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A Guy and his Breathtaking Destiny de Drad



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» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 31/08/2011 à 14:06
» Dernière mise à jour le 08/08/2015 à 11:20

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de transformations ou de change

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II - Être un Pokémon, c'est cool. Ou pas.
- DEBOUT LÀ-DEDANS !

Ça, c'était Fire. J'eus beau protester que je n'étais pas en forme, que je me sentais mal ou quoi que ce soit, il me prit par les ailes et me secoua :

- Allez ! Une grande journée nous attend !

- Hein ? Pourquoi ?

Il me lâcha, et leva le poing :

- Compte sur moi pour te faire un entraînement intensif ! Je vais te montrer à quel point, être un Pokémon, c'est cool !




[...]




Hein ? J'étais pas réveillé ; j'étais dans le brouillard total. Je l'avais à moitié écouté et je me fichais pas mal de ce qu'il pouvait déblatérer, cela dit. Lilas s'approcha de moi, elle avait l'air tout aussi réveillée que son partenaire :

- Encore une fois, je tiens à préciser que je suis en rien dans cette histoire de remise en forme. Mais, on va t'aider, ça c'est sûr !

Fire me demanda :

- Au fait, t'as toujours aucune idée en ce qui concerne nos recherches à ton sujet ?

Je baissais la tête :

- Nan. J'en sais toujours ri...

Quand je tressaillis soudain.



FLASHBACK

« - L'équipe d'Algatia est prête.

- Bien. Dites-leur de ne rien faire tant que nous ne sommes pas sur les lieux. »

C'était FLASHBACK, présenté par Groupama. « Ta gueule Cerise... » GROOUUPAMA, toujours toujours là, pour m... MAIS TA GUEULE ! *ZBLAF*



- Euh... Ça va comme tu veux ?

Je relevai soudain la tête, puis réfléchis. Ce rêve... Il avait l'air étrangement vrai... Que devais-je faire ? Qu'est-ce que c'était ? Une simple déconnade de mon esprit déjà pas mal chamboulé, ou un souvenir ressassé de ce qu'il s'est passé dans le trou noir de ma mémoire ?

- Toi, t'as une idée, hein ? sourit Fire.

Je lui répondis du tac au tac :

- Non. J'ai aucune idée.

Epic fail pour Fire. Lilas soupira :

- On veut bien t'aider, mais si nous ne savons même pas par où chercher... Qu'est-ce qu'on peut faire ?

- Déjà, assura le Salamèche, faut remettre Frère Plume... Enfin, « Chris », d'aplomb. Et pour ça, rien ne vaut un petit entraînement !

Il m'entraîna en courant à travers les bois, tout souriant, moi pas encore bien réveillé, et Lilas nous suivant à la trace. Je commence à en avoir marre de me faire traîner comme si j'étais incapable. J'ai pas dit que je l'étais pas, mais voilà quoi.


- Leçon numéro un ! Se sentir puissant !

Nous étions en plein milieu de la Route 1, entre les hautes fleurs roses qui bordaient le sentier. Lilas nous regardait, Fire gonflait le torse et prenait des airs de professionnel de la vie, et moi je faisais semblant de l'écouter.

- Un Pokémon qui se prend pour de la merde n'arrivera jamais à rien ! Il faut sentir les pouvoirs qui t'ont été conférés, et se dire que rien ni personne ne peut nous arrêter !

- Ouais, mais, moi, j'suis un humain à la base, remarquai-je.

- Pas pour le moment ! lança-t-il. T'es un Pokémon, et tout Pokémon a un pouvoir en lui, même infime !

C'est vrai, ça. Maintenant qu'il m'y faisait penser, je pouvais peut-être utiliser des attaques, hé !

- Et puis, chaque Pokémon a ses particularités, ajouta Lilas. Fire a des affinités avec le feu, rien que le fait d'avoir une flamme au bout de la queue en témoigne.

C'est vrai, que, maintenant qu'elle le disait, il avait une petite flamme au bout de la queue. J'l'avais jamais remarqué. Fire s'écria :

- Et après, on dit que c'est moi le pervers qui pense qu'à ça !

Lilas le prit pour un idiot :

- Je parle de celle que t'as en bas du dos, abruti.




[...]




Ah.

- Hum, bon, continua le concerné, comme elle le dit si justement, on a aussi des caractéristiques propres. Lilas, elle, elle marche à la photosynthèse ! N'est-ce pas ?

La concernée souffla :

- Ouais, ouais. Mais c'est galère quand le ciel est gris. Mais c'est vrai que, question bouffe, je demande quasiment rien !

Je remarquai :

- Effectivement, mais, et moi ? J'ai quoi ?

