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Pokemonis T.1 : La Pokeball perdue de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 24/12/2014 à 08:39
» Dernière mise à jour le 13/10/2016 à 11:56

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Chapitre 12 : Le secret de Sol
Galbar



La situation à Ferduval était devenue très intéressante. Le maire Cresuptil et Cielali étaient accusés de traitrise, et pourchassés. Kerel, l'humain que je détestais le plus, était avec eux. Et il y avait une Paxen en nos murs, et pas n'importe laquelle : celle qui avait assassiné le Seigneur Protecteur Xanthos il y a deux ans, ni plus ni moins ! Si jamais je parvenais à la livrer au colonel Tranchodon, ma récompense dépasserait tout ce qu'un esclave aurait pu espérer. La logique aurait voulu que je la livre à mon maître Frelali en premier, mais j'avais bien compris qui tenait les rênes de la cité, et ce n'était pas mon maître.

Ce colonel Tranchodon me fascinait autant qu'il me terrifiait. J'avais bien compris qu'il n'appréciait guère les humains, et si je voulais traiter avec lui, je devais être très prudent. Mais d'un autre coté, sa violence et sa sauvagerie me plaisaient ; peut-être parce que j'étais pareil. Il y avait sûrement moyen d'entrer dans ses bonnes grâces, du genre devenir son esclave personnel. Un bien bel avancement. Mon maître répugnant pouvait bien aller au diable. Contrairement à ce grand crétin de Kerel, je n'avais aucune loyauté pour mes maîtres. La seule chose qui m'intéressait était l'ambition et l'avancement. Je serai toujours un esclave, certes, mais je voulais être un esclave du plus puissant des Pokemon possible.

Voilà donc pourquoi je patrouillais tout autour du mur d'enceinte de la cité. Maître Frelali et plusieurs gardes recherchaient les fugitifs du coté du ghetto, mais je savais que c'était une perte de temps. Il était clair que la Paxen ne voulait pas se cacher, mais s'enfuir. Maintenant qu'ils étaient recherchés, ils allaient sûrement accélérer leur fuite. Je comptais bien les attraper alors. Mais je n'étais apparemment pas le seul ayant eu cette idée. Le second du colonel Tranchodon, cet énorme Pandarbare patibulaire, était là lui aussi, avec quelques gardes. Il me toisa de haut, comme seuls les Pokemon savaient le faire.

- Pourquoi n'es-tu pas avec ton maître en train de suivre les ordres du colonel, humain ?

Je lui fit un sourire désarmant.

- Je ne suis pas avec mon maître, mais je suis les ordres du colonel Tranchodon, messire Pokemon. Je pense être au meilleur endroit. Je connais bien Kerel, l'esclave de Dame Cielali. Je sais comment il raisonne. Il n'est pas du genre à demeurer caché en attendant qu'on le débusque.

- On se moque de cet humain. C'est la Paxen que l'on veut. Ludmila Chen, la meurtrière du Seigneur Xanthos. Et les Paxen sont passés maîtres dans l'art de se cacher.

- De prendre la fuite aussi, j'imagine. Sinon, vous ne seriez pas là en train de les attendre aussi. Je me trompe ?

L'énorme Pokemon poilu s'avança un peu trop près de moi. Un sourire étira sa tronche de macaque.

- Tu es un humain bien insolent, mais plutôt intelligent. Oui, il ne fait aucun doute que ces renégats tenteront de sortir de la cité au plus vite. Et selon mes estimations, cette partie de la muraille est la plus basse et la plus fragile. Les facteurs actuels de connaissances nous indiquent que nous avons pas grand-chose à craindre de la dénommée Cielali. Elle pourrait passer par-dessus les murs de la cité, peut-être en transportant un humain, mais rien de plus.

- Faites gaffe à ne pas la sous-estimer, dis-je. Cielali ne se bat pas souvent, mais elle est redoutable. Elle est rapide, et ses attaques Vol font mal.

- Il y a un Airmure parmi les gardes. Elle ne pourra rien contre lui. Les trois humains, surtout la vieille, sont quantité négligeable. Ludmila sait se battre, mais sans arme, elle est aussi impuissante que n'importe quel humain. Reste le maire Cresuptil. Je ne sais pas beaucoup de chose sur lui. Est-il fort ?

