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Pokemonis T.1 : La Pokeball perdue de Malak



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Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 05/08/2014 à 23:30
» Dernière mise à jour le 12/04/2016 à 00:22

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Aventure   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

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Prologue
Cette histoire se déroule dans un futur sombre de l'ère des Pokemon. Un futur violent, un futur sanglant, un futur de guerre et de souffrance. Mais aussi un futur héroïque, un futur de lutte, un futur où l'espoir survit.

Un futur qui se déroule près de 600 ans après l'univers connu des Pokemon.

Il y a fort longtemps naquit un humain. Un humain dont le nom résonnera à travers les âges et les légendes. Cet humain s'appelait Xanthos, et était un dresseur Pokemon. Sans nul doute le plus puissant de sa génération, il remporta combats sur combats grâce à son terrible Pokemon des ténèbres.

Xanthos était très proche des Pokemon. Il les comprenait. Et il fut révolté par la mauvaise façon dont les humains se servaient d'eux, révolté par leur statut à peine supérieur à celui d'esclave, révolté par leur désir secret de liberté jamais assouvi. Alors, Xanthos et son Pokemon menèrent la révolution Pokemon. Il se servit de ses talents de dresseur pour mener les Pokemon contre les humains afin que ces derniers arrachent leur liberté qui leur revenait de droit. Il en découla la plus longue guerre de l'humanité, qui dura un siècle. Cette guerre qu'on nomma la Guerre de Renaissance.

Finalement, et après des milliards de morts, les humains furent vaincus, et les Pokemon victorieux. Dès lors, grâce à Xanthos et à une sombre magie qu'il aurait acquise, les Pokemon s'approprièrent le langage humain, ainsi qu'ils s'approprièrent leur technologie. Xanthos et son Pokemon, sur qui les ravages du temps n'avaient aucun effet, par quelques sortilèges inconnus, devinrent les Seigneurs Protecteurs du nouvel empire Pokemon, Pokemonis.

Le règne de Xanthos dura près de quatre cent ans de plus. Quatre cent ans durant lesquels le révolutionnaire devint peu à peu un tyran, que ce soit pour les Pokemon ou pour les humains esclaves. Au fil des années qui passèrent, son règne devint de plus en plus sanglant, gagné par la folie qui semblait habiter Xanthos. Au final, il fut tué par un groupe de rebelles qui s'élevaient contre l'Empire.

Ces rebelles, les Paxen, étaient composés d'humains et de Pokemon qui se battaient côte à côte, en toute égalité, contre l'Empire. Leur but était de réconcilier humains et Pokemon, sans aucune ségrégation, pour un mode de vie commun dans la paix et l'entente. Depuis la mort de Xanthos, leur premier ennemi est son ancien Pokemon, qui, depuis la disparition de son dresseur, s'est autoproclamé Empereur des Pokemon.

Et c'est ainsi que commence cette histoire, tandis qu'une jeune Paxen humaine et son compagnon Pokemon se déplaçaient furtivement dans le territoire de l'Empire, transportant quelque chose qui pourrait faire pencher la balance en faveur des Paxen dans cette guerre.




*****



L'air frais de la nuit, en cette période hivernale, avait de quoi pousser le plus zélé des soldats de l'Empire, s'il n'était pas doté de fourrure ou de flammes, à rompre sa garde et rentrer se réchauffer dans sa tente. Ludmila comptait sur ça pour se faufiler à travers les lignes Pokemon qui gardaient l'entrée de la ville de Ferduval et de ses alentours. Parvenue à une petite colline dans la vaste plaine enneigée de Ferduval, Ludmila se plaqua contre la neige, prit ses jumelles, et regarda ce qui la séparait des remparts de la ville. Comme elle s'y attendait, le bataillon de Pokemon présents était assez réduit. Même en temps normal, Ferduval était une cité de faible importance pour les Pokemon, et l'Empire ne s'attendait sûrement pas à ce que les Paxen tentent d'y pénétrer. Ce en quoi il avait tort. La mission de Ludmila était bel et bien de rentrer dans la ville, pour y transmettre quelque chose d'important à l'allié des Paxen qui s'y trouvait.

