Smirnoff : Renaissance de Domino

« Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une œuvre d'art. »
(André Suarès)


Le ferry était gigantesque. Rachel tenait fermement Ethan.

- C'est grand !
- C'est un des trois ferrys assignés à Hoenn. Il accostera au port de Voilaroc, donc nos proches nous rejoindront là-bas et ensuite nous irons sur cette île bizarre à côté d'Unys ! T'es stressée ?

Rachel souffla.

- Nan. J'ai hâte de me bastonner ! Ca va me faire du bien ! Sourit Rachel.
- Les sangsues sont encore derrière nous ?

Rachel se retourna alors que Denis et David étaient devenus infiniment plus proches.

- Je t'aime, tu sais ça ?
- Oui je sais ! Chaque soirée avec toi est un délice !
- Sans toi ma vie n'a plus aucun sens !
- Oh David !

Ils s'embrassèrent de nouveau. Roland soupira.

- J'veux vomir !
- David est enfin heureux, on ne va pas lui gâcher ça…
- J'espère que ça va aller avec les parents…
- Je pense que tes parents sont assez ouverts d'esprit pour accepter Denis…
- C'est pas tant Denis, c'est surtout la guimauve pornographique qu'ils occasionnent.
- Roland Smirnoff… soupira Rachel.

Roland regarda autour. Il y avait un monde fou.

- J'espère qu'on aura de la place…
- Tout fonctionne sur réservations, on a notre place.

Roland repéra les Morris.

- Y'a les voisins.
- Ca n'a rien d'étonnant, Clarence doit être dans le tas aussi.
- Pour participer ? Elle a pas l'air d'être une super dresseuse…
- Elle peut aussi venir pour regarder… J'ai hâte de voir comment Donna va se débrouiller !
- Elle est forte la bougresse… soupira Roland.
- Oui quelque chose me dit qu'on ne s'en sortira pas facilement. Et que comme dans les feux de l'amour, les histoires de fesses vont prendre le pas sur les combats de femme !

Rachel leva les yeux au ciel.

- Crétin !
- Furie !

David et Denis arrivèrent au niveau de Roland et Rachel.

- On a pensé à quelque chose… marmonna Denis.
- Ah oui ?
- Un truc marrant en fait, songea David. Nos prénoms commencent par D et les vôtres par R !
- C'est amusant, non ? Sourit Denis.

Roland leva les yeux au ciel. Rachel le regarda.

- … Rachel, j'ai le diabète !
- … en fait je crois que j'ai le diabète moi aussi !

David et Denis continuaient à avancer, main dans la main, tous contents.

- Enfin, c'est pas comme si ça pouvait faire du mal à David… souffla Rachel.
- Ouais, c'est pas comme si son mec était un fou dangereux… admit Roland.

***

Loin d'ici, Kanto, Port de Carmin-sur-mer

- C'est plutôt excitant tout ça. Enfin je trouve… Tu étais obligé, le costume ?!

Brice Tramer regarda son smoking rose légendaire.

- Evidemment ! C'est ma marque de fabrique !

Jeanine, championne de l'arène de Parmanie, secoua la tête, désabusée.

- Et puis de quoi tu parles, le badge de ton arène est rose également !
- C'est à se demander pourquoi j'ai commencé à sortir avec toi à la base…
- Je suis un être exceptionnel, tu es une privilégiée !! Clama Mister Love-Pin.
- Ce qu'il faut pas entendre…

Brice se tourna vers Claire et Malcolm ainsi que leurs trois enfants, accompagnés par la silencieuse Judith.

- Oh ! Des bébés ! Sourit Jeanine.
- Ca alors, vous avez une petite amie ?! S'étonna Malcolm.
- … C'est… une rencontre que je ne pensais pas faire ici… bredouilla Brice.
- Tout le pays va se réunir à un seul endroit et vous espériez ne pas croiser quelqu'un ? Ricana Claire.
- Tu me présentes ? Demanda Jeanine.
- Hm… Jeanine voici Claire et Malcolm… Claire, Malcolm vous connaissez Jeanine la championne de l'arène de Parmanie…
- Bien sûr qu'on la connait, elle était là lors du dernier voyage itinérant qu'on a fait… marmonna Malcolm.
- Oui vous étiez sur la tribune d'honneur au début et vous avez assisté au reste des examens…

Jeanine hocha la tête.