J'émis un ricanement très significatif en guise de réponse.

- Cresuptil est trop peureux pour faire quoi que ce soit d'un peu trop violent. Je m'étonne même qu'il ait eu le courage de se suivre tous ces traîtres.

- Tu tiens des propos bien dangereux, pour un humain, me prévint Pandarbare. Tu n'as rien à craindre de moi, mais tu ferais mieux de tenir ta langue en présence du colonel Tranchodon. Il ne supporterai pas un humain qui manque de respect à un Pokemon, quel qu'il fut.

- Je ne manque pas de respect à Cresuptil, messire. Je ne fais que dire la vérité. Ce n'est pas un crime d'appeler un lâche un lâche.

- Ça ne répond pas à ma question. Quels sont ses pouvoirs ?

- Eh bien, c'est un Pokemon Psy, ça je le sais, mais comme il ne fait jamais usage de ses attaques, je ne connais pas trop bien sa puissance. Mais je ne taperai pas bien haut. Cresuptil est un Pokemon hautain et fier. S'il avait pu impressionner la galerie en montrant des pouvoirs exceptionnels, il l'aurait déjà fait. S'il n'a jamais montré son pouvoir, c'est qu'il est sans doute insignifiant.

Le commandant Pandarbare grogna pour faire savoir son mépris.

- La politique de l'Empire a toujours été que les Pokemon les plus forts dirigent les autres. La plupart des maires sont choisis par rapport à leur puissance, et à leurs capacités à protéger leur cité.

- Eh bien, ici, Cresuptil a été choisi par rapport à son argent, et à sa capacité à enchaîner les magouilles. Vous n'aurez rien à craindre de lui.

- Commandant ! Cria un des gardes, un Grotichon. Elle est là !

Il désigna le toit d'une des basses maisons face au mur. En effet, la femelle Paxen était là, seule, les toisant avec une forme certaine de mépris et de défi.

- Saisissez-là ! Vivante de préférence ! Ordonna Pandarbare.

La dizaine de gardes se précipitèrent vers elle, certains par voie des airs. Pour ma part, je restai sur place. Pourquoi cette fille se montrait-elle ainsi ? Et où étaient les autres ? C'est alors qu'il y eut un bruit bizarre. Un bruit qui provenait du ciel, de plus en plus proche. Tout le monde leva la tête en haut. Quelque chose était en train de tomber vers eux, droit sur le mur d'enceinte. Je dus cligner des yeux pour vérifier que je ne rêvais pas.

- À couvert ! Hurla Pandarbare.

Un météore allait nous percuter de plein fouet dans quelque secondes. Je courus aussi vite que mes jambes d'humain me le permettaient pour m'écarter de sa trajectoire.


***


Kerel


Je vis de loin l'impact souffler une partie du mur de la cité en une explosion de feu et de rochers. J'avais encore peine à croire ce que me montraient mes yeux. Sol avait elle-même invoqué ce météore. Elle avait levé les bras, et une espèce d'aura violette l'avait entourée, avant que ce rocher venu de l'espace n'arrive quelque secondes plus tard. À coté de moi, maîtresse Cielali et Cresuptil étaient tout autant ébahis.

- Divin Arceus, protégez-moi, protégez-moi, protégez-moi, ne cessait de répéter le maire. J'ai trop d'argent pour mourir !

- Ce... C'était une attaque Pokemon, énonça difficilement ma maîtresse. Draco-Météor, non ?

Je secouai la tête. Je n'en savais rien. Je n'avais jamais vu une attaque Draco-Météor, et j'ignorai ce que c'était, mais une chose était sûre : Sol était bien plus qu'une simple vieille humaine désœuvrée. Je commençais à avoir peur d'elle, alors qu'elle avait toujours été pour moi ce qui se rapprochait le plus d'une mère. Ou plus précisément d'une grand-mère excentrique. Apprendre que c'était une Paxen était déjà beaucoup, sans qu'en plus il soit besoin d'y ajouter le surnaturel.

En tout cas, ça avait eu l'effet estompé, et même plus. Un gros trou se trouvait au milieu du mur d'enceinte, et les gardes Pokemon autour étaient totalement dispersés et terrorisés. À part le gros Pandarbare qui servait de second au colonel Tranchodon, aucun d'entre eux n'était un militaire. Ils n'avaient jamais eu à affronter d'évènements pareils. Sol, sortie de nulle part, apparut à coté de Ludmila, et nous fit signe, à maîtresse Cielali, Cresuptil et moi-même d'y aller. Je décidai de laisser mes questions et ma stupeur pour plus tard.

