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A Guy and his Thundering Destiny de Drad



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» Auteur : Drad - Voir le profil
» Créé le 05/06/2011 à 20:24
» Dernière mise à jour le 24/08/2017 à 16:56

» Mots-clés :   Action   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo

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VI - Venu du ciel
J'adore Volucité. Ses hauts buildings, ses gens pressés, ses rues, sa place... L'ambiance des grandes villes qui y règne est absolument géniale, je m'y sens chez moi. Les magasins sympas, sa galerie d'art, ses cafés... Je pourrais continuer à la décrire infiniment, dans chaque détail, le plus petit qu'il soit. C'est juste ma ville préférée. De nuit, la ville est encore plus magnifique. Toutes ces couleurs, ces lumières, cette véritable magie des métropoles. Il y a également un port magnifique, un port qui accueille les étrangers et fait l'ouverture sur le monde d'Unys. Bon, en ce moment, il paraît qu'un « ABRUTI de connard de merde » a littéralement envoyé valdinguer l'Etoile d'Unys, le plus beau bateau de la flotte des paquebots d'Unys (et probablement du monde, soyons fous) dans le port, en le détruisant à moitié. Il est d'ailleurs recherché pour devoir payer les réparations AINSI que le bateau. Par bonheur, aucun mort. Enfin, on cherche, vu l'étendue des dégâts. Qu'est-il advenu de cet individu ? Ça, on ne sait pas. Du moins, c'est ce que j'essaye de faire croire en m'étant échappé furtivement de ce qu'il reste du paquebot. Des témoins ? Ah non. Bon, il y aurait un certain Tcheren, à la limite, qui aurait vu quelque chose. Mais, lorsqu'on l'a récupéré, il divaguait tellement que personne ne prend en compte ses élucubrations douteuses. Il certifiait qu'il aurait vu Zekrom à l'intérieur du bateau, que c'était le fils du champion d'arène de Verchamps qui aurait fait le coup, avec le Zekrom, qui serait apparemment le Pokémon de ce dernier. Peuh. Grotesque.


Enfin bref, c'est des affaires de grandes personnes, et moi, j'ai à sauver le monde. Et j'ai un jour d'avance, grâce au formidable exploit de Zekrom. Je peux passer la journée tranquille à Volucité ; il était midi. Je déambulais dans la rue Vogue, d'un air guilleret. Le parfum du printemps, la chaleur pas trop intense du soleil... Je passai à côté du Glacier Sensas. Trop de monde. Ça ne m'étonne pas. Pas grave, j'y repasserai dans l'après-midi. En tout cas, il y avait du monde dehors ; la foule était quasi omniprésente, toute pleine de gens avec leur portable à la main, la sacoche dans l'autre et habillés en tenue de bureau. Ça ne vous étonne pas, vous me direz. Quand je distinguai une femme que j'avais déjà aperçue quelque part... Elle se trouvait devant la galerie d'art, un homme à ses côtés. Cette coupe de cheveux improbable, ce tablier... Mais oui ! Je m'approchai en saluant :

- Bonjour Aloé!

Elle se retourna :

- Tiens, Chris ! Ça fait un bail, dis-moi !

- Effectivement ! Comment tu vas ? demandai-je, heureux de revoir cette chère amie.

Je l'avais connue par mon père.

- Eh bien, tout va pour le mieux ! L'arène se porte bien, les dresseurs sont de plus en plus coriaces ! La jeunesse est bien formée, de nos jours ! Le musée se porte toujours aussi bien, tout comme les fossiles !

Je saluai également son mari.

- Alors de nouvelles découvertes ?

Ils s'enthousiasmèrent à l'idée que quelqu'un leur pose cette question. Quand j'étais petit, je voulais devenir Paléontologue Pokémon. J'étais passionné par les fossiles de Pokémon et les espèces disparues. C'est ce côté de l'étude des Pokémon qui m'a fait ensuite me décider dans les études pour devenir Professeur, plus généralement. Ce n'est que depuis récemment que j'ai commencé mon étude des Pokémon Légendaires, nouvelle passion. Enfin, tout ça pour dire que j'avais déjà rencontré Aloé au début de mes études, et avait assisté à plusieurs de ses conférences, sur Sinnoh.

- Ah, les fossiles, justement ! On a découvert une nouvelle espèce de Pokémon !

Je fus étonné et réjoui :

- Ah oui ? Racontez-moi !

Aloé regarda autour d'elle, puis ajouta :

- Allons sur la Grand-Place, ce sera beaucoup mieux pour discuter !

Une fois arrivés, nous nous posâmes sur un banc. La fontaine au centre laissait couler magnifiquement de l'eau claire ; des Breakdancers dansaient, quant à eux, à côté. Aloé sortit des papiers de sa poche.

- Regarde ! On a retrouvé ce fossile de Pokémon sur la côte de Poivressel, à Hoenn. Ce serait un pokémon aquatique d'il y a plusieurs millions d'années, à en juger par la datation de la roche.

Elle me tendit la photo du crâne du fossile. Et là, le choc.

- Ce serait un Pokémon de type Eau et Dragon, aux dernières analyses. Grâce à ce spécimen, on a prouvé qu'il existait des Pokémons fossiles qui n'étaient pas du type Roche ! Et ce n'est pas tout, ce serait un Pokémon ayant un lien avec...

- Serpang ? coupai-je net Aloé.

Elle fut très surprise :

- Euh... Oui, effectivement. Mais comment...

- J'ai déjà vu ce Pokémon. Vivant.

Elle s'exclama, tout comme son mari :

- IMPOSSIBLE ! Ce fossile date d'il y a des millions d'années, et jamais aucun signalement d'un tel Pokémon n'a été fait ! La machine pour ressusciter les fossiles n'a jamais été utilisée sur ce Pokémon d'ailleurs, étant donné que le fossile est incomplet.

Je me tournai vers elle, et déclarai, sûr de moi :

- Je suis formel. Je l'ai déjà vu. Vous en savez plus ?

Elle resta étonnée un moment, regarda son mari tout aussi stupéfait, puis sortit d'autres feuilles.

- Apparemment, ce Pokémon serait l'évolution de Serpang, décrit-elle en me montrant les autres papiers contenant les analyses.

- Son évolution ? Tu déconnes ! m'exclamai-je.

- J'en ai vraiment l'air ? Enfin, je devrais dire que c'était son évolution. Avec la
catastrophe qu'il y a eu il y a des millions d'années et les changements qu'elle a provoquée,
ce Pokémon n'a pas survécu, mais ses pré-évolutions oui. Ces dernières se sont donc adaptées à rester comme elles le pouvaient, et, avec le temps, Serpang n'évolua plus en ce Pokémon, qui fut définitivement disparu. Cette découverte lance également un autre débat : y a-t-il d'autres Pokémon qui ont perdu un stade évolutif ? Nous en sommes là maintenant. Mais ce que tu me dis est étrange... Tu en es sûr ?

Je réfléchissais. J'en étais sûr. Mais comment un Pokémon disparu il y des millions d'années peut soudain revenir à notre époque ? Surtout avec la fameuse catastrophe qui a entraîné la disparition de tous les Pokémon fossiles. Mais si, vous savez, le météore qui est tombé il y a 75 millions d'années et qui a entraîné des phénomènes climatiques dévastateurs sans précédents. Mon dieu, que je suis content de ne pas y avoir assisté.

- Je ne sais pas. En tout cas, bravo à vos équipes, c'est une belle découverte, la félicitai-je en lui rendant ses documents. Que faites vous à Volucité, dites-moi ?

Elle rangea ses papiers, puis m'expliqua qu'elle avait rendez-vous ce soir avec tous les champions d'arène d'Unys, comme chaque mois. Ils se réunissaient ici, à Volucité, pour parler entre amis. Puis elle me retourna la question :

- Oh ! Moi, je suis là... Pour voir du pays, répondis-je en souriant. Je suis arrivé hier, quand le port était encore en état de marche.

- Oui c'est vrai, quelle tragédie, murmura-t-elle. Tiens ! Puisque t'es là, pourquoi ne pas faire un combat ?

Je relevai la tête, étonné. Puis je reconnus bien là la championne d'arène de Maillard.

- Bonne idée, j'accepte volontiers! approuvai-je en souriant.


Son mari annonça :

- Ce sera un match à trois Pokémon par dresseur ! Celui qui remporte deux manches gagne le combat !

Aloé et moi nous firent face. Nous nous étions installés à côté de la fontaine de la Grand-Place. Le soleil brillait ; une brise fraîche soufflait et rafraîchissait la température. Le scientifique leva son bras en l'air et annonça, en bon arbitre :

- Que le combat COM...

Puis c'est allé très vite. J'entendis un grognement de plus en plus proche, puis un énorme truc me tomba dessus. Je tombai à plat ventre par terre, anéanti par le choc. Aloé se précipita sur moi :

- Chris ! Ça va ?

Je me retournai, et tombai nez à nez avec la chose tombée du ciel : un Drakkarmin. Il se secoua la tête, essaya de se relever, mais tomba à la renverse. C'est donc lui qui m'était tombé dessus, mais pourquoi ? Aloé m'aida à me relever. Une fois sur mes jambes, je regardai le Pokémon : il était évanoui. Je réagis :

- Faut l'emmener au centre Pokémon, vite !

Je voulu le porter, mais voilà : un bestiau de 100 kilos, ça se porte pas comme ça. Aloé, son mari et moi le soulevèrent tous les trois, et, avec un peu beaucoup de peine, marchâmes en direction du Centre. Les personnes pressées et les Employés stressés étaient compréhensifs au moins, et nous laissaient passer. Je jetai des coups d'œil de temps en temps sur Drakkarmin, pour m'assurer que tout allait bien. Le pauvre restait évanoui.


Ça fait deux heures déjà que j'attends impatiemment. La musique d'attente du Centre Pokémon que l'on connaît bien diffusée en boucle depuis leurs petites enceintes, ça commence à me péter les couilles. Je suis toujours aussi anxieux quand je dépose un pokémon au Centre. Je ne dois pourtant pas m'inquiéter, Gardevoir, Noctunoir et Bastiodon sont restés avec Drakkarmin dans sa chambre de soins. Je suis quand même stressé.

- Ça va aller, t'inquiète pas.

Aloé posa sa main sur mon épaule. Elle est si gentille ; je me souviens quand je partais en vacances chez elle quand j'étais petit, lorsque mon père devait s'absenter pour une quelconque raison. Elle me laissait assister à tous ses matchs, me faisait découvrir tous les fossiles du musée, me lisait des histoires dans la bibliothèque et jouait avec moi dans la forêt d'Empoigne. C'était vraiment une femme adorable. Soudain, j'entendis la bénite petite mélodie qui annonçait la guérison de Drakkarmin et la fin de la torture musicale. Je me précipitai dans le couloir, puis déboulait dans la chambre du blessé. Gardevoir était au chevet du Pokémon Caverne, Bastiodon et Noctunoir venait de se rapprocher. Joëlle était à la gauche de Drakkarmin et lui prenait la tension. Il avait les yeux fermés et une de ses pattes postérieures était dans un bandage. Son corps était couvert d'au moins six pansements, dispersés à différents endroits. Elle leva la tête et me vit entrer :

- Vous voilà, sourit-elle. Je peux vous parler ?

Elle me conduit dans la salle de bain qui se trouvait dans la chambre. Avant d'entrer, je fis signe à Gardevoir d'écouter, elle approuva. Je fais ça pour lui demander d'écouter par télépathie ce que l'on compte me dire à part, souvent dans une autre pièce. Une fois la porte fermée, Joëlle me demanda :

- Ce Pokémon vous appartient-il ?

- Non, répondis-je calmement. J'étais sur la place centrale avec Aloé et son mari, puis ce Pokémon m'est tombé dessus. Nous l'avons porté ici ensuite.

Elle réfléchissait. Je lui demandai :

- Il y a quelque chose qui ne va pas ?

- Ce pokémon porte des traces de coups, m'annonça-t-elle gravement. Il a également une patte gravement blessée. Son évanouissement est dû à une trop grande fatigue. C'est tout ce que je peux vous dire en tant qu'Infirmière. Mais, en tant que membre de la SPP, je reconnais ces traces qu'il a sur le corps : ce sont les même que l'ont retrouve chez les Pokémon maltraités.

Je frissonnai. Ce Drakkarmin a donc été frappé ? Vous me direz, c'est crédible, surtout quand c'est certifié par quelqu'un de la Société Protectrice des Pokémon. Mais comment s'est-il retrouvé à me tomber dessus ?

- Que comptez-vous en faire ? me demanda Joëlle.

- Je... Je ne sais pas... Le mieux, je pense, serait de lui parler.

Elle acquiesça. Nous sortîmes de la salle de bain, Gardevoir me regardait tristement, suite à la terrible annonce du membre de la SPP. Noctunoir et Bastiodon quant à eux regardaient avec pitié Drakkarmin, informés de sa situation par Gardevoir. Je n'avais jamais vu Noctunoir comme ça, quand j'y pense. Ce qui montre qu'il n'ait pas si insensible qu'il veut paraître. Je m'approchai du Pokémon qui commençait à remuer un peu. Il ouvrit les yeux doucement : je suis la première chose qu'il vit.

- Bonjour ! souriais-je, en étant le plus réconfortant possible. Bien reposé ?

Il ouvrit grand les yeux, puis se leva brusquement. Il regarda autour de lui, puis Bastiodon (qui lui fit un grand sourire), Gardevoir (qui fit de même), puis Noctunoir, qui se retourna brusquement et lui fit juste un signe de main. Il me regarda encore une fois. J'étais un peu embarrassé.

- J'espère que tu vas mieux en tout cas, continuai-je. Nous t'avons ramené en urgence ici, tu étais mal en point. Enfin, le mieux est que tu es repris connaissance, nous nous inquiétions.

Il regarda sa jambe ensuite. Il essaya de la bouger, mais gémit : elle lui faisait apparemment trop mal. Il s'inspecta ensuite : observa tous ses pansements et me regarda de nouveau. J'étais toujours embêté, ne sachant quoi dire. Il ouvrit la bouche puis demanda approximativement quelque chose comme « Drak, drak, drak drak, drakkarmin ? » (je ne garantie pas l'exactitude de ses paroles). Je sens que je vais pas tarder à atteindre le niveau 100 en « situation embarrassante ».

- Euh... Gardevoir ? Traduction, s'il te plaît ?

Elle répondit :

- Oh ! Non, tout va bien, ne t'en fais pas. C'était surtout toi qui comptai le plus à ce moment ! (Elle se tourne vers moi) Il demandait s'il n'avait blessé personne, surtout toi.

- Ne t'inquiète pas ! répondis-je à mon tour. Il en faut plus pour m'abattre !

Il me sourit. Ça ma faisait chaud au cœur, j'avais rarement des remerciements. Puis je demandai :

- Au fait, tu sais ce que tu faisais là ?

Il se mit soudain à déblatérer toutes sortes de choses en ayant l'air pressé tellement il parlait. Gardevoir hochait la tête, moi je n'entendais rien d'autre que des « Drak ». Elle s'étonna tout à coup. Puis m'expliqua tristement, une fois que Drakkarmin eut fini de parler :

- Pour faire simple, son maître était un connard et il s'est échappé. Il a sauté de son «Offroadflyer » et il est tombé sur toi.

J'étais interloqué :

- De son quoi ?!

- Son « Offroadflyer », ou un truc comme ça, j'en sais pas plus.

Je regardai Drakkarmin ; il me fit un grand sourire. Bon. D'accord. Reste à savoir une chose... Je lui demandai :

- Drakkarmin, qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ?

Il regarda autour de lui, l'air d'attendre quelque chose. Je sentis soudain qu'on me regardait. Je me retournai et vis mes trois Pokémon me fixer.

- Ben quoi ?

Gardevoir se racla la gorge en lançant des regards insistants en direction de Drakkarmin. Ah, j'ai compris ! Je me tournai d'un coup vers lui et demandai, avec en fond sonore Gardevoir s'exclamant « C'est pas trop tôt ! »

- Tu pourrais venir avec nous ?

Drakkarmin sauta hors du lit, et me bondit dessus, fou de joie. Hélas. 100 kilos qui te bondissent dessus. Aïe. Je tombai par terre, avec Drakkarmin, encore une fois. Nous partîmes ensuite tous dans un énorme éclat de rire, tels des acteurs américains d'une série B.


Je me dirigeai vers la sortie du Centre avec Drakkarmin à mes côtés, qui devait exercer sa jambe pour la soigner petit à petit. Aloé et son mari m'accompagnaient. Quand je me retournai subitement et retournai voir Joëlle :

- Au fait ! Excusez-moi ! J'ai oublié... (Je fouille dans mon sac) Vous pouvez regarder s'il va bien ? demandai-je en lui tendant l'œuf.

- Bien sûr ! répondit-elle. Suivez-moi.

Nous la suivîmes tous les quatre dans une autre salle du Centre. Elle déposa l'œuf dans un appareil ressemblant à un saladier, puis brancha des capteurs dessus. Pour la première fois, je pris le temps de l'observer : il était de couleur grise avec quelques nuances bleutés, et d'autres roses. Il avait sinon la forme banale d'un œuf. Des graphiques s'affichèrent sur un écran. L'infirmière s'étonna ensuite :

- Tiens donc ! Où avez-vous eu cet œuf ?

- Euh... C'est un cadeau ! répondis-je, un peu embarrassé des conditions réelles.

- Eh bien ! C'est curieux, mais les ondes ne passent pas à travers la coquille ; nous ne pouvons donc pas voir à l'intérieur.

Je sursautai :

- Attendez... Vous voulez dire que ce n'est pas un œuf ?!

- Si, si, ne vous inquiétez pas, il y a pourtant bien de la vie à l'intérieur. C'est tout de même étrange, je n'ai jamais vu d'œuf avec cette capacité. Enfin, quoi qu'il en soit, le bébé à l'intérieur est bien en vie. Et cet œuf finira bien par éclore ! Ce sera donc la surprise totale, pour tout le monde, c'est pas merveilleux ?

J'approuvai faussement. Avec ma chance légendaire, j'avais un peu peur de savoir ce qu'il y avait là-dedans.


En sortant du Centre, le soleil face à nous commençait à décliner. Drakkarmin ne cachait pas sa joie quant à la vue superbe qui s'offrait à nous : le soleil orange offrait de magnifiques couleurs et scintillait à la surface de l'océan. Ce spectacle éblouissant reflétait tout la pureté et le bonheur des choses simples. Cette vue me rappela aussi la comparaison de Latios par rapport à Kyurem. Comment allait-il en ce moment même ?

- 18 heures ?! Chéri, faut y aller !

Je sursautai, Drakkarmin aussi.

- Hein ? Où ça ? demandai-je.

- Le rendez-vous entre Champions est dans cinq minutes ! s'écria son mari. Direction la Rue Etroite, vite !

Nous commençâmes à courir le plus rapidement possible sur les quais (en partie dévastés, il faut le rappeler). Drak (quoi, c'est sympa comme surnom, non ?) avait du mal, à cause de sa blessure. Je fis signe aux deux adultes qui m'avaient déjà semés de m'attendre là-bas. J'en pouvais plus non plus. J'allai voir Drakkarmin :

- Ça va ?

Il s'était assis par terre en regardant sa jambe avec inquiétude. Je m'accroupis à côté, et, après avoir vu qu'il devait y aller mollo :

- Ouais, bon, d'accord. On va y aller en marchant.

Nous nous mîmes donc à aller à notre aise, tant pis pour le retard. Au moins, on appréciait un tant soit peu le coucher de soleil. J'eus soudain une idée :

- Si tu veux, tu peux rentrer dans une Poké Ball, se sera plus facile pour se déplacer, conseillai-je en souriant en tendant dans mes mains la susnommée Poké Ball.

A la vue de l'objet, son comportement changea soudain. Il grogna, me l'arracha des mains, puis l'envoya à terre en l'écrasant et en grognant de plus belle. Bon. La réponse était claire. J'en demandai pas plus, nous continuâmes notre chemin, moi qui commençait un peu à flipper, lui tout content de son acte.


Après dix minutes de déambulation dans Volucité à demander notre chemin et à se prendre des vents par tous les Employés que l'on croisait, nous aperçûmes au final la Rue Etroite.

- Enfin ! La voilà ! criai-je triomphant.

Drak courut (enfin, marcha rapidement, blessure oblige) jusqu'à l'engouffrement de la Rue. Il resta planté là. Je le rejoignis :

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Ah oui quand même. On comprend mieux son nom. Une petite rue exigüe, sombre et inquiétante nous faisait face. Des éclats de rire ayant l'air diaboliques résonnaient ; des Chacripans bondissaient soudainement d'énormes poubelles. Brrr. La rue malfamée tellement clichée que ça fait peur. Je m'avançai en prenant mon courage à deux mains. Je fis quelques mètres, puis me sentait seul. Je me retournai : je voyais Drakkarmin s'enfuir en hurlant. Je lui courus après, et lui sautai dessus (pour une fois que c'est pas l'inverse).

- Ah non ! C'est trop facile de se défiler comme ça ! criai-je.

Il se retourna soudainement. Merde. Me dites pas que j'ai gaffé. Il regarda la Rue Etroite. Puis moi. Puis la Rue. Il inspira profondément, puis fit demi-tour et s'avança vers la Rue. Ouf. J'avais trouvé la bonne phrase, sans aucune faute, telle quelle soit. Je soupirai. Je le rejoignis, puis nous nous engouffrâmes dans la fameuse Rue. Nous avançâmes doucement, en épiant le moindre recoin, par peur que quelqu'un ou quelque chose nous saute dessus. L'endroit était vraiment dégueulasse, avec des déchets, des taches et autres saletés non identifiés de partout. Ajoutez la luminosité extraordinaire d'un égout et l'odeur en bonus, sans oublier les buildings au mur infinis de part et d'autre de la rue et vous obtiendrez le décor. Puis, comme par hasard, allez savoir pourquoi, le ciel s'obscurcit tout à coup et un orage éclata, en larguant des trombes d'eau. Nous flippions grave, j'entendais presque Drak claquer des dents, de peur ou de froid, et lui devait probablement ressentir à quel point j'étais stressé, dégoulinant de partout d'eau ou de peur. Nous continuâmes notre éprouvant et effroyable chemin. Trois minutes de déambulation hésitante dans un décor de film d'horreur plus tard, nous avions toujours autant la frousse du moindre son. Puis, au loin, légèrement en hauteur, je distinguai dans le flou une lueur d'espoir. J'averti Drakkarmin de ma découverte, nous avançâmes encore plus vite, enfin sauvés de ce cauchemar qu'est cett...

- BOOUUHHH !!!!

Crise cardiaque totale. J'hurlai de terreur avec Drak, on a pété les plombs. J'eus l'impression que mon cœur voulu s'échapper par la voie orale, démissionnant d'accumuler trop de stress dans une seule vie. Une fois remis de nos émotions (trop) fortes, nous distinguâmes entre les gouttes d'eau un homme en costume noir qui éclatait de rire, sortant de derrière une poubelle.

- Alors ? Vous avez eu peur, hein ?

Je me relevai avec une irrésistible envie de défoncer du connard.

- Oh, je sais, je ne devrais pas faire ça. Mais vous auriez vu vos têtes de chochottes ! Allez, pour me faire pardo...

Drak avait réagit directement au mot « chochotte ». Ça devait être la pire insulte qu'on put lui faire. Et lui aussi, avait apparemment envie de péter la gueule à cet abruti. Sauf qu'il ne s'est pas retenu. Il bondit sur l'autre tel un prédateur vorace sur sa proie chétive avec le regard à la Rambo pas content. L'autre hurla à son tour en demandant de l'aide. Je tournai les talons :

- Oh, vous savez, 100 kilos de muscles, ça pèse un certain poids...


Après ce bref interlude, nous nous dirigeâmes donc vers la lumière, toujours trempés par la pluie incessante, moi ravi d'être enfin arrivé, Drak ravi d'avoir passé ses nerfs sur quelque chose. Une fois arrivés devant, je vis que c'étais une enseigne avec écrit « Café - La Mélodie du Répit ». J'entendis du brouhaha et des éclats de rire venant de derrière la porte. Je regardai Drak :

- Qu'est-ce que t'en penses ?

Il colla son oreille à la porte, regarda l'enseigne encore une fois, puis haussa les épaules. Bon. Je décidai d'entrer. Je poussai la porte, puis le décor changea totalement. Ambiance très classe, teintes chaudes, chaleur des radiateurs, odeur de thé aux fruits et personnes incroyables firent leur apparition. Drak entra à son tour, puis fut tout aussi étonné que je l'étais de trouver ce véritable oasis. Je vis directement qu'une seule et unique très grande table avait été déplacée pour l'occasion, cette occasion étant la fameuse réunion des Champions. Je m'avançai un peu, Drak à ma droite. Tout le monde se tourna vers le gars qui venait d'entrer (c'est-à-dire moi). Armando, Rachid et Noa, qui servaient tout le monde, Aloé et son mari, souriant, Artie, un papier à la main et un crayon dans l'autre, Inezia, le casque autour du cou, Bardane, relevant son chapeau, Carolina, me faisant coucou de la main, Zhu, impassible, Iris, toute joyeuse, et Watson, qui me regardait attentivement, tout ce petit monde me fixait du regard. Niveau 100 en situation embarrassante atteint. Et premier niveau dans cette catégorie atteint pour Drak, vu la tronche qu'il tirait.

- Chris ! Qu'est-ce que tu faisais ? On parlait justement de toi ! s'écria soudain Aloé.

- Vous parliez de moi ? m'inquiétai-je.

Puis tout le monde vint me saluer. Présentations (« Salut, moi c'est... !»), questions habituelles (« Alors, comment tu vas ? » ; « Tu viens de Verchamps, c'est ça ? »), questions plus bizarres (« Quelle matière utilise ton père pour fabriquer ses badges sans qu'ils rouillent ? » ; « Alors comme ça, tu aurais pistonné ton père pour qu'il réussisse à battre ses adversaires ? »), questions embarrassantes (« T'es arrivé comment ? » ; « T'en sais plus sur l'affaire de l'abruti de connard de merde qui aurait dévasté notre beau port ? »), remarques sur mon Pokémon (« Ouah, il est cool ! » ; « Il est magnifique, dis-donc ! ») et autres banalités dites, je pris place autour de la table. Rachid s'approcha et me proposa du thé, j'acceptai par gentillesse. Je n'aime pas le thé. Enfin bon, celui-là, je devais y goûter. Quand même. Je tirai une chaise et m'assis devant mon thé aux baies Ceriz. La table était dressée en grande pompe, des assiettes dispersées sur la table avec des petits biscuits à thé en tout genre pour casser la croûte. Tous se remirent à table et continuèrent leurs discussions. J'étais assis entre Bardane qui discutait fossiles avec Aloé, et Inezia qui parlait chiffon avec Carolina. En face de moi se trouvait Watson, discutant avec Iris. Je pris un gâteau qui traînait dans une assiette presque vide, et le grignotait. Drak était derrière moi, s'étira, s'allongea et commença à dormir. Watson se tourna vers moi, et me remarqua :

- Ton Drakkarmin à l'air heureux avec toi, à n'en point douter.

Je me retournai, regardait l'intéressé : il ronflait déjà.

- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

- Tu sais, je m'y connais en Pokémon Dragon, et pas qu'un peu. J'ai beaucoup appris aux côtés de ces Pokémon, et...

- Et puis c'est le meilleur Maître Dragon de tous les temps ! s'exclama Iris.

- Tu es gentille, sourit Watson. Tu fais une excellente dresseuse aussi. Mais je voulais te dire, qu'ayant moi-même un Drakkarmin, je connais bien ce Pokémon. Où l'as-tu rencontré ? Vous devez vous connaître depuis longtemps, pour qu'il t'apprécie de cette façon, non ? C'est un Pokémon assez farouche, et il faut du temps pour l'apprivoiser...

J'étais embarrassé.

- Oh ! Euh... En réalité, on s'est rencontré ce midi ! souriais-je, un peu gêné.

- Pas possible ! Depuis si peu de temps seulement ? s'écria Iris.

- Oui. Je m'apprêtai à combattre contre Aloé, quand il m'est tombé dessus de je ne sais où. Il était très mal en point, on l'a amené au Centre Pokémon. On s'est rendu compte qu'il a été maltraité avec les blessures qu'il avait sur le corps.

Iris s'exclama :

- Le pauvre !

- Nous sommes devenus amis dés son réveil au Centre, continuai-je. Puis nous sommes venus ici, étant donné qu'Aloé m'a invité cet après-midi. Voilà, c'est tout.

Watson réfléchit. Il se leva, contourna la table, et vint me voir. Il mit sa main sur mon épaule :

- Vous deviez avoir l'équation de compatibilité entre un dresseur et son Pokémon parfaite, alors. Il doit te faire énormément confiance, sachant que c'est toi qui lui es venu en aide. Si tu as besoin d'aide pour un quelconque problème, demande-moi, sourit-il.

- M... Merci ! répondis-je, ému par cette déclaration.

Il se pencha ensuite vers Drak, qui entrouvrit les yeux pour regarder ce personnage. Watson le salua, puis lui demanda :

- Dis-moi, tu te plais avec ce dresseur ?

Drak leva la tête, me regarda avec un grand sourire, puis lança un « Drak ! » d'approbation. Watson sourit, puis remarqua sa patte blessée. Il l'effleura, Drak réagit sur le coup en la contractant.

- Effectivement, il est assez blessé. De plus, il est assez jeune, il atteindra bientôt sa taille et son poids maximal. Mais avec de l'exercice et une bonne éducation, il retrouvera toute sa force, conseilla-t-il. Il faut bien sûr beaucoup de repos également, et une alimentation correcte.

Il sortit une baie Sitrus de sa poche.

- Tiens, avec mes compliments, sourit-il.

Drak se releva soudain, puis prit la baie et l'avala d'un coup en la broyant entre ses dents et se lécha les babines. Il remercia le Champion d'arène. Ce dernier se leva, puis pris une de ses Poké Ball :

- Tiens, je te présente le mien !

- Attends-moi !

Je me retournai, alerté par la voix qui l'avait interrompu. Watson fit de même, tout le monde se tut et regarda dans cette direction. Sorti d'une porte derrière le bar, un homme habillé au look assez anticonformisme s'approcha.

- Salut ! se présenta-t-il en me serrant la main. Je suis Goyah, maître de la Ligue d'Unys.

Je restai bouche bée, ébahi par cette apparition soudaine et impressionnante, tandis que le maître, très cool, se pencha sur Drak.

- C'est un beau spécimen ! Watson sera de mon avis, il doit être un excellent combattant.

Puis, s'adressant à Drak :

- Nous allons te présenter les nôtres !

Les deux Champions sortirent chacun une Poké Ball, puis l'ouvrirent. Dans deux rayons lumineux, deux Drakkarmin apparurent, beaucoup plus gros et imposants que le mien. Je comprends maintenant le terme de « jeune » attribué à Drak. Il avait l'air d'un enfant à côté de ces bestiaux. Il fut tout aussi impressionné que moi, intimidé par ces spécimens. Ces deux là se connaissaient bien apparemment, vu qu'ils firent un high-five pour se saluer. Puis ils regardèrent Drak, tout timide qu'il était. Il se contenta de lever la main pour les saluer. Les deux se regardèrent, puis échangèrent quelques mots. L'un observa de plus près Drak, puis après une longue inspection, haussa les épaules en faisant un commentaire probablement. Aïe. Le commentaire qui tue. Drak éclata de rage, puis sauta sur les deux autres en faisait reluire ses griffes : Dracogriffe power. Mais en face, il y avait Colère power. Ils le repoussèrent d'une simple pichenette, Drak fut envoyé contre la porte d'entrée. Je me précipitai sur lui, les Champions sur leurs Pokémon respectifs.

- Drak ! Ça va ?

Bon, bah, K.O. Watson et Goyah s'excusèrent pour tout, allèrent m'aider à soulever Drak. Il avait été directement mis hors-jeu par les Drakkarmin adverses. Ils rigolent pas, à ce niveau. Goyah sortit de sa poche un Rappel Max, me le donna.

- Tiens, donne-lui ça.

Je lui ouvris la gueule et lui glissai le médicament entre les dents. Je la lui fermais ensuite. Il ouvrit les yeux petit à petit, puis se redressa. Il avait retrouvé ses forces ; il me regarda et se blottit contre moi, honteux de s'être mis K.O. aussi vite. Goyah soupira, puis eut une idée. Il fouilla dans sa poche, puis en sortit un croc assez vieux. Bon, je ne suis plus assez étonné quant au fait que j'attire tous les mecs qui veulent me refiler des trucs. Il me le tendit :

- C'est un Croc Dragon. Donne-le à ton Drakkarmin, cet artefact monte la puissance de ses
attaques dragon. Si ça peut t'aider...

Je le remerciai, et l'offrit à Drak. Il releva la tête, regarda l'objet et le prit entre ses pattes. Il fut ravi ; il me sourit. Je me relevai, Drak se remit sur ses pattes. Je me décidai. J'avais besoin d'aide. Je me tournai soudan vers Watson :

- Vous avez dit que vous m'aiderez, n'est-ce pas ?

Watson s'étonna. Il balbutia :

- Euh... Oui, eff... effectivement... Dans... quel cas ?

Je souriais :

- C'est pile dans vos cordes. Si je vous parle de Dragon Légendaire ?


Je m'étais assis à la table, tous ces Champions m'écoutaient. Les biscuits et les gâteaux partaient petit à petit, au fur et à mesure que mon histoire avançait et que ces personnes m'écoutaient. Je conclus :

- Voilà l'histoire. Si vous avez des questions, n'hésitez pas.

Silence. Je regardai Drakkarmin, qui avait écouté également. Il regardait dans le vide. Comme tout le monde, en fait. Personne ne m'avait interrompu lors de mon récit ; reste à savoir s'il l'on allait me croire. Ça passait ou ça cassait. On allait m'envoyer en asile ou on allait m'aider. Je retenais mon souffle. Drak se leva, marcha jusqu'à mon sac, fouilla dedans et en sortit la Faiblo Ball. Il la prit entre ses pattes. Il la regardait, l'observait, la tournait dans tous les sens. Goyah se leva soudain. La tension devint palpable. Il posa un pied sur la table, sa main sur son cœur. Il prit un air solennel, genre putain de déclaration qui restera dans les annales, tel un présentateur du JT de 20h annonçant le nouveau Président :

- Je pense que n...

Puis on entendit un cri horrible, venant de dehors. Tout le monde se leva.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Bardane.

On entendit d'autres cris, tous aussi effrayants. Je me précipitai vers la porte... avant que celle-ci sortie de ses gonds et m'arriva en plein dans la gueule dans un fracas accompagné d'un nuage de poussière.

- Chris ! Tu vas bien ?

Inezia se fut la plus rapide. Elle courut et souleva la porte qui m'avait plaqué au sol. J'étais sonné, mais ça allait. Je regardai en direction de l'ex-porte : des décombres bouchaient la sortie, l'éboulement avait défoncé la porte.

- Merde !

Les cris redoublaient, on entendait des hurlements et des bruits d'explosions et d'écroulements.

- Qu'est-ce qu'on va faire ? s'écria Carolina.

- Pas de panique. Prenons la sortie par l'arrière, conseilla Zhu.

Nous fîmes tous demi-tour et passâmes par la porte de derrière. Elle menait à une porte, à droite se trouvait des escaliers. Armando, en tête, se précipita sur la poignée.

- Merde ! Bloquée !

- Y a une autre sortie ? demandai-je, inquiet.

Noa se justifia :

- Non, c'est la seule autre sortie.

Un tremblement se fit ressentir ; sans doute un immeuble tout proche venait de s'écrouler.

- Mais qu'est-ce qu'on fait, alors ? Il faut sortir avant que notre bâtiment s'écroule à son tour ! cria Iris.

Watson essaya de la calmer ; Rachid remarqua :

- On pourrait toujours aller sur le toit ; au moins, il ne risque pas d'être obstrué.

- Jusqu'au 53ème ? Tu veux y aller comment ? s'écria Bardane.

- On va éviter l'ascenseur, ajoutai-je, ça se termine toujours mal pour les personnes à l'intérieur dans les scénarios catastrophe.

Un autre tremblement se fit ressentir, suivi d'un bruit d'explosion. On aurait cru Volucité réellement attaquée par quelque chose.

- On a qu'à y aller à pied, on s'en fout ! cria Aloé. Je ne veux pas finir ma vie maintenant, et c'est pas ces putains de 53 étages qui vont m'arrêter !

C'était partit pour la grimpette. Nous commençâmes à nous ruer dans les escaliers. Quand j'eus un choc :

- Drak !

Le pauvre faisait de son mieux, mais ne pouvait pas monter très vite. Il se dandinait comme il pouvait, et arriva à monter sept marches alors que les autres atteignaient le premier étage. Je fis demi-tour, puis allait l'aider :

- Dépêche-toi, mon vieux ! Faut pas rester là !

Je mis sa patte avant par-dessus mes épaules ; bordel qu'il était lourd. Mais je ne voulais pas me décourager. J'avançai de toutes mes forces. J'entendis qu'on m'appelait.

- Je suis en bas ! Aidez-moi ! criai-je.

Un autre tremblement ; les murs s'ébranlèrent et de la poussière tombait du plafond. J'entendis des pas revenir vers moi, Watson et Goyah m'apparurent. Ils jurèrent en voyant qu'ils avaient oublié la blessure de Drak. Ils se précipitèrent pour m'aider à le porter ; nous allions beaucoup plus vite maintenant.

- Merci !

- Pas pour ça ! répondit Goyah. Il faut arriver au toit, vite !

Pendant les cinq minutes qui suivirent, nous étions à bout de forces et seulement à l'étage n°25. Nous suions à grosses gouttes, le visage dégueulassé par la saleté et la poussière qui tombait du plafond et des murs. Drak se sentait affreusement coupable lors de cette montée infernale, et s'en voulait sûrement à mort de ce qu'il nous faisait subir. Les tremblements saccadés et brutaux ne facilitaient pas la tache, et c'est dans cette scène de film catastrophe que nous tombèrent à terre sous le poids de la fatigue.

- Il... faut... continuer... on n'en... est qu'à... la moitié ! souffla Goyah, épuisé.

J'étais au bout du rouleau, tellement au bout que même la base du rouleau en lui-même avait été utilisée.

- Je... ne... peux...

Puis je tombai sur les marches, lâchant le bras gauche de Drak. Il tomba sur le côté qui n'avait plus aucun soutien, et les deux autres hommes trébuchèrent. Que pouvait-on faire ? On avait besoin de plus d'aide. A moins que... Je mis ma main dans ma poche en tremblant, puis en sortis difficilement ma Super Ball.

- Gardevoir, viens... nous... aider !

J'envoyai de quelques dizaines de centimètres dans les airs poussiéreux ma Ball, qui s'ouvrit et laissa apparaître Gardevoir.

- Il faut qu'on aille le plus rapidement possible au 53ème étage ! criai-je. Tu peux nous téléporter ?

Elle s'écria :

- Non, désolée ! Je ne peux pas vous emmener à un endroit que je n'ai jamais vu auparavant !
Mais je peux vous aider pour votre fardeau !

Grâce à ses pouvoirs télékinésiques, elle fit léviter Drakkarmin, qui fut d'abord surpris puis soulagé que cela fonctionne. Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ? Nous pouvions donc nous relever et monter beaucoup plus vite.


Après avoir dépassé le 44ème étage, nous montions toujours grâce à la force prodiguée au désir de survivre, lorsqu'un un mur de la cage de l'escalier fut défoncé par un projectile enflammé. Nous fûmes soufflés contre le mur opposé par l'onde de choc et tombèrent à terre. Après s'être relevés difficilement, nous nous aperçûmes avec horreur que des décombres bouchaient l'accès aux étages suivants.

- Merde ! Comment on va faire ?

- T'inquiète, lança Goyah. Watson, allons-y !

Ils envoyèrent tous les deux leurs Drakkarmin en les appelants. Les deux Pokémon Caverne surgirent de leur Ball. Les dresseurs demandèrent de déblayer les débris, les deux dragons y mirent toutes leurs forces. Ils arrivèrent peu à peu à déboucher la voie, quand une autre explosion fit sauter l'escalier qui menait aux étages du dessous. Impossible de reculer, et il fallait monter encore plus vite. Gardevoir devant s'occuper de Drak, je pris une décision également :

- Noctunoir, vient nous aider !

J'envoyai ma Sombre Ball et Mainpince apparut.

- Défonce-moi cet éboulement ! criai-je.

Noctunoir commença à asséner ses Poings Ombre sur ledit problème. Leurs forces combinées, ils arrivèrent enfin à laisser une ouverture utilisable. Nous les remercièrent et les rappelèrent, en redoublant de vitesse et esquivant les morceaux de plâtres qui menaçaient de nous ouvrir le crâne dans leur chute : l'immeuble n'allait pas tenir longtemps.


Nous atteignîmes enfin la dernière matche du 52ème étage, plus exténués que jamais. Une porte nous apparut ; Artie et Armando la retenait.

- Vous voilà enfin ! On se faisait un sang d'encre ! hurla Artie.

- Désolé, mais on a un blessé, pour rappel ! cria Goyah. Qu'est-ce qu'il se passe à la fin ?

Armando cria comme réponse :

- Le mieux serait que vous veniez voir !

Nous arrivâmes la porte menant au toit, je rappelai Gardevoir en la gratifiant de remerciements après qu'elle eut reposé Drak à terre, puis dépassâmes la sortie pour nous retrouver à l'air libre. Le toit était carré et immense, en plus d'être plus en hauteur que les autres. Mais le plus choquant était la vision apocalyptique de Volucité : le ciel était rouge, de la fumée des incendies et la poussière des cadavres de bâtiments remplaçaient les nuages. La ville était complètement dévastée, anéantie presque, la quasi-totalité des immeubles s'étant effondrés. Des hurlements retentissaient, des grands feux calcinaient, des explosions achevaient ce qui avait déjà été bien endommagé.

- Par Arceus... Sauvez-nous de cet horrible cauchemar, s'il vous plaît...

Une explosion plus importante encore nous fit tourner la tête vers la détonation : la cause de cette catastrophe nous apparut. Volant à toute vitesse tel un avion de guerre, crachant des tempêtes de flammes sur la ville tel un pyromane et créant des boules de feu qui s'abattaient sur les reste de buildings tel un destructeur fou, nous distinguâmes dans le ciel couleur de sang une créature blanche immaculée avec une véritable fournaise en guise de queue, Reshiram.