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La Chaleur de la glace [OS] de Light the Cursed Absol



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Informations

» Auteur : Light the Cursed Absol - Voir le profil
» Créé le 30/05/2015 à 11:47
» Dernière mise à jour le 31/12/2016 à 13:53

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Kanto   Romance

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La Chaleur de la Glace
Pokémon #136 Pokémon #471

Une douce chaleur flottait dans l'air, rafraîchie par une légère brise. Le ciel bleu était quelque peu parsemé de cotons d'un blanc immaculé des plus magnifiques. Les feuilles des arbres s'agitaient sous l'emprise du faible vent. Sous ce panorama des plus magnifiques, elle marchait tranquillement quand je la vis.
Elle était si belle, baignée de l'éclat de l'aurore, mais si inaccessible, comme l'étaient les filles de noble lignée. Je la saluai, ne recevant qu'un implacable dédain en retour. Mais, au fond de moi, je savais qu'elle agissait comme ça uniquement parce que sa famille était là.
Je me pris un puissant jet d'eau sur le flanc qui me projeta des mètres plus loin. L'Aquali m'ayant jeté cet Hydro-Canon se fichait bien du sort qu'une attaque de ce type pouvait me réserver, j'avais salué sa fille, j'aurais dû me taire. Un Voltali, le père de cette sublime créature, me jeta un regard d'un noir vespéral.

- Ma fille n'a pas à fréquenter un Pyroli comme toi. Elle prendra notre succession à la tête du clan une fois que nous lui aurons trouvé quelqu'un digne d'elle. Nous allons justement lui chercher ce compagnon honorable. Je t'interdis de lui adresser la parole, ou tu le paieras de ta vie.


Il me fit mordre. Ses « royales » canines ne pouvaient s'abaisser à se salir pour un pauvre Pyroli sorti de justesse d'un dîner entre Absol dont il était le plat principal.
Je vis celle que j'avais saluée, une expression méprisante sur le visage, mais dont les yeux reflétaient une immense tristesse. Une lueur que ses parents n'arriveraient sans doute jamais à voir, trop fiers de leur rang et imbus d'eux-mêmes pour s'en préoccuper. Elle détourna la tête, sans un mot, et marcha tranquillement en direction de la clairière de la Corne.
Ses parents la suivirent non sans m'adresser un dernier regard terrifiant et une parole menaçante, du genre « Que l'on t'y reprenne, et tu seras noyé ».

Je soupirai avant de sentir un poids me tomber sur les épaules. Je me dégageai et fis face à mon assaillant... qui n'était autre qu'une toute petite boule de poils marron. Je me détendis et laissai ce petit Évoli me sauter à nouveau dessus. Fils de ma meilleure amie, tuée par notre chef suite à une chasse infructueuse, j'avais obtenu de justesse, grâce à la beauté de tout à l'heure, la garde de son fils unique.
Je fermai les yeux tout en pensant à cette beauté. Gina, le plus magnifique pokémon du clan. Une Givrali si belle que même les Absol du clan d'à côté, pourtant connus pour leurs cœurs de pierre et leur soif de sang, en tombaient amoureux.

L' Évoli me secoua.

-Hé, Pyro, tu réponds ?
- Hein, tu disais ?

Il bougonna:

-Tu pourrais m'écouter, tout de même !
- Oui, désolé.
- Je te demandais quand tu pensais que j'allais évoluer.

Je soupirai :

-Tu sais, ça dépend de ce en quoi tu veux évoluer.
- Je ne sais pas trop encore... fit-il d'une petite voix.

Il se colla contre moi et ferma les yeux. Je ne tardai pas à sentir sa respiration ralentir, j'en déduisis qu'il s'était endormi. Je finis par l'imiter à mon tour.
Mon sommeil fut troublé. Je rêvai d'une splendide Absol. Elle courait dans une épaisse forêt, en sang, avec une petite Absol sur le dos... À voir la tête de celle qui courait, on aurait pu croire qu'elle était poursuivie par quelque chose. Elle finit par sortir de la forêt. Ce que j'avais pris pour du sang était en fait sa peau, elle était d'une couleur différente. Elle s'adressa à quelqu'un que je ne pouvais voir. Une forme entra dans mon champ de vision. Un bien étrange Absol se tenait là : un pelage noir de nuit, une peau blanche comme la neige et une musculature extrêmement développée. Mais le plus choquant étaient sa corne et sa queue. Effilées aux pointes, elles paraissent tranchantes sur l'extérieur et dentelées à l'intérieur.
Le dernier venu regarda avec insistance dans ma direction...

