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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 27/09/2011 à 15:49
» Dernière mise à jour le 17/10/2011 à 02:10

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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HS10 - Ringo-Lennon (version définitive)
Battements.

« DEPECHEZ-VOUS !!! DEPECHEZ-VOUS !!! »

Souffle. Gémissement.

« CHARGEZ LES SACS, DEPECHEZ-VOUS MERDE ! »

***

Trône.

Île. Au milieu de l'océan pacifique.

Aboutissement. Roland est sur son trône, face à tous ses guerriers.

- MES AMIS !

Soulèvement de joie dans la foule. C'est leur île. Ils en prennent le contrôle. Le chef parle. L'alcool coule. Les visages sont extatiques, torves, méchants.

C'est l'avènement d'un nouvel Etat.

- JE PROCLAME CETTE TERRE… CETTE ÎLE… CE PAYS…

On scande son nom. A ses côtés, ses meilleurs vassaux. Pablo Montes et Seth Anders, son agent et son premier disciple.

Roland Smirnoff se lève et étend les bras.

- RINGO-LENNON !

Grand cri de joie. Le nom de leur état est finalement prononcé.

- Tout cela, je vous le dois ! Nous sommes ici chez nous ! Il y a des terres que les villageois vont cultiver pour nous – car ils nous prennent pour des Dieux vu qu'on a tué leurs ennemis ! – des industries qui vont fonctionner pour nous, des femmes qui vont se donner à nous… et quelques hommes !

Pablo tapa dans ses mains, joyeuse.

- ENSEMBLE, VOUS ET MOI, POUR UN MONDE MEILLEUR, UN MONDE OU NOUS SERONS LES MAÎTRES !!!

Soulèvement extatique. Roland admire son œuvre. A force d'argent, de réunification des gens, il est devenu le plus grand, l'Empereur. Le Maître.

***

« PLUS VITE PUTAIN ! LAMBINEZ PAS, MERDE !! »

Détresse.

***

- NOTRE PROCHAIN OBJECTIF… Mes frères, notre prochain objectif… sera… Poképolis ! Elle est source de puissance !

Grand acquiescement.

- Je sais que les débuts ont été difficiles ! Peut-être n'ai-je pas été un bon leader ! Peut-être n'aurais-je pas dû me droguer, boire, vous traiter en permanence de merdes ou de petits cons, mais au final TOUT CELA A PAYE !!!!
- OUAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS !!!
- Vous savez que je suis votre maître ! Vous savez que je suis le plus grand !! Le plus fort !!! VOTRE MESSIE !!!
- YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!
- Je déclare donc la guerre au monde libre. Pablo, le visiophone !

Pablo claqua des doigts. Des hommes en string poussèrent un écran. Le chef des Nations Unies apparut.

« ROLAND SMIRNOFF, MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE CA ??? »
- Ta gueule, chef des Nations Unies ! JE SUIS ROLAND SMIRNOFF !
« Cela me fait une belle jambe ! Vous avez corrompu une île du Pacifique et vous tenez à en faire un état indépendant ! »
- Ringo-Lennon est tellement indépendante qu'elle vous emmerde tous, Nations Unies ! Je vous pisse à la raie ! Je suis ULTIME !

Grand cri de joie dans les rangs. Roland haranguait les foules.

- YEAH ! VIVE MOI, VIVE MON ETAT, VIVE MA GLOIRE, PUTAIN DE SA RACE !!!

***

Un grand homme a dit un jour :

« La Gloire est le soleil des morts »
(Honoré de Balzac)

Roland était étendu par terre, sur la moquette.

La police avait posé des scellés.

Dans une beauté poétique ridicule, les billets volaient hors des coffres, soulevés par le courant d'air de la baie vitrée cassée de l'immeuble à Miami.

Les policiers observaient le corps de l'homme qui se serrait le cœur.

- Crise cardiaque, conclut le policier. Excès médicamenteux, je dirais. Apparemment ses complices ont préféré le dépouiller plutôt que de le sauver.

Un policier observa par la fenêtre. La rue était couverte de paperasse.

