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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 27/09/2011 à 15:49
» Dernière mise à jour le 27/09/2011 à 15:49

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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HS9 - Jeune Cadre Sympathique
Vallée. C'était là où ils vivaient. La vallée. Ses forêts, ses clairières, ses plaines, ses Pokémon sauvages qui vivent n'importe où, là où bon leur semble.

Et un petit village, à côté d'une rizière. L'endroit est peu connu, c'est pourtant de là que vient le meilleur riz de la région. Ils sont près d'un Lieu-dit à Unys qui s'appelle « Le Pont du Hameau ». Ils étaient à quelques kilomètres de ce trou et étaient donc un trou d'autant plus troué.

Un jeune homme était en short et t-shirt dans la rivière. Accompagné d'un Akwakwak, il semblait pêcher.

- C'est dur à attraper...

Akwakwak acquiesça. Le jeune homme observait l'eau des yeux.

- Et à force de regarder dans cette eau, j'ai les yeux qui se fatiguent…

L'adolescent attrapa quelque chose. Il le sortit de la rivière. C'était une Ecaillecoeur.

- Cool ! Je vais pouvoir aller la vendre à la Ville Noire !

Akwakwak acquiesça. Le jeune homme sortit de l'eau.

- Bon, assez de prospection. On va rentrer, maman doit s'inquiéter.

Akwakwak acquiesça et suivit son maître. Le jeune homme observait autour de lui. Haydaim et Cerfrousse se déplaçaient en troupes, protégeant les Vivaldaim qui les suivaient. Les oiseaux étaient légion mais vivaient en harmonie dans les arbres, formant des nids, au moins un par arbre. Les Ursaring se déplaçaient calmement, tout comme les Léopardus, suivis par leurs petits, les Pokémon Plante à foison, du plus simple Mystherbe à l'imposant Florizarre, une faune d'une richesse insoupçonnée, comme nulle part ailleurs à Poképolis.

« Maman a raison, on est mieux ici qu'en ville… »

Ethan arpentait le chemin dans la forêt.

« Au moins ici, les problèmes paraissent moins graves. »

Ethan arriva au village. Cela faisait douze ans que son père les avait quittés sa mère et lui. A aujourd'hui seize ans, il vivait avec cette communauté néo-luddite depuis qu'il avait l'âge de comprendre et de travailler. Il avait poursuivi ses études de façon très disparate pour finir par accepter de sortir du système scolaire classique. Il en avait fini et souhaitait maintenant se consacrer à la communauté.

La communauté était tellement stricte que même les Pokéballs étaient proscrites. Elles étaient conservées comme lien d'attachement – et surtout pour éviter d'être les cibles du gouvernement pour cause de non-possession de Pokémon. Même si cette règle-là était en cours d'abolition.

Ethan était arrivé au village. Les gens le saluaient. Il était connu et reconnu parmi tous pour être un bon gars, un travailleur qui ne rechigne pas. Ils sont arrivés là avec sa mère quand ils se sont aperçus – elle surtout – que la ville n'avait rien à leur offrir. Ethan ne se sentait pas vraiment bien nulle part (Il était devenu claustrophobe sans que Rachel ne comprenne vraiment « exactement » pourquoi) et Rachel en avait assez de cette vie formatée.

Elle avait donc choisi, comme son ex-mari en quelque sorte, de s'extraire de la civilisation à proprement parler. Elle n'avait plus de téléphone, ne regardait plus la télévision, passait ses journées aux champs ou au tissage avec d'autres femmes.

Ethan, lui, avait mis du temps à s'adapter mais finalement il appréciait cette vie. Ça faisait six ans maintenant, et Ethan n'avait pas à se plaindre. Il n'avait pas d'argent à lui – personne n'en avait dans la communauté – il n'avait pas de console, de jouets, de matériel informatique, mais qu'importe, il avait la reconnaissance de ses pairs, les autres habitants de la communauté.