- Maîtresse, prenez Cresuptil avec vous et volez. Vous sortirez plus vite.

- C'est toi que je vais porter Kerel ! Protesta Cielali.

- Je vous en prie, faites comme j'ai dit. Je vais courir avec Sol et Ludmila. Ils se concentrerons sur nous, mais vu ce dont Sol est capable de faire, je ne pense pas que je serai en danger.

J'avais mes raisons pour que ma maîtresse transporte Cresuptil à ma place. Il était bien plus léger que moi. Je savais que ma maîtresse était capable de me soulever, avec ses puissantes oreilles aériennes, mais cela demandait un effort conséquent pour son petit corps, et elle ne pouvait pas tenir bien longtemps.

- Oui oui, écoutez votre humain, très chère, acquiesça Cresuptil. Il a compris que ma vie valait bien plus que la sienne, et que s'il survit, je lui donnerai beaucoup d'argent...

Je songeai avec amusement que Cresuptil préfèrerai me savoir mort alors. Mais ma maîtresse accepta à contrecœur, et prit son envol, tenant les frêles épaules de Cresuptil. Les rares gardes Pokemon qui pouvaient voler étaient encore trop sonnés par le crash du météore pour se lancer à leur poursuite. J'étais soulagé. Savoir ma maîtresse hors d'atteinte du colonel Tranchodon me libéra d'un poids, et j'allais pouvoir tout tenter pour sauver ma propre vie. Je rejoignis Sol et Ludmila sur leur toit, en prenant garde de ne pas trop m'approcher de la vieille femme. Ludmila, elle, évaluait les dégâts du météore avec un sifflement impressionné.

- Quand mon père et Astrun me parlaient de vous, je ne croyais pas la moitié de ce qu'ils me racontaient. Maintenant, je n'en suis plus si sûre...

- C'était juste un tout petit cailloux, dit Sol comme si c'était sans importance. Dans ma jeunesse, je pouvais en invoquer de bien plus gros, et plusieurs à la fois.

- Vous pouvez en faire tomber un autre ? Ce serait bien de se débarrasser de ces Pokemon.

- Je pourrai, mais je ne le ferai pas. Ces Pokemon ne sont pas des soldats de l'Empire, ce sont des simples gardes de la cité. Les morts inutiles sont toujours à éviter, quelque soit le combat engagé.

- Elles ne seront plus si inutiles si ces Pokemon nous bloquent le passage, grommela Ludmila.

- Il en faudrait beaucoup plus pour me bloquer le passage, sourit mystérieusement Sol.

Sans rien nous demander, la vieille femme nous prit tous les deux par les mains, puis je me sentis être tiré du sol. Je me mis à paniquer, et je le fus d'autant plus quand je remarquai que deux ailes d'un blanc nacré venaient de sortir du dos de Sol. Là, au moins, Ludmila fut tout aussi stupéfaite que moi. Et les Pokemon en bas, sans doute encore plus que nous. Ce fut le commandant Pandarbare qui reprit ses esprits le plus vite.

- Attrapez-les ! Ne les laissez pas s'enfuir ! Feu à volonté !

Un déluge d'attaques en tout genre fondit sur Sol, mais elles furent loin d'avoir sa vitesse et sa capacité à se mouvoir dans les airs. Après tout ces loopings, je me demandai si j'allais vomir. Quitte à le faire, autant que ce soit en direction de Ludmila. Après les attaques à distance vinrent les Pokemon volant. Un Airmure utilisa son attaque Cru-ailes en direction de Sol, tandis qu'un Nostenfer venait d'au dessus, probablement avec une attaque Crochetvenin. Je compris par avance que Sol allait avoir du mal d'esquiver les deux à la fois, surtout en nous portant Ludmila et moi. Mais la vieille femme ne dévia pas de sa trajectoire, et se contenta de nous dire :

- Tâcher de ne pas trop crier, mes enfants.