- Apparemment tout son empire est parti par la fenêtre… Qui c'était exactement ?
- Roland Smirnoff… Une espèce de caïd de pacotille, un petit con, il trainait les bars avec sa bande, il prétendait nourrir de grandes ambitions… depuis environ douze ans !
- A force ils ont dû se lasser…
- Hm…

Roland fixait le plafond, inerte.

- Y'a quelqu'un à avertir ?
- J'pense pas. Faut faire une annonce quand même, c'était quelqu'un de connu. Il avait essayé une fois de s'emparer d'une chaîne de télévision, sans succès. Ça avait fait du bruit parce que… au fond… c'était ridicule, quand on y pensait, quel type peut être assez crétin pour faire une connerie pareille… Alors les télés américaines s'étaient foutues de sa gueule.

Les policiers acquiescèrent.

***

Depuis son trône, Roland vit arriver Trafalgar sur son Mammochon.

- C'est fini, Roland Smirnoff, ton règne de terreur s'arrête.

Roland le balaya d'un revers de la main. Trafalgar sortit Boréas, Fulguris et Déméteros.

- Tu vas périr !!!

Noé arriva à ses côtés.

- Police internationale du monde ! GROS MOT, Tonton Roland !!

Etouraptor, Luxray et Baggaïd se présentèrent à ses côtés. Marigold, Rachel, David, Denis, Etienne, Linda, Lily, Mister Love-Pin, Daniel Pentwell, Ethan… Ils étaient tous là, prêts à arrêter Roland.

- Bande de minables !!! A MOI MES SOLDATS !!!

La guerre s'amorça. Elle dura mille ans… et ne s'arrêta jamais sous les yeux extatiques de Roland qui vivait là son éternité.

Son éternité à lui.

***

- Fouillez son portefeuille… S'il l'a encore sur lui.

C'était le cas.

Bande originale de True Grit – The Wicked Flee

Ils trouvèrent un porte-photos.

Sur le premier, une femme blonde, âgée mais belle, accompagnée de son mari, un homme à l'air tout à fait respectable.


« Dans l'actualité, la mort de Roland Smirnoff, grand magnat américain… »

Linda était face à son écran dans la résidence où ils vivaient avec Etienne et Estelle, en Belgique.

- Oh mon Dieu… Etienne ! Etienne !!

Linda prit sa canne et se leva difficilement. Elle alla jusqu'au bureau d'Etienne avec force efforts. Elle n'avait plus vingt ans. Elle ouvrit la porte et le vit, son mari, à son bureau, la radio allumée.

Elle le regarda. Il la regarda. Visages défaits.

Sur la seconde photo, Roland se trouvait entouré de David, un garçon souriant, et Lily, une fille blonde qui enserrait le cou de son frère.

« La mort de Roland Smirnoff dans les titres. »

David lâcha son couvert. Denis eut un hoquet de surprise.

- Oh non !!!
- David…
- NON !
- David, tout va bien, je suis là…
- DENIS, NON C'EST PAS VRAI !!!

Firmin, onze ans, arriva, accompagné de son Pokémon Académique, Vipélierre.

- Papa ?!
- F… Firmin, va dans ta chambre, s'il te plait ! geignit Denis.
- Papa, qu'est-ce qui se passe ?
- S'IL TE PLAIT, FIRMIN !
- Oui papa…

Denis soutenait David qui pleurait sur lui.

Plus loin, autre maison, Johto.

« La mort de Roland Smirnoff, d'une crise cardiaque dans son penthouse à Miami… »

Noé, passant le week-end chez ses parents, fraichement sorti de l'école de police, resta béat. « La vache… »

Finn, derrière lui, resta stoïque.

- LILY !

Flora arriva dans la pièce en se peignant. Lily de même, tenant un balai.

- Quoi…

Lily n'eut qu'à lire le télétexte de la chaîne info. Finn la regarda.

- … j'hésite entre… être soulagée et…

Lily lâcha son balai et se mit à sangloter de façon incontrôlable. Flora ne comprenait rien. Noé regarda sa mère, étonné.

