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» Auteur : Goldenheart - Voir le profil
» Créé le 02/10/2016 à 15:08
» Dernière mise à jour le 03/10/2016 à 15:46

» Mots-clés :   Drame   Kalos   Présence de personnages de l'animé   Présence de shippings   Suspense

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Chapitre 20 - Enquête et Team Rocket
Il ne faut jamais juger par la première impression. Les ennemis d’hier peuvent devenir les alliés de demain.

Malheureusement, l’inverse est tout aussi vrai…


~*~

Sur le chemin séparant les villes de Romant-sous-Bois et La Frescale, se trouvait un site bien connu des dresseurs de Pokémon : l’Usine de Pokéballs. Le complexe, ouvert au public, était l’un des points névralgiques de l’économie de Kalos, étant donné que c’était ici que l’on fabriquait ces incroyables petites balles colorées, chacune renfermant en elle l’espoir de lier un jour un humain et son futur Pokémon.

Seulement, ces derniers jours, ce lieu symbole de fierté et d’avenir pour les dresseurs était devenu le cœur d’un complot infâme, dont personne à cet instant ne pouvait mesurer l’impact…


~*~

Lorsque Malva franchit les grilles du jardin menant à l’Usine de Pokéballs, la première chose qui la frappa fut le silence. L’endroit était aussi désertique qu’une ville fantôme. Sentant un léger malaise la tirailler, la jeune femme entortilla machinalement une mèche de ses cheveux roses autour de son doigt, les yeux rivés sur une caméra de surveillance qui braquait sur elle son œil noir sinistre.

Sinistre, c’était le mot idéal pour définir l’ambiance en ce moment même. Pour avoir déjà fait quelques reportages consacrés à l’usine, Malva savait qu’en temps normal, le lieu était bien plus vivant qu’aujourd’hui.
Une fois certaine que celui ou celle qui dirigeait les caméras de vidéosurveillance ne pouvait avoir d’autre choix que de l’avoir vue, la jeune femme s’avança jusqu’aux portes du complexe, qui s’ouvrirent automatiquement devant elles.

Le rez-de-chaussée immense de l’usine avait été réaménagé en musée, afin de cultiver les nombreux touristes et autres curieux désireux d’en apprendre plus sur la fabrication de ces objets si courants de nos jours, et que l’on nommait Pokéballs. Seulement, Malva n’y trouva qu’un comptoir d’accueil vide. Elle balaya les alentours du regard. Pas un Chacripan à l’horizon.

Sans prêter attention aux vitrines d’exposition – dont certaines, fissurées, voyaient leur contenu déversé sur le sol carrelé – Malva marcha d’un pas rapide vers l’ascenseur menant à la seconde partie du complexe, à savoir l’usine en elle-même. A chacun de ses pas, l’écho des couloirs vides lui renvoyait le bruit de ses talons frappant le sol avec rythme. De nouveau, elle se sentit épiée. Néanmoins, elle ne modifia en rien son allure, et se rendit directement au troisième étage.

Une fois le monte-charge arrivé à destination, Malva arpenta d’autres couloirs, avant d’arriver dans la salle de contrôle principale, celle où se trouvaient la grande majorité des systèmes électroniques faisant tourner la machinerie de l’usine. Étrangement, toutes les portes étaient ouvertes, sans aucune sécurité alentour. Et une fois encore, le vide et le silence entourèrent la jeune femme. En s’approchant de la vitre de la salle de contrôle, elle put apercevoir, en contrebas, des bras mécaniques aller et venir dans tous les sens, chacun suivant un parcours minutieusement calculé des heures auparavant. Des pinces saisissaient les balles sphériques ; des lasers étranges frappaient ces dernières ; puis l’on déposait l’objet sur un tapis roulant, qui l’envoyait à la rencontre d’une autre machine. Le tout inlassablement, ainsi que le voulait la politique du travail à la chaîne.

Malva s’étonna de ce contraste saisissant entre les locaux vides de l’usine et la machinerie grouillante d’activité. Car même si tout ici était automatisé, il fallait bien des ouvriers pour contrôler l’activité des machines, et les surveiller. Or, il n’y avait personne…

- Que viens-tu faire ici, Malva ?

L’intéressée sursauta. Non loin d’elle, adossé au bureau de l’interface principale, un homme tout de noir vêtu, le visage dissimulé derrière un masque sombre, faisait tourner une Pokéball noir charbon dans ses mains. Malva se mordit la lèvre inférieure ; elle n’avait pas senti sa présence.

- Je vous retourne la question, Chasseur, répliqua-t-elle avec calme.
- Oh…, lâcha pensivement celui-ci. Je suis juste de passage…
- Vraiment ? Eh bien, j’ose espérer que le comité d’accueil était plus animé que celui auquel j’ai eu droit…

L’accusation, à peine dissimulée, ne provoqua aucune réaction chez l’homme au masque. Ce dernier continuait de faire tourner la Pokéball noire dans sa main, sa respiration sifflante tranchant le silence pesant qui régnait dans la pièce.

