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The Forgiving God de Kazuuya



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» Auteur : Kazuuya - Voir le profil
» Créé le 18/10/2015 à 21:52
» Dernière mise à jour le 18/10/2015 à 21:52

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Suspense

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06 : Les petits pois sont rouges
"Les seules personnes qui devraient gouverner sont celles qui s'intéressent plus aux gens qu'au pouvoir."
(Millicent Fenwick)



La région d'Unys était particulièrement réputée pour ses paysages variés. Du Désert Délassant aux marais de Flocombe, en passant par la Grotte Electrolithe, elle attirait énormément de touristes et d'aventuriers venus du monde entier. Particulièrement les dresseurs Pokémon à la recherche de sensations fortes.
La Grotte Electrolithe, située sur la route 6 séparant Port Yoneuve et Parsemille, était un passage obligé pour toute personne n'utilisant pas de Pokémon volant ou de transport à grande vitesse. Cette caverne avait la particularité étrange d'être très chargée en électricité statique, aussi valait-il mieux se montrer prudent en la traversant, et surtout éviter de toucher les murs qui pouvaient décharger de l'électricité dans le corps. Plus incroyable encore, une énergie étrange permettait à certaines pierres teintées de bleu de léviter. Aucun scientifique n'était parvenu à déterminer l'origine de ce phénomène.
Jusqu'à l'arrivée d'un génie hors du commun dans les rangs de ces individus pour la plupart vêtus d'armures.

- Maître Alezan, il est encore loin, votre super Pokémon ? demanda un sbire, exténué.

- Patience, mon petit Ningale, je sens sa puissance d'ici, répondit le vieillard vêtu d'une toge qui conduisait le groupe.

Le jeune homme qui venait de se plaindre grimaça. Ce vieil homme, qui devait bien dépasser les soixante-dix ans, avait la manie effrayante de donner des surnoms prétendument affectueux à tout le monde, même à ses ennemis. En dehors de cela, le sage Alezan paraissait tellement gentil que personne ne songerait à se méfier de lui. Un sourire affable ornait son visage la plupart du temps, accompagnant ses yeux rieurs. Non, décidément, personne n'irait le suspecter d'appartenir à une organisation criminelle.
Le vieillard à la toge sentait que dans ses rangs, ça commençait à fatiguer. Mais il valait mieux se dépêcher avant de croiser quelqu'un. Bien que le maître qu'il servait n'avait aucun scrupule, Alezan répugnait à avoir du sang sur les mains, et n'utilisait la force que si cela était nécessaire. Aussi trouva-t-il préférable de ne pas s'accorder de pause tant que sa cible n'était pas entre ses mains.

A l'arrière, deux sbires discutaient, peu convaincus par l'intuition du vieux sage. Le bruit de leurs armures se répercutaient en un écho assourdissant dans la Grotte Electrolithe, accompagné de crépitements électriques de temps à autre.

- Je sais pas trop si c'est une bonne idée. Tu y crois, à cette histoire de Pokémon unique mutant, toi ? demanda une jeune femme.

- Ecoute Iza, j'en sais pas plus que toi, mais contredire le Maître Alezan nous coûterait cher. Je préfère faire attention à ce que je dis. Mais j'ai autant de raisons que toi de douter, après tout, on a même pas eu le droit à une photo du Pokémon... enfin quoi qu'il en soit, je suivrai les ordres.

La dénommée Iza, les yeux dans le vague, hocha la tête, avant d'ajouter :

- C'est vrai. Si les sages ont besoin de nous, on n'a pas le droit de se défiler. Je fais confiance à Maître Alezan autant qu'aux six autres.

Le sage s'arrêta brusquement, sans prévenir, semant la zizanie dans les rangs. Tous les sbires se posaient des questions, alors qu'Alezan avait enfin trouvé l'escalier qu'ils cherchaient depuis tout ce temps. Une puissance électrique hors du commun semblait venir d'en bas, et des crépitements agaçants se faisaient entendre. Le vieillard fit signe à ses subordonnés de s'arrêter et de l'attendre là, tout en commençant à descendre, accompagné d'un jeune homme en blouse blanche.
L'escalier était beaucoup plus long que ce qu'ils pensaient au départ, si bien qu'il devait descendre au niveau le plus profond de la Grotte Electrolithe. Ce Pokémon se cachait vraiment bien. Si les recherches du chercheur qui l'accompagnait étaient exactes, Alezan pouvait certifier qu'il s'agissait d'un Pokémon mutant. Il ne connaissait pas l'histoire en détail, mais son supérieur, lui, était au courant de tout. Nul doute que le maître Ghetis disait la vérité, après tout. Sa parole était absolue.