Sur une autre photo, Roland était accompagné d'un garçon châtain, Malcolm. Ils étaient très jeunes sur cette photo

- Mac ? M… Mais…

Malcolm était recroquevillé sur le canapé. Claire s'étonna.

- Mac, mais enfin…

Il désigna la télévision. Claire entendit l'annonce. Elle s'assied aux côtés de Malcolm qui chouinait comme un gosse. Elle lui caressa l'épaule, impassible, encaissant le choc.

Plus âgé sur une autre photo, Roland serrait Rachel dans ses bras. Ils avaient l'air heureux.
Sur une autre, Roland tenait un bébé, assez maladroitement, observé par son frère, en arrière-plan.


David avait appris la nouvelle à Rachel par courrier.

Rachel lut la missive, la chiffonna et l'avala comme elle en avait coutume. Pour qu'il ne reste pas de trace.

Elle revint au village en pleurant, et de fait fut isolée.

Une photo montrait Roland pris en sandwich par Charlie et Léopold qui le serraient affectueusement dans leurs bras.

- Oh mon D…

Charlie était choqué. Léopold se contenta de manger mécaniquement. Noémie s'étonna.

- Papa, qu'est-ce qui se passe ?

Charlie, qui se couvrait la bouche, regarda Noémie, ce qui déclencha ses sanglots.

- Papa ?
- Laisse ton père tranquille, Noémie… c'est… une nouvelle très triste.
- … pourquoi toi, tu n'es pas triste ?

Léopold soupira.

- Parce que… c'est comme ça, ma puce.

Sur une autre photo, Roland posait avec Colin, Kate et sa tante Estelle, l'air un peu blasé.

- Eh merde… soupira Colin.

Nadia et Daria, quatorze ans, regardaient leur père alors qu'ils regardaient la télé. Aude arriva, intriguée.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Colin se leva en soupirant, blasé.

- Rien. Mon cousin est mort.
- … oh…


Kate se mordilla les lèvres. Bernice la regarda, peinée. Un petit garçon et une petite fille observaient leur mère. Kate soupira en s'efforçant de faire comme si cela ne l'embêtait pas. Bernice la regarda avec insistance. Ils mangeaient.

Kate éclata en sanglots, ne pouvant pas se retenir. Le jeune garçon et la fillette regardèrent leur maman.

- Maman…
- Maman, ça va ?
- Laissez maman, elle… elle est fatiguée… marmonna Bernice.

La dernière photo… c'était celle prise dans le jardin de Malcolm, par Judith.



Le taxi s'arrêta. Elle en sortit. Un peu gênée. « Ca fait trop bizarre. »

Ethan sortit à son tour. Il regarda sa mère. Elle regarda ses habits. C'était gênant d'avoir à nouveau des habits citadins après les habits naturels de la communauté.

- Maman, ça va aller, tu es sûre ?
- … J'ai plus peur pour toi que pour moi en fait…

Ethan sourit et approcha sa mère en lui tenant les épaules.

- Eh, je suis avec toi, maman. Toujours ensemble, tu te souviens ?

Rachel acquiesça.

- J'te lâcherais jamais, maman. Tu sais ça, nan ?
- Oui mon poussin, oui… Même si tout ça au fond c'est un peu ma…
- Maman !

Rachel regarda Ethan qui était ferme.

- On s'en fiche, ok ? C'est pas mes affaires. T'es pas mauvaise ou maléfique ou maudite. T'es ma maman. T'as eu la vie que tu as eue… C'est passé, c'est derrière. On est ensemble, c'est tout ce qui est important. Tu es ma maman et je t'aime. Quoi que tu aies fait. Même si c'est soi-disant à cause de toi si papa est parti. C'est pas grave. Pourquoi je t'en voudrais pour un truc qui au fond ne me concerne pas ?

Rachel hocha la tête.

- Dans ces moments-là, tu ne me fais pas du tout penser à ton père.

Ethan sourit faiblement.

- Il est mort, n'est-ce pas ?
- … oui mon chéri, il est mort.
- …

Rachel et Ethan arpentèrent les escaliers.