Avant d'avoir pu comprendre, Sol nous tira avec une force exceptionnelle et nous jeta, Ludmila et moi, dans les airs. Pour ma part, je ne suivis pas la demande de Sol, et je me mit à crier de toute la force de mes poumons. L'Airmure et le Nostenfer furent pris de court, ne sachant pas qui suivre, et Sol put les esquiver sans trop de peine, pour ensuite leur lancer un rayon violet tout droit sorti de la paume de sa main, qui les ramena au sol. Et enfin, elle se contenta de nous rattraper au vol tandis que nous retombions, Ludmila et moi. Je fut étonné de constater que mon cœur battait encore après ça. Ludmila n'en menait pas large elle non plus.

- Eh bien jeunes gens ? Se moqua Sol. Où est donc votre fougue de la jeunesse ?

- Je crains de l'avoir laissée au sol, marmonna Ludmila comme si elle était malade.

Pour une fois, j'étais d'accord avec elle. Si être jeune conférait une certaine forme de fougue, j'avais peur de savoir ce qu'avait fait Sol dans sa jeunesse perdue. Enfin, au moins, nous avions dépassé l'enceinte de Ferduval. Les Pokemon nous suivraient sûrement, mais pour l'instant nous avions de quoi les semer. La liberté était devant nous. Et je me rendis compte que j'étais nerveux. Je n'avais encore jamais quitté le domaine de la cité. Le monde extérieur m'était totalement inconnu. Et ça devait être la même chose pour ma maîtresse. Nous étions en fuite, mais nous ignorions totalement quoi faire et où aller à présent. Sol rattrapa bien vite maîtresse Cielali et Cresuptil. Les deux Pokemon faillirent avoir une attaque en voyant une humaine en train de voler à coté d'eux.

- Vous avez des ailes ! Bafouilla Cresuptil en la montrant du doigt. Une humaine avec des ailes !

- Eh bien, quel est le problème ? Demanda innocemment Sol. Il y a plein de Pokemon qui ont des ailes aussi. Pourquoi les humains n'y auraient pas droit ?

- Nom d'un million de jails ! Jura Cresuptil. Un esclave avec des ailes, ça doit valoir son pesant d'or...

- Hélas, je crains de ne pas être à vendre. Puis je doute, à l'âge que j'ai, d'intéresser quelqu'un. Ludmila, où allons-nous ?

La jeune Paxen désigna les montagnes voisines enneigées.

- Penombrice doit m'attendre avec Tannis dans le coin. Il faut les trouver avant de partir.

Penombrice ? Tannis ? Qui c'étaient encore, ceux-là ? Je ne voulais pas être liés plus longtemps à ces histoires de Paxen. D'un autre coté, quitter le groupe ne serait pas prudent. S'il n'y avait que moi, je tenterai sûrement le coup, ne serait-ce que pour ne plus avoir à supporter Ludmila, mais il y avait ma maîtresse... Après avoir volé pendant une vingtaine de minutes, assez pour mettre une certaine distance entre Ferduval et nous, une Sol essoufflée nous signala qu'elle allait devoir se poser.

- Il y'a longtemps que je n'ai plus volé, et je ne suis plus tout jeune, se justifia-t-elle. Et vous deux, vous pesez.

Ludmila fronça les sourcils, prenant sans doute cette remarque comme une offense, mais ne dit rien. Moi, je fus soulagé d'enfin retrouver le sol sous mes pieds. Cielali nous rejoignit, elle aussi devant se reposer les ailes. Nous regardâmes tous Sol rentrer ses ailes dans son dos, jusqu'à qu'elles deviennent invisibles.

- Mais... qu'es-tu réellement, Sol ? M'entendis-je demander d'une voix fébrile.

- Je ne suis que la vieille raconteuse d'histoire du ghetto que tu as connu, mon enfant.

- Ah oui ? Tu avais juste omis de me dire que tu étais une Paxen, et maintenant ces ailes et ces pouvoirs...

Ludmila s'avança, me regardant avec ses yeux hautains et méprisants habituels.

- Dame Sol n'est pas qu'une simple Paxen, crétin. Elle est l'une des Fondateurs. L'un des trois humains qui ont crée la rébellion, aux coté de trois Pokemon. Dame Solaris as Vriff*.

Je tâchai d'assimiler cette nouvelle révélation.

- Solaris... c'est ton vrai nom ?