Une fois arrivés au bas de l'escalier, les deux hommes se stoppèrent. La salle dans laquelle leur cible se trouvait était teinte d'une lumière bleutée provenant du Pokémon se tenant en son centre. Alezan n'en croyait pas ses yeux. Le Pokémon qu'ils recherchaient était un Magicarpe chromatique, donc de couleur dorée, en lévitation et qui devait bien mesurer trois mètres de long. Ses yeux n'avaient rien à voir avec ceux d'un Magicarpe ordinaire : au lieu d'être blancs et simplement pourvus d'une minuscule pupille noire, ceux-ci brillaient d'un éclat rouge malsain. Des éclairs bleutés entouraient le Pokémon, expliquant la couleur de la source lumineuse de la salle. Les murs de roches étaient d'une couleur bleue eux aussi, et quelques rochers lévitaient autour de l'immense Pokémon.
Alezan était littéralement en train de baver d'envie devant le Pokémon mutant, contrairement au jeune scientifique qui se contentait d'analyser posément la créature.

- Nikolaï, souffla le vieillard.

Le scientifique blond pourvu d'une étrange mèche bleue claire rehaussa ses lunettes et acquiesça, tout en fouillant dans la poche de sa blouse. Il en sortit une Masterball flambant neuve et la tendit au sage, dont les yeux brillaient d'excitation et de convoitise. Nikolaï s'étonna de voir le changement que la seule vue de ce Pokémon causait chez Alezan, qui était d'ordinaire toujours calme et souriant. Là, il semblait carrément en transe devant son Dieu.

- Par les poils du nez d'Arceus, te voilà enfin, E-Magicarpe... susurra le vieux, son regard extatique dirigé vers le Pokémon électrique.

E-Magiarpe était l'appellation qu'ils avaient donné au Pokémon, signifiant Electric-Magicarpe. Ils n'avaient pas d'autre idée de nom à lui fournir, aussi décidèrent-ils de faire simple. Le jeune scientifique s'amusa des paroles du vieillard, qui commençaient à perdre tout sens. Jamais il n'aurait pensé entendre "Par les poils du nez d'Arceus" venant d'Alezan, qui était peut-être le plus sensé des sept sages. Nikolaï s'abstint de tout commentaire cependant.

- Vous devriez le capturer, ce n'est pas que je sois pressé, mais Ghetis, lui, l'est.

Alezan obtempéra et, de toutes ses maigres forces, lança la Masterball sur le Magicarpe mutant. Aucun Pokémon ne pouvait résiter à cette Pokéball, aussi la capture fut-elle un succès. Les ondes étranges émises par E-Magicarpe s'étant atténuées, le sage reprit ses esprits. Apparemment, l'électricité produite par l'immense Pokémon, en plus d'être dangereuse, retournait complètement le cerveau de ceux qui s'en approchaient de trop près. Nikolaï ne regretta pas d'être resté éloigné du poisson électrique.
Alezan, la Masterball en main, n'attendit pas pour remonter l'escalier, suivi de près par le scientifique. Maïtre Ghetis allait être content d'eux, et cela, c'était une récompense suffisante pour le vieil homme à la toge.


* * *


Cela faisait presque une dizaine d'heures depuis qu'il était revenu des quais, mais Dunning ne semblait pas se sentir mieux qu'avant. Peut-être était-ce dû au fait d'avoir aperçu Beladonis, celui qu'il considérait comme son mentor et meilleur ami, sur les quais. Peut-être était-ce à cause de ce sentiment incertain qui le rongeait, après tout, il avait cru à une hallucination. Ou peut-être était-ce simplement dû à l'horreur du spectacle auquel il avait assisté et à la fatigue qui l'assaillait. Peut-être.
Le hall d'entrée, d'ordinaire vide de monde, était plus animé que jamais à cette heure-ci. Le restaurant de l'hôtel n'allait pas tarder à ouvrir ses portes et Dunning devait admettre qu'il avait faim, n'ayant rien avalé de la journée.
Assise à côté de lui, sur l'un des canapés de la grande pièce, la petite Rachel Kenyon le dévisageait. Elle commençait à bien aimer cet étrange monsieur, aussi son père l'avait-il laissée le rejoindre dans le hall, restant tout de même dans les environs.

- Monsieur tu vas bien ?

Ne le voyant pas réagir, l'enfant le tira par la manche de son long manteau gris. Il se retourna vers elle, l'interrogeant du regard.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu veux, petite ?

- Moi c'est Rachel monsieur.

- Et moi c'est Dunning pas monsieur, Magicarpe décérébré... souffla-t-il avec un demi-sourire.

N'ayant pas saisi le sens de l'insulte, Rachel haussa les épaules et se contenta de sourire, réclamant le Zorua de l'homme. Il résista un moment et puis, finalement, las de devoir dire non à cette adorable gamine, sortit son petit Pokémon craintif. L'enfant l'accueillit sur ses genoux avec joie, arrachant un sourire à Dunning. Cette gosse avait le don de remonter le moral, c'était incroyable.

- Dis, dis !

- Hm ?

- Tu me racontes encore une blague obscène ? supplia presque Rachel.

Il grimaça. Pour être honnête, il ne pensait pas qu'elle se souviendrait de ce terme, et encore moins qu'elle réclamerait d'autres histoires de ce genre. Il doutait fort que ce soit une bonne idée, mais encore une fois, le regard suppliant de la petite fille eut raison de lui. Il se promit en silence de ne jamais avoir d'enfants.

- Bon... mais de toute façon tu es trop petite pour comprendre...

- Maiiiiis euh !!

- D'accord, ça va, ça va, pleure pas ! geignit Dunning, peu désireux de s'attirer les foudres d'un père en colère. Promets-moi seulement de ne pas le répéter à ton papa, d'accord ?

La gamine hocha vivement la tête, serrant le Zorua tout contre elle. Alors il lui raconta des histoires qu'aucun enfant n'était censé entendre, avec des insultes toutes plus bizarres les unes que les autres. Et étrangement, toutes ses préoccupations s'étaient envolées. Son attention était uniquement focalisée sur les conneries qu'il racontait à la petite fille. Laquelle buvait ses paroles, le regardant comme une fanatique devant son dieu. Elle n'avait pas la moindre idée de ce que "grognasse" ou bien "mon poing dans ta gueule" voulaient dire, mais une chose était certaine, ce type était plus drôle que son père.

Père qui, un peu plus loin, observait les diverses réactions de sa fille, qui riait à chaque fois que Dunning disait quelque chose, le Zorua de celui-ci serré contre elle. Il ne savait pas vraiment quoi penser de tout cela. D'un côté, ça le rassurait de voir sa fille s'amuser, même avec un imbécile de première, du moment qu'elle était heureuse. De l'autre, il n'arrivait pas à se défaire de cette jalousie vis-à-vis de l'imbécile en question, qui semblait vraiment bien s'entendre avec Rachel. L'absence de mère était plus difficile que prévu à encaisser, que ce soit pour la petite ou pour lui. Mais on ne changeait pas le passé aussi facilement, et assumer ses erreurs était nécessaire pour ne pas sombrer dans l'immobilisme et le désespoir. Nigel Kenyon l'avait compris, mais ça ne l'aidait pas nécessairement à s'attirer l'amour de sa fille. Il espérait que ce tournoi Pokémon recollerait les morceaux entre eux et que tout irait mieux. Il ne lui restait plus que cela, l'espoir.


* * *


Irina faisait les cent pas dans sa chambre, plongée dans une réfléxion des plus intenses. Elle ne savait pas quoi penser. Elle s'était inscrite au tournoi et en avait profité pour faire de même pour Dunning, mais avec le recul, elle commençait à penser que ça allait foirer. Elle aurait presque l'impression que le pessimisme de son ami déteignait sur elle. Ce qui devait être le cas, au vu de la mine sombre qu'elle affichait. Son cerveau tournait à plein régime, et malgré cela, aucune solution ne lui vint à l'esprit.
Mince, alors, elle perdait de son efficacité. La trentaine la ramollissait jour après jour, du moins, c'était le sentiment qui l'animait. Et encore, elle était encore relativement jeune. A ce rythme-là, elle aurait tout intérêt à s'inquiéter de sa situation intellectuelle à cinquante ans. Devenir plus stupide qu'un Magicarpe - encore fallait-il que ce soit possible - ne l'enchantait pas tellement.

- Et puis merde, alors ! Pourquoi je me fais du souci pour cet imbécile... souffla-t-elle, excédée, en se laissant tomber sur le large lit de la pièce.

Le soleil venait juste de se coucher, et déjà la lune prenait sa relève dans le ciel sombre d'Unys. La blonde consulta son Vokit et le rangea aussitôt dans sa poche, puis quitta la chambre. Se dégourdir un peu les jambes ne lui ferait pas de mal, et avec un peu de chance, ça la calmerait. Elle descendit les escaliers puis, sans vraiment savoir pourquoi, s'arrêta au deuxième étage. Elle avait l'étrange pressentiment que quelque chose d'important se passerait à cet étage-là. Etrangement.
Elle resta un bon moment ainsi, adossée au mur juste à côté de la cage d'escalier, dans l'attente vaine d'un quelconque événement.

- Vous ne semblez pas aller bien, madame.

Irina sursauta à l'entente de cette voix féminine qu'elle ne connaissait pas le moins du monde. Arceus soit loué, elle n'avait pas poussé de cri. Sa dignité restait sauve, c'était déjà ça. Calmée, elle observa ensuite celle qui avait perturbé sa quiétude. Relativement petite et assez âgée, des cheveux ondulés lui arrivant au niveau des épaules, un long manteau gris et une écharpe... elle avait l'impression de la connaître, mais mit un bon moment avant de comprendre qu'elle avait, en face d'elle, Terry Skyward du Conseil des Quatre de Sinnoh. Les yeux brillants, elle sortit un papier et un stylo de sa poche et les tendit à la vieille femme, qui ne put retenir un petit rire.

- Ah, les jeunes, tous les mêmes ! Donnez-moi donc ça.

- J'arrive pas à croire que je vous rencontre... souffla Irina, complètement en extase devant une dresseuse aussi célèbre et puissante que Terry.

La maîtresse des Pokémon Sol sourit et tapota gentiment l'épaule de la blonde. Terry sembla se replonger dans ses souvenirs un moment.


* * *


Le redoutable Hippodocus de Terry expédia rapidement le Zoroark adverse au pays des rêves. Le singe était salement amoché, et pourtant, il avait réussi à tenir assez longtemps pour vaincre deux des Pokémon de la dresseuse. Alors âgée de quarante ans, elle était connue pour être la plus puissante du Conseil des Quatre de Sinnoh. Son adversaire, un adolescent de dix-huit ans, ne semblait pas trop affecté par sa défaite. Les yeux brillants d'admiration, il lui serra la main avec enthousiasme.

- Tu t'es bien battu, mon petit. Je te félicite, c'est pas tous les jours que je suis acculée comme ça.

Le jeune homme sembla gêné et se gratta la tête, ne sachant pas quoi répondre. Terry lui ébouriffa gentiment ses cheveux noirs et lui offrit un sourire confiant.

- Tu iras loin dans le dressage, j'en suis certaine. Comment tu as dit que c'était, ton nom ?

- Je l'ai pas dit madame, assura l'adolescent avec une moue perplexe. Mark Hyland. Autant vous dire que... votre niveau est bien supérieur à celui des autres dresseurs du Conseil. Je m'avoue impressionné par le vôtre.

Terry fronça les sourcils. Un poil trop cérémonieux à son goût, ce gosse. Mais enfin, il avait réussi à accomplir un miracle auquel la dresseuse ne croyait plus : il avait ravivé la flamme du combat en elle. Fatiguée d'avoir affaire à des dresseurs trop faibles jour après jour, elle avait fini par cesser tout entraînement. Cet affrontement avec le jeune Mark Hyland lui avait fait prendre conscience qu'il fallait sans cesse se surpasser, et elle se jura d'y arriver.
Voyant que le jeune homme ne partait pas, elle l'interrogea du regard. Il sortit son calepin de sa poche, ainsi qu'un crayon.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Bah... un autographe. Je pensais que vous étiez habituée à ce genre de trucs, moi.

Elle ne sut dire pourquoi, mais la demande de l'adolescent lui réchauffa le cœur. Sans doute car c'était le premier autographe qu'on lui demandait après un combat. D'ordinaire, les dresseurs vaincus s'en allaient sans même un regard en arrière, peinés par leur défaite. Les vainqueurs, eux, se jugeaient pour la plupart trop supérieurs pour demander une faveur à plus faible qu'eux. Mais de toute façon, ils se comptaient sur les doigts d'une main.
Et lui, après avoir perdu ce combat, c'était comme s'il s'en fichait. Tout ce qui l'importait, c'était d'avoir un autographe de Terry Skyward. La quadragénaire en eut la larme à l'œil et s'empressa de signer le carnet de Mark.

- Merci madame, vous êtes la meilleure ! Au plaisir de vous revoir ! la salua le jeune homme en partant.

- C'est moi qui te remercie... murmura-t-elle, prise d'un regain important de confiance en elle.



* * *


- Madame Skyward ?

Terry sursauta. Elle n'avait pas réalisé qu'elle était complètement perdue dans ses souvenirs. Irina, face à elle, sembla soulagée de la voir revenir dans le présent. La vieille femme lui adressa un sourire affable.

- Mes excuses, je me suis juste souvenue... de la première fois que j'ai signé un autographe.

La blonde hocha la tête, compréhensive et curieuse à la fois.

- C'était quand, d'ailleurs ?

- Il y a quinze ans. Je me souviens, ce jeune homme au Zoroark m'avait impressionnée, tant par ses capacités de combat que par son comportement, bien différent des autres dresseurs que j'avais l'habitude de voir...

Irina haussa un sourcil. Quelque chose dans la description de Terry la mettait étrangement mal à l'aise, mais elle mit du temps à trouver quoi. Le Zoroark l'intriguait un peu. Dunning lui avait confié en avoir eu un, à une époque. Autant interroger la dresseuse de type Sol puisqu'elle en avait l'occasion. Une opportunité pareille ne se présenterait pas deux fois, c'était certain.

- Vous avez quelque chose à me demander ? questionna Terry, voyant la mine pensive de la trentenaire.

- Oui, euh... le jeune homme au Zoroark, est-ce qu'il s'appelait Dunning ?

Terry secoua négativement la tête.

- Je m'en souviens comme si c'était hier, de ce combat. Il s'appelait Mark Hyland. Il doit bien avoir la trentaine, maintenant. Enfin, je parle, je parle...

- En cela, je vois que vous n'avez pas changé, madame Skyward, fit une voix masculine.

Irina n'avait pas entendu les pas dans l'escalier, qui se rapprochaient. Deux jeunes hommes rejoignirent la conversation. En reconnaissant Pieris du Conseil des Quatre d'Unys, la blonde sentit son cœur rater un battement. Pas une, mais deux stars dans l'hôtel. Et un beau gosse pareil, de surcroît. Elle avait l'impression qu'elle allait s'évanouir dans peu de temps. Ce qui ne fut, heureusement, pas le cas.

- Ah, les frères King. Cela doit bien faire cinq ans que je ne t'ai pas vu, Etienne.

- J'admets que votre présence m'a manqué, madame Skyward, répondit le dénommé Etienne.

Etienne King souffrait sans arrêt des comparaisons avec son frère aîné, Pieris, qui était rapidement devenu la star préférée des adolescentes Unovites. Pourtant, il ne lui ressemblait pas tant que cela, en dehors de ses yeux d'une couleur bleue-grise. Ses cheveux bruns courts étaient coiffés sur le côté, et il portait un costume noir à l'air coûteux accompagné d'un foulard rouge sang. Plusieurs bagues dorées ornaient ses mains pâles. Irina ne sut dire pourquoi, mais il lui paraissait d'une arrogance sans limites. Elle n'osa pas se confronter à lui cependant, jugeant qu'il serait mal élevé d'injurier un inconnu.

- Et vous êtes, charmante madame ? demanda Pieris à Irina.

- Oh, euh... Irina Dunning, de la 412. Enchantée monsieur King, c'est un plaisir de vous renconter !

Le dresseur ténébreux sourit et serra la main de la blonde, de même que son frère. Voyant que la conversation ne l'intéresserait plus, elle s'éclipsa, déçue par les résultats de sa petite enquête. Elle croyait tenir quelque chose en interrogeant Terry sur ce dresseur au Zoroark, mais apparemment, ce n'était pas Dunning. Enfin, il n'était pas impossible qu'il ait changé de nom au cours de sa vie, pour une raison ou une autre. Mais ça, elle ne le découvrirait qu'en interrogeant elle même son ami, ou en fouillant dans son passé d'une manière ou d'une autre.
Pas découragée pour autant, elle descendit au restaurant de l'hôtel pour penser à autre chose. C'était bien la première chose dont elle avait besoin : un bon repas.


* * *


Le grand patron de l'hôtel, Malcolm Elias, était tranquillement installé dans la grande pièce qu'était le salon, avec un café et un journal. Rien de bien intéressant dans les actualités, mis à part l'événement qu'avait mentionné Giovanni : le combat entre l'un de ses commandants Rocket et un supposé sbire de la Team Plasma. Ce n'était pas si inquiétant que cela, sauf si bien sûr, l'ancien leader Plasma courait toujours. Ghetis était un fou. Rien à voir avec Giovanni, qui lui, dirigeait une organisation certes criminelle, mais sans avoir des idéaux étranges comme la Team Plasma. Ghetis n'hésitait pas à manipuler son propre enfant et à lui faire porter le chapeau pour tous ses crimes. Le leader Rocket avait plus tendance, de ce qu'Elias en savait, à tuer ses opposants plutôt que de leur mentir.
Se sentant épié, le blond laissa son regard se promener dans la grande pièce. Il n'y avait personne d'autre, hormis un homme en uniforme militaire qui semblait un peu plus vieux que lui et tenant un calepin dans sa main. Il notait quelque chose, et Elias supposa que c'était à son sujet.

"Alors comme ça, on m'espionne... Intéressant. Qui est assez fou pour oser faire ce genre de choses ?"

Le type en uniforme militaire, Dan Evans, l'occupant de la chambre 418, notait tous les faits et gestes d'Elias, ainsi que son patron le lui avait demandé. Il ignorait tout de la menace que pouvait représenter le millionnaire aux yeux de son chef, mais mieux valait ne pas désobéir si l'on tenait à la vie. Après tout, Dan l'avait déjà vu à l'œuvre et ce n'était pas beau à voir.

Elias, toujours les yeux rivés sur son journal pour ne pas alerter celui qui l'observait, vit arriver Ludmila Kalsov. Il la salua poliment et engagea la conversation, sans remarquer le départ d'Evans.


* * *


Assis dans la salle d'attente, prêt à faire son rapport à son supérieur, l'agent Beladonis avait les yeux rivés sur le paysage nocturne visible par la fenêtre. Il ne se risquerait certainement pas à s'avancer jusqu'à la fenêtre, étant dans l'un des plus hauts gratte-ciels de Volucité : le quartier général de la section Unovite de la police internationale. Il serait vite pris d'un malaise à cause de la hauteur terrifiante à laquelle se trouvait le bureau de son chef de section.

- Agent Beladonis ! fit une voix féminine de l'autre côté de la porte.

L'inspecteur respira un grand coup, prêt à annoncer la terrible nouvelle à sa supérieure. Il entra et se retrouva face à elle. Une femme d'une quarantaine d'années qui en paraissait bien dix de moins, aux longs cheveux noirs et aux yeux rouges perçants.

- Votre rapport, je vous prie, exigea-t-elle d'un ton calme.

Beladonis se souvint rapidement des derniers événements et les résuma à sa patronne.

- Suite à l'appel de l'un de nos gardes posté aux ruines du Château Enfoui, vous m'avez ordonné d'aller enquêter sur les lieux. J'ai gardé mes distances, car il y avait déjà un groupe de personnes là-bas. Une bonne vingtaine d'hommes et de femmes en armure, ainsi qu'un vieil homme portant une épaisse toge rouge. Il tenait une Masterball entre ses mains, dans laquelle se trouvait un Pyrax. Ensuite, le lendemain, alors que je sortais de ma résidence, j'ai aperçu un attroupement sur le quai Prime et je m'y suis rendu. J'ai bien fait, étant donné qu'un commandant Rocket avec un Démolosse se battaient contre un type vêtu du même genre d'armure que le groupe du désert.

La patronne de la section acquiesça, ses yeux rouges toujours fixés sur son subordonné.

- Votre conclusion, agent Beladonis ?

- Je suis persuadé que la Team Plasma est de retour, madame. Désolé de vous l'apprendre.

Elle soupira et secoua la tête, affligée.

- Je savais que c'était une mauvaise idée de relâcher ces six fichus sages sous prétexte qu'ils s'étaient bien conduits. Enfin, le grand patron l'a décidé, de toute façon, donc je n'avais pas trop le choix... et puis avec Ghetis toujours en liberté, on ne pouvait que s'y attendre.

Beladonis hocha la tête, comprenant parfaitement.

- Ecoutez... occupez-vous de ça. Vous avez carte blanche. Faites alliance avec la Team Rocket si ça vous chante, peu m'importe. Débarrassez notre région de cette foutue Team Plasma. Est-ce clair ?


* * *


* * * * * *

Bonus :
Image de E-Magicarpe (recolo de Magicarpe sur Mypaint)