- Je ne sais pas comment ça va se passer alors tu me laisses parler.
- Oui maman.

Rachel frappa. Une fille rousse ouvrit. Nell, 18 ans.

- … Bonjour…
- Bonjour. Tu ne te souviens pas de moi, je suppose.
- … non… M… Maman !

Alex arriva, intrigué. Rachel le salua. Léa, la petite dernière, blondinette, 12 ans, arriva, observant l'inconnue. Un autre petit garçon suivait sa sœur. Rachel le regarda en se baissant.

- Bonjour toi ! Oh… C'est quoi ton nom ?
- …
- N'aie pas peur, je suis gentille.
- … Rupert… marmonna timidement le gamin.
- Rupert… c'est très mignon.

Claire arriva. Elle regarda Rachel, stupéfaite.

- Oh mon… Oh mon Dieu, oh mon…
- Désolée de revenir maintenant, je…

Claire se jeta au cou de Rachel qui commença à sangloter.

- Désolée…
- OH MON DIEU, MALCOLM !!! MALCOOOOLM !!!

L'homme arriva, lunettes au nez.

- Quoi, quoi, quoi…

Rachel regarda Malcolm. Son visage se décomposa. Claire lâcha Rachel, en larmes. Ethan la salua.

- OH COMME TU AS GRANDIIIIIIIIIIIIII !!!!

Claire se jeta au cou d'Ethan.

Malcolm regarda sa sœur, les larmes aux yeux.

- Entre… Entre bien sûr, tu es la bienvenue !
- … Bonjour, frérot…

Rachel serra son frère dans ses bras. La fratrie observait, étonnée. Elle était là, ils ne savaient pas encore qui elle était



***

- Notre… tante ?
- Voilà, je suis la sœur de votre père.

Nell plissa les yeux.

- Je crois me rappeler… Un peu… C'est loin, hein…

Claire servit les verres. Rachel regarda Claire.

- Tu n'es pas obligée…
- Pas de ça, Rachel, on a dépassé la quarantaine, on n'est plus à ça près !
- Parle pour toi, moi je me sens encore jeune et hors des conventions !

Malcolm regardait sa sœur, face à elle, à table. Rachel le regarda. Ethan était tout intimidé.

- J'ai un cousin… s'étonna Alex.
- Arrête de le regarder et de parler de lui comme s'il n'était pas là, Alex ! grommela Nell.
- Et t'étais où avant, Tante Rachel ? demanda Léa, curieuse.
- Dans une communauté sauvage à Unys. En exil, quoi. Seul David avait des contacts avec moi par Ninjask interposé.

Malcolm soupira.

- Pourquoi… pourquoi tu ne m'as pas contacté, moi ?
- J'avais mal, Mac. Tu ne te rends pas compte.
- J'aurais pu t'aider ! C… Ca fait onze ans qu'on ne t'a pas revu, la dernière fois tu es passée et tu es repartie aussi sec !
- Malcolm, Roland est parti en me laissant sale et seule, c'est à peine si j'ai supporté de rester chez Charlie et Léo, entre Charlie qui avait des séquelles de leur tentative pour le faire rester et Léopold qui en voulait à Roland…

Malcolm regardait les enfants qui étaient hallucinés par ce qu'ils entendaient.

- Euh… Bon, Rachel, tu n'as nulle part où aller…
- Je comptais aller à l'hôtel…
- Non, non, non, tu restes là, dans l'ancienne chambre de maman…
- Sympa…
- On est en train de la refaire pour séparer Léa et Rupert.

Rachel regarda Rupert, tout innocent.

- Un quatrième, quand même, Malcolm !
- Claire se sentait ok pour un de plus, j'y peux rien ! grommela Malcolm. Bref, Nell, tu peux installer Ethan dans ta chambre ?

Ethan haussa les sourcils.

- N… Non, je veux rester avec maman !
- Chéri, voyons, nous sommes invités, ne fais pas de caprice.
- … Hm, d'accord, pardon, monsieur…
- ……. Tu peux m'appeler Malcolm… ou Tonton si tu préfères…
- Appelle-le Malcolm… grommela Rachel en regardant son frère.
- Eh, j'en ai rêvé de ce « Tonton » ! grommela Malcolm.