Il n'est pas le seul jeune, il a plein d'amis, garçons et filles d'âges divers. Même les vieillards de la communauté qui se sont occupés de lui étant enfant. Il y a peu d'adultes à proprement parler, la plupart partent avant d'être adultes et reviennent quand ils sont vieux. Parce que d'ici on part et on revient à sa guise, seulement après son départ de la communauté, il faut attendre un an au moins avant d'y revenir. Les communications avec l'extérieur, de fait, ne sont pas tolérées.

Ethan cherche sa mère, mais il ne la trouve pas. Il voit alors une case entourée de monde. Suivi par Akwakwak, il se précipite.

- Qu'est-ce qui se passe ?! Eh !

Un vieillard s'interposa entre Ethan et la case. Accompagné d'un Vortente en permanence accroché à son dos, la tête sur le sommet du crâne du vieux, il avait presque l'air d'avoir fusionné avec.

- Président !!

C'était son nom de famille, mais comme c'était un peu le chef, tout le monde appelait Abner Président « Monsieur le Président ».

- Président, que se passe-t-il ?!
- C'est ta mère !

Ethan sembla fou d'inquiétude.

- M… Ma mère ? Mais… Elle va bien ? Elle est malade ? Elle est morte ?
- Elle est…

Président ménageait son suspense. Le vieux était un sale enfoiré qui adorait stresser les gens.

- … dans un état de grande tristesse qui a nécessité que nous l'isolions.

Ethan regarda Président, intrigué.

- Quoi, mais…
- C'est ainsi.
- Président, ma mère, voyons…
- Ethan Cambert, tu es bien jeune… Bien jeune pour apprécier l'étendue des conséquences de ce qui est en train d'arriver à ta mère.

Ethan plissa les yeux. Les autres villageois entouraient le duo.

- Comment ça ? Président, ma mère n'a rien fait…
- Voyons, jeune Ethan. Regarde autour de toi. Pourquoi ta mère serait si triste à ton avis ?

Ethan eut beau chercher…

- Elle… s'est blessée ? Elle a vu un Pokémon mourir sous ses yeux ? Elle a été agressée ? (Non, impossible, ici personne n'agresse personne…)

Président soupira. Vortente fit claquer sa bouche.

- Lorsqu'on lui a demandé, ta mère a été très violente. Elle nous a insultés, nous a dit de la laisser, qu'elle ne voulait pas en parler. Puis elle a baragouiné des mots. « Crétin », « Abruti », « Merde »…

Ethan haussa les sourcils.

- Tout porte à croire que ta mère a reçu une information extérieure qui lui aurait provoqué un grand choc émotionnel. En attendant que le conseil se prononce, nous ne savons pas si elle peut rester avec nous ou pas.
- Si elle part, je pars !!

Président regarda Ethan, sûr de lui.

- Président, ma mère est une personne innocente, elle s'est livrée corps et âme à la communauté ! Elle était en détresse, elle est venue vous trouver ! Laissez-moi la voir !

Président soupira.

- Bon, bon.

Ethan entra dans la pièce. Sa mère était allongée dans la pénombre, sur un lit.

- Maman… geignit Ethan comme un gosse.
- … mon bébé.
- Tu vas bien, maman ?
- Oui… oui… Je… J'ai juste appris quelque chose de terrible.
- … c'est à propos d'Oncle Malcolm ?

Rachel secoua la tête. Ethan se mordilla les lèvres.

- Je… Je sors, maman, j'espère que ça ira vite mieux, ils… envisagent une procédure d'exclusion parce qu'ils te soupçonnent d'avoir communiqué avec le monde extérieur !
- … je m'expliquerais, dis-le à Président.

Ethan acquiesça et recula vers la sortie.

- Je t'aime, maman.
- Je t'aime aussi mon poussin.

Ethan sortit de la hutte et regarda Président.

- Ma mère me fait vous dire qu'elle s'expliquera.
- Bien.
- Laissez-moi vous dire autre chose de personnel, cette fois.

Ethan claqua des doigts. Rhinolove vint le rejoindre et se posa sur son épaule.