- Ce… n'est pas vous qui avez été accusé d'abus sexuels sur mineure ?! S'étonna Jeanine.

Malcolm hocha la tête.

- C'était… oh avec le recul j'en ris volontiers ! Sourit Malcolm.
- Moi pas. Ce fut un plaisir ! Sourit Claire.

Les deux dépassèrent la petite famille. Jeanine regarda Brice, surpris.

- C'est pas ton genre de balancer ça aux gens… marmonna le maître des Lockpin.
- J'ai senti que cette rencontre t'embarrassait !
- Tu es privilégiée et parfaite ! Sourit Brice.

Un blond scrutait la foule.

- CLAIIIIRE !

Laquelle était sur la rampe de l'embarcadère, surprise.

- Oh, non mais je vous jure ! Soupira la rousse.
- L'âge ne l'arrange pas… soupira Malcolm.
- Je me demande si Max est sur ce bateau…

Léopold courait à travers la foule, tout jouasse. Charlie soupira aux côtés de Yann et Dimitri.

- Yann, promets-moi que tu ne seras JAMAIS comme ton père…
- Jamais, papa, promis…

Dimitri était relativement silencieux. Il était presque content que Rose prenne le bateau avec sa famille à Hoenn.

- Oh, Ondine ! Salua Charlie.

La rousse enleva ses lunettes de soleil et fit la bise à Charlie.

- Vous allez bien ?
- Oui oui… Vous avez des renseignements sur le tournoi ?
- Pas plus que vous ! Sourit Ondine. J'y vais, excusez-moi…
- Foncez, moi aussi je sens le squatt des cabines réservées !

***

- Bonjour madame Smirnoff !

Rachel salua Rose qui était avec sa famille.

- Tout va bien, jeune fille ?
- Oui, ça va !
- Messieurs dames…

Le père salua le couple de professeurs. Rachel tint Ethan plus près d'elle.

- Y'a un monde fou !
- Dire qu'on va se battre… avec le pays entier !
- Une perspective intéressante, hm ?

Roland se tourna vers Trafalgar, aux côtés d'une jeune adolescente.

- … Ulrich ?!
- C'est Trafalgar pour vous.
- Oh ! Monsieur Trafalgar ! Sourit Rachel. Et la petite Gloria, comme tu as grandi !
- Bonjour !
- Vous avez le droit de vous présenter à ce tournoi ? S'étonna Roland.
- Le règlement - que vous auriez dû lire…
- Je l'ai lu ! Grogna Roland.
- … stipule en ces termes que le casier judiciaire d'aucun participant ne sera vérifié et que la seule condition qui impliquerait de ne pas pouvoir participer au tournoi serait de n'avoir jamais résidé au moins une semaine à Poképolis ou de faire et/ou d'avoir fait parti du gouvernement.

Roland hocha la tête.

- Bonne nouvelle. Ca fait des têtes non désirées en moins à la fête.
- Le Gouvernement sera présent en qualité purement décorative.
- Et… vous comptez participer au tournoi ?! S'étonna Rachel.
- Bien sûr. Et qui sait à affronter l'un de vous.
- Je… pensais à vous et également à Gloria…
- Oh, je lui ai suggéré de participer pour se faire une idée de sa toute jeune puissance !
- Papa pense que ça peut me faire une mise en jambes sympathique de combattre dans un tel tournoi !

Roland et Rachel plissèrent les yeux. « Mise en jambes ? »

- Votre fils ?!
- Oh ! Voici Ethan ! Sourit Rachel.

Le gamin semblait à l'ouest.

- Dis bonjour, Ethan !

Le gamin regarda dans le vide.

- Bonjour !
- …………..
- …………..