Rachel sourit.

***

- Voilà. J'espère que ça va aller ! sourit Nell.

Ethan acquiesça.

- M… Merci… j'espère que ça t'embête pas trop…
- Mais non. J'ai eu Alex avec moi pendant un temps, ça va pas changer grand-chose. Toi au moins, tu ne ronfleras pas !

Ethan acquiesça.

- … On… on a une famille bizarre, hein ? sourit Ethan, embarrassé.
- Oui, mais je vois de qui tu tiens dans la famille, t'es aussi timide que mon père !

Ethan sourit et s'assied sur son couchage en regardant la chambre de Nell. Photos, posters, ordinateur, décorations, gamelles pour les Pokémon…

- Tu as des Pokémon ?
- Six, figure-toi. Carapuce, Posipi, Gruikui, Empiflor, Gallame et Goinfrex.
- Cool… J'en ai que trois !
- Mais moi j'ai mis un de ces temps à les entrainer… soupira Nell.
- Rhinolove, Capidextre et Akwakwak.
- Akwakwak, cool !! Montre !
- Ici ?!
- Cette chambre en a vu d'autres, elle a survécu à une fête clandestine entre copines, ton Akwakwak n'a pas le pouvoir de la détruire ! sourit Nell.

Ethan sortit Akwakwak qui poussa un cri et regarda la chambre où il se trouvait.

- Il est trop beau !!
- Merci !
- Ca me fait bizarre de regarder les Pokémon d'un garçon dans ma chambre… Tu l'as super bien élevé n'empêche !

Ethan plissa les yeux.

- Comment ça, ça te fait bizarre ?
- C'est plutôt rare que j'invite des garçons dans ma chambre de manière générale. Mais bon, tu es mon cousin, c'est pas pareil.
- … mais euh… ça veut dire que… tu invites plus de filles ?!

Nell regarda Ethan, surprise.

- T'es crade !
- M… Non, je pose juste des questions…
- Bah t'es indiscret ! On demande pas ce genre de chose à une fille ! Faut que je refasse toute ton éducation !
- … maintenant, toi, tu ressembles à ma mère !

Nell acquiesça.

- Si je vieillis aussi bien, ça me va !

Ethan sourit. Nell plissa les yeux.

- Viens, on va se battre dans le jardin !!
- Euh…
- Oui, je sais, t'es là parce que ton père est mort, mais on peut bien aller se battre dans le jardin, non ?
- O… Ok, ouais !

***

- D'après David, le corps va être rapatrié, il va falloir qu'on aille le chercher et qu'on l'enterre…

Rachel écoutait Malcolm et Claire, dans le salon.

- D'après la police, il n'y avait pas de « Dernières volontés »…
- Tant mieux… marmonna Rachel.

Claire regarda Rachel significativement. Rachel regarda Claire qui se ravisa. Rachel leva les yeux au ciel.

- Je préfère juste qu'on fasse ça normalement, sans les « grandes pompes » qu'il y aurait mises !
- Oui, non, c'est juste que…

Rachel regarda Claire. Malcolm regarda les deux femmes. Claire agita les mains.

- C'est juste qu'avec tout ça, on n'a jamais su vraiment ce que tu avais ressenti après son départ…
- Je me suis sentie horriblement conne, laide, nulle, inutile, suicidaire pendant trois ou quatre mois, manquant d'appétit, passant mes nuits à pleurer, en devenant presque folle de chagrin et de rage contre moi-même en me frappant le ventre pour me débarrasser de…

Claire serra les dents. Malcolm grimaça.

- … il va falloir que tu la revoies… ou… ou pas, si Léopold choisit de l'éloigner…
- … Je sais pas si je veux la revoir aussi… soupira Rachel.
- Comment tu as pu faire ça, au fait ?

Rachel regarda Claire, atterrée.