Je fus réveillé par une truffe froide se fourrant dans mon cou. Je me relevai d'un bond, griffes sorties, pensant que l'Absol de mon rêve me faisait face. Mais ce n'était qu'une Phyllali qui me regardait avec empressement.

- Faut bouger, et vite! Notre "élite" va rentrer et vous êtes sur son passage.

Elle prononça le mot "élite" avec une ironie et un dégoût flagrants. Elle était la sœur de Gina et elle détestait ses parents, bien qu'elle ne le montrait qu'à sa sœur et à moi quand nous étions tous les trois, cachés.
Ses paroles réveillèrent mon protégé qui s'étira.

- Bonjour, dame Phylla, fit-il en s'inclinant.
- Bonjour, Narris, répondit-elle avec respect.
- Que nous vaut votre visite ? Demanda le petit.
- Tu peux me tutoyer, si tu veux, fit Phylla en souriant. J'expliquais à Pyro qu'il fallait partir parce que mes parents s'apprêtaient à rentrer.
- Ah, d'accord.
- Arrête de draguer, Phylla, intervins-je. Il est trop jeune pour toi.
- Hey! Je viens juste de finir ma formation combat, je suis pas si vieille que ça !
- Et je dois commencer ma formation après demain ! Lança Narris.

On se regarda tous les trois puis on éclata de rire.
Contrairement à sa sœur, elle n'avait pas besoin de faire la fille dédaigneuse car héritière de noble lignée. Elle plaignait très souvent Gina, obligée de faire sa chef et d'avoir des manières exagérées, pour satisfaire ses parents en tant qu'héritière.
Soudain, elle lança une sphère verte par-dessus mon épaule qui contra un jet d'eau surpuissant, les deux capacités s'entrechoquèrent. Elle se plaça devant moi.

- Pourquoi l'as-tu attaqué ? demanda la Phyllali.
- Il était sur notre chemin ! répondit, à la place de la mère, le père de la Phyllali.
- Et alors ? Il suffisait de le contourner !
- Écarte-toi, Phylla, fit sa mère.
- Dans tes rêves, je n'en peux plus de votre attitude, à vous deux ! Vous martyrisez votre clan !
- Je te prie de...
- Vous auriez plus votre place dans ce clan d'Absol sanguinaires! assena-t-elle.

Sourire triomphal de Flash, le Voltali, le chef. Je pâlis d'un coup en voyant l'expression terrorisée de Gina, en retrait, puis l'Absol qui les accompagnait. Soudain, un détail me frappa. Je les avais vus se diriger vers la Clairière de la Corne ! L'endroit où régnait le clan des Absol sanguinaires. J'entendis des murmures de stupéfaction provenant de notre grotte. Même les membres les plus fidèles au couple dominant étaient abasourdis. Je connaissais cet Absol. Et j'avais d'ailleurs un compte à régler avec lui.
L'Absol murmura quelque chose au Voltali, qui grogna une réponse mécontente.

- Voici le compagnon de notre fille Gina ! annonça t- il avec arrogance. Elle prendra la tête du clan et Bloof, l'Absol ici présent, fils de Tarik, celui du clan des Absol. Cela symbolisera l'union de nos deux...

Il ne put finir sa phrase : une autre sphère verte s'écrasa sur son visage. Phylla, ivre de rage, venait de lui lancer une Écosphère en pleine tête.

- Jamais, tu m'entends ? hurla la Phyllali. Jamais ! Jamais tu ne forceras ma sœur à s'unir à une de ces brutes ! On voit bien que tu ne te soucies jamais de ta fille ! Regarde-la, elle est terrifiée ! Tu n'es pas digne d'être père ni chef de clan !