Ce quelque chose était en réalité quelqu'un. Un jeune humain aux longs cheveux noirs, inconscient pour le moment. Penombrice, le camarade Pokemon de Ludmila, se chargeait de le porter. L'avantage de Penombrice, c'était qu'en pleine obscurité, comme c'était le cas actuellement, on ne le voyait pas. Pour la simple bonne raison que Penombrice était une ombre. Un Pokemon de type Spectre et Glace, qui se fondait dans la neige aussi facilement que dans les ténèbres. Son corps anguleux était fait d'un noir immatériel aux contours bleus. Il avait en outre d'énormes mains avec quatre doigts griffus à chacune, et un symbole de flocon de neige sur son visage. Pour le reste, il n'était que ténèbres, à tel point qu'un observateur lointain aurait seulement vu flotter dans les airs le jeune garçon endormi.

- Ils sont nombreux ? demanda Penombrice à sa camarade humaine.

- Pas trop, répondit Ludmila, son souffle chaud visible à l'air glacial. Mais inutile d'essayer de se faufiler sous leurs yeux. Ils ne te verront peut-être pas, mais nous si.

- Pauvres humains si solides et voyants que vous êtes... ricana le Pokemon. On peut essayer de les combattre ?

- Pas terrible comme méthode de discrétion pour un Pokemon qui passe sa vie dans l'ombre, remarqua Ludmila. Même si on venait à bout de tout le monde, l'alerte serait donnée en ville, et ils boucleront tout. Non, il faut une diversion.

- Parfait. J'ai toujours préféré les diversions au combat. J'en ai pour cinq minutes.

Penombrice déposa l'humain endormi à côté de Ludmila puis se fondit dans la neige, sa silhouette noire traversant les ténèbres si rapidement que quiconque l'aurait aperçu aurait juré que ce n'était que son imagination.
Ludmila revint à ses jumelles, observant les Pokemon qui faisaient la ronde, tout en coulant parfois un regard furtif au garçon à côté d'elle. À première vue, il devait avoir plus ou moins son âge, entre seize et dix-huit ans. Il avait un visage fin, des joues creuses et un le teint livide de celui qui n'a pas vu la lumière du jour depuis longtemps ; ce qui était le cas. Il avait deux mèches sur sa longue chevelure noire qui se terminaient en couleur de sang. Ce n'était pas une teinte, mais bien leur couleur naturelle. Personne n'avait encore réussi à l'expliquer.

Endormi comme il était, il avait l'air serein et inoffensif. Pourtant, Ludmila se méfiait de lui comme personne. Elle avait un certain passif avec ce garçon, un passif douloureux. Pourtant, elle avait pour mission de l'amener dans la cité de Ferduval, et en vie. Et Ludmila allait le faire, ou mourir en essayant. Car bien qu'elle détestait ce jeune homme, elle savait l'importance qu'il avait pour les Paxen. La cause était plus importante que tout. Elle chassa le garçon de son esprit pour revenir au terrain. Il y avait une petite vingtaine de Pokemon qui gardait les contours de la ville. Ils étaient assez éloignés de Ferduval ; deux kilomètres environs. Sur ces deux kilomètres, quelques humains esclaves de la ville pouvaient sortir, mais interdiction de dépasser les lignes de garde de l'Empire.

Les gardes Pokemon présents n'étaient pas vraiment les poids lourds que Ludmila avait appris à affronter lors de ses nombreux combats contre l'Empire. Pas de Steelix, de Cisayox, d'Alakazam, de Mackogneur, ou autres Pokemon forts et résistants, qui formaient le gros de l'armée impériale. Ceci dit, même le plus infime des Pokemon pouvait être dangereux. Et ceux qui gardaient la cité n'étaient pas particulièrement infimes non plus. Ludmila repéra un Sablaireau, un Kraboss, un Feurisson, un Armaldo et un Karaclee. Elle vit aussi un Rhinastoc, qui devait être le Pokemon le plus dangereux parmi eux. Mais bon, il était de type Roche/Sol et était assez lent ; rien de bien effrayant pour un Pokemon glace rapide comme Penombrice.

Quelques minutes plus tard, Penombrice passa à l'action. Tout autour du camp des Pokemon se formaient des pics de glaces qui sortaient de la neige. Alertés, les Pokemon de l'Empire se dispersèrent pour faire face à ce phénomène. Les pics de glace commencèrent à se déplacer plus loin du camp, et bien évidement, la plupart des Pokemon les suivirent. Il n'en restait plus que trois à présent qui gardait le passage. Il était temps de combattre.

Elle laissa là le garçon endormi, se leva et activa son bâton Desgen. Cette arme était la plus redoutable invention des Paxen. Créee par un de leurs Pokemon allié, un terrifiant scientifique nommé Anthroxin qui se servait de son corps pour créer ses armes chimiques, elle était destinée à attaquer exclusivement les Pokemon en s'en prenant à leur ADN. Quelques coups de ce bâton qui produisait une lueur violette, et même le plus résistant des Pokemon succombait rapidement.

Mais il y avait deux problèmes majeur à cette arme. Le premier était les Pokemon Acier, qui étaient protégés par leur armure, et sur qui donc les Desgen étaient inefficaces à moins de traverser l'acier qui leur servait de chair. Le second problème était que l'Empire s'était mis à son tour à utiliser ces bâtons contre les Pokemon Paxen. Mais en dépit de ces problèmes, les bâtons Desgen ont été une avancée considérable pour l'effort de guerre Paxen. Avant, les humains étaient totalement impuissants face aux Pokemon de l'Empire. Maintenant, ils pouvaient se battre tout autant que leurs alliés Pokemon.

Les Pokemon qui étaient restés étaient l'Armaldo, ainsi qu'un Arbok et un Flamoutan. Ludmila se chargea du singe de feu, qui aurait pu être dangereux à Penombrice. Se fondant dans les ombres, avec l'expertise d'une combattante de la liberté depuis sa plus tendre enfance, elle surgit devant lui avant même qu'il ne la remarque, et lui enfonça son bâton Desgen dans le ventre. En un cri étouffé, le Pokemon feu s'écroula, son corps subissant les effets du destructeur d'ADN.

L'Armaldo et l'Arbok se tournèrent vers elle, mais avant que l'un d'eux puissent donner l'alarme, Penombrice surgit du sol enneigé tel le spectre qu'il était. Ses larges mains noires et crochues s'emparèrent des têtes des deux Pokemon de l'Empire, et aussitôt, ils gelèrent sur place, une couche de glace les recouvrant. Puis Penombrice utilisa Griffe Ombre pour briser la glace, rependant en petit morceaux sur la neige ce qui fut naguère deux Pokemon. Il fit pareil pour le corps du Flamoutan, puis enterra rapidement les restes identifiables des cadavres sous une épaisse couche de neige. L'engagement n'avait duré que dix secondes. Mais ce fut trois de trop. Un Corboss, vraisemblablement celui qui commandait ce détachement, survola la zone et croisa un cri d'alarme.

- Une humaine ! Une humaine tente de s'introduire dans la cité !