- Si jamais vous expulsez ma mère du village… Je ne serais pas responsable de ce qui se passera après.

Ethan s'éloigna des villageois.

- Je serais trop en colère pour réaliser ce que je ferais !

Président regarda Ethan partir. Il acquiesça.

- Brave enfant.
- Président, il vient de menacer le village !
- Non, il vient de prouver qu'il avait un cœur pur et bardé de bonnes intentions, mais surtout que sa mère avait des raisons honorables. Il n'y aura pas de conseil, dites aux anciens qu'ils n'auront pas à se réunir, Rachel Cambert est un membre honorable de cette communauté.

Les villageois se dispersèrent. Charmina, Mygavolt, Ectoplasma, Ninjask, Musteflott et Donphan entouraient de nouveau la case. Capidextre sortit des fourrés et fonça vers Ethan qui était toujours avec Rhinolove et Akwakwak.

- … Ne t'en fais pas, Capi, ça va. Je gère. Kwak et Love sont là aussi, tout va bien…

Ethan s'isola dans la forêt. Il soupira et sortit du papier et un crayon. Rhinolove se plaça face à son maître.

- Je compte sur toi, Love. Ok ?

Le Pokémon acquiesça. Ethan termina le message et l'envoya. Il fit Rhinolove partir dans la forêt. Ethan souffla. « J'espère qu'il l'aura vite… »

Ethan souffla et repartit vers le village dans le but d'aller travailler aux rizières. « Je vais laisser maman se reposer… »

Aux rizières, Ethan avait encore les pieds dans l'eau. Il récoltait le riz. Ce riz était consommé par le village, c'était la ressource principale.

Ethan constata rapidement que quelqu'un l'observait. C'était Ida. Ida avait quatorze ans. Ida était aveugle. Ida était effrayante. Elle ne portait pas de lunettes et elle avait de grands yeux blancs sans pupilles.

Ethan en avait été amoureux pendant une période. Et puis du jour au lendemain, Ida était devenue bizarre, elle s'était mise à dire qu'Ethan portait le mal en lui. Des trucs comme ça.

- Le temps du grand soulagement est venu.
- Ida, bonjour.

Ethan était très relax de garçon. Contrairement à ce qui avait pu transparaître, ça n'est pas un jeune homme violent. Il ne salissait son corps qu'au travail, jamais dans la violence d'aucune sorte. Ses Pokémon étaient puissants mais il n'était pas d'une combattivité effrayante.

- Toute la peine du monde…
- Ida, je travaille.
- Toute la peine du monde vient de trouver une conclusion terrifiante. Même moi je le sens, même moi j'en suis toute retournée.
- Ida…
- Tu vas bientôt partir.

Ethan se retourna vers Ida.

- Non. Maman va s'expliquer. On ne partira pas. J'aime cet endroit, maman aussi aime cet endroit. De quel droit…
- Malheur ou bonheur, toi aussi tu partiras. C'est ce qui doit se passer. La conclusion… est proche. Tout va s'enchaîner.
- Ida, si tes « dons de divination » étaient si fiables, les anciens du village t'auraient désignée comme pythie et tu serais là à prédire l'avenir à tout le monde, mais pourquoi tu viens professer auprès de moi ?
- … Tout va changer. Tout. Son acte va transformer le monde. Tu es directement concerné. C'est ton monde qui va changer. Après tout ce temps.

Ethan regarda Ida qui murmurait.

- Il est venu vous chercher finalement, il est venu… Le monstre…

Ethan grimaça et secoua la tête.

- Dégage, Ida, tu me déranges…

La fillette aveugle s'éloigna. Ethan soupira et continua ses cultures.

La journée se passa normalement, pour le reste. Ethan travailla tout l'après-midi, puis il alla faire une sieste dans une case du village. Quand il se réveilla, il faisait nuit.

Ethan se leva. Il chercha ses Pokémon. Akwakwak, Capidextre et Rhinolove vinrent le rejoindre. Rhinolove tenait un mot.