- Il y'a moment que je ne m'en sers plus, répondit la vieille femme. Tu peux continuer à m'appeler Sol.

- Mais, comment est-ce possible que tu sois l'un des fondateurs des Paxen ? Cette rébellion existe depuis environ un siècle ! Sol, tu n'es tout de même pas si vieille que ça ?

Mais mon ancienne protectrice éclata d'un petit rire.

- Si vieille que ça tu dis ? Kerel, quand j'avais cent ans, j'étais encore jeune.

- Que...

- Actuellement, je dois avoir aux alentours de 650 ans, à une dizaine d'années près. J'ai arrêté de compter.

- Vous voulez rire ? Intervint maîtresse Cielali. Les humains ne peuvent vivre aussi longtemps. Même pour les Pokemon, c'est un âge canonique, que peu d'entre nous peuvent espérer atteindre !

- Ah, l'insolence de la jeunesse... soupira Sol. Eh bien, aussi canonique que je sois, j'ai encore la force de faire exploser quelques murailles.

- Voilà aussi quelque chose que les faibles humains ne pourraient jamais faire, précisa Cresuptil à son tour. À moins d'avoir beaucoup d'argent...

- Je ne vois pas le rapport avec l'argent, abruti, siffla Ludmila. Mais sachez que Dame Solaris est bien plus qu'une simple humaine.

Sol rit doucement de nos airs ahuris, puis dit calmement :

- Ce que je suis est compliqué, et long à expliquer. Nous n'avons guère le temps actuellement. Vous avez juste à savoir une chose : la frontière entre les humains et les Pokemon n'est pas aussi stricte que veut nous le faire croire l'Empire. Autrefois, nos deux races étaient très liées. Si liées que parfois, humains et Pokemon pouvaient se rejoindre... à un certain niveau.

Je n'avais rien compris, mais je sus qu'il était inutile d'insister pour le moment. Nous commencèrent à marcher sur le sol enneigé, en direction de la forêt qui nous séparait des hauteurs de la montagne.


***

Tranchodon


J'avais commis une erreur. Ça m'arrivait assez rarement pour être signalée. Je me doutais que les renégats allaient tenter de s'enfuir de la ville, mais pas ainsi. Pas de front, et pas de façon aussi brutale. Mais alors que je constatai l'énorme trou dans les murailles, je compris la véritable nature de mon erreur. J'avais été trop obnubilé par Ludmila Chen, et je ne m'étais pas soucié de cette vieille femme qui était avec elle, une Paxen elle aussi selon l'esclave de Frelali. Or, c'était cette vieille humaine qui était responsable de tout ce foutoir. C'était elle qui avait invoqué ce météore, et c'était elle qui avait amené les deux autres humains à grand renfort d'ailes dans le dos.

- Colonel, devons-nous les poursuivre ? Me demanda le commandant Pandarbare.

J'hésitai. Poursuivre quelqu'un sans avoir toutes les cartes en mains était dangereux. J'ignorai ce dont cette humaine inconnue était capable. Il semblait relativement évident que les simples gardes de cette cité ne seraient pas suffisant contre elle. Ce qu'il me fallait, c'était mes propres soldats.

- Envoyez quelque Pokemon discrets pour les suivre de loin, ordonnai-je. Du genre type Spectre. Mais qu'ils ne provoquent pas le combat. Qu'ils se contentent de les pister. Ensuite, envoyez un message à la base la plus proche. Je veux tous les renforts qui soient possible d'avoir ? Est-ce clair ?

- Oui mon colonel. Mais... colonel...

- Quoi ?

- Si nous demandons des renforts, le Général Légionair en sera obligatoirement informé...

- Eh bien, qu'il en soit ainsi. Je dois lui parler, de toute façon. Avez-vous la moindre idée de comment ça se fait qu'une humaine puisse faire ce genre de trucs ?

- Non mon colonel.

- Moi non plus. J'ignore contre quoi nous nous battons. Mais le général doit le savoir lui. Que sait-on de cette femme ?

Je m'étais adressé à l'esclave de Frelali, qui se trouvait à coté. Il avait reçu un morceau de pierre sur le visage et avait un œil ensanglanté.

