mon autre patte avant de reposer celle blessée. Persian me regardait, retroussant ses babines en un sourire machiavélique. J’aurais donné cher, à ce moment là, pour me trouver n’importe où, pourvu que ce soit très, très loin d’ici.

Et il disparut. Encore. Soudain, un élancement aux pattes avant et arrières me força à les plier, pour finalement me faire tomber. Je respirai difficilement, le souffle court. J’étais parcouru de tremblements et je sentais que petit à petit perdre conscience. Mes paupières se fermèrent lourdement, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour les en empêcher. Les derniers mots que j’entendis avant que ce ne fusse le noir total étaient ceux de Giovanni qui s’était approché et claironnait :

“- Absol est incapable de se battre ! La victoire me revient donc !“ Et il éclata d’un rire effroyable.

Et ce fut le noir.
Le noir.
Noir.
N…

*************
Je me réveillai dans un endroit blanc. Tout blanc. Du sol au plafond. De plus, des lumières comme celles du couloir de la dernière fois, et en état de marche, cette fois-ci, déversaient une lumière vive sur le murs qui la reflétaient. Je me serais cru à l’intérieur du soleil, si il ne faisait pas aussi froid. Soudain, j’entendis une voix qui ne semblait s’adresser à personne de particulier, sinon à moi.

“Tiens, tu es réveillé ! Pour tout te dire, je n’étais pas très enthousiasmée à l’idée de te soigner, et d’ailleurs, j’en étais même dégoûtée. Mais, j’y étais bien forcée. Il vaut mieux obéir au patron quand il donne un ordre, sinon, il ne vaut mieux pas penser à ce qui va nous arriver, car il ne nous arrivera plus rien…“

Elle se tut un instant, les yeux fermés, interrompant ses mouvements, comme si elle réfléchissait à quelque chose.

“Tu sais je ne sais pas pourquoi le Boss a demandé à ce que l’on te soigne. Il aurait très bien pu te laisser te débrouiller tout seul. Après tout, il n’avait aucune raison de te faire soigner. Tu n’es qu’un monstre, de toute façon. Et tu peux me croire sur parole. J’en sais plus sur toi que tu n’en sauras jamais. Dis moi, expérience 198, n’y a-t’il rien qui te choque ? Pourquoi le chef te laisse-t’il sans surveillance comme cela ? Il ne le devrait pas, pourtant… Et dire que je suis obligée de passer mon temps à soigner une expérience de laboratoire anormale et non naturelle… Je pense que Giovanni a eu un soupçon d’ironie en décidant cela…“

Sa façon de parler de moi m’indigna comme jamais je ne l’avais été auparavant. Je ne pus me retenir plus longtemps. Je sautai du lit où j’avais été installé. Je grimaçai de douleur quand ma patte blessée se posa par terre, mais je ne tombai pas. Pris d’une soudaine rage que je ne pus contenir, je hurlai, dans un langage que jamais je n’avais employé auparavant, car je n’avais jamais employé de langage tout simplement :

“Et toi, tu crois que ça me fait plaisir de me faire soigner par une antipathique insensible et de n’avoir aucun temps pour moi ? De ne pas me contrôler ? D’être à la merci d’un groupe de fous fanatiques et mégalomanes ? Tu crois pouvoir supporter une minute de ce que je vis moi ? Tu t’en crois capable, alors que tu geins à chaque minute ? Je ne sais pas comment tu as pu supporter un travail aussi infâme que ce lui qui est le tien, supporter de créer des êtres juste pour en créer sans te préoccuper de ce qui en découlerait, ni de ce que ces créatures penseraient ? Et tu te crois encore dans ton bon droit ? Et t te crois encore innocente ? Réponds-moi ! Tu crois que JE suis le monstre ? Et que penses-tu de toi, en fait ? Dis moi, tu fais tout ce qu’on te demande de faire, alors que tu pourrais refuser ! Mais moi tu crois que j’ai le choix ? Réfléchis un instant. Me vois-tu toujours comme un monstre et toi comme une simple scientifique au service de la science ? Ne penses-tu pas que ce soit l’inverse ?“

Épuisé, j’haletais, en attente de sa réponse. Était-ce vraiment moi qui avait parlé comme ça ? Melody avait la tête inclinée vers l’avant, de sorte que je ne pouvais pas voir ses yeux. Puis, elle la releva brusquement, remontant ses lunettes sur son nez. Des reflets de lumière sur leurs verres m’empêchaient de voir ses yeux, mais il semblait qu’elle me regardait dans les yeux.

Puis, enfin elle lâcha : “Non, tu n’es qu’une expérience au service de la science. Je ne croirai plus jamais en la moindre trace d’empathie dans le cœur noir des Pokémon créés. Pas depuis l’échec du projet mewtwo. Pour moi, vous êtes aussi sentimentaux que des machines.“

Je restai un instant abasourdi par sa réponse. Puis, une fois mon hébétude passée, mon museau se déforma en une grimace de rage. Je grognai. Cette fille n’avait bel et bien pas de cœur. Je m’apprêtait à bondir, mais une douleur intense me prit à la patte. Je tombai par terre et m’évanouis.


*************

Je me réveillai cette fois dans une pièce que je reconnus aussitôt. C’étaient les dortoirs. Je me trouvai dans un lit dérangé, et donc occupé. J’entendis des voix, alors je fis semblant de dormir.

“Et, tu dis… Qu’il t’a parlé ?“

Je reconnus aussitôt la voix de celui que j’avais mordu.