« Grande Roue de Méanville – 22h30 – Ce soir »

Ethan regarda la seule horloge du village. Il avait peu de temps.

Par chance pour lui, le village n'avait aucune sinon peu de vie nocturne. Facile donc pour lui de le quitter à pied.

En descendant, il arriva au pont et décida de surfer sur Akwakwak pour aller plus vite.

Il espérait que son rendez-vous pourrait lui dire ce qu'il en est de tout cela.

Ethan arriva le premier sur les lieux. La grande roue de Méanville tournait.

Il vit arriver un homme portant du noir, ainsi qu'une casquette. C'était ce même visage, celui qu'il avait vu il y a quelques années, quand il avait réceptionné à la place de sa mère, un des mots qu'ils s'échangeaient par Ninjask interposé.

L'homme enleva sa casquette. C'était David, son oncle.

- Hey.
- Salut, oncle David… Tu… es discret !
- Je ne porte pas de noir par plaisir, Ethan.

Ethan plissa les yeux.

- Quelque chose de grave ?
- Ce n'est pas à moi de te le dire. On s'assied ?

Ethan et David s'assirent en regardant la grande roue.

- Ta mère ne t'a rien dit ?
- Non, c'est pour ça que je voulais te voir.
- Elle t'en parlera, je ne suis pas capable de… de t'en parler correctement.

Ethan hocha la tête.

- Oncle David, parle-moi de mon père.

David détourna le visage. Ethan se demanda à quoi pensait son oncle pendant ce moment où son visage était hors de sa vue. David reprit une position normale.

- C'était… un homme bien. Au fond. Sur la fin, il aura été… décevant, pour tout le monde, surtout pour ta mère…
- Où est-il ?
- … aux Etats-Unis, c'est tout ce que je sais.
- Oncle David… soupira Ethan.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Ethan ? Que ton père est un criminel ? Qu'il a peut-être participé à des attentats ? Qu'il a créé une vague criminelle sur Poképolis ? Vague à peine endiguée par… ma fille qui s'est crue maligne en jouant les super-héros avec ses amis...
- Elle va bien ?
- Bien sûr. Ton cousin et ta cousine vont très bien. Perrine travaille, maintenant. Firmin est à l'académie, il s'en sort. Denis a retrouvé un travail dans une librairie, il compte finir comme ça. Et moi bah, toujours à l'hôpital.
- … tu as l'air d'aller bien.
- Oui, ça va… à mon propre étonnement d'ailleurs. J'ai trente-cinq ans et je vais bien.

Ethan sourit.

- Maman va bien aussi mais je suppose que tu le sais.
- Oh je doute que ta mère aille bien en ce moment…
- Elle pleurait ce matin…
- Oui… oui, ça se comprend.

Ethan regarda David qui semblait mélancolique aussi.

- Ca va, oncle David ?
- Oui, oui. C'est dur de se dire que… tout s'est scellé en quelques minutes, quelques minutes qui ont décidé… de… tout ! Toute ta vie, toute la nôtre, celles de tout le monde, au fond…

David soupira.

- Si le ciel était clément, il s'en serait passé autrement.

Ethan acquiesça.

- La vie… la vie aurait été plus belle. Tu serais là, avec nous, avec ta maman… et ton papa… Tu aurais une famille. Il serait fier de toi, ton père, tu es devenu un beau jeune homme. Et en plus tu es un bon dresseur. Ton grand-père aussi serait fier.

Ethan regarda David qui semblait nostalgique.

- Ce qui est fait est fait, oncle David.

David acquiesça.

- Il vaut mieux qu'on rentre.
- Oui…
- A bientôt, Ethan.

David se leva. Ethan regarda David, surpris.

- Comment ça, à bientôt ? Oncle David…
- A bientôt, c'est tout. Quand ta mère parlera… tu comprendras tout.

Ethan regarda son oncle partir. Il ne savait pas à quoi ni à qui s'en remettre.