Trafalgar hocha la tête.

- J'ai compris, votre fils ne participera pas…
- Il a QUATRE ANS ! Rétorqua Roland.
- Vous savez, Smirnoff, j'ai avec vous un combat inachevé que j'apprécierais de terminer…

Trafalgar et sa fille prirent congé. Roland souffla.

- Je suis chaud, Rachel !
- Super, j'ai pas de glaçons pour toi…
- J'ai envie de me battre, j'ai le feu du combat en moi !
- Ca tombe bien, tu vas voir ton père et ta mère ! Sourit Rachel.
- Où sont David et Denis ?

Rachel les désigna, déjà à bord du bateau, observant le paysage depuis le pont.

- Diabète, Rachel…
- Ne t'en fais pas mon Roudoudou, je serais ton insuline !
- J'ai un peu peur pour David, pour l'instant il est dans un rêve tout rose, il pourrait tomber de haut…
- Comment ça ?

Roland soupira.

- Kyle sera peut-être là-bas, avec Perrine...
- Oh… J'avais pas vu ça sous cet angle…
- Ca pourrait le miner…
- A peine… ironisa Rachel.

***

- T'as pris combien de grammes ?

Dimitri regarda Yann, étonné.

- De ?
- De je sais pas quoi mais j'veux la même, t'es super calme !
- … Y'a pas de quoi bouger… ou parler…
- Dimitri, qu'est-ce qui s'est passé ?

Dimitri plissa les yeux.

- Rien.
- J'vois bien que ça va pas depuis quelques semaines…
- Si, ça va…
- C'est quand même pas le club d'échecs qui te prend la tête ?
- Mais nan…

Le « club d'échecs ». C'est le seul truc que Dimitri avait trouvé pour retrouver régulièrement Rose. La première relation à caractère romantique explicitement marqué de Dimitri. C'était peut-être un peu trop pour lui. La découverte de « la chose », d'abord, lui qui était plutôt innocent comme garçon, mais surtout le fait que Rose était déjà avec quelqu'un… et qu'elle n'avait toujours pas quitté Sheldon depuis ce temps là, et aussi le fait que Yann, malgré ce qu'il veut bien dire, aimait toujours Rose, et…

Et c'était TROP pour un seul Dimitri.

- T'es stressé à cause du tournoi ?
- Un peu.
- Bzz ! Dimitri n'est jamais stressé ! T'as un problème plus grave ! Qui te frappe ?
- Mais personne… soupira Dimitri.
- T'as un souci ? Parle-moi, on est assez proches comme ça, nan ?

Dimitri secoua la tête. Yann plissa les yeux.

- On n'est pas proches ?
- J'ai pas de souci. Je suis inquiet pour le tournoi.
- Le bateau n'a même pas démarré que vous vous prenez déjà la tête… soupira Charlie.

Yann et Dimitri regardèrent l'homme qui les avait pris sous son aile.

- C'est lui qui est tout autiste, là !
- Yann, n'utilise pas des termes dont tu ignores la signification. Laisse Dimitri tranquille, s'il ne veut pas discuter tu ne peux rien y faire.
- J'ai pas le droit de me faire du souci ?
- Yann… grommela Charlie.
- Ok, ok j'arrête de le faire chier.

Charlie regarda Dimitri qui semblait déprimé. Il hocha la tête.

- La pression, hein, Dim ?

Dimitri hocha la tête pour être débarrassé. Charlie hocha la sienne. Léopold revint, suivi par une petite famille.

- Il y a des places là-bas.
- Papa, pourquoi on est en seconde classe ?!
- C'est plus convivial.
- C'est plus populaire, ouais…

Daniel Pentwell leva la tête en soupirant. Il regarda son fils aîné, Louis, promis à un brillant avenir de dresseur. Juste un peu chiant sur les bords. Il était suivi par sa sœur, Nora, typiquement la fille un peu tarte qui admirait son frère. Et enfin Gerald, le petit dernier de sept ans, rouquin et curieux de tout.

