Je jure de te retrouver, un jour... de louglaciale1

J'écarquillais les yeux. Elle était si belle… Sa fourrure était d'un blanc immaculé et aussi douce que la soie, sa lame était fine et délicate.

- Je… Tu…

Comprenant que j'étais redevenu normal, Elena s'écarta de moi mais son regard semblant encore hésitant. Je me redressais et fis un pas vers elle. Elle eut un mouvement de recul. Pourquoi ? Je ne comprenais pas. Je lui posai la question aussitôt.

- Jeremy, pendant ton combat contre tes amis, ton, ton pelage s'est assombrit et tes yeux sont devenus écarlates.

Je me mis à trembler aussitôt. J'avais laissé sciemment mes instincts cruels et meurtriers prendre le dessus. Tout ça pour rien en plus. J'avais faillis devenir un animal, un monstre. Je pleurai contre ma stupidité pendant un long moment. Puis, une douce fourrure se frotta à moi. Elena plongea sa tête dans mon cou et je me collai à elle. On aurait pu rester ainsi toute la nuit si un coup de feu retenti, très proche de nous. On se sépara aussitôt.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Cria Elena, inquiète.

Je réfléchis à toute vitesse. Il n'y avait qu'une solution. Elle ne lui plairait pas mais elle ne me plaisait pas à moi non plus. C'était trop dangereux pour nous de rester ici.

- Ele, on doit quitter le village et se réfugier dans la forêt.

Je m'attendais à ce qu'elle refuse mais elle hocha tristement la tête. Cette idée lui avait aussi traversée l'esprit. On ramassa nos Pokéballs et, pour les transporter, on utilisa des morceaux de tissus autour de notre cou et on y plaça les balls. Au fond de moi, j'avais peur de la réaction de Carmi, en apprenant la transformation de sa dresseuse. Je ne voulais pas que notre amitié parte en fumée. Mais je chassai ses pensées sombres aussitôt.
Nous nous frayâmes un chemin hors du village entre les cadavres et les combats. En arrivant à la porte du village, j'aperçus le garçon qui m'avait fait entrer quand je voulais revoir Elena, Jeffrey Damn. Il transpirait à grosses gouttes sur le sol, avec une énorme marque de morsure sur son épaule. Il allait se transformer d'un instant à l'autre et si on le laissait là, il serait exécuté sans ménagement. Je m'approchais de lui quand un Scalproie se mit entre Jeffrey et moi.

- Approche et tu es mort Garou, siffla-t-il d'une voix menaçante.

- Je ne lui veux pas de mal, dis-je d'une voix douce. Je suis là pour lui sauver la vie. Tu sais ce que représente sa morsure n'est-ce pas ?

Le Pokémon soldat écarquilla les yeux un instant, puis, les larmes aux yeux, hocha la tête.

- Mon dresseur va mourir, quoi que je fasse, sanglota-t-il. S'il survit à sa transformation, il sera tué par les humains qu'il protège. Et une fois transformé, il deviendra un monstre tueur.

- Non, il y a un moyen d'empêcher ça.

- Comment ?

- Nous l'empêcherons de tuer mais il faut partir ou, en effet, il mourra.

Le Scalproie me regarda intensément. Il voulait déceler la moindre chance que je ne mente pas, il aimait beaucoup son dresseur. Puis, plus ou moins convaincu, Il souleva Jeffrey qui gémit de douleur et nous suivit dans la forêt. Au bout d'un moment, Le Scalproie me demanda :

- Pourquoi aides-tu ainsi mon dresseur ? Rien ne t'y obligeait.

- Détrompes-toi, répondis-je. J'ai une dette envers lui. Pour moi, c'est ce qui ressemble le plus à un ami même si je ne lui ai parlé qu'à deux ou trois reprises. Je ne pouvais pas le laisser mourir sans le remercier de ce qu'il avait fait pour moi.

Le soldat de fer médita ce que signifiait ma réponse pendant le reste du trajet. Je les avais conduits à une grotte que j'utilisai quand j'étais encore humain, pour jouer. On était d'ailleurs très près de mon ancien village.
Nous pénétrâmes à l'intérieur. Le Scalproie déposa son dresseur sur le sol frais. Lui, moi et Elena discutâmes de notre objectif.

- Il va bientôt se transformer. La chance est de notre côté car le jour est proche. Il faudra juste tenir jusqu'au lever du soleil. Alors, il reprendra une apparence humaine, tout comme nous.

- Attendez. Les garous ne sont pas capables de prendre une forme humaine, protesta le Scalproie, qui répondait au nom de Gabriel.

Mais on pouvait sentir le soulagement dans sa voix. Elena se chargea de lui expliquer ce qu'étaient réellement les garous. Moi, je surveillais Jeffrey. Il souffrait terriblement. Puis soudain, il se mit à hurler. Mais sa voix n'avait rien d'humaine. Son corps se cabra et sa transformation s'accéléra. Une fourrure couleur bleue électrique et jaune poussa sur son corps, un museau remplaça son nez. Il devint un Elecsprint. Ses yeux fiévreux nous regardèrent comme de la viande et il nous sauta dessus. Nous l'esquivâmes et contre attaquâmes. Il était fort et rapide mais ses mouvements étaient prévisibles. Nous dûmes attendre le jour une petite heure.
Dès que l'astre solaire balança ses rayons, Jeffrey et Elena s'effondrèrent sur le sol en gémissant de douleur. C'était leur première nuit, il était normal que ce soit douloureux. Mais cette douleur disparaitrait si on ne le combattait pas. Une des premières choses que j'avais apprises. Plus on résistait, plus on avait mal. Et plus on avait mal, plus nos instincts seraient puissants. Elena n'avait pas lutté. Sa transformation avait été rapide et presque sans douleur. Jeffrey avait tenté de résister pendant plus de deux heures, il était normal que ses instincts aient pris le dessus. Je fus néanmoins soulagé de les voir humains.
Mais Gabriel, lui, pleurait de joie quand son dresseur le regarda avec surprise. Il sauta à son cou. Moi qui pensais que les Scalproie étaient sans pitié, comme quoi on en apprend tous les jours. Jeffrey me remercia de l'avoir aidé mais il ne savait pas quoi faire à présent. Elena lui proposa de venir avec nous. Il accepta. C'était étrange mais plus le temps passait, plus j'avais l'impression que j'avais créé une meute.
Nous passâmes la journée à chercher des vivres et de quoi nous vêtir (vous savez pourquoi je pense). Quand la nuit tomba, nous avions trouvé des vêtements à notre taille, des vivres pour une semaine. Nous nous nous déshabillâmes pour nous transformer. Cette fois, pas d'instincts tueurs. Nous étions partis pour une bonne soirée mais comme d'habitude, un élément effrayant se fraya un chemin jusqu'à nous. Et cet élément en question fut Terreur, le Ptera de Kirk, qui m'emprisonna dans une de ses serres alors qu'on se rendait à la grotte.