Heureusement, il ne semblait pas avoir vu Penombrice. Ludmila réfléchit rapidement. Déjà, le reste des Pokemon revenaient au pas de course. Ludmila et Penombrice auraient pu se battre, certes, et peut-être gagner, mais alors, ils n'auraient plus aucune chance de pénétrer dans la cité et de livrer leur colis. Le fait de se battre avec un Pokemon renégat à ses côtés et de posséder un bâton Desgen l'identifierai immédiatement comme une humaine membre des Paxen. Elle serait alors conduite devant l'Empereur ou l'une des Cinq Etoiles de l'Empire pour y être interrogée, torturée, jugée puis exécutée, et pas forcément dans cet ordre là. En revanche, si elle était sans arme ni Pokemon, les autorités impériales de la ville n'iraient jamais imaginer qu'une Paxen tente de s'introduire dans une cité impériale, et elle passerait vraisemblablement pour une humaine sans maître, et vite vendue comme esclave. Un sort préférable à l'arrestation et la mort, et donc à l'échec de sa mission.
Ludmila savait déjà ce qu'elle devait faire. Elle passa son bâton Desgen à Penombrice et lui dit :

- Ne te fais pas remarquer, et cache notre colis.

- Ludmila...

- Une fois en ville, j'essaierai d'entrer en contact avec notre allié, et lui dire que tu es dehors avec lui.

- Et toi ?

- Si je le peux, je m'enfuirai avec notre allié quand il décidera de partir de la ville, mais surtout, ne te fais pas attraper et ne fais pas foirer la mission juste pour moi ! Je te l'interdis ! Tu m'entends ?

- Je ne suis pas à tes ordres, répliqua Penombrice. Et quoi que t'en dise, on repartira à la maison tous ensembles, qu'importe le temps que ça prendra. Fais attention à toi.

Et sans que Ludmila ait pu répondre, Penombrice s'enfonça dans la neige, laissant seulement au sol une légère ombre indiscernable dans cette noirceur. La jeune femme ne se débattit pas quand les Pokemon l'attrapèrent. De toute façon, quand on était prise par un Mackogneur, se débattre n'aurait servi à rien. Le Corboss qui commandait la garde atterrit devant elle, et l'examina attentivement avec son monocle.

- Qui es-tu, humaine ? demanda-t-il de sa voix coassante. Pourquoi voulais-tu pénétrer en ville après le couvre-feu ? Es-tu une esclave ? Ton maître vit-il à l'intérieur ?

Ludmila tâcha de prendre l'air effrayé et servile propre aux esclaves humains.

- N-non messire Pokemon... Mon... mon ancien maître m'a abandonné dans la nature. J'avais froid, et quand j'ai vu la ville... Pitié messire, je ne suis même pas digne de votre mécontentement !

Le Corboss eut l'air franchement étonné.

- Pourquoi ton maître irait-il abandonner une esclave femelle, surtout de ton âge ? Qu'as-tu fait pour le décevoir à ce point ?

Ludmila se hâta d'inventer une histoire.

- Mon maître... il m'a acheté à un autre Pokemon, mais n'a pas versé la totalité de la somme. Il n'avait pas les moyens. Il m'a juste gardé le temps que je me reproduise, a pris l'enfant, puis il m'a abandonné pour prétendre qu'on m'avait volé pour ne pas avoir à payer l'autre part. Pitié, pardonnez-moi d'avoir eu à parler ainsi de mon maître !

Corboss soupira.

- Y'a de ces Pokemon, je vous jure... Bon, bah si t'es à personne, on va exaucer ton souhait, humaine. Tu vas pouvoir rentrer en ville, et nul doute que monsieur le maire te trouvera un riche acheteur.

Ludmila vit très nettement la lueur d'intérêt dans les yeux du Pokemon oiseau. Il y avait de quoi. Les esclaves humains étaient chers, et les femmes, encore plus, et immensément rares. Et voilà qu'ils avaient gagné une humaine sans rien payer. Nul doute que monsieur le maire serait si content qu'il récompenserait généreusement le bon commandant qui lui avait amené ce précieux cadeau. Corboss fit ouvrir les portes, et on l'amena dans la ville. Ludmila ne savait pas trop ce qui l'attendait ici, mais elle jouait la plus importante des missions pour les Paxen. Celle dont le succès ou l'échec décideraient du sort de cette guerre.




*******

Image de Penombrice :