- Que s’est-il passé, ici ? questionna finalement Malva, que cette tension commençait à irriter. Cela fait quelques jours maintenant que les livraisons de Pokéballs ont été stoppées. Pourtant, l’usine continue de tourner, à ce que je vois… Mais où diable sont passés les employés ? Mystère. Mystère auquel j’aimerais que vous m’apportiez quelques éclaircissements. Car je ne pense pas que votre présence ici soit un hasard, je me trompe ?

Une fois de plus, l’homme masqué ne répondit pas. Soudain, Malva sentit un frisson lui parcourir le dos. Rapide comme l’éclair, elle sortit son Démolosse de sa Pokéball. Le chien de feu intercepta aussitôt le tentacule qui visait la tête jeune femme quelques secondes plus tôt. Son propriétaire, un Sépiatroce balafré, grimaça de douleur tandis que Démolosse recrachait son membre ensanglanté.

- Qu’est-ce que cela signifie ? fit Malva avec une colère difficilement contenue.
- Tu m’ennuies, répondit simplement le masqué. Reste en dehors de ça et mêle-toi de tes affaires.

La journaliste sentit son anxiété croître à une vitesse folle. Son Démolosse fidèlement campé devant elle, elle observa le Pokémon pieuvre qui la dévisageait avec un rictus moqueur.

- Je comprends…, murmura-t-elle. Ce Sépiatroce est celui de Xanthin. Ne me dites pas que c’est lui qui vous a demandé de venir ici ?
- Xanthin ? Ha non… Ce fou furieux est bien trop occupé à faire joujou avec mes Pokémon…

D’un mouvement habile, l’homme au masque fit jongler la Pokéball qu’il tenait vers son autre main. Puis il se leva et s’approcha du Pokémon Révolution.

- Ce sont les Sépiatroces eux-mêmes qui ont demandé à venir ici.
- Eux seuls ? répéta Malva, surprise. Mais pourquoi diable ?
- Pourquoi ? Va savoir… Moi, ça m’est complètement égal. J’avais juste besoin d’un lieu où attendre. Et les Sépiatroces voulaient à tout prix s’emparer de cette usine. Ce n’est qu’un échange de bons procédés.
- Vous n’êtes pas sérieux ? Vous devriez vous méfier un peu plus de ces Pokémon. Qui sait ce qu’ils ont en tête ?
- Allons… Pourquoi tant de défiance ? ricana l'homme masqué. N’êtes-vous pas dans le même camp ?
- Je n’ai pas confiance en ce Rattata de Xanthin. Et encore moins en ses Pokémon.
- C’est bien dommage.

Malva s’attendait à ce qu’il ajoute autre chose ; mais l’homme masqué demeura silencieux. Jetant un bref coup d’œil à Démolosse, qui grognait toujours après Sépiatroce, la jeune femme poursuivit son interrogatoire. Elle devait savoir.

- Pourquoi venir ici ? Je veux dire, pourquoi accorder le contrôle de cette usine aux Sépiatroces ? Que cherchez-vous, exactement ?
- Je te l’ai dit. Il me fallait un endroit où attendre.
- Attendre ? Attendre quoi ?
- Qu’il vienne à moi.

Les premières secondes, Malva ne comprit pas de qui le Chasseur parlait. Puis, cela lui revint. La dernière conversation qu’elle avait eue avec lui, avant qu’il ne quitte précipitamment le QG de la Team Flare.

- Qu’est-ce que vous avez en tête… ? souffla-t-elle.
- Haha… Je rêve, ou tu as peur ? Allons, sois tranquille. Si tu te tiens à carreau, je peux peut-être envisager de te laisser assister au combat. Et à la chute de ce gamin.

L’homme masqué arpenta la salle de long en large, les bras écartés tandis qu’il lui exposait son idée :

- Lorsqu’il viendra ici, nous nous affronterons dans un ultime combat. Et je l’écraserai. Tant pis pour ses Pokémon ; tout au plus, je pourrais garder ceux qui survivront. Mais lui n’en réchappera pas. A présent que je sais qui il est, Sacha Ketchum, je n’ai plus aucune raison de me retenir. De plus, ce petit Sapereau s’est terré bien trop longtemps. Il est temps qu’il sorte de sa cachette… (Il se tourna vers Malva.) Tu diras à Lysandre que notre contrat est rompu. Je n’ai plus rien à faire avec votre organisation. Une fois que ma vengeance sera assouvie, je…
- Vous en prendre à ce garçon ne fera pas revenir Fantôme.

L’homme au masque se raidit. Lentement, il se retourna, et fit face à Malva. Tendue, dut fournir un immense effort de volonté pour ne pas reculer. Protecteur, Démolosse s’interposa entre eux, babines retroussés.