Fire parut ahuri à vie. Lilas, quant à elle, fit une drôle de tête :

- Maintenant que tu le dis... Heu... Tu peux balancer des pierres ?

- Merci, mais, ça, j'ai pas eu besoin de me transformer en Pokémon pour pouvoir le faire.

Fire acheva sa tête de choqué par une exclamation extraordinaire, et se jeta sur moi :

- COMMENT ÇA, QU'EST-CE QUE T'AS ?! MAIS TU PEUX VOLER ! TU TE RENDS COMPTE ? VOLER !

Je m'écartai, un peu sonné par ce Rugissement, et examinai mes bras et les quelques plumes qui en pendaient.

- Ah oui ? Je peux voler avec ça ?

Fire s'élança d'un air poétique :

- Ah ! Voler ! Si seulement j'étais né dans la peau d'un Pokémon Oiseau, j'aurais déjà parcouru la planète entière, profité de la vue de la terre du ciel et voltigé entre les nuages dans l'immensité céleste !

Je rétorquai :

- Mais, t'as qu'à évoluer ! Les Dracaufeu, ça vole !

- JE LE SAIS, ÇA, MERCI ! Je m'entraîne pour quoi, à ton avis ? Mais, malgré mes efforts, j'ai toujours pas grandi d'un centimètre...

- Vois le bon côté des choses, ajoutai-je en haussant les épaules, au moins, tu voleras. Un jour.

- Oui, mais toi, tu peux maintenant ! me glorifia-t-il, des étoiles dans les yeux. Tu te rends pas compte de cette incroyable capacité ?

Je m'examinai, tout couvert de plumes, mes membres antérieurs particulièrement, et cet appendice caudal, là, cette plume dix fois plus grande que les autres que j'avais au bas du dos. Sérieux, on a l'impression que j'avais une flèche dans le cul.

- Z'êtes sûr de ce que vous dites ? Je pourrais vraiment voler ?

- Je ne pense pas que ces ailes soient là pour faire joli, remarqua judicieusement Lilas.

- Bon...

Je me tournai vers le sentier, allai m'y placer, et me mis face au chemin de sable.

- Je peux toujours essayer ! m'exclamai-je.

Je fixai l'horizon, pris mon élan, et me mis à courir aussi vite que je pus. Salamèche me suivais pas loin :

- Ouais, vas-y ! Cours, cours ! Maintenant, déploie tes ailes !

Je levai les bras, et les agitaient énergiquement sans cesse. Je me concentrai alors, et bondis.

- OUAIS ! C'EST ÇA !

J'agitai les ailes aussi vite que je le pouvais, et je décollai de la surface du sol. De quarante centimètres. Et sur deux mètres. Avant de me crasher au sol comme une merde, le bec dans le sable, dans un nuage de poussières. Fire se précipita sur moi :

- Bon, c'est pas encore ça, mais tu vas bien finir par y arriver, t'inquiète !

- Ouais. C'est ça, soufflai-je en me relevant, tout poussiéreux.


Fire, baissé pour ne pas qu'on le remarque, écarta les quelques herbes devant lui et chuchota :

- En voilà un !

J'insistai :

- Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée, votre truc...

- Mais si, sourit Lilas, t'en fais pas. Ils acceptent souvent.

Le Salamèche se redressa alors d'un coup, et s'approcha du Ratentif repéré :

- Salut, l'ami !

Le Ratentif se retourna, et le salua :

- Salut ! Je peux vous aider ?

- Ouais, euh... On a un gars qui débute, là, et c'était pour savoir si tu voulais bien l'affronter ?

Le Ratentif éclata de rire, regarda par-dessus l'épaule de Fire, et me vit en train d'essayer de me cacher derrière Lilas en priant « Non, s'il vous plaît, je le sens pas ! ».

- Ce gars, là ? Mais pas de problème ! Je vais lui foutre une raclée !

Fire lui murmura à l'oreille :

- Mais vas-y molo, hein. Quand je dis débutant, c'est que c'est pire qu'un gosse, quoi.

Le Ratentif leva la patte :

- Oh, t'inquiète ! Je vais gérer !

Je le sentais pas, ce « je vais gérer ». Ouais, ok, je sentais rien du tout depuis un moment, mais là...

- Frère Plume ! C'est bon, il est d'accord ! cria Fire.

Lilas s'écarta, en me disant de ne pas m'inquiéter, me laissant face au Pokémon qui se parait à combattre. C'est bien ce qui m'inquiète.

- N'oublie pas ! Faut sentir ta puissance !

- Ouais, ouais, c'est ça. La puissance, soupirai-je en regardant mes quatre minables griffes avant et mes petites pattes écailleuses.

Lilas se mit sur le côté, et s'exclama :

- Allez-y !

Je ne vis rien venir. Le Ratentif fondit sur moi, et me tacla avec une force formidable. Je n'eus pas le temps de bouger la moindre plume que je fus envoyé valdinguer cinq mètres plus loin, et m'écrasai une nouvelle fois face à terre. Lilas se précipita sur moi :

- Tout va bien ! Bigre, je ne pensais pas que tu prendrais un tel coup avec une simple Charge !

Je me retournai vivement, tout dégueulassé et assez choqué :

- C'EST ÇA, UNE ATTAQUE CHARGE ?!

- Bah... Oui.

Gosh. J'oserai même plus envoyer mes Pokémon au combat, après avoir subi ça. J'osais même pas imaginer ce que serait un Giga Impact. Dans mon cas, je pense que ce serait aussi simple que sprotch. Le Ratentif sautillait sur place, prêt à me refoutre un coup quand j'étais paré. Je me remis sur mes pattes, et hurlai :

- T'ES BOUCHÉ, OU QUOI ? ON A DIT D'Y ALLER MOLO !

Puis le Ratentif parut soudain affecté, recula un peu, ferma les yeux. Avant de les rouvrir, et de me fixer dans le blanc des miens. J'entendis Lilas souffler :

- Heu... T'es pas sensé connaître Rugissement...

Le regard que me lançai l'autre, c'était terrible. Je ressentis soudain une faiblesse en moi, comme sans défense. Déjà que, ma défense, c'était pas ça... Puis il se remit à filer droit sur moi, mais je l'avais vu venir : baisser la garde de l'ennemi avant d'attaquer, c'est classique. Alors, mon réflexe, ça a été de lui foutre un grand coup d'aile dés que j'ai vu sa tronche d'un peu trop près. Je sentis le coup toucher sa cible, et il fut jeté sur le côté. Je regardai mon aile qui avait frappé : elle scintillait de bleu.

- Magnifique Cru-Aile ! lança Salamèche.

Ah. C'est ça, attaquer ? Me suffit juste de donner des coups ? Tout compte fait, suffit pas d'être un Pokémon pour balancer des putains d'attaques. Le Ratentif se releva alors, et bondit la gueule ouverte. Ses crocs s'illuminèrent alors, et il fondit droit sur moi. Chiottes. Une échappatoire, vite ! Je prit alors le premier caillou à portée de main entre deux griffes, et l'envoyai avec forces vers le gars qui tombait. Il se le prit en plein gueule, et le caillou le déstabilisa dans sa chute ; il s'écrasa au sol comme une merde (pour une fois que ça ne me concerne pas).

- Anti-Air dans la face ! s'écria Fire.

Je commençai à comprendre le délire. Je me ruai alors à mon tour sur Ratentif, prêt à lui foutre une Cru-Aille dans les dents. C'est alors qu'il se retourna soudain, et, de la rage dans les yeux, me balança une bonne poignée de sable dans les mirettes. Aïe.

- PUTAIN, QUEL CON ! m'écriai-je, littéralement aveuglé par le Jet de Sable.

Je me frottai le bec avec mes ailes, si bien que je ne vis pas venir l'autre arriver, Charge devant toute. Paf. Je fus frappé, et glissai à terre encore une fois. Le Ratentif, bien qu'épuisé, utilisa ses dernières forces pour se remettre debout, et restant apte à continuer le combat. Moi, j'en avais soudain plus qu'assez.

- C'est bon, j'ai compris ! Stop !

Je rampai plus loin, me redressais en tremblant, et partis faire la gueule :

- Je me casse ! Finis vos conneries ! Je suis une gros incapable, de toute façon !

Fire s'écria, surpris :

- Mais tu peux encore te battre ! Soit pas Défaitiste !

- BAH SI, JUSTEMENT !

Et je m'en allai à travers les fleurs, vers ce qui me semblait être la direction de la Base. Fallait pas déconner, non plus, hein.


J'étais adossé contre un arbre, à regarder la Compét Ball qui me pendait au cou. Qu'est-ce que je vais devenir ? Si seulement j'avais une idée de quoi faire, ne serait-ce qu'une simple indication, un tout petit indice ! Ouais, je vous entends « Mais, t'as fait un rêve, et dans ce genre d'histoire bidon, faut s'aider de ce que l'on rêve. Alors ta gueule et fait pas chier. » Peut-être, mais c'est qu'un rêve, hein. Et puis, si fallait croire et suivre tout ce que l'on voit dans son sommeil... Heureusement que j'ai pas rêvé que je me tapais Lilas, tiens. Et, quand on parle du loup...

- Chris ? T'es là ?

- Frère Plume ! Hé ho !

J'entendis les deux autres arriver. Je ne bougeai et ne réagis pas, mais ils finirent quand même par passer à côté de moi :

- Ah, te voilà ! On te cherchait !

- J'avais remarqué, oui.

Fire s'approcha de moi :

- Te laisse pas abattre, t'avais toutes tes chances !

- Ouais, c'est ça.

- Si t'y mets pas un peu du tien, on n'est pas prêt d'arriver à te faire redevenir humain, tu sais, ajouta Lilas.

- Je le sais bien ! Mais je sais même pas par où commencer !

- T'en es sûr ?

- MAIS OUI !

Lilas sursauta, et Fire s'écria :

- Hé, nous agresse pas ! On t'a rien dit !

- Hein ?

Il se défendit :

- On a rien dit ! On le sait, que t'en sais pas plus que nous !

Je balbutiai :

- Mais, pourtant... J'ai entendu que...

Lilas me demanda, surprise :

- Entendu ? Entendu quoi ?

- Bah, la réflexion, là. « T'en est sûr ?», genre j'te prends pour un con.

Fire me prit pour un malade mental (pour changer) :

- Heu... On n'a rien dit. T'entends des voix, mon vieux.

- MAIS J'ENTENDS PAS DES VOIX ! JE SUIS PAS CON, QUAND MÊME !

- T'en es sûr ?

C'était trop fort en chocolat. Je beuglai :

- EVIDEMMENT, CONNARD !

Fire en tomba à la renverse :

- Mais calme-toi, à la fin ! J'ai rien fait !

Je tressaillis :

- Mais, heu, si... « T'en es sûr ? », que tu m'as demandé...

- J'AI RIEN DIT ! LILAS NON PLUS !

Merde alors. J'entendrais alors des voix ?

- Faut bien croire, mon gars.

- AAAHHH !

Je me mis sur mes pattes, regardais aux alentours avec une tête d'ahuri, épiais aux alentours, soulevais chaque pierre, en demandant, affolé et devenu presque débile, les plumes hérissés :

- QUI C'EST ? QUI C'EST QUI OUVRE SA GUEULE ?

- Calme-toi, mon gars. Tu peux pas me voir, c'est de la télékinésie.

Je remarquai :

- Heu... On dit de la télépathie.

- ON S'EN BRANLE ! LA TÉLÉPATHIE, C'EST UN POUVOIR TÉLÉKINÉSIQUE !

Je me croyais sérieusement atteint au cerveau, et les regards lancés par le reste de l'équipe me confortaient sur ce que je pensais de mon état. Je commençai la discussion avec la voix masculine dans ma tête :

- Heu... Vous êtes qui ?

- C'est pas le problème, gamin. T'as qu'à m'appeler la voix de la raison. En puis j'aime bien, ça sonne classe !

- Heu... D'accord ?

Fire et Lilas attendaient impatiemment des explications, et je leur en donnais :

- C'est la voix de la raison qui me parle. Dans ma tête.




O_o se dessinait sur les visages. J'les comprends.




- Ouais, bien sûr ! sourit Fire, en me donnant une tape sur le dos. T'es un sacré numéro, toi, hein ?

La voix continua :

- Laisse-les te prendre pour un malade, ça vaudra mieux. Je suis là pour te guider, et t'aider à remplir la mission qui t'a été confiée !

WTF ?

- Me guider où ? Quelle mission ? On m'a rien dit, à moi !

La voix se voulut rassurante :

- T'en fais pas, tu sauras tout en temps voulu. Bon, déjà, la voix de la raison – comment ça sonne trop classe ! – te dit d'écouter le rêve que tu as fait. C'était bien un souvenir de ce qu'il s'est passé avant ta transformation.

C'était donc ça. Et, si je me souviens bien, on nommait la ville d'Algatia. C'est à Hoenn, ça.

- C'est bien, t'es cultivé, commenta la voix.

- Oh, ça va, hein ! Donc faut que j'aille à Algatia ?

- Puisque je te le dis ! Allez, à plus, je vais bouffer !

- NON ! ATTENDS !

Puis plus rien. J'avais beau l'appeler, on ne me répondit pas. En attendant, Fire et Lilas consultait l'annuaire des médecins de la région.

- Je sais où faut chercher ! Pour moi ! m'exclamai-je.

Fire se retourna :

- Ah oui ? Et peut-on savoir où ?

Je clamai, fier de moi :

- A Algatia, dans la région d'Hoenn !




[...]




- Hm. Bien sûr, répondit Lilas.

- Mais je vous assure ! J'ai eu un souvenir en rêve, et Algatia était mentionnée ! Faut y aller, et puis on aura des indices là-bas !

Lilas s'approcha de moi, restant méfiante :

- En rêve, hm ? Et depuis quand on doit faire attention aux rêves que l'on fait ?

- DEPUIS QUE JE ME SUIS RÉVEILLÉ DANS CE CORPS DE PIAF PRÉHISTORIQUE, MA CHÈRE !

Elle hurla :

- HE BEN, ENCORE HEUREUSE QUE TU T'ES PAS VU EN TRAIN DE ME SAUTER !

Fire intervint :

- Oulà, on va se calmer, hm ? Bon, Frère Plume est notre priorité numéro un en ce moment – pour ne pas dire la seule – et chaque indice, même pas crédible, doit être prit en compte, ok ? Alors, Frère Plume, tu nous vois aller jusqu'à Algatia ?

- Ouais, certifiai-je.

- Et comment ?




[...]




Pas con, le mec.

- Comment ? Eh bien, heu...

- Tu vois, il a même pas de plan ! souffla Lilas. Je suis sûre qu'en fait, c'est un fou échappé d'un asile qui s'est retrouvé sur notre route, c'est tout. Y a des voix, maintenant !

- Je sais ! m'exclamai-je, en ne prêtant pas attention à sa remarque. On n'a qu'à aller à Parsemille !

- Pourquoi faire ? J'croyais qu'on devait aller à Algatia ? demanda Fire.

- Justement, continuai-je, à Parsemille, y a un aéroport ! On embarquera dans un avion, direction Hoenn !

Ils ne me prenaient toujours pas au sérieux. Je regardai Fire, et susurrai, sournois :

- Et puis, si tu fais un tel voyage à travers cette planète, Farfaduvet vous reconnaîtra plus grande équipe de secours, comparés à ces pétasses qui ne vont pas plus loin que la Route 2.

Dans le mille. Il s'exclama aussitôt, levant le poing :

- Hé, mais c'est vrai ça ! On pourrait surpasser les WAKYA !

Lilas soupira :

- Bof. Au moins, ça me fera voir du pays.


On se prit un bon coup de pied au cul, et allâmes nous écraser au sol, après avoir dégringolé d'une certaine hauteur.

- Quel toupet de venir me demander de financer une telle expédition ! Suivre les élucubrations d'un malade mental ! Restez bon à faire votre ronde !

Farfaduvet s'en retourna dans sa guilde, et Larveyette se foutit de notre gueule.

- Quel conne ! marmonnai-je. En tout cas, on peut pas partir comme ça, sans rien !

Fire positiva, en dirigeant son regard vers mon collier :

- Remarque, on a toujours « ton » Pokémon, là.

Je regardai mon Compét Ball, et soupirai :

- Ouais, enfin, je sais même pas ce que ça va donner quand je vais l'ouvrir, alors...

- Nous pourrions aller demander de l'aide aux frères Kecleon, non ? suggéra Lilas. Ils nous aideraient peut-être, vu tout le bazar qu'ils ont.

- Bonne idée ! acquiesça Fire. On y va direct !

- Heu, c'est qui, les frères Kecleon ?

Lilas chuchota :

- Ce sont deux abrutis qui tiennent une échoppe. Ils nous vendent ce qu'on a besoin, mais moi, j'les aime pas. A part pour les Orbes ou les Rubans.

- Pourquoi ça ?

Elle prit un air hautain :

- Les commerçants sont des voleurs concernant les produits naturels. Mieux vaut aller chercher ses Baies et ses Graines soi-même. Mais, question objets manufacturés, ils sont pas mal.

Nous suivîmes Fire, en tête, qui se dirigeait de l'autre côté de la Route, où se trouvait à priori cette fameuse boutique.


Le Salamèche meneur d'équipe s'avança, tout guilleret :

- Bonjour ! Alors, comment vont les affaires ?

Derrière leur comptoir, avec un panneau au-dessus « Chez les Frères Kecleon », et une pancarte à côté « Les soldes, c'est sûrement pas ici », un Kecleon vert et un Kecleon violet nous saluèrent :

- Bonjour, amis clients ! Tout va pour le mieux !

Quand j'eus un frisson :

- Heu, Lilas ?

- Oui ?

- Vous avez de l'argent ?




[...]




Vu la tronche qu'elle tirait, faut croire que non.

- Alors, mes camarades, qu'avez-vous à nous proposer pour une grande expédition ? demanda Fire, accoudé au comptoir.

Les deux frères présentèrent alors leur produits, et Fire les écoutaient attentivement. Lilas se glissa à ses côtés, et lui souffla à l'oreille :

- T'as de l'argent, toi ?

Fire tressaillit.

- Et, si vous nous prenez le tout, on ne vous fait aucune promo ! C'est génial, non ? sautillaient les marchands.

Moi et ma finesse légendaire nous approchâmes du comptoir, et déballèrent :

- Le problème, c'est qu'on n'a pas de fric.

Les frères s'égosillèrent alors soudain :

- COMMENT ÇA, PAS DE FRIC ?! AH, MAIS, VOUS DÉGAGEZ, DANS CE CAS ! SALES RADINS !

- Heu... On pourrait pas vous payer à notre retour ? hasardai-je.

- NON ! ON PAYE TOUT DE SUITE, EN UNE FOIS AVEC FRAIS ! ET C'EST PAS TTC ! LE POURBOIRE PAS INCLUS ! gueulèrent-ils.

Après, on dit que c'est nous les radins. Fire essaya de calmer la situation, sans succès, et Lilas prit en suite la parole, après que je lui ai demandé de faire de son mieux pour attirer leur attention :

- Ecoutez, mes braves, nous allons trouver un arrangement, hm ? Je sais que vous êtes de grands négociateurs, et les AFFAIRES, justement, ça m'intéresse. Alors, voyez-vous, il se trouve que notre humble équipe des W.T.F. et moi-même partons pour une expédition à travers la région, et j'entends bien que vous REFUSIEZ DE NOUS AIDER GRATUITEMENT, après tout, ce ne serait que voler des HONNÊTES GENS tels que vous. Mais, je pense qu'avec ce que nous allons trouver lors de cette expédition, nous pourrions vous faire parvenir MILLE RICHESSES qui REMBOURSERAIENT CENT FOIS ce que nous vous devrions, et vous permettraient de vous ENRICHIR INCROYABLEMENT, vu que vous feriez partie des GLORIEUSES PERSONNES qui auraient contribuées à notre périple, hm ? Donc, si nous vous prenons, par exemple, la moindre petite Explograine, vous vous en verrez REMBOURSÉS plus tard de CENT FOIS LE PRIX, c'est-à-dire 100 POKÉ multipliés par CENT ce qui nous amène à 10 000 POKÉ pour cette simple Graine. Or, voyez-vous donc, c'est tout à fait raisonnable et surtout PROFITABLE pour vous de nous faire confiance, car, la confiance dans une telle AFFAIRE EN OR, je pense que c'est primord...

Quand je trébuchai sur une fucking racine d'arbre qui traînait là, et renversai la caisse remplies de marchandises. Le Kecleon violet tourna la tête, et hurla :

- ARRÊTEZ-LE ! IL SE BARRE AVEC NOS PRODUITS !

Chiottes. Fire s'empressa de courir m'aider, mais les Kecleon fondirent sur nous et nous encerclèrent et nous menacèrent :

- VOUS ALLEZ VOIR CE QU'IL EN COÛTE DE NOUS VOLER ! NOUS SOMMES PEUT-ÊTRE DES POKÉMON PAS TRÈS IMPRESSIONNANTS, MAIS QUAND ON NOUS VOLE, C'EST MEWTWO PUISSANCE DIX ! ALORS VOUS ALLEZ MORFLER !

- Merde ! C'est vrai ce qu'il dit ?

- Crois-moi, ouais ! s'affola Fire.

Les deux Kecleon bondirent, et se dirigeaient droit sur nous, les bras levés, prêts à nous transpercer avec d'incroyables Griffes Ombre. Je me retournai vers mon acolyte sympathique :

- Vite ! Détache moi ce putain de Ruban !

- Hein ?

- Fais ce que je dis ! Etant donné qu'on est dans une histoire de merde, on a tout le temps de faire ça, les Kecleon ne nous tomberons dessus qu'au moment où je balancerais ma Ball !

- Bon, d'accord !

Il s'empressa de dénouer le Ruban étoilé que j'avais autour du coup, et la Compét Ball tomba à terre et commença à rouler. Je l'empoignai entre mes quatre griffes maladroitement, l'évitant de rouler plus loin, et priai, en espérant que ça fonctionne :

- Genesect ! Viens nous aider !

Les Kecleon, qui étaient toujours dans leur chute (vive les histoires comme celle-là), se prirent la Ball que j'envoyai en l'air en pleine face, avant de s'écraser comme des merdes. Je perfectionne mon Anti-Air, c'est bien. La sphère blanche s'ouvrit alors à ce moment, et, dans la fabuleuse lumière scintillante de la sortie de Pokémon, Genesect arriva dans la place. Les Frères Kecleon eurent à peine le temps de se remettre de leurs émotions qu'ils hallucinèrent en voyant la bête, et décampèrent en craint sauve-qui-peut.

- Ah ! Ils font moins les malins, là, hein ! souris-je, fier de moi.

Le reste de l'équipe était éberlué, ils n'osaient pas bouger et ne dirent mot. Je me tournai vers mon Pokémon, qui... Bah, en fait, ne bougeait pas. Il avait l'air quelque peu déconnecté.

- Genesect ? Hé ho !

Je secouais mes ailes, sur place, et trépignais :

- Hé ho ! C'est moi, Chris ! Réveille-toi !

Rien.

- C'est ça, le plus puissant Pokémon ? sourit Fire, nettement moins intimidé qu'il y a quelques secondes.

- Ouais, bon, ça va, hein ! C'est pas sa faute si on l'a transformé en putain d'ordinateur !

Je le regardais de plus prêt, et l'inspectais en certains points :

- D'ailleurs, en parlant d'ordi... Genesect, connexion ?

Un son électronique se fit entendre, ses yeux s'allumèrent peu à peu, et il se redressa. Fire, qui flippait toujours en fin de compte, retourna se planquer derrière Lilas, cette dernière qui se prenait maintenant pour une folle vu ce qu'elle avait devant. Genesect regarda autour de lui, jusqu'à ce que ses yeux tombent sur moi.

- Genesect, c'est moi, Chris !

Il me fixa droit dans le rouge des yeux allumés.

- Spécimen Pokémon droit devant. Se dit être Chris. Analyse de la voix en cours.

Merde. C'est vrai que dans ce corps d'Arkéapti, je suis pas forcément reconnaissable à première vue. Quand les résultats tombèrent :

- Analyse terminée. C'est bien Chris. Salutations, dresseur.

- Salut, Genesect ! Comme tu peux le voir, je suis dans un merdier pas possible, alors c'était pour savoir si...

- Je pouvais vous venir en aide ? Tant que l'on ne me demande pas de faire du mal à quelqu'un, ça me convient.

J'eus un peu peur. Un peu beaucoup.

- Heu... Mais, pour les combats ?

Il se défendit :

- Les combats, c'est de la violence à l'état pur. Je refuse de faire du mal à quelqu'un, et ce pour aucune raison valable.

Ah. Merde ?

- Bon, ok, d'accord... Mais, tu peux quand même nous aider ?

- Si frapper ne fait pas partie du plan, aucun problème.

Fire s'avança alors face à Paléozoïque, et ce dernier réagit aussitôt :

- Spécimen Pokémon détecté. Analyse en cours. Analyse terminée. Salamèche identifié.

Le Lézard fut impressionné sur le coup, mais resta stoïque et gonfla le torse :

- MAIS PAS N'IMPORTE LEQUEL ! Je suis Fire, meneur de l'équipe de secours W.T.F. !

Genesect clignota :

- W.T.F. ? Mot inconnu dans le langage soutenu.

Fire se lança, un air héroïque :

- AH HA ! JE VOIS QUE TU NE NOUS CONNAIS PAS !

Et c'est repartit pour un tour.

- Contre les ennemis de la paix et les abrutis pleins de toupet ! Contre le mal qui fait mal et le paranormal pas normal ! Qui défend la veuve et l'orphelin ? Qui défend les fleuves et le pain ? Qui sauve les damoiseaux et demoiselles en détresse ? Qui ose, dame, des zozos et du zèle sans traîtresse ? C'est nous, l'épique recours, l'équipe de secours W.T.F. !

Le Chlorobule s'interposa dans la conversation :

- Faites pas attention à lui, il est quasiment aussi malade que votre dresseur. Je me présente, Lilas. Enchantée de faire votre connaissance, Genesect.

- Salutations.

Je continuais :

- Bon, maintenant que les présentations sont faites, tu vois dans quel pétrin je me suis fourré.

- Effectivement, remarqua le Pokémon électronique.

- Bon, là, pour le coup, t'as fait ton boulot sans que je ne te demande quoi que ce soit, alors c'était parfait. C'était juste pour voir si t'allais bien en fait, et puis pour te prévenir dans quelle mouise j'étais, quoi.

- Compris. Je peux donc rentrer dans mon Compét Ball ?

- Heu... Oui, si tu veux.

- Bien. Madame, monsieur, Chris.

Puis il s'en retourna dans la sphère au sol dans le rayon de retour. Sacré Pokémon, ce Genesect.


Une fois le ruban noué de nouveau autour du coup, la Compét Ball en place et les réflexions quant à ce Pokémon, nous nous intéressâmes à ce que nous étions venus chercher :

- Bon, au moins, on a de la marchandise, remarqua Fire, les yeux sur la caisse en bois, à terre, vidée de son contenu sur le sol. Qu'est-ce qu'on a de beau ?

Nous allâmes donc voir, et bien, ma foi, je n'étais pas tombé sur une caisse de merde.

- PUTAIN ! REGARDEZ ÇA !

Fire tira un gros sachet rempli de Graines dorées. Il en brandit une poignée :

- C'est tout un stock d'Allégraines ! C'est fantastique !

Lilas n'en revenait pas non plus. Je m'incrustai dans l'émerveillement de mes compagnons :

- Heu... C'est quoi, ces graines ?

- Ça te fait monter de niveau en un rien de temps ! Tu deviens surpuissant en quelques minutes, avec tout ce stock !

- SURPUISSANT ?

Tout le monde se regarda alors.




[...]




- PASSE-MOI ÇA !

- NON ! C'EST MOI QUI LES AI TROUVÉES, ELLES SONT À MOI !

- C'EST MOI QUI DOIS LES AVOIR, C'EST MOI QUI AI RAMENÉ CETTE CAISSE !

- PEUT-ÊTRE ? MAIS C'EST MOI QUI AI FAIT DIVERSION !

- RABOULE DIRECT !

- GIVE ME THIS !

- ELLES SONT À MOI !

Nous nous jetâmes tous en même temps sur le paquet d'Allégraines, en croquant toutes celles qui tombaient sous la main. C'était la folie, c'était à qui en goberait le plus, les graines magiques volaient de partout. Puis vint l'instant où il ne restait (déjà) plus rien.

- Chiottes ? C'est tout ? Y en a plus ?

Fire s'examinait de toutes parts, regardant ses pattes, sa queue, titillant ses crocs. Lilas sautillait de joie, se sentant – enfin, s'imaginant – sûrement plus forte. Je jetai le sachet vidé, et me tournai vers les deux autres :

- Heu... Ça n'a rien changé, votre bordel.

Fire s'écria, éploré :

- Je comprends pas ! J'en ai bouffé au moins trente ! Je devrais évoluer !

Lilas sautilla :

- Moi, je m'en contrefiche, je dois évoluer avec une Pierresoleil, mais, au moins, je me sens toute de suite beaucoup plus puissante !

- JE M'EN BRANLE, D'ÊTRE PUISSANT ! JE VEUX ÉVOLUER, BORDEL !

- A qui le dis-tu ? soupirai-je, regardant mes pauvres petites ailes et ce gros bec en plein face.

Bon. Fire se chargea d'inspecter les autres objets tombés à terre, Lilas trouva un sac qui permettrait à Fire de transporter quelques trucs, et moi, je me remis à déprimer. Pourquoi on n'évolue pas ? Me donnez pas d'explications débiles du genre « L'Equilibre du monde est rompu », « Y a un problème avec le temps » ou « Y a une faille dans l'espace », y a aucun rapport. Mais alors pourquoi ?


Tout le monde était silencieux, chacun pensant à ses problèmes personnels. L'équipe W.T.F. (moi compris, malheureusement) parcourait la Route 1, direction Arabelle, mais bien décidé à atteindre Parsemille, et nous commençâmes ainsi notre fabuleux voyage dans sur cette Route fleurie, où souffle le vent de l'aventu...

- YES ! EN VOILÀ UN ! MAJASPIC, TEMPÊTEVERTE !

WHAT THE... ? Fire et Lilas crièrent, et s'enfuir de leur côté, me laissant seul. J'eus à peine le temps de me retourner, que je me retrouvais face à une multitude de feuilles émeraude, tranchantes et tourbillonnantes, envoyées à plein vitesse. Je me fis littéralement balayé par l'attaque, et tombait violemment à terre. Je vis, complètement sonné et K.O., dans le flou complet, un Majaspic (c'est étonnant), fier de son attaque qui a touché sa cible, dirigé avec brio par son dresseur, à l'arrière. Le gars de seize ans avait une casquette de dresseur sur la tête, une veste bleue, une sacoche en bandoulière lui servant de sac de voyage, un pantalon noir, des baskets rouges, et un air absolument déterminé. Un air de déjà vu. Il brandit un objet qui n'avait pas plus d'importance que ça à mes yeux, mais qui prenait un sens horriblement fort à présent, et cria :

- Parfait ! Rapide Ball, go !

Il envoya habilement l'objet. Moi, j'étais K.O., pour rappel. La sphère bleue rayée de jaune m'atterrit en pleine gueule, rebondit, se stoppa dans les airs, s'ouvrit dans son déclic, et je fus aspiré dans une lumière éblouissante. Je ne vis plus rien à cet instant, et me sentis totalement immatériel. C'était comme retourner à cet état désagréable, celui d'avant que je ne me réveille devant les W.T.F. MAIS MERDE, À LA FIN ! LAISSEZ-MOI SORTIR ! JE DOIS REDEVENIR MOI-MÊME ! PAS LE TEMPS AVEC CES CONNERIES ! J'AI PAS ENVIE DE ME FAIRE...




Clic.




Et, toujours aussi aveugle et immatériel que je l'étais, j'entendis une phrase qui resta gravée à jamais dans ma mémoire :

- YES ! J'AI ENFIN ATTRAPÉ UN ARKÉAPTI !