- QUE VOULAIS-TU QUE JE FASSE ??
- Ne me crie pas dessus !
- Claire, tu aurais fait quoi à ma place ? Malcolm te quitte enceinte, tu fais QUOI ? Tu gardes joyeusement le bébé ?! Un bébé qui te fera repenser toute ta vie à la pire connerie que tu aies faite ?! J'pouvais pas… Excuse-moi de crier…
- Non, excuse-moi d'être aussi intrusive…
- T'as le droit, t'as le droit de demander… J'ai tellement l'impression d'avoir trahi tout le monde, d'avoir déçu la planète entière…

Claire regarda Rachel, encore en pleine détresse émotionnelle. Elle alla la rejoindre sur le fauteuil.

- Ca va aller, Rachel…
- On… on va s'occuper de tout, ok ? assura Malcolm.

Rachel acquiesça.

- Merci… merci Mac.

***

Lieu de l'enterrement, une semaine plus tard.

- Ca fait chier, sérieusement… soupira Finn.
- Je suis content que vous disiez encore ce que vous pensez… soupira Etienne.

Finn accompagnait Etienne en le tenant par le bras jusqu'à l'endroit où la cérémonie. Linda marchait, accompagnée par Denis.

- Tout va bien, madame Smirnoff ?
- Oui… bizarrement… ça fait des années qu'on ne m'a pas appelée Smirnoff mais aujourd'hui… je me sens bien quand j'entends ce nom.

Denis acquiesça. Derrière eux, Malcolm poussait Estelle dans son fauteuil.

- Pourquoi j'ai eu le fauteuil !!
- Parce que j'avais besoin de bras forts et musclés !
- Toujours aussi pimpante… soupira Malcolm.
- Tu devrais essayer d'avoir soixante-dix piges, c'est génial !

Autour du « caveau », on attendait le « corbillard ». Léopold tenait Noémie par les épaules, fermé. Charlie le regarda.

- Ca va aller ?

Léopold secoua la tête. Noémie se demandait un peu pourquoi ils étaient là. Léopold aussi, au fond.

David et Firmin étaient là également, accompagnés par Lily et ses enfants, Noé et Flora.

- C'est déprimant… soupira Flora.
- Un peu de respect pour le défunt ! grommela Noé.
- Pft ! soupira Lily, dédaigneuse.

David, Charlie et Léopold la regardèrent.

Perrine arriva, vingt-deux ans au compteur, accompagnée par Wallace, son vieil ami, Walter et Naomi. Walter marchait avec une béquille.

- Mes parents vont arriver, ils nous ont amenés avec tante Kate et tante Bernice, marmonna Walter.
- J'espère que ça ne vous embête pas qu'on… marmonna Wallace.

Lily dissipa tout malentendu avec la main.

- Peu importe, franchement… si tu pouvais mettre un peu d'ambiance, ce serait même sympa !
- …
- Madame Meadow… s'étonna Naomi.
- Je vais rien dire par égard pour David, mais… Ouuuuuh !
- Te gêne pas… marmonna Léopold.
- Léo !! grogna Charlie.
- Pardon.

Bref l'ambiance était super géniale. Colin et Aude arrivèrent avec Nadia et Daria, quatorze ans, qui semblaient aussi identiques que Girlies. Kate arriva, quelque peu déconfite, avec Bernice et leurs deux enfants.

- Salut tout le monde… marmonna Colin.
- Lut.
- Salut.
- Hm…
- Apparemment vous avez tous autant envie d'être là que nous… marmonna Kate.

David se mordilla les lèvres. Linda, Estelle et Etienne arrivèrent. Etienne prit une des chaises laissées, Linda se plaça à ses côtés et Estelle fut logée auprès d'eux.

Peu de temps après, temps passé dans le silence, la gêne, l'embarras et tout ce que vous voulez, Yann, Amy et leur fils Anatole arrivèrent, accompagnés de Dimitri.

- Ça fait bizarre d'être à un enterrement où je célèbre pas la messe… marmonna Dimitri.
- Evite de dire des conneries, dans ce cas-là ! souffla Yann.
- J'ai rien dit, Yann !
- Mais oui, il a rien dit ! souffla Amy.
- J'espère juste qu'ils n'oublieront pas de sacrer le cercueil… ils oublient toujours de sacrer le cercueil.