- Tu parles trop, Malva. Cela a toujours été ce qui m’agaçait le plus chez toi.
- Sérieusement, à quoi cela rime-t-il ? s’emporta la jeune femme. Cette histoire remonte à cinq ans, maintenant. Ne croyez-vous pas qu’il serait temps de faire votre deuil ? Fantôme est mort ; c’est un fait. Mais cet enfant n’a rien à voir avec cela.
- Détrompe-toi. S’il est mort, c’est à cause de lui…
- Votre soif de vengeance vous aveugle. Vous ne vous rendez même pas compte que…
- C’est toi qui ne te rends pas compte !

Malva ne put s’empêcher de reculer devant cette soudaine véhémence. Démolosse grogna de plus belle, prêt à se jeter sur cet humain masqué s’il osait faire le moindre mouvement pour s’en prendre à sa dresseuse.

Mais le Chasseur ne bougea pas ; de même pour Sépiatroce, qui suivait l’échange avec un certain intérêt.

- Si je suis ce que je suis aujourd’hui…, psalmodia-t-il. C’est grâce à cet homme. Et ce gamin… ce gamin l’a tué… Il doit payer. Je le ferai souffrir comme il m’a fait souffrir.

Malva écarquilla les yeux lorsque l’homme au masque désigna les photos de trois jeunes enfants, épinglées sur le mur aux côtés de celle du jeune garçon.

- Il va voir ce que cela fait… de perdre un être cher.


~*~

Lem se redressa brutalement sur son siège, en proie à une mauvaise crampe. Il étira longuement ses jambes douloureuses, et frotta ses yeux fatigués.

Combien cela faisait-il, maintenant ? Une semaine ? Deux ? Les jours se suivaient et se ressemblaient, à son plus grand désarroi. Les jours se suivaient, et il n’avait toujours pas trouvé d’information véritablement utile sur l’homme qui menaçait son ami. L’Homme Masqué.

- Rah ! Ça ne va pas du tout !

Abattu et épuisé, Lem jeta plus qu'il ne posa sa tête sur le bureau, à côté de son ordinateur. Réveillée par son cri, Clem s’approcha de son frère, un Dedenne endormi dans les bras.

- Hé, Lem… Tu ne dors pas ?
- Non, répondit-t-il d’une voix pâteuse. Désolé si je t’ai réveillée.

Sa cadette lui fit signe que ce n’était rien, et le rejoignit devant l’écran. Machinalement, Lem attrapa la souris, et fit défiler des dossiers, articles de journaux, et autres documents qu’il avait lus et relus des nuits durant.

- T’as toujours rien trouvé ? demanda doucement Clem.

L’aîné secoua la tête. Sentant un début de migraine l’assaillir, il entreprit de masser son cou endolori.

Tout à coup, une odeur de caféine titilla ses narines. Surpris, Lem découvrit le Canarticho du commissaire Magret à côté de lui, une tasse de café fumant à ses pattes.

- N’abandonne pas, mon garçon, lança le propriétaire du volatile en rejoignant la fratrie. Aucune enquête ne s’est résolue en un jour. Ce qu’il faut, c’est persévérer, encore et toujours.

Lem sourit, et porta la tasse à ses lèvres. « N’abandonne pas. » C’était aussi ce que Sacha avait l’habitude dire quand les autres se laissaient aller. Ce souvenir le plongea dans un état mélancolique, tandis qu'il terminait son café.

- Cela dit, reprit Magret, c’est bien de persévérer, mais tu dois aussi penser à te reposer, de temps en temps.
- Il a raison, grand-frère, renchérit Clem. Tu as les yeux tout rouges.
- Ah…, rit nerveusement l’intéressé. Forcément, à force de rester devant les écrans…

Magret se pencha en avant, et observa ce qu’affichait l’ordinateur.

- Où en es-tu, exactement ? demanda-t-il au bout d’un moment.
- Je fais avant tout des recherches sur les Pokéballs Obscur. C’est la seule piste à peu près valable qu’on ait pour le moment.
- Les Pokéballs Obscur, dis-tu… ?

Lem acquiesça.

- Serena nous a raconté ce que Sacha lui avait dit. L’Homme Masqué utilise des Pokéballs spéciales, appelées Pokéball Obscur. Apparemment, elles auraient le pouvoir de renforcer les Pokémon, en les rendant maléfiques…

Clem regarda pensivement par la fenêtre, caressant distraitement son Dedenne blotti dans ses bras.

- Serena…, murmura-t-elle. Je me demande où elle est en ce moment…
- … Va savoir. Mais je ne m’en fais pas pour elle. Elle sait se débrouiller…

Lem avait beau prétendre le contraire, en réalité, il se faisait beaucoup de souci pour son amie. Elle était partie sans laisser de traces suite à leur dispute… S’il lui arrivait malheur, Lem ne se le pardonnerait pas. Pas plus qu’il n’aurait le courage de faire face à Sacha après ça.

- As-tu pensé à vérifier les archives des autres régions ? demanda Magret, interrompant brutalement le cours des pensées du jeune garçon.
- H-hein ? Euh, oui vaguement… Pourquoi ça ?
- … Ces histoires de Pokéball Obscur… Je suis certain d’en avoir déjà entendu parler. Regarde aux archives de Jotho.

Lem obtempéra, et pianota sur son clavier pour afficher le dossier correspondant.

- Vous pensez qu’on pourra trouver des informations sur ces Pokéball Obscur dans les archives de Jotho ? demanda-t-il. Parce que j’avais eu l’idée de vérifier celles de Kanto et Kalos, là où se situent les sites de fabrication…
- Sauf que tu n’y trouveras rien, répliqua Magret. Les Pokéball Obscur, si j’en crois la description que tu m’en as faite, n’ont pas été créées pour des intentions honorables. Sûrement leur créateur a-t-il travaillé à la Sylphe SARL ou à l’Usine de Pokéball. Mais auquel cas, il doit avoir effacé toute trace de ses travaux.

Lem grimaça. Certes, il avait également envisagé cette possibilité. Mais qui ne tente rien n’a rien, pas vrai ? Avancer, quitte à tomber sur un cul-de-sac, valait toujours mieux que rester statique et ne rien faire…

- Ah ! fit Magret, qui avait monopolisé la souris. Voilà, c’est lui. Je pense que ça t’aidera beaucoup, mon garçon !

Lem faillit en perdre ses lunettes. Comment Magret avait-il pu trouver un indice aussi vite ? Enfin, encore fallait-il s’assurer qu’il s’agissait bel et bien d’un indice… Passant outre son ébahissement, le jeune champion lut le dossier en question.
Il s’agissait d’un article du journal régional de Jotho. Le une exposait son sujet en caractères gras :

UN MEMBRE DE LA TEAM ROCKET SOUS LES VERROUS ! LE FANTÔME AU MASQUE D’ACIER ENFIN ARRÊTÉ !
La deuxième phrase en particulier fit tiquer le frère et la sœur, qui échangèrent un regard choqué.

- « Au masque d’acier » ?
- C’est sûrement l’Homme Masqué ! s’écria Clem.
- Attends, lui intima son frère. Lisons l’article en entier.

Après quelques clics, la page en question apparut devant les deux blonds. Sous une image en noir et blanc représentant des policiers maintenant un homme habillé une cape et d’une sorte de plastron, était détaillé l’événement. Selon le journaliste, un homme se faisant connaître sous le nom de « Fantôme au Masque d’Acier » aurait été arrêté suite à une série d’événements surnaturels, tels que l’apparition d’un monstre de bois au cœur d’une forêt. Des rumeurs disent que ce fameux monstre serait l’œuvre de Celebi, Pokémon que l’on savait convoité par le chasseur masqué.

Concernant ce dernier, il s’agirait d’un ex-membre de la Team Rocket, alors placé sous observation pour cause d’actes de braconnage de Pokémon. Néanmoins, il n’avait jamais été capturé jusqu’à ce jour-ci.

- Hé, Lem, regarde ! s’écria soudain Clem. C’est Sacha et Pikachu !

Surpris, le champion suivit le regard de sa sœur. En effet, à côté de l’article était publiée une photo montrant leur ami, entouré de deux autre personnes. L'article précisait que la capture du chasseur de Pokémon avait été un succès grâce au concours de jeunes dresseurs.

«Alors comme ça, Sacha a aidé à la capture de cet homme ?»

Le dresseur aux cheveux noirs posait à côté d'une jeune fille et d'un autre homme plus âgé, Pikachu dans ses bras. Curieusement, Sacha paraissait plus jeune sur cette photo.

- De quand date cet article ? demanda Lem.
- D’il y a cinq ans, répondit Magret. Cette affaire avait fait pas mal de bruit, à l’époque. Tout le monde ne parlait que de ça ; il faut dire que ce « Fantôme » exaspérait les enquêteurs censés le surveiller. Il réussissait à leur échapper à chaque fois, autant dire qu’il était devenu la cible numéro un des polices de Kanto et Jotho, qui travaillaient alors en commun.

Lem fit défiler le document, quand un détail attira son attention. Un peu plus bas, un encadré mentionnait quelque chose à propos…

- Des Pokéballs Obscur ! termina-t-il à voix haute. Ce type, le Fantôme... Il se servait de Pokéballs Obscur !
- Alors plus de doute possible ! affirma la cadette. Il s’agit bien de notre Homme Masqué ! On l’a retrouvé !
- Pas si sûr.

La fratrie jeta un regard surpris en direction de Magret.

- En effet, poursuivit celui-ci, tout semble concorder à merveille. Malheureusement, il y a un détail qui contredit cette hypothèse.
- Lequel ? Expliquez-vous !
- Après son arrestation, le Fantôme au Masque d’Acier a été incarcéré dans une prison à Oliville. Une semaine plus tard, on l’a retrouvé dans sa cellule. Raide mort.

La nouvelle jeta un froid. Les mots, porteurs de ce terrible message, parurent flotter dans l’air, et y imprégner un sentiment de malaise qui gagna les deux enfants.

- M-mort… ? Comment ça ? fit Lem d’une voix tremblante.
- D’après les rapports de l’autopsie, Fantôme se serait suicidé en se taillant les veines. Je vous passe les détails…, ajouta-t-il en croisant le regard noir de Lem, qui gardait sa jeune sœur serrée contre lui. Les jours qui ont suivi, tous les documents d’étude des Pokéballs Obscur – lesquelles avaient été saisies après son arrestation – ont tout bonnement disparu. Impossible de les retrouver.

« Voilà donc pourquoi les moteurs de recherche font chou blanc quand on tente de trouver des informations à propos de ces Pokéballs… » songea Lem.

- Les recherches ont duré plusieurs mois. Mais aucun moyen de retrouver ni les Pokéballs, ni les documents les concernant. L’affaire est restée classée, sans que les recherches n’aient abouti. Au final, cet article est la dernière chose publiée sur le net qui fasse mention de ces objets.
- Mais, dit-il, Fantôme ne peut pas être responsable de cette disparition, puisqu’il était… Cela veut donc dire qu’une autre personne a volé les documents concernant les Pokéballs Obscur. Et cette personne s’en sert encore aujourd’hui.
- Tu penses à l’Homme Masqué ? demanda Clem avec un calme qui perturba son frère.
- Mmh, oui, forcément. Les deux hommes devaient avoir un lien…
- Ta théorie tient la route, petit. Mais malheureusement, je ne peux pas te renseigner plus là-dessus, s’excusa le commissaire. La Team Rocket est une organisation qui sait garder secrets les données concernant ses membres. Et comme je te l’ai dit, Fantôme était un homme insaisissable. Et quand bien même il fut arrêté, il n’a jamais daigné répondre aux nombreux interrogatoires qu’il a subis.

Lem enragea. Dire qu’ils avaient enfin trouvé une piste… Fallait-il vraiment tout recommencer à zéro ?

- Ecoute, je suis désolé de ne pas pouvoir t’aider plus, mon garçon, fit Magret.
- Ce n’est rien. au contraire, vous nous avez été d’une grande aide, monsieur. Merci.

Le commissaire hocha la tête, avant d’aviser son Canarticho qui baillait à s’en décrocher le bec.

- Bien, nous devrions aller dormir. Tu as assez veillé pour cette nuit, Lem.

Sur ces mots, il s’en fut, laissant la fratrie seule dans la petite chambre éclairée par la lumière blafarde de l’écran. Lem soupira, et convint d’aller se coucher. Seulement, avant d’éteindre l’appareil source de lumière, il remarqua l’air pensif de sa sœur.

- Un problème, Clem ?
- Je me disais… La police ne peut pas avoir accès aux données de la Team Rocket. Mais nous, peut-être qu’on le pourrait.

Le jeune champion la regarda sans comprendre.

- Qu’est-ce que tu racontes ? Comment pourrions-nous avoir accès à des informations que même la police n’a pas ?
- Réfléchis, grand-frère ! Qui connaissons-nous et qui peuvent avoir accès à ces informations ?

Lem allait suggérer à sa sœur d’aller se coucher, quand enfin, il vit où elle venait en venir.

- Non… Tu ne penses pas à…eux ?


~*~

Le lendemain midi, la fratrie arpentait la steppe entourant la ville de Fessheim, tous leurs Pokémon cheminant à leurs côtés. Le petit groupe avançait à ciel découvert, menés par une Clem se dévissant le cou pour scruter les nuages.

- Tu es vraiment sûre que c’est une bonne idée ? demanda Lem pour la quatrième fois depuis qu’ils s’étaient mis en route.
- Fais-moi confiance ! Ils sont les seuls à pouvoir nous aider !
- Je te rappelle tout de même au passage que ces gens sont nos ennemis.
- L’Homme Masqué et Fantôme aussi, rétorqua la fillette. Or ils ont tous un lien avec la Team Rocket. Et quoi de mieux qu’un membre de la Team Rocket pour obtenir des informations sur un autre membre de la Team Rocket ?
- C’est un peu poussé, quand même…, soupira Lem. Et d’abord, rien ne dis que les trois gugusses qu’on connait possèdent véritablement l’accès aux données de leur organisation…
- On peut toujours essayer ! Ça ne coûte rien !

« Si, ça peut nous coûter nos Pokémon. » Connaissant les personnages, il y avait de grandes chances que le trio qui cherchait toujours à s’emparer de Pikachu rechigne à les aider sans gagner quelque chose en retour. Quelque chose comme leurs Pokémon...

- Bon, alors ? s’impatienta Clem. Où ils sont ces bandits ?
- Quelle ironie, lâcha Lem, sarcastique. On se plaint sans arrêt de les avoir sur le dos à longueur de journée, et pour une fois que c’est nous qui les cherchons, ils sont introuvables.
- Alleeez !! cria la fillette. Team Rocket ! Montrez-vo-

Son cri se mua en hurlement de terreur quand le sol s’affaissa sous ses pieds. Vif comme l’éclair, Marisson rattrapa la petite fille avec ses Fouets Lianes, juste avant qu’elle ne s’écrase au fond de la fosse. Mais Clem n’eut pas le temps de remercier son sauveur que trois rires retentirent.

- Bonjour les ennuis, vous nous avez appelés ? entonna Jessie.
- Pour vous jouer un mauvais tour ; regardez toujours sous vos pieds ! renchérit James.
- Miaouss ! On a failli les avoir !

Pas de doute possible. Cette montgolfière, ces versets ridicules. C’était bel et bien le trio de la Team Rocket, celle dont Lem avait l’habitude.

- Ah bah enfin ! s’exclama Clem une fois revenue sur la terre ferme. J’ai jamais été aussi contente de vous voir !
- Merci, miaula Miaouss, on sait que… Attends, quoi ?
- Grand-frère !

Lem comprit le message.

- Luxray, lance Météores !

Le fauve s’élança, et perfora le ballon de myriades d’étoiles filantes. Avant même de comprendre ce qui leur arrivait, les trois bandits s’écrasèrent brutalement au sol.

- Hé ! On n’avait encore rien fait ! protesta James.
- Banshitrouye, calme-moi ces gamins !

Jessie appela son Pokémon Spectre, et James en fit de même pour Sépiatop. Les deux Pokémon lévitant armèrent respectivement leurs attaques Ball’Ombre et Rafale Psy.
Lem riposta avec le Tir de Boue de Sapereau, et le Dard-Nuée de Marisson. Les quatre attaques se rencontrèrent avec violence, soulevant la poussière du sol.

- Maintenant ! Luxray, Sapreau, lancez Eclair Fou !

Les deux Pokémon de Lem surgirent sans prévenir du nuage de débris, et percutèrent leurs adversaires avec tant de force qu’ils les envoyèrent droit sur leurs dresseurs.

- A toi de jouer, Dedenne ! Lance Frotte-Frimousse !

Le petit rongeur frotta sans retenue ses bajoues électriques contre les joues de ses adversaires, ainsi que celles de leurs dresseurs. L’attaque fit mouche ; en quelques secondes, les bandits furent paralysés, et incapables de bouger un muscle. Remerciant sa sœur d’un regard, Lem termina le travail en ligotant fermement les malfrats.

- T-tout cela en moins d'une minute…, bredouilla James.
- Quelle honte pour la Team Rocket…, renchérit Miaouss.
- Comment osez-vous attachez l’actrice que je suis avec cette horrible corde ?
- En fait de corde, il s’agit surtout d’un système de mon invention, conçu pour empêcher les voleurs de votre espèce de filer à toutes jambes.
- Oui, bon, passe-nous les détails, Lem…, soupira la cadette.

Dedenne s’approcha de Miaouss, et lui tira la langue. Vexé, le félin se débattit de toutes ses forces, histoire d’essayer de coller à ce petit insolent la raclée qu’il méritait. Seulement, Miaouss cessa bien vite de s’agiter quand l’œil circonspect de Clem le fixa avec intensité.

- …Qu’est-ce que vous attendez de nous, les morveux ? Ligoter les autres, c’est notre boulot. Vous, vous êtes plutôt du genre à nous éjecter vers d’autres cieux…
- On a besoin de votre aide.

Les trois concernés battirent des paupières. Voilà des mots qu’ils ne s’attendaient pas à trouver dans la bouche de leurs ennemis.

- Tu es sérieuse, petite ?
- Ecoutez, on n’a pas beaucoup de temps ! Il faut faire vite, pour pouvoir aider Sacha et Serena.
- Tiens, mais c’est vrai, ça ! s’étonna Jessie. Le morveux et la morveuse manquent à l’appel, aujourd’hui.
- Et Pikachu aussi…, précisa Miaouss.

Clem se retint de soupirer.

- Sérieusement, pour des types qui passent leur temps à nous suivre, vous êtes pas trop à jour dans ce qui se passe… Ça fait un moment que Sacha et Serena ne sont plus avec nous.
- Vous vous êtes fâchés ? demanda innocemment James.

Lem serra les poings, mais ne dit rien.

- C’est peut-être ça, acquiesça Jessie. A moins que… Les deux autres ne soient partis en lune de miel ?
- Eh, c’est vrai qu’ils sont assez proches, ces deux-là ! renchérit Miaouss.
- Hein ?! s’écria Clem. Mais arrêtez, bande d’idiots ! Ça n’a rien à voir ! C’est une affaire sérieuse, là !
- Qu’est-ce que tu entends par « sérieux », au juste… ?

Las de cet échange sans queue ni tête, Lem choisi de ne pas perdre de temps, et sortit son ordinateur portable. Il s’accroupit à hauteur des bandits et leur montra l’article affiché sur l’écran.

- Dites-nous, connaissez-vous cet homme ?

Les trois compères prirent un moment pour observer l’image de l’article. Soudain, tous s’exclamèrent en cœur :

- Mais… C’EST LE FANTÔME AU MASQUE D’ACIER !!
- Ah, donc vous le connaissez ? fit Clem.
- Qui ne le connaît pas ? répliqua James. Cet homme est une figure de la Team Rocket !
- Un héros, une légende, opina son ami chat. En un mot, un modèle pour nous autres agents de la Team Rocket.
- Quel dommage qu’il ait fini ainsi…

A la grande surprise du frère et de la sœur, les trois bandits se mirent à pleurer à chaudes larmes.

- Quand on a su ce qu’il lui était arrivé... ça nous a démoralisés, vous savez ?
- Il avait beau avoir avoué qu’il comptait trahir le Boss, il n’en restait pas moins un grand homme pour nous…
- Oui, et encore aujourd’hui, nous pleurons sa disparition…
- Euh… Je suis désolé pour vous…, dit Lem sans savoir s’il était sincère. Mais sans vouloir vous offenser, vous pourriez nous parler de ce fameux « Fantôme » ?

Le trio sécha ses larmes et considéra l’inventeur avec suspicion.

- Et pourquoi on le ferait, morveux ?

Luxray, que toutes ces simagrées commençaient à vraiment exaspérer, grogna au museau de Miaouss.

- Whoah ! OK, c’est bon, pas la peine de t’exciter, mon vieux ! s’écria le Pokémon Chadégout, effrayé. On a compris que tu voulais aider tes potes, et on va vous aider, promis… !

Lem flatta doucement l’encolure de son Pokémon, et celui-ci détourna les yeux, légèrement gêné de s’être ainsi emporté.

James s’assit en tailleur – au grand dam de ses coéquipiers, qui étouffaient sous l’étreinte de la corde – et réfléchit quelques instants.

- Que voulez-vous savoir exactement ?
- Est-ce que Fantôme avait des contacts particuliers ? Avec un autre membre de votre organisation, ou même à l’extérieur ?
- Et comment veux-tu qu’on le sache ? s’énerva Jessie. On est peut-être vilains, mais on ne fouille pas dans la vie privée des gens !
- Attendez ! l’interrompit James. Si, il y avait bien quelqu’un qui passait son temps à traîner avec lui !

Le cœur gonflé d’espoir, Lem l’exhorta à poursuivre.

- Je m’en souviens, raconta l’homme aux cheveux bleus. A l’époque, cela avait fait grand bruit. Le Fantôme au Masque d’Acier était connu par chez nous pour être un solitaire ; contrairement aux autres, il ne travaillait pas en équipe, et effectuait toutes ses missions en solo. Mais un jour, une nouvelle recrue est arrivée, et a commencé à s’intéresser au travail de Maître Fantôme. Il le suivait partout, jusque dans ses expéditions. D’ailleurs, il parait qu’il a été sévèrement puni pour cela. Mais malgré tout, il recommençait.
- Je me rappelle, moi aussi…, marmonna Jessie. C’était à l’époque où la rumeur courait selon quoi le Fantôme avait un disciple, non ?
- Un disciple ? répéta Lem, de plus en plus intrigué.
- Oui, c’est ça, confirma James. D’ailleurs, je crois qu’il a quitté la Team Rocket juste après la mort de son maître…
- Je le comprends, d’une certaine manière, miaula doucement Miaouss. J’aurais eu mal, à sa place.

Lem ferma les yeux, et repassa mentalement toutes les informations qu’ils avaient obtenues. Cinq ans auparavant, un homme surnommé Fantôme était arrêté à Jotho. Cet homme était membre de la Team Rocket, et utilisait un genre inconnu de Pokéball, à savoir les Pokéball Obscur. Une semaine après son arrestation, il fut retrouvé mort dans sa cellule. Les jours qui ont suivi, toutes les informations sur les Pokéballs Obscur disparaissaient, et un membre de la Team Rocket donnait sa démission. Et ce membre aurait été le disciple de Fantôme.

Les pièces du puzzle s’emboîtaient beaucoup trop bien pour que tout cela ne soit que le fruit de coïncidences. Les Pokéball Obscur étaient un genre de Pokéball utilisé par une seule personne. Cette personne avait seulement différé entre aujourd’hui et les événements d’il y a cinq ans.

- Pourriez-vous nous indiquer l’identité de cet homme ? Le soi-disant « disciple » du Fantôme ?
- Ah, euh…, bredouilla James. C’est que… On ne le connait pas personnellement…
- En plus, quand nous avons eu l’honneur de rencontrer Maître Fantôme, celui-ci était tout seul, sur son destrier de métal…, ajouta Jessie, l’air rêveur.
- Mais il est toujours présent dans les archives de vos fichiers, non ?

Le trio considéra Clem quelques instants, avant de sursauter d’un seul et même mouvement.

- Vous n’êtes pas sérieux ?! Vous osez nous demander d’aller fouiller dans la base de données de la Team Rocket !
- C’est du viol de données privées ! protesta Miaouss.
- Et alors ? rétorqua la fillette. Vous avez l’habitude des mauvais tours, pas vrai ?
- Mais pas contre notre propre organisation !