Siria, la mère de Phylla, lui lança un Laser glace auquel je fis face.

- Tu ne la toucheras pas, dis-je. Elle a raison, vous n'êtes pas dignes d'être chefs et parents.
- De quel droit te permets-tu d'intervenir ? Tu vas le regretter !
- Tu n'attends que ça, répondis-je calmement, depuis que je suis arrivé dans le clan, vous ne souhaitez qu'une seule chose, c'est de me tuer. Viens alors prendre ma vie de tes pattes, je t'attends !
- Espèce de sale petit... pesta Siria.
- Recule, Narris, fis-je au petit Évoli.
- Mais je veux t'aider ! protesta le petit.
- Tu es trop jeune... lui dis-je avec tristesse.

Je fis face au couple tandis que l' Évoli reculait.

-Bloof, montre-moi que tu es digne de ma fille! jeta Flash avec rage.

L'Absol s'avança et se mit en garde.

- Bande de lâches, vous vous cachez derrière cet Absol !
- Tu vas périr ! fit simplement Flash sans répondre à l'insulte

Je me mis en position à mon tour et empêchai Phylla d'en faire autant.

-Laisse-moi faire, je la tirerai de là.
- Mais... tenta-t-elle.
- Ne t'inquiète pas, j'ai un compte à régler avec cette enflure.
- Comment ça ? s'étonna-t-elle.
- Oui, tu connais mon histoire, non ? C'est à cause de lui, tout ça.
- QUOI ? Et tu veux l'affronter ?
- Laisse-moi faire, c'est tout ce que je te demande.
- Hors de... commença-t-elle.


Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase ; je me préparais déjà. J'adressai un regard à Gina, mais je ne pouvais croiser ses prunelles. Je m'avançai alors vers Bloof qui me reconnut aussitôt.

- Tiens ? me fit-il. Tu étais presque mort, la dernière fois, c'est moi qui t'avais rapporté en dîner à mon clan !
- Je sais, rétorquai-je, et tu vas payer pour ça !
- Cette fois, je ne te louperai pas, mon pauvre petit Wattouat bien tendre et saignant.
- Essaie et tu pourrais te brûler !
- Oh, je tremble de peur ! ricana le loup des ténèbres.
- Ris tant que tu le peux encore, tu feras moins le malin quand tu seras vaincu.
- Quelle blague.
- Je ne suis plus le même !
- Alors prouve-le-moi et viens te faire massacrer.

Un sourire sadique étira ses lèvres. Je n'avais qu'une envie : le lui retirer. Je lui lançai un puissant Lance-flamme qu'il contra par un Vibrobscur d'une ténacité inébranlable, si bien que je me le pris en plein visage. Mon jet de flammes fut terrassé, alors que cette attaque faisait partie de celles que je savais le mieux utiliser et auxquelles donner le plus de puissance. Je reculai de plusieurs mètres en arrière, à moitié sonné. Je secouai la tête et esquivai juste à temps une Mâchouille à en arracher une patte. Je contre-attaquai avec un Nitro-charge, utilisé plusieurs fois, afin d'augmenter ma vitesse et devenir plus rapide que mon ennemi.
Je le vis tendre une patte vers moi, mais j'étais de plus en plus vif et agile. Seulement, il encaissait très bien mes Nitro-charge.

- C'est inutile, me lança-t-il, je me suis spécialement entraîné pour résister aux attaques physiques !

Une fois ma vitesse au maximum, je lui envoyai à nouveau un Lance-flamme, cette fois en courant autour de lui. Ce fut comme une Danse-flamme, bien que je ne maîtrisais pas cette attaque. Je surenchéris avec un Tunnel qu'il ne me vit pas utiliser, car il était entouré de flammes, tout se déroulait bien trop vite sous ses yeux. Je le touchai donc au beau milieu de la tornade de feu, cette dernière ne m'atteignant pas et accentuant même ma puissance pyrique. Il tenta une Coupe Psycho pour disperser les flammes, en vain. Sa fourrure commençait à brûler par endroits.