Lily sourit. Dimitri la regarda.

- P… pardon, je voulais pas être inconv…
- Non, ça va, tout va bien.

Petit temps de latence. Malcolm regarda autour.

- Tout le monde est là ?
- Il manque le corps… ainsi que Claire et tes enfants… fit remarquer Charlie.
- Ils arrivent.

Tout le monde se tourna vers Claire, Nell, Alex, Léa, Rupert…
… suivis par Rachel et Ethan, et enfin suivis par le corbillard tant attendu.

- Oh mon…
- Doux Arceus… murmura Etienne.
- Oh… geignit Rachel.

Léopold leva les yeux au ciel et resserra ses mains sur les épaules de Noémie.

Le corbillard déposa le cercueil. Rachel resta à l'écart. Le directeur des pompes regarda tout le monde. Le pur croque-mort de Lucky Luke.

- La cérémonie peut commencer ?

Personne ne disait rien, tout le monde regardait Rachel.

- Oui, oui… affirma David.
- Bien… Eh bien nous allons procéder à l'enterrement, la famille proche, à savoir monsieur David Truman et madame Rachel Cambert n'ont pas souhaité qu'une cérémonie religieuse soit faite… Si quelqu'un veut parler avant que le corps ne soit mis en terre…

Personne ne se prononça. Pas même David. Rachel s'avança, à la surprise générale. Ethan regarda sa mère. Tout le monde le regardait aussi parce que ça faisait un peu dix ans que personne ne l'avait vu. Sauf David qui se sentait comme le mec qui connaissait le secret de Clark Kent.

- …

Rachel regarda l'assemblée. Elle regarda le cercueil.

- … je suppose que tu es content, que tu as eu ce que tu as voulu…

Rachel soupira en baissant la tête.

- Je… vais pouvoir te dire ce que je t'aurais dit si tu étais resté au lieu de t'enfuir comme le dernier des imbéciles…

Lily acquiesça. Ethan se mordilla les lèvres.

- … Je suis désolée d'avoir été la reine des idiotes. Je suis désolée d'avoir été faible pendant un instant, et je suis désolé que tu n'aies pas eu… la présence d'esprit… de réfléchir, de comprendre, de faire ce qu'au fond toute ta vie de professeur durant, tu avais fait… Et au lieu de ça, tu es parti, tu as détruit notre maison, tu m'as laissée comme une conne sur le carreau… Moi et ma connerie… Moi face à des gens que je… ne pouvais plus regarder en face…

Léopold se mordilla les lèvres. Lily plissa les yeux. David regarda son ex-belle-sœur, peiné. Wallace, Perrine, Walter et Naomi se recueillaient avec respect. Malcolm regarda le cercueil contenant le corps de son meilleur ami. Rachel soupira.

- E… Excusez-moi aussi, vous tous, pour… mon comportement insensé…

Tout le monde se reconcentra vers Rachel, surpris.

- J'ai… Avec mon comportement, j'ai foutu vos vies en l'air… Pardon David…

David secoua la tête, assurant que ça allait.

- Lily…

Elle leva les mains, pas rancunière ni même en colère contre Rachel.

- Monsieur et Madame Smirnoff, Estelle…

Ils acquiescèrent, compréhensifs.

- Ca va, ma grande… souffla Estelle.
- Malcolm… sanglota presque Rachel.

Il secoua la tête, pas du tout en rogne.

- Charlie, Léo… Léopold…

Rachel le regarda, les larmes aux yeux. Léopold la regarda, sentant toute sa peine. Rachel soupira.

- Et mon petit garçon…

Ethan regarda sa mère, très digne.

- Je… je vous demande pardon à tous…
- Inutile… soupira Lily.

Rachel la regarda.

- Dis-nous plutôt comment ça va ! Tu étais où pendant tout ce temps ?
- Et pourquoi être partie de toute façon ? s'étonna Denis.
- Hm, c'est vrai ça… marmonna Etienne.

Rachel regarda tout le monde, surprise.