Cette fois, ce furent Marisson et Dedenne qui intervinrent, babillant dans leur langue avec hargne. Miaouss se tut et les écouta, hochant par moments sa tête moustachue. Quand les deux petits Pokémon eurent fini leur tintamarre, tous les Pokémon avaient les larmes aux yeux, Miaouss compris.

- Oh, mes pauvres petits... C'est... c'est vraiment affreux, ce qui vous arrive...

Devant les airs interrogateurs de ses coéquipiers, le Pokémon Chadégout raconta ce que lui avaient avoué Marisson et Dedenne. La raison pour laquelle Sacha n'était plus là. Celle pour laquelle tous s'étaient mis à la recherche d'indices sur cet humain masqué. Quand Miaouss eut fini, un silence gêné tomba sur la lande.

- Qui aurait pu croire cela ? finit par lâcher James. Le morveux qui prend la fuite après avoir perdu un combat... ?
- Pourtant, ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'il passait par une dépression après une défaite, dit Jessie en haussant les épaules.
- Oui, mais ce gars qui l'a torturé..., murmura Miaouss. C'est un chasseur de Pokémon, et il porte un masque. Comme le Fantôme.
- Et vous dites que ce serait ce fameux disciple qui l'aurait agressé ?
- On n'a pas de réelle preuve, mais... C'est ce qui paraît le plus plausible.

Pendant un moment, le trio de la Team Rocket garda le silence. Puis, après un moment, tous trois relevèrent la tête.

- C'est d'accord. On va vous aider.

Plus que du soulagement, ce fut tout d'abord de la surprise qui envahit la fratrie.

- C'est sérieux ?
- Très sérieux.
- Mais ne vous leurrez pas, sourit Jessie. Si on fait ça, c'est bien parce que ceux qui doivent capturer Pikachu, c'est nous et personne d'autre.
- Bien dit, renchérit Miaouss. On laissera pas un gusse sorti de nulle part nous piquer notre boulot. Alors on va le débusquer, tous ensemble !

Lem échangea un regard avec sa sœur. Bah, qu'importe leurs motivations, après tout. L'essentiel était qu'ils coopèrent. Lem et Clem avient besoin de toute l'aide dont ils pouvaient disposer.
Le jeune inventeur libéra les trois malfrats, et se positionna devant l’ordinateur, James à ses côtés.

- Je vous préviens, y’a pas intérêt à ce que ça retombe sur nous…, marmonna l'homme aux cheveux bleus d'un ton faussement menaçant.
- Aucune chance qu’on sache que c’est vous… C’est mon ordinateur, aussi si on est tracés, c’est sur moi que ça retombera. Allez, dépêchez-vous.

James acquiesça, sourire en coin, et se mit à pianoter à toute allure sur le clavier. Pendant ce temps, Jessie et Miaouss massaient leurs poignets endoloris, sous l’œil vigilant de Luxray, qui surveillait qu’ils ne tentent pas un mauvais coup.

La procédure dura plusieurs minutes. Personne n’osait déranger James qui, concentré à l’extrême, ne cessait de faire naviguer ses doigts d’un bout à l’autre du clavier, dans une danse hypnotique que lui seul savait interpréter. Lem l’observait, et de temps à autres lui donnait quelques indications.

Jessie, Miaouss et Clem, que tout ce langage informatique dépassait, étaient en train de jouer aux cartes quand tout à coup, les deux garçons s’écrièrent :

- On a réussi !

Aussitôt, tous s’agglutinèrent devant l’écran comme des Apitrini devant une ruche. Devant eux s’étalait une liste de noms, d’une taille impressionnante du point de vue du jeune scientifique. Dire que toutes ces personnes étaient ou sont encore aujourd’hui des membres de la Team Rocket…

- Je vais lancer une recherche, afin de trouver les membres qui ont quitté l’organisation l’année et le mois de la date correspondante, annonça James. On devrait bientôt retrouver votre homme.

Les autres, Lem le premier s’étonnèrent de le voir autant pris au jeu. Il semblait avoir bien vite oublié qu'ils s'agissait de pirater les données de sa propre organisation...

Mais peu importe. Un « bip » indiqua que la recherche était terminée. Deux profils s’affichèrent sur l’écran.

James ignora le premier, qui faisait état de la démission d’un agent formateur. Rien à voir.
Le second, en revanche, paraissait correspondre à ce qu’ils cherchaient. Le grade indiquait que cette personne était soldat avant de démissionner.
James cliqua, et le fichier s’afficha. Le nom et le visage de l’homme qui leur avait causé tant de soucis, à eux et à Sacha, apparut devant Lem et Clem.

Ce qu’ils virent les estomaqua.

- M-mais…, bafouilla Lem. C’est impossible… Ça ne peut pas être…

Jessie, James et Miaouss, à leur tour, manquèrent de s’étrangler devant le profil de l’homme soupçonné d’être l’Homme Masqué.

Tous étaient si abasourdis par leur découverte, qu’aucun d’entre eux ne remarqua à temps le présence du Sépiatroce dans leurs dos.