- Eh bien, colonel, je ne puis trop le dire... commença-t-il. C'est juste une vieille folle qui hante le ghetto. Elle est arrivée en ville il y a des années. C'est elle qui a élevé Kerel, l'esclave de Cielali.

- Tu as dit qu'elle était une Paxen, humain.

- C'est ce que la conversation entre elle et la femelle a laissé entendre, colonel.

- Son nom. C'était quoi déjà ?

- Sol, colonel.

Sol, Sol... Ça ne me disait rien, pourtant j'en savais pas mal sur ces maudits rebelles de Paxen. Mais étrangement, une humaine avec des ailes dans le dos, ça me parlait. Où diable avais-je déjà entendu ça ? Une histoire sur les Paxen, j'en étais quasiment certain...

- Vous avez vos ordres, commandant, fis-je. Je dois aller consulter quelques données.

- Oui mon colonel.

- Euh, colonel, si me puis me permettre, commença l'humain nommé Galbar. Suis-je autorisé à participer aux recherches pour retrouver ces traîtres ?

- Ton maître s'est déjà proposé non ? Contente-toi de le suivre.

- Bien colonel.

Les laissant là, je me rendis dans la mairie de la cité, où je pouvais bénéficier de la base de donnée centrale. Il y en avait une dans chaque cité de l'Empire, connectée au réseau de connaissance de la capitale Axendria. Il y avait des informations sur tout, mais bien sûr, les infos sensibles, comme celles sur les Paxen, étaient protégées. Mais en tant que haut gradé de l'armée, je pouvais les consulter à tout moment. Je donnai donc mon code d'accès à l'ordinateur, et énonçai ma demande :

- Recherche sur l'origine et la création de la rébellion Paxen.

L'ordinateur me présenta sur son écran holographique les données historiques relatives à la fondation de la Rébellion, il y a de cela un siècle. Les raisons m'importaient peu. Ce qui m'intéressait, c'était ceux qui l'avaient fondée. Tous les Pokemon de l'Empire gardaient en mémoire le nom de Jyvan Chen et du traitre Pokemon Cernerable comme fondateurs des Paxen. Jyvan Chen avait été le descendant de Régis Chen, celui qui s'était opposé pour la première fois au Seigneur Xanthos au début de la Guerre de Renaissance. Quant à Cernerable, il avait été un des plus grands sages et théoriciens de l'Empire Pokemonis, avant de s'associer à cet humain.

Mais je savais que c'était la version raccourcie. De mémoire, je me souvenais qu'il y avait eu six fondateurs des Paxen, trois humains et trois Pokemon. Jyvan et Cernerable restaient les plus célèbres, mais pas les seuls. Et c'était justement les autres qui m'intéressaient. Cette histoire d'humaine avec des ailes... et ce météore tombé du ciel... En tant que Pokemon Dragon, je reconnaîtrai entre mille l'attaque Draco-Météor, que je pouvais moi-même utiliser. Et en consultant les données, je n'eut plus aucun doute possible. J'étais en train d'affronter un spectre du passé, une Paxen tout aussi importante que Ludmila Chen, même plus.

- Solaris as Vriff... L'Empire avait presque oublié ton existence. Mais tu es encore là, n'est-ce pas ?

Je lus rapidement les donnée que j'avais sur cette femme, qui était bien plus qu'une femme. Ce que je lis me fit frémir. Une telle abomination ne devait pas exister. C'était un sacrilège, une insulte même à l'Empire et à l'ensemble des Pokemon.

- Tu es assez âgée pour avoir connu la Guerre de Renaissance. Tu y as même participé, à ce que je lis... Mais ta longue histoire va bientôt s'arrêter. Car tu vas connaître maintenant le colonel Tranchodon !

Je savais que j'avais trouvé là un adversaire coriace. Le combat allait s'annoncer des plus furieux, mais le savoir ne faisait que m'exciter davantage.






*************


* note de l'auteur : Solaris est un personnage à l'origine crée pour ma fic principale, Team Rocket X-Squad, un des rares qui ont survécu aux 600 ans d'écart entre les deux. Pour ceux qui ne l'ont pas lue, son histoire sera bien entendu résumée par la suite de cette fic. Mais sachez juste qu'elle fut la principale antagoniste des arcs II et III de X-Squad, avant de changer en bien, d'aider les héros, de faire partie de leur groupe et finalement devenir un personnage régulier.