- Tu aurais dû rester auprès de ta famille ! admit Charlie.
- C'était nul de s'enfuir comme ça… On te jugeait pas… ajouta Colin.
- Tout à fait… admit Kate.

Rachel soupira.

- C'était… trop… trop difficile. Et puis on n'est à un enterrement…
- Aux CHIOTTES, l'enterrement ! soupira Lily.

Têtes surprises. Le directeur des pompes funèbres s'étonna tout autant.

- S… Sérieusement, ça fait douze piges qu'il s'est barré en te laissant comme une conne pour un petit truc à la con… Merde quoi ! Il mérite même pas qu'on l'enterre, il a fait des trucs trop cons, il nous a tous fait chier, il nous a fait vivre dans la peur avec son organisation à la con…

Tout le monde semblait d'accord sauf Ethan qui penchait la tête, interloqué. « Organisation ?! »

- Je propose qu'on l'incinère et qu'on le balance à la poubelle !

Silence général. Rachel toussota.

- J'ai… besoin d'un endroit où Ethan pourra se recueillir quand il le souhaitera.
- … Oh, oui, pardon, Ethan…
- Ca va, je… je me rappelle à peine de lui…
- Quelle jolie voix ! sourit Estelle.

Ethan regarda la vieille dame qui le saluait en souriant.

- Coucou Ethan, c'est ta Grand-Tante !

Tout le monde ricana.

- Viens, Ethan, demanda Rachel.

Ethan se présenta devant tout le monde.

- … je… je fais quoi ?
- Je sais pas… Je crois juste que tout le monde veut te voir !
- Exactement ! Je veux savoir qui est mon adorable petit neveu ! sourit Lily.
- Moi je savais déjà avant ! sourit David.
- Collabo… sourit sa sœur.

Ethan regarda tout le monde.

- Euh… Je connaissais pas mon père, mais…

Silence général, tout le monde regarda Ethan.

- … mais si y'a un truc que j'ai appris c'est que tous les êtres méritent d'être respectés… et d'être mis en terre dignement, même si leur vie n'a pas été… très… respectable, ce n'est pas à nous… d'être irrespectueux avec lui à la fin. Monsieur le monsieur du corbillard…
- L'entrepreneur de pompes funèbres ! signifia Malcolm.
- Oui, merci tonton…
- J'ai l'impression d'avoir cinquante ans !! geignit Malcolm.
- C'est TOI qui lui as dit de t'appeler comme ça ! soupira Claire.
- Bah ça me plait pas.

Ethan plissa les yeux et somma le croque-mort de faire son travail. Roland fut donc mis en terre. La troupe décida de quitter le cimetière sans attendre que Roland ait fini d'être enterré. Ethan était accaparé par Lily, David et Charlie. Léopold approcha de Rachel qui le regarda.

- Léo…
- Rachel, je suis… d… désolé pour…
- C'est moi. Je vous ai mis dans une situation impossible. Je ne ferais jamais rien, Léo, je vous la laisse, c'est indiscutable. Elle n'est pas à moi.

Léo acquiesça.

- Elle est choyée, ne t'en fais pas, je l'aime comme ma fille, Charlie aussi…

Rachel regarda Noémie qui tenait la main de Charlie.

- Je sais pas si Ethan réalise qu'il parle à sa sœur…
- Elle… ne te manque pas ? demanda Léopold.
- Non. Non, au fond, je pense que… Roland voulait plus cet enfant que moi je ne le voulais, au fond. Ca représentait trop de choses dans notre couple. Trop de mauvaises choses.

Léopold acquiesça.

- Tu es de retour pour de bon ?

Rachel regarda Léopold, souriante.

- Je rêve ou je t'ai manquée ? T'as bien vieilli, t'es toujours aussi mignon !
- Oh ça va hein !

L'assemblée se dirigea vers ses voitures, direction la maison la plus proche, histoire de se retrouver, de manger, de boire aussi.

De se retrouver.

Et de laisser seul, au fond de son trou, un être qui ne serait plus visité que par quelques personnes. Les autres, visiblement, n'auraient pas le temps…