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A Guy and his Breathtaking Destiny de Drad



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» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 11/09/2011 à 20:00
» Dernière mise à jour le 31/08/2017 à 01:37

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de transformations ou de change

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IV - Le mal du pays
Maillard. Ces hangars transformés en maisons, son air atypique et marron, ses vieilles gares, sa rouille, son musée, son vieux café, tout sentant bon le feu de cheminée, la bibliothèque gratuite et la culture sereine, populaire. On cerne rapidement la ville. Indiquant le chemin avec mes deux griffes, je déclarai, face au plan d'Unys à l'entrée de la ville :

- Bon, on traverse cette ville, puis y a la Forêt d'Empoigne après. Ensuite, on arrive à Volucité par le Pont Sagiciel, puis on traverse le Désert Délassant, et puis...

- Ouais, c'est bon. On n'est pas arrivé, quoi, souffla Fire.

- Tu voulais de l'exploration, t'en as ! lançai-je.

Il montra machinalement Bisou, dans les bras de Lilas, avant de remarquer :

- J'te ferais dire qu'on avait pas prévu un bagage à main.

Lilas fut scandalisée :

- C'est un pauvre petit bébé sans défense ! C'est un être vivant, qui a le droit que l'on s'occupe de lui !

J'ajoutai :

- Et puis, on sait jamais... Il peut nous être utile... En tout cas, pourra nous être utile...

La fille de notre troupe était de plus en plus outrée.

- Ce fragile petit être n'a pas besoin d'être utile ! Personne n'a besoin d'être utile !

Je répliquai, m'approchant du Polarhume :

- Ouais, mais faut pas qu'il soit une contrainte non plus. La priorité, c'est pas lui, c'est moi.

Elle tourna le dos avec méprise, le petit Pokémon dans ses bras cherchant à comprendre sa réaction. Quoi ? C'est vrai, non ? Pourquoi on est partis ? Pour trouver ce qu'il m'était arrivé, ou pour ce microbe sorti de nulle part ? Sûrement pour nous faire passer à autre chose, Fire se désigna comme Meneur :

- Bon, on traverse cette ville, et on continue la route, ok ?

Je couvris ses arrières, et Lilas ferma la marche, ne s'occupant que de Bisou, et se contentant de nous suivre.


Les passants s'amusaient de voir notre troupe déambuler dans la ville, interpellant les autres ou nous prenant en photo. Moi, j'm'en branlais pas mal. Ils pouvaient faire n'importe quoi tant qu'ils ne balançaient pas de Ball. Et puis, ils ne s'étonnaient pour certains que quelques temps, avant de reprendre leur route, voire ne s'étonnaient même pas. Tant mieux, cela dit. Quand, passant à côté d'une poubelle à un coin de rue, un badaud y jeta son journal, qu'il achevait de lire. L'occasion était trop belle : je préviens Fire de stopper la marche, et je m'en vais grimper sur la poubelle, m'agrippant avec mes serres sur la surface grillagée. Si un jour je m'étais imaginé faire ça... J'agrippai la liasse de papier gris imprimé avec mon bec, la tirai au-dehors, et, emporté par le poids, je tombai avec sur le bitume. Fire, après m'avoir vu en train de picorer dans la première poubelle venue, pensait que mon cas s'aggravait.

- Tu peux nous expliquer ce que tu comptes faire avec ce truc ?

Après une rapide et habituelle maintenant remise sur pattes, je positionnai convenablement le journal du jour en face de moi, et je souris à plein crocs:

- Je regarde les actualités de notre monde !

Bon, la première page d'Unys Soir n'était pas formidable : savoir que 70% des habitants d'Unys veulent une nouvelle ligne de métro, ça change pas ta vie. Bon, après, y avait aussi des sujets qui foutent les boules, comme celui que j'avais sous les yeux : « Boom du braconnage : quels Pokémon menacés ? », ou tu déprimes pendant toute la journée. Je continuais à inspecter les nouvelles, et feuilletais machinalement :

- Baisse des prix des C-Gear... Vents violents sur les côtes de Port Yoneuve... La taxe carbone sur les véhicules augmente... Interview exclusive de Zhu... Le voleur de Pyronille à encore frappé...

Quand, j'arrive à la page « Régions », puis à la page « Sinnoh », là, c'est le choc. Je lis à voix haute, tremblant :

- La plus mystérieuse affaire qui n'ait jamais touché la Ville Marais en est toujours au même point. Les membres de la Police Internationale sont sur le coup depuis une semaine maintenant, mais toujours aucun suspect arrêté. Rappel des faits : lundi 10 juin dernier, Verchamps, 10 : 32. Des hommes cagoulés entrent avec fracas dans le Centre Pokémon de la ville, avant de ressortir quelques minutes plus tard, emportant avec eux deux personnes inconscientes à bord d'un véhicule noir. Parmi elles, un homme qui n'a pas pu être identifié sur les images de vidéosurveillance, et un jeune dont le père a voulu garder l'anonymat ; nous l'appellerons ici Jean-Claude.

Merci bien, Unys Soir.

- Jean-Claude avait parlé avec l'homme non-identifié quelques minutes avant l'intervention des malfaiteurs, avant d'être appelés par leur devoir à la rescousse de l'infirmière, qui s'était évanouie quelques temps auparavant. A son réveil, Joëlle ne se souvenait de rien, à part le fait qu'elle examinait les Pokémon de Jean-Claude. L'enlèvement s'étant produit en salle d'examens médicaux, et, pour des raisons de vie privée des Pokémon, l'usage de caméra étant interdit dans cette salle, nous ne savons rien du déroulement de l'enlèvement. Les Pokémon de Jean-Claude semblent également avoir été... tous subtilisés ?!

Je m'exclamai :

- Merde ! Tous ! Mais... Comment ça ?! Ils ont aussi pris mes Pokémon ?!

- Continue ! insista Fire, écoutant attentivement ma lecture.

J'étais désespéré :

- Ce... C'est fini...

Le meneur des W.T.F. s'écria :

- Ah, non ! Tu vas pas baisser les bras maintenant ! Tu te rends compte que...

- Nan, mais, je veux dire, l'article est fini. Y a plus rien après.

Lilas (qui avait bien voulu écouter) s'étonna :

- L'article se finit comme ça ?

Je fus dépité, constatant les dégâts matériels qu'avait subit ce journal, et l'affront psychologique qu'il me faisait subir :

- Le gars qui l'a lu devait avoir un bon de réduction, vu qu'il a arraché la moitié de cette page. Et l'article avec.


L'exemplaire d'Unys Soir remit dans sa poubelle, nous repartîmes en direction l'autre côté de la ville. En suivant les panneaux indiquant la direction de la Forêt d'Empoigne, nous longeâmes les anciens entrepôts devenus lieux de vie maintenant. La nouvelle à propos de les Pokémon m'avait déprimé. Bien sûr, cela m'apparaissait comme une évidence maintenant - quels criminels dans ce monde ne volaient pas les Pokémon des gens qu'ils agressaient. Mais, désormais, en être sûr, et l'avoir vu écrit... Je sentis une patte me tapoter le dos en réconfort. C'était le Salamèche. Je lui souris un peu, le remerciant.

- T'inquiète pas, on va les retrouver, m'assura-t-il.

Je voulais tellement le croire. Oh, comme je me suis mis à y croire... Je ne pouvais rien faire de plus, mais penser à eux, c'était déjà pour moi les retrouver un peu.

Quand, à notre droite, un imposant bâtiment nous apparut, dans la magnificence du savoir archéologique et paléontologique. Le Musée de Maillard. Nous tournâmes la tête vers ce lieu consacré à l'Histoire - étant épaté par les reliques entreposées, cette apparition me changea les idées. Je remarquai que l'entrée du Musée était barrée par ces banderoles jaunes de la police. Intrigué, je m'approchai, me cachai en coin de mur, et j'aperçus à l'entrée un policier interroger une femme en tenue de réceptionniste :

- Et vous ne vous en êtes aperçu que ce matin ?

- Oui. Enfin, je ne sais pas quand il a été volé, je ne vais pratiquement jamais voir si les expositions sont en place... Et puis, comme vous l'a dit le gardien de nuit, la reproduction est d'un réalisme époustouflant. Le seul moyen de savoir que c'est un faux, c'était de le passer à notre RevFossil 18.98.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Fire.

- Chut ! soufflai-je. Ecoutez !

Le flic continua :

- C'est votre machine pour faire revivre les Pokémon fossiles, c'est ça ? D'accord. Vous avez une idée de qui aurait pu faire ça ?

- Oh, vraiment, non. Je ne vois pas qui, le musée fait de son mieux pour travailler en collaboration avec tous ces fournisseurs, répondit la femme en bleu.

- Bien. Pouvez-vous me donner la liste des objets entreposés ?

La femme tendit une feuille de papier :

- Voici.

Le policier lut rapidement le document, avant de demander :

- C'est normal, cet objet barré ?

- Oui, ce Galet Noir a été confié au Dresseur qui a arrêté la Team Plasma, il y a quelques mois.

- Oh, d'accord ! s'étonna le policier. Je ne savais pas que ce jeune himme avait utilisé une de vos reliques. À quoi lui a-t-elle servi?

La réceptionniste soupira :

- À rien, malheureusement. Ses amis et lui ont eu beau essayé de faire sortir Zekrom, ils n'ont pas réussi. Remarquez, ça n'a pas empêché ce Ludwig de stopper ces malfaiteurs avec son équipe de Pokémon.

Intéressant.

- Et qu'est devenu le Galet ? demanda la policier, sui continuait de prendre des notes.

La réceptionniste leva les épaules :

- Ça, je n'en sais rien. Je ne sais même pas si Zekrom a été libéré depuis que Ludwig s'est chargé de la Team Plasma, et si oui, comment.

C'est vrai, ça. C'est pas que je sais ce qui est arrivé à ce cher Zekrominou ces derniers jours, mais je ne savais pas qui l'avait libéré avant qu'il ne se retrouve au-dessus du Lac Courage. Cela dit, il devait l'être depuis un moment, libéré, vu son tempérament. M'étonnerait même pas qu'il se soit libéré lui-même, ah ! Quelques secondes plus tard, le policier conclut :

- En effet, il n'y a que ce fossile d'Arkéapti qui manque à l'appel.




...
Pardon.




Ce fossile... D'Arkéapti... Et moi... Qui suit un Arkéapti... Coïncidence ? Ou je me faisais des films ?

- Merci mademoiselle, sourit le policier. Nous allons continuer nos recherches pour retrouver les voleurs.

- De rien, et bonne chance ! encouragea gaiement la femme, flattée d'avoir été ainsi appelée.

Je redescendis les marches d'entrée du musée, et le Salamèche s'écria :

- Ce serait trop con pour être une coïncidence !

- Sans doute, mais ça explique toujours pas ma transformation.

- Sois pas pessimiste, tu vas y arriver.

- J'aimerais bien t'y voir, toi !

Fire s'arrêta net, et attendit que je me retourne pour me balancer :

- Hé, mec, j'ai rien dit. Faut que tu te fasses à l'idée de différencier tes vrais amis et une voix irréelle dans ta tête.

- C'est pas toi qui m'as dit de pas être pessimiste ? m'exclamai-je.

- Non, soupira-t-il en se remettant en tête du groupe et en haussnat les épaules.

Le Salamèche rejoignit Lilas, qui s'occupait encore de Bisou. J'eus beau insister ensuite pour que la Voix de la Raison se fasse de nouveau entendre, mais plus rien. J'avais peur de finir cinglé, un de ces jours, si ça continuait comme ça.


On a vite tracé ce qui restait de Maillard (on n'était pas là pour le tourisme hein), et nous nous trouvâmes dans l'épaisse Forêt d'Empoigne. Parcourue par des mares brillantes et de grands troncs d'arbre creux, je trouvai l'endroit tout à fait pittoresque, et bien plus amusant à traverser qu'une forêt toute plate. La Fragilady, son "Bisou" dans les bras, s'inquiétait un peu.

- Je ne pense pas que c'est une bonne idée d'aller au marché Kecleon... J'ose rappeler qu'on a volé un de leurs magasins la dernière fois...

- Dis pas n'importe quoi ! lança Salamèche. On est fichés dix minutes, puis après on nous accueille les bras ouverts... Ils sont prêts à vite oublier, si c'est pour gagner deux Poké !

- J'espère pour toi que t'as raison, parce que je ne veux pas que Bisou soit blessé ! s'inquiéta-t-elle en câlinant le petit Polarhume.

Le petit Pokémon Glace recueilli dormait toujours, apparemment exténué par le fait de nous suivre. Moi, je marchais, grimpais, et plantais mes griffes dans l'écorce, comme tout le monde, devant me contenter de mes cuisses d'Arkéapti à défaut d'avoir chais pas qui qui me porterait dans ses feuilles. Je demandai :

- Mais, t'es sûr qu'ils auront une batterie ?

- Puisque je te le dis ! S'ils ne le proposent pas, c'est qu'ils l'ont en stock ! Y a de tout chez les frères Kecleon !

- J'ai pas le souvenir que des Pokémon utilisent souvent des batteries...

Fire me nargua avec considération.

- Dixit le mec qui ne savait même pas qu'on avait des Équipes de Secours et d'Exploration !

Oui, bon, d'accord, d'accord...


Nous poursuivions notre traversée forestière silencieusement lorsque des voix nous parvinrent depuis l'intérieur de la forêt (merde alors, quoi encore ?!). Elles s'approchèrent de plus en plus. Fire nous demanda de faire halte afin de tendre l'oreille et de savoir à qui nous avions affaire.

- Allons, les amis ! Ne baissez pas les bras ! Nous sommes ici d'abord pour nous amuser ! Et aussi pour explorer !

- Vous avez entendu le Maître de la Guilde ? Bougez-vous !

- Mais on est crevés...

- Et ça fait sept heures qu'on n'a rien mangé...

- Ne rouspétez pas ! Si le Maître de la Guilde a dit de continuer, on continue !

Les voix n'étaient qu'à quelques troncs d'arbres, et, sortant de la verdure ambiant, une équipe de quatre Pokémon nous apparut. Le Meneur, un Grodoudou, nous aperçut, et nous salua :

- Enchanté, braves gens !

À peine l'avait-il aperçut que notre Salamèche se mit à bondir alors sur place. Il courut saluer au garde à vous le grand Pokémon rose aux yeux aussi bleus que bon enfant..

- Maître Grodoudou ! s'exclama Fire. Quel honneur de vous rencontrer !

Un Pijako, qui virevoltait autour du Maître de cette Guilde, se mit à répéter à tue-tête :

- Ne vous laissez pas distraire, Maître ! Je vous rappelle que Farfaduvet nous attend !

Fire s'exclama :

- Ah, vous venez voir Farfaduvet ? C'est la Maîtresse de notre Guilde !

Le Grodoudou fut surpris :

- Oh ! Vous êtes donc des Explorateurs vous aussi ? Quel hasard !

Les deux autres membres de cette curieuse troupe, un Keunotor et un Héliatronc, arrivèrent, exténués, traînant de la patte, et nous saluèrent aussi, malgré la fatigue.

- Bonjour...!

Lilas s'empressa de saluer tout le monde, présentant également Bisou, qui ronflait toujours, avant que je ne me penche vers elle discrètement :

- Euh... C'est qui ?

- Ce sont de fameux explorateurs, m'expliqua-t-elle, non surprise que je ne les connaisse pas. Ils ne sont pas de la région, mais sont connus dans le monde Pokémon.

Fire demanda (à apparemment l'une de ses idoles, vu le ton qu'il prit):

- Que nous vaut votre visite cher Grodoudou ? Farfaduvet vous a contactés ?

Grodoudou expliqua :

- Oui ! Elle nous a appelés pour une affaire semblable à une histoire que nous avons vécu... Mais tous cela est confidentiel, jeune Explorateur !

Quand le Pijako m'aperçut. Il s'égosilla, battant frénétiquement des ailes comme un débile :

- ALORS ? ON NE SALUE PAS LE MAÎTRE DE LA GUILDE ?!

Déjà, lui, je l'aimais pas.

- Doucement, Pijako, sourit le Pokémon Bouboule apparemment très important. Tu ne le connais pas, alors ne le brusque pas.

Ce gros doudou s'approcha de moi.

- Alors, mon ami ? Enchanté de te rencontrer, je suis Grodoudou, Maître de ma Guilde !

- Enchanté... saluai-je timidement. Mais...

- Oui ?

- C'est pas qu'on n'a que ça à foutre, mais, on a du monde à sauver...




[...]




Fire eut honte de moi, Lilas ne me connaissait pas, Keunotor et Héliatronc ne bronchaient plus. Pijako couina :

- QU'EST-CE QUE C'EST QUE CES MANIÈRES ?

- Non, mais c'est vrai quoi, j'ai pas que ça à faire, décochai-je. Je vous signale que je suis pas dans mon état normal, que mes Pokémons sont en danger, et que plus on avance dans ce merdier, moins ça sent bon pour le dénouement. Autant boucler ça efficacement.

Grodoudou parut intéressé :

- Hm ? Pas dans votre état normal ?

Je répliquai, levant une aile en l'air en signe d'au revoir :

- Ouais, et vu que ça me concerne assez, vous comprendrez que j'ai pas de temps à perdre.

Fire eut alors une bonne idée (quoi qu'assez discutable):

- Hé, vous pouvez peut-être nous renseigner, Maître Grodoudou ?

Chiottes.

- Après ce que votre « équipier » vient de nous dire, je ne pense pas, non, souffla Pijako.

- Tais-toi un peu, l'emplumé, répliqua Keunotor. J'te signale qu'on doit aider les gens dans le besoin. C'est aussi ça, être Équipe de Secours.

- Et que chacun doit avoir ses problèmes résolus ! ajouta Héliatronc.

Grodoudou acquiesça :

- Ils ont raison, Pijako. Dites-nous, quel est le problème ?

Salamèche se chargea aussitôt de l'annonce, en me présentant.

- Cet équipier, justement... Il prétend avoir été un humain autrefois.




...




Oui, hé bien, je commençais à y être habitué, moi. Après, dans la troupe d'en face, forcément...

- Diantre !

- Sacrebleu !

- Hiiiiii !

- Ah quand même !

Je me ruai sur le Maître de c'te Guilde :

- QUOI ? VOUS SAVEZ QUOI QUE CE SOIT ?

Héliatronc m'informa :

- Hé bien, Farfaduvet nous a contactés justement pour vous, apparemment. Quel hasard !

Je balbutiai :

- Ça... Ça veut dire que...

- Ça veut dire qu'on en sait quelque chose, des humains qui se transforment en Pokémon, certifia Grodoudou.

Révélation du jour.

- AH OUI ? MAIS ALORS, DITES TOUT ! beuglai-je, surexcité.

Fire s'interposa :

- Attendez, si c'est l'histoire de l'équipe PokéPotes (quel nom de merde d'ailleurs, ils savent vraiment pas trouver un BON nom d'équipe, mais passons), sachez que le gars qu'on a là ne vient pas du futur, vu qu'il se rappelle parfaitement de sa vie passée.

- Ah oui ? C'est curieux, souligna Grodoudou. En fait, j'ai surtout accepté l'invitation de Farfaduvet pour faire un voyage à Unys tous frais payés, et je ne voyais pas comment l'aider...

- T'as rien d'autre d'anormal, alors ? me demanda Keunotor, qui était habitué à ce genre de situation apparemment.

- Si ! lança Lilas, qui s'extasiait d'émerveillement avec Héliatronc sur Bisou. Il a une voix dans la tête !

Et merde.

- Je veux pas en parler, soupirai-je.

- Une voix ? Quelle sorte de voix ? s'intéressa Pijako.

- Oh, trois fois rien, un gars qui se fait appeler la voix de la raison et qui m'aide à résoudre mes soucis...

Fire s'étonna :

- Tiens, au fait, puisqu'il à l'air d'avoir a réponse à tout, pourquoi tu lui as pas demandé, pour ton cas ?




[...]




Pas con, le gars.

- Heu... C'est vrai que, maintenant que tu le dis... J'y ai pas pensé...

- EH BAH DEMANDE-LUI, ALORS !

Je répliquai :

- Je voudrais bien, mais j'te signale que c'est lui qui décide quand il vient !

- Calmez-vous, calmez-vous, s'il vous plaît... apaisa Héliatronc. On essaye tous de comprendre ce qui arrive à Chris, là.

Je craquai :

- JUSTEMENT ! hurlai-je. PERSONNE NE PEUT COMPRENDRE ! EST-CE QUE VOUS SAVEZ CE QUE C'EST, VOUS, DE PERDRE SA VIE ENTIÈRE DU JOUR AU LENDEMAIN ? EST-CE QUE VOUS SAVEZ CE QUE C'EST DE PERDRE TOUS SES AMIS EN DEUX MINUTES ? EST-CE QUE VOUS SAVEZ CE QUE C'EST DE SE SENTIR COUPABLE DE TOUT CE QUI EST ARRIVÉ, MAIS DE SE SENTIR AUSSI LA PIRE VICTIME ET LE PIRE MALCHANCEUX SUR CETTE PUTAIN DE PLANÈTE ? VOUS NE SAVEZ RIEN DE TOUT ÇA, ALORS ME PÉTEZ PAS LES COUILLES !

Je pointai du doigt Fire :

- TOI, LÀ, QUI A L'AIR COMPLÈTEMENT MABOUL AVEC TOUTES TES MERDES DE « On va aider tous les Pokémon, tout le monde il est beau il est gentil et on est une putain d'équipe d'exploration ! ». TU SAIS MÊME PAS GARDER PATIENCE QUAND IL S'AGIT D'ÉVOLUER, ET ENCORE MOINS TE CONDUIRE EN CHEF QUAND IL S'AGIT DE CROIRE UN DE TES « ÉQUIPIER », QUI, JE LE RAPPELLE, A ÉTÉ ENRÔLÉ SANS DEMANDER QUOI QUE CE SOIT !

Je me tournai, plein de rage, vers Lilas, qui essayait de calmer Bisou qui s'était mit à pleurer en m'entendant crier :

- TOI, QUI N'ESSAYE MÊME PAS DE ME CROIRE, ET QUI NE PENSE QU'À S'OCCUPER D'UN GOSSE TROUVÉ DANS LE CANIVEAU ! QUI ME PREND POUR LE PIRE DÉBILE SUR CETTE PLANÈTE, ET QUI SE PLAINT QUAND IL S'AGIT D'AIDER QUELQU'UN COMME MOI ! VOUS, QUAND J'AVAIS BESOIN DE VOUS, VOUS AVIEZ DÉGUERPI VITE FAIT QUAND JE ME SUIS FAIT CAPTURÉ ! J'AI DÛ ME DÉBROUILLER SEUL !

Et, vers la Guilde de Grodoudou :

- VOUS, VOUS N'ÊTES QUE DES OBSTACLES SUPPLÉMENTAIRES QUI NE VONT RIEN NOUS APPRENDRE ! VOTRE SEULE UTILITÉ, C'EST DE FAIRE CHIER LE MONDE, DE FAIRE PERDRE DU TEMPS ET DE COMBLER DES TROUS DANS CE PUTAIN DE CHAPITRE DE MERDE DE MA VIE !

Puis, en larmes, je m'égosillai :

- ÉQUIPE DE SECOURS MON CUL ! TOUT ÇA, C'EST POUR LE FRIC, VOS CONNERIES ! MES AMIS ! ILS SONT SANS DOUTE MORTS ! MA FAMILLE, J'EN AI QUASIMENT PAS ! UN PÈRE QUI EST JAMAIS LÀ QUAND IL FAUT, ET UNE MÈRE QU'EST JAMAIS LÀ TOUT COURT ! J'AI TOUT PERDU, POUR ME RETROUVER ENCORE PLUS DANS LA MERDE, ENTOURÉ D'INCAPABLES ! J'AI FAILLI ME FAIRE VIOLER ! SANS PARLER DE CETTE COMPÈT BALL DE MERDE, QUI N'A FAIT QUE M'APPORTER DES CONNERIES ! JE DEVIENS DÉBILE, ET JE PARLE À UNE PUTAIN DE VOIX QUI RÉSONNE DANS MA TÊTE ! ALORS NON, PERSONNE NE PEUT ME COMPRENDRE !

Je partis, toujours aussi éploré et désespéré :

- LAISSEZ-MOI ME FOUTRE EN L'AIR ! AU MOINS, J'AURAIS PLUS DE PROBLÈMES !

Et je laissai ainsi Fire, Lilas, Bisou, Grodoudou, Pijako, Héliatronc et Keunotor, abasourdis par cette réaction. Moi, je regardai le sol forestier creusé au fur et à mesure par mes pas colériques, les yeux inondés, traçant à travers les arbres à l'aveuglette, voulant uniquement me barrer le plus vite d'ici, loin de toute cette vie, loin de toutes ces emmerdes.