“Oui, Bastien.“

C’était la voix de Melody

“… Alors que le boss n’était plus à proximité ?“ insista celui prénommé Bastien.

“Je te répète que oui.“ Dit Melody, légèrement agacée.

Son interlocuteur éclata d’un rire franc. “Désolé, mais je n’en crois pas un mot. Ça me paraît trop invraisemblable pour être vrai.“

Cette fois, Melody parut vraiment énervée. “La réalisation de Mewtwo nous a aussi semblé impossible, quand nous travaillions en couplant nos recherches et découvertes avec le laboratoire de l’île ! D’ailleurs, quand leurs découvertes se sont vues plus fructueuses de leur côté, on nous a proposé de venir les aider, comme nous les avions soutenus. Mais la plupart des gens d’ici ne voulaient pas avoir encore un échec sur les bras. Et, finalement, nous avions eu raison. Nous avions essayé des les contacter, mais sans succès. Nous avions cherché, en vain, ce qui s’était passé. Et nous avions appris, par la télévision, qu’il y avait eu une grande explosion. Nous avons abusé de la popularité du chef pour chercher des cadavres, où quelque chose y ressemblant, mais rien. La plupart du temps, nous trouvions des corps si calcinés qu’ils étaient devenus méconnaissables, même par nous qui les avions côtoyés pendant plusieurs années, partageant tous nos repas avec, eux, quand on ne trouvait rien du tout. Nous avons finalement fini par apprendre que c’était l’œuvre de Mewtwo. Et tu oses encore me dire que ce que je te raconte là est invraisemblable ?“

Je n’étais pas disposé à lui fournir une preuve, si Bastien lui en demandait une. Mais je pus constater qu’il paraissait revenir sur sa décision pour la croire, car j’avais légèrement entrouvert les yeux. Bastien S’approcha du lit d’où je n’avais pas bougé, sa silhouette imposante me surplombant d’une bonne hauteur. Il me regarda, et, d’un simple coup d’œil, il constata, sur le ton de l’évidence :

“Il est réveillé. Il respire trop vite pour être en train dormir. N’est-ce pas que tu es réveillé, Absol.“

Je geignis de mécontentement. Il avait ruiné tous les efforts que j’avais faits pour les espionner.

“Ah, j’avais raison“ Dit-il, enjoué.

Je geignis encore : “Bsolll … “ Je ne l’aimais pas, c’était sûr, maintenant.


*************

Cela fait plusieurs jours que je m’entraîne dur contre persian, car je ne veux plus finir à l’infirmerie, à la merci des scientifiques fous. Chaque jour, je suis Giovanni dans les couloirs sinistres qui sentent une odeur on ne peut plus douteuse, et pas seulement à cause de l’énorme quantité de poussières accumulées au dessus des étagères bancales couvertes de livres dont certains sont tombés par terre ou au sol, si bien que l’on y laisse des traces quand on y progresse. Chaque jour, j’en reviens un peu plus blessé et fatigué, et chaque fois je refuse de passer par la case “infirmerie“. Et chaque fois aussi, je me dis que ce sera la bonne, que je gagnerai. Et je ne me décourage pas.

Et cette fois-ci, ce sera la bonne.



Enfin, je l’espère.


Ça y est, je suis sur l’aire de combat. Avant, je la trouvais jolie, mais, maintenant, elle me fait plus l’effet d’un abattoir. J’inspire un grand coup et je me place face à Persian.

La voix de giovanni sonna le départ. “ Trois… Deux… Go !
J’avais remarqué qu’il aimait sauter le “un“.

Persian sauta. Je ne le vis pas, mais il faisait cela à chaque fois. Il en devenait prévisible. Mais cette fois, je ne me laisserai pas surprendre. je me retournai sur mes pattes et je penchai légèrement la tête sur le côté. Persian, emporté par sa vitesse et par la familiarité de ses mouvements, ne remarqua rien. Il se fit balafrer sur toute la longueur de son flanc droit. Il dérapa, surpris. Mais il se reprit et s’appuya de toutes ses forces sur ses pattes pour ralentir. Je fis volte face. Il avait mal, c’était évident, mais il sauta de nouveaux. Là, je le stupéfiai encore : je sautai avec lui. Mais il ne se laissa pas déstabiliser comme la dernière fois. Il entreprit de faire une vrille, pour arriver à l’horizontale. Emporté par son élan, il fit un tour sur lui même et en profita pour m’attaquer avec météores. J’essayai de riposter avec tranche mais j’étais encore à la verticale. Ses météores me frappèrent de plein fouet et je retombai sur les côtes. J’entendis un craquement qui n’augurait rien de bon. Je devais m’en être fendue une. Malgré tout, je me repositionnai sur mes pattes. Persian, lui, était retombé sur ses pattes. C’était donc bien vrai, ce qu’on disait à son sujet.

Il arriva en courant, sans que je ne puisse rien faire, mais, par réflexe, je détournai la tête. Soudain, j’entendis un “boum“ Je rouvrai mes yeux. Il s’était heurté à une paroi translucide qui se désintégra sur le choc. C’était la première fois que je faisais quelque chose de pareil ! Persian tomba, alors que ce sur quoi il s’était appuyé disparaissait. Avant qu’il n’ait pu faire quelque chose, je l’achevai avec tranche.

Giovanni s’approcha : “Persian n’est plus capable de se battre, la victoire revient donc à…“

Je m’effondrai
Double-K.O.