- C'est comme une péniche ! Sourit le gamin.
- Exactement ! Acquiesça sa mère Clarissa.

Clarissa s'assied aux côtés de Daniel alors que Gerald venait sur les genoux de sa mère pour regarder par la fenêtre.

- Surtout ne te penche pas, hein !
- Oui maman !
- Papa, sans déconner, ça pue le pauvre ! Grommela Louis.
- Et où as-tu vu que nous étions des privilégiés, des riches ? Fiston, si tu passais autant de temps à t'entrainer qu'à dire des sottises, tu l'aurais gagnée, cette ligue Pokémon.
- Hmph… arrête de ramener ça sur le tapis à chaque fois…
- Autant de fois que ça sera nécessaire.

Clarissa regarda Daniel, peu surprise. L'homme regarda sa femme.

- Quoi ?
- Rien… écoute-toi un peu parler, ça va te rappeler quelqu'un.
- Je ne suis pas mon père. Laisse-le où il est, au fond de sa tombe ! Soupira Daniel.
- Inutile d'être aussi dur avec lui !
- Tant qu'il ne sera pas un peu plus humble…
- Daniel, que je sache tu n'étais pas un modèle d'humilité dans ta jeunesse !
- … J'étais…
- Froid, inaccessible et fort, comme ton fils.

Daniel soupira.

- Les chiens ne font pas des chats…
- Merci pour cette charmante comparaison…

Un homme à lunettes entra, ce qui provoqua une vive tension de la part de Charlie et Léopold.

- Oh bon sang !
- Charlie, c'est…
- Cache-toiiiii !

Sous les yeux ahuris de Yann et Dimitri, Charlie et Léopold se livrèrent à un… jeu de cache-cache d'une vieille connaissance. L'homme s'assied dans les premiers rangs. Yann tapota le dos de Léopold qui se releva brusquement en poussant un cri aigu.

- … c'est bon, il s'est installé devant !
- Merci Yann ! Tu vois Charlie je t'avais dit qu'un jour il nous serait utile !
- … Léopold c'est une des sinon la plus grosse bêtise que tu aies jamais dites ! Qu'est-ce qu'il fait lààààà !
- C'est qui ce mec ? S'étonna Yann.

Charlie et Léopold se retournèrent en même temps vers Yann.

- Personne ! Lancèrent-ils en chœur.
- … ça sonne si vrai et si spontané, que dire de plus… marmonna Yann.

Stuart entra, se trainant sur ses éternelles béquilles. Le jeune homme s'assied sur deux sièges alignés et posa ses béquilles, empêchant toute autre arrivée à ses côtés. Derrière lui, son père Neil ainsi que sa désormais épouse Vanessa.

- Et ça n'a en fin de compte aucune importance, je déteste ce genre de film…
- Ah oui mais ça se comprend…
- Avec le recul tu te dis « mais à quoi ça sert d'avoir bourré la pellicule », quoi…
- Tout à fait. Ca va, Stuart ?

Stuart regarda sa belle-mère.

- Oui, ça va.
- Tu te sens prêt ?
- J'ai peu de chances d'y arriver vraiment, tu sais…
- Ne dis pas ça, il faut avoir confiance en toi.

Stuart acquiesça, modérément convaincu. Neil observait le petit duo.

- J'ai l'impression que Stuart est déçu d'avoir quitté la fac…
- Ca fait deux ans, papa, je m'y suis fait…
- Neil, tu ne devrais pas recommencer…
- Quoi ?
- A chaque fois que tu abordes ce genre de sujet ça finit mal.
- Quoi, mon fiston sait qu'il peut rester à la maison, ça n'a aucune importance qu'il ne trouve pas de travail…

Stuart grommela, agacé. Vanessa regarda Neil.

- Qu'est-ce que je disais.
- Mais voyons, Stuart, tu sais bien que je dis ça pour plaisanter !
- Neil, stop… marmonna Vanessa.
- Bon, bon…
- Je peux, jeune homme ?

Stuart leva les yeux vers un vieux bonhomme. Il déplaