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L'Arène Nanméouïe de The Under Toad



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Informations

» Auteur : The Under Toad - Voir le profil
» Créé le 06/06/2016 à 14:21
» Dernière mise à jour le 07/06/2016 à 21:47

» Mots-clés :   Action   Drame   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Unys

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Exil
Bianca et moi nous trouvions désormais à Sinnoh, et étions aux yeux de tout le monde deux copines faisant du tourisme à travers la région. Le lendemain de cette terrible nuit, Goyah et ses comparses m'avaient rendu mes Pokémon, soignés (Clamiral s'était rapidement et complètement rétabli, la seule bonne nouvelle dans cette histoire tragique), pour pouvoir organiser un match truqué entre Tcheren et moi. Celui qui fut l'un de mes meilleurs amis était ainsi devenu le nouveau Maître Pokémon.

Accompagnées par Tcheren qui nous surveillait de près, nous sommes ensuite allées annoncer notre départ à nos parents et aux professeurs Keteleeria, avec une émotion qui n'était pas liée à l'excitation... J'avais serré très fort ma mère dans mes bras, et elle avait ri de me voir pleurer à l'idée de la quitter alors qu'en réalité, je pleurais parce que je savais que désormais, elle vivrait sans le savoir avec la constante menace de se faire froidement éliminer...

Puis, nous avions pris le bateau, débarqué avec nos valises et nos Pokémon à Joliberges, et nous sommes installées dans un gîte isolé que nous avions loué. Là, nous avions profité de cette solitude pour enfin donner libre cours à notre désespoir, contenu jusqu'ici.
Bien sûr, nous étions brisées, traumatisées au-delà de tout ce qu'on pouvait imaginer, ce qui se manifestait par de nombreux troubles physiques, claustrophobie, crises de spasmophilie, insomnies, hallucinations.

Mais grâce au soutien de nos Pokémon, tout aussi marqués mais qui étaient bien plus forts que nous, nous avions réussi à peu à peu ressortir du gouffre. Leur détermination à nous redonner espoir et leur dévouement avaient été plus efficaces que ne l'aurait été le meilleur psychologue du monde (bien entendu il nous aurait été impossible d'en consulter un puisque nous ne pouvions raconter notre histoire à personne). Deux semaines plus tard, nous pouvions déjà reprendre la route et jouer les touristes en nous comportant presque normalement.

Nous fûmes surveillées pendant deux mois par des espions qui nous avaient suivies jusqu'à Sinnoh pour s'assurer que nous tenions notre langue. Nous le savions car nos Pokémon les avaient repérés et à leur tour surveillés sans que ces importuns ne s'en aperçoivent.
Mais même une fois certaines qu'on nous laissait enfin tranquilles, nous ne nous sommes pas pour autant précipitées à la Ligue de Sinnoh ou à l'agence de police où travaille Beladonis. Pour la simple raison que même si nous avions réussi à revenir avec des renforts tout en sauvant nos familles des représailles, cela aurait pu déclencher une guerre entre Unys et les autres régions, les partisans de Goyah étant très nombreux, et nous ne voulions surtout pas que cela arrive.

Néanmoins, nous voulions prendre notre revanche. Nous ne pouvions concevoir que nous resterions en exil pour toujours tandis qu'à la tête d'Unys sévissait une Ligue corrompue qui faisait souffrir des Pokémon. D'autant plus que nous étions convaincues qu'à terme, Goyah et le Conseil 4 (et, nous étions-nous dit avec tristesse, Tcheren), ambitieux, finiraient par instaurer une dictature où les arènes de Nanméouïe ne seraient plus clandestines mais banales à Unys. Ils nous avaient en effet dit avec orgueil qu'ils comptaient remplacer bientôt les Champions par leurs partisans devenus bien plus puissants afin d'avoir le champ libre pour la suite de leurs machinations.

Repensant à la lutte contre la Team Plasma, avant que je ne devienne Maître, j'avais alors proposé à Bianca de créer dans l'ombre notre propre Team. Une organisation secrète pour démanteler une autre organisation secrète.
Dès lors, nous avions échafaudé bien des plans, nous efforçant tout d'abord d'établir des contacts avec le plus grand nombre de personnes possible à Sinnoh (prévoyant de faire la même chose dans les autres régions) pour pouvoir plus tard choisir celles que nous tenterions de recruter. Nous espérions également retrouver N, qui avait disparu après le dernier duel que nous nous étions livrés, et dont la force nous serait bien utile, puisqu'il possédait Reshiram.

Nos projets se réalisaient mieux que nous ne l'espérions. Alors que nous pensions devoir attendre d'avoir visité toutes les régions, nous nous étions déjà étroitement liées d'amitié avec d'autres jeunes dresseurs talentueux à Sinnoh.
Ils avaient sans hésitation rejoint notre cause quand nous avions fini par leur avouer la vérité, une fois bien certaines qu'ils étaient dignes de confiance. Ils s'étaient vite douté que quelque chose n'allait pas chez nous, et avaient tout fait pour nous tirer les vers du nez. Parmi eux, une fille portant une jupe courte et un bonnet, un garçon coiffé d'un béret et équipé d'un sac à dos, et un autre, blond, qui ne tenait pas en place.
Tous avaient bien compris les risques encourus en nous venant en aide, et nos Pokémon étaient devenus bien plus forts grâce à nos entraînements communs que nous faisions passer pour des matchs entre rivaux, au cas où l'on nous espionne encore de temps en temps.

Un soir, nous avions organisé une réunion secrète au Vieux Château, un endroit réputé être hanté et que par conséquent très peu d'habitants de Sinnoh venaient visiter, surtout la nuit. Mais Bianca et moi avions connu de telles horreurs que le lieu sinistre ne nous faisait pas vraiment peur.
La première fois que nous y étions allées, un fantôme de petite fille avait tenté de nous effrayer pour s'amuser mais à sa grande surprise, j'avais inversé les rôle en me mettant à la poursuivre et à la harceler. Je voulais savoir comment faire apparaître les fantômes, dans l'espoir vain de pouvoir parler une dernière fois à Zekrom et lui dire combien j'étais désolée d'avoir provoqué sa mort...

Nos amis nous rejoignirent, et nous commencions à élaborer des stratégies quand quelqu'un fit remarquer que notre groupe n'avait pas encore de nom. Bianca proposa aussitôt que l'on se nomme la Team Nanméouïe, mais je secouai la tête : nous nous trahirions aussitôt si par malheur un ennemi entendait quelqu'un prononcer ce nom à haute voix. Il me vint enfin une idée, que tous adoptèrent avec enthousiasme mais aussi avec gravité, comme si trouver un nom officialisait notre projet et scellait notre destin.

Nous formions désormais la Team Papillusion. Un nom mignon, enfantin, et qui n'attirerait donc pas l'attention, mais qui était en fait chargé de significations. Car une rencontre comme il y en avait tant d'autres entre un humain et un Pokémon avait été le battement d'aile de papillon qui avait mené à un désastre, et que nous avions vécu la douloureuse expérience de voir se dissiper nos illusions.