- Tu ne sais faire que ça, t'enfuir ? Jeta rageusement Bloof.
- Je ne m'enfuis pas, je combats. Tu ne m'as pas pris au sérieux, tu vas le payer de ta vie. Tu sais quelle est cette sensation, lorsque l'on est brûlé vif ? Que ta chair se désintègre et noircit dans la douleur, que ton sang bouillonne à l'intérieur de tes veines sans que tu ne puisses rien faire ? Et que tu finis par le recracher, jusqu'à ce que tout espoir disparaisse ? Pourquoi ne pas te le montrer tout de suite ?

Je l'attrapai par la nuque et le traînai tant bien que mal au beau milieu des flammes, en subissant ses coups de griffes qui entaillèrent mon visage. Peu profondes, heureusement, je ressentais ces légères balafres qui se dessinaient sur mes joues. L'Absol râla de douleur et fit un pas vers l'extérieur de la tornade une fois que je l'eus lâché au beau milieu de ce brasier. Subitement, il se mit à vomir du sang. Un sang bouillonnant. Il finit par brûler entièrement dans les flammes.
Je sortis de la tornade sous l'œil ébahi de Phylla et de ses parents. Je ne vis pas Narris, quelqu'un avait dû l'envoyer dans la grotte. Quand la tornade s'éteignit, peu après, un cadavre brûlé à mort, sans un seul poil, se révéla, la tête baignant dans un sang écarlate encore en ébullition.

- Pour avoir tenté de faire de moi ton dîner, fis-je avec une rage contenue qui s'entendit dans ma voix ; Siria recula de deux pas.

Flash était stupéfait. Personne ne savait, à part moi, ce qu'il s'était passé dans la tornade de feu.

- Qu'as-tu fait à Bloof ?!
- Il voulait se battre, il a perdu.
- Tu as forcément utilisé un stratagème des plus bas ! grogna le Voltali
- Je ne prendrais pas exemple sur vous. À présent, soit vous quittez le clan et vous oubliez cette histoire de mariage, soit vous subissez le même sort.
- Tu nous menaces ? gronda Flash. Cet Absol était un incapable, sinon, il n'aurait pas été battu par pokémon aussi minable que toi !
- Je l'avais prévenu, que je n'étais plus le même.
- Siria, prépare-toi, nous allons l'affronter !
- V...v... vas-y tout seul... fit elle en reculant d'un pas, puis d'un autre.
- Tu as l'avantage du type, bon sang ! aboya-t-il.
- Non, s'interposa Phylla, c'est moi qu'elle combattra ! Elle ne l'a jamais accepté, mais à chaque fois qu'elle s'entraînait avec moi, elle perdait sans même avoir pu faire quelque chose.

Siria s'enfuit, refusant de risquer sa vie. Le regard de Flash passa de l'endroit où elle s'était enfuie à moi, puis à Phylla ; il hurla puis se jeta sur nous. Enfin, voulut se jeter. Gina lui avait sauté sur le dos et lui mordit férocement l'oreille sans faire attention aux décharges qu'elle recevait. Quand elle décida de le laisser se relever, il la regarda d'un air haineux et se décida à rejoindre l'Aquali.
Je soupirai de soulagement puis me mis à lancer un énorme Lance-flamme vers le ciel, qui fut vite rejoint par un Lance-Soleil de Phylla.
Quand ils comprirent ce qu'il venait de se passer, les autres évolitions restées dans la caverne commencèrent à hurler de joie. Ils sortirent pour la plupart et lancèrent aussi des rayons vers le ciel. Des Lance-flammes, des Pistolets à O, des Ball' Ombre, des Lasers glace décoraient le ciel dont les couleurs viraient à l'orange. Enfin débarrassé du couple tyran, le clan allait pouvoir se refaire, se recomposer et vivre dans la joie. Ils m'acclamèrent et me regardèrent avec admiration. Les partisans de Flash se firent discrets et restèrent dans la grotte.
Je vis un Laser glace bien plus gros que les autres. Je sus immédiatement de qui il était. Je baissai la tête et vis Gina à moins de deux mètres de moi.

- Tu vas bien ? lui demandai-je.
- Oui, je te remercie. Désolée pour ce matin, tu sais que je n'ai pas eu le choix... s'excusa-t-elle.
- Je le sais, Gina, je le sais.
- Très impressionnante, ta tornade ! me lança-t-elle soudainement, admirative, tandis que le reste du clan me complimentait avec des phrases similaires.
- À vrai dire, je ne pensais pas que ça allait marcher, avouai-je.
- Tu n'es pas sérieux, là ?
- Si.

Son visage s'approcha de moi. Elle posa tendrement son museau contre le mien, ce qui me surprit entièrement et me fit perdre mes moyens. Le silence s'installa. Nombreux étaient ceux qui la convoitaient.
Elle me glissa à l'oreille :

- Voilà longtemps que je voulais te le dire... Je t'aime, Pyro. J'ai bien vu que toi aussi tu m'aimais, mais comme tu ne semblais pas prêt à me le dire... Et puis mes parents n'auraient jamais été d'accord et t'auraient exécuté immédiatement. Alors voilà, je viens faire le premier pas... Je t'aime plus que tout, Pyro...

J'étais sans voix. Alors c'était donc vrai ? On pouvait facilement dire si deux personnes s'aimaient mais il nous était impossible de dire si quelqu'un était amoureux de nous ? Elle avait pourtant tenté par plusieurs signes de me le montrer, en y réfléchissant, mais je n'avais jamais su si elle était sincère ou non.
Elle se blottit contre moi. Un sentiment ineffable m'envahit, si fort, si chaud. Je l'aimais tant...
Elle se tourna vers le clan.

- Je revendique la place de chef de ce clan et promets de le reconstruire, de le faire vivre et, surtout, de ne pas commettre les mêmes erreurs que mes parents. Je choisis également Pyro comme compagnon et souhaite qu'il m'accompagne dans ma tâche de diriger le clan. Je le connais mieux que vous pourriez le croire et il a toutes les qualités requises pour faire un excellent chef.

Aucun contestataire, hormis la petite dizaine de partisans de Flash. Nous fûmes donc acceptés par le clan en tant que chefs.
Le soir venu, après la chasse, un vrai festin fut organisé en notre honneur. Le clan était plongé dans le bonheur, et ma chère Gina était maintenant à mes côtés. Narris s'amusait avec d'autres Évoli, sous le regard bienveillant de sa mère et de Phylla.
Les étoiles scintillaient dans la nuit noire. La lune éclairait le clan de ses doux rayons.
Un tableau des plus éblouissants se dessinait en cette soirée mémorable.


Quelques mois s'étaient écoulés...

Je me réveillai dans la grotte secondaire du clan, Gina collée à moi. Je la contemplai un moment avant de repenser au développement du Clan, ces derniers mois. Le Clan des Absol ne s'était manifesté qu'à une seule occasion depuis le départ de Flash et Siria ; Tarik m'avait défié après la nouvelle de la mort de son fils Bloof. Il avait perdu et avait été destitué de sa place de chef. Un Absol, un peu moins sanguinaire, avait pris sa place.
Si tous les Clans avaient des règles différentes, il y en avait une commune à tous : si un chef perdait un duel émis par un chef ou un membre de clan, il cédait sa place à un membre élu par le clan du perdant, ou le Lieutenant prenait la place de chef si le clan en avait un. Si c'était un membre de son propre clan qui l'avait vaincu, le vainqueur devait prendre sa place. Seul un autre chef ou un membre de clan pouvait défier un chef. Évidemment, ce membre devait faire partie du clan du chef défié pour avoir le droit de le faire.
De plus, nos effectifs avaient augmenté de façon étonnante et la grotte secondaire servant de pouponnière était pleine, malgré la saison des neiges qui s'apprêtait à tomber. Nos relations avec les clans voisins s'étaient également beaucoup améliorées.
Je finis par arrêter de penser à tout ça et frottai ma joue contre celle de Gina pour la réveiller. Elle ouvrit un de ses si beaux yeux bleus et le fixa sur moi.

- Oui ? fit elle d'une voix fatiguée
- C'est l'heure.
- Déjà ? bougonna-t-elle.
- Oui.

Nous nous levâmes et nous fîmes mutuellement la toilette. Après ce moment d'intimité, nous sortîmes de l'antre du couple chef. C'était une date importante pour nous : en effet, nous allions quitter le clan. Nous avions envie de découvrir la région, de faire des rencontres, de se créer des souvenirs inoubliables. Ce n'était pas que nous n'étions pas heureux, loin de là, c'était juste que, étant débarrassés du couple tyrannique, nous voulions élargir nos horizons, ce qui aurait été impossible avec eux.
En sortant, nous trouvâmes la grotte vide mais nous savions où étaient les membres. Nous sortîmes et fûmes immédiatement interpellés par Phylla.

- Enfin ! Paresseux !
- Roh, ça va ! jeta Gina. On ne peut pas être un peu entre amoureux ?
- Oulah ! jeta-t-elle, malicieuse. Je ne sais pas ce que vous faisiez, mais ça ne devait pas être beau à voir.
- À faire, c'est super! lançai-je d'un air innocent.

Les filles me regardèrent puis explosèrent de rire. Au bout d'un moment, Phylla arrêta de s'esclaffer et nous demanda, inquiète :

- Dites... Êtes-vous vraiment sûrs de vouloir partir ?
- Oui, répondit Gina avec tendresse, nous allons y aller.
- Ma sœur... fit la pokemon Plante au bord des larmes.

Elle se jeta sur Gina et se pressa contre elle en pleurant.
Je les regardai puis me serrai contre Phylla en lui disant avec douceur :

-Allons, est-ce une attitude pour un chef de clan ?

Elle parut désorientée.

- Je... je... suis... choisie ? hoqueta-t- elle.
- Oui, répondis-je, tu es la candidate parfaite, tu as toutes les qualités requises pour devenir chef.
- Nous avons également demandé conseil aux anciens du clan, ajouta Gina, tu as fait l'unanimité.
- Tu ne voulais pas me croire, Phylla, intervint une voix, mais je te l'avais dit !

Un Noctali noir comme la nuit vint nous rejoindre. Ses anneaux jaunes étaient rayonnants bien que nous soyons en journée, signe que son humeur était joyeuse. De tous ceux du clan, Phylla et ce Noctali étaient ceux dont j'avais le plus de mal à me séparer. Narris avait décidé d'évoluer en Noctali et de se faire renommer Darkao. Entre nous, on l'appelait toujours Narris, mais, en public, nous le nommions par son nouveau nom.

- Alors vous partez vraiment ? demanda-t-il.
- Oui, lui dis-je. Tu as l'air bien content de nous voir partir…
- Oh, ça ? fit-il en désignant ses anneaux. C'est parce que je suis content pour vous, vous allez pouvoir vivre votre rêve. Mais où allez-vous ?
- Nous partons en voyage, nous ne savons pas encore où nous allons, c'est la découverte totale. Nous ne savons pas quand, et même si, nous reviendrons.
- Vous ne pouvez pas abandonner votre clan comme ça ! protesta-t-il.
- Justement, nous ne l'abandonnons pas comme ça, intervint Gina. Nous avons désigné un chef, et, par la même occasion, quelqu'un pouvant l'assister.
- Vu que vous sortez ensemble, ajoutai-je à voir basse. Il faudra bien que vous finissiez par le dire au bout d'un moment.

Les deux affichèrent un visage surprit. Autant cela ne se voyait pas énormément sur Narris, au vu de sa couleur, autant cela se voyait intensément sur Phylla, sa peau beige laissant facilement transparaître les teintes du visage. Ils se mirent à protester mais sans paraître convaincants.
Les autres membres du clan, environ une cinquantaine d' évolitions, commencèrent à nous souhaiter bon voyage, nous demandant de rester ou de revenir au plus vite. Nous nous éloignâmes, non sans avoir fait nos adieux aux pokemon et à nos amis. Nous fîmes promettre aux deux nouveaux chefs de protéger et bien gérer le clan.

Nous ne savions pas si nous reviendrions auprès des nôtres. Mais une chose était sûre.
Nos cœurs resteraient à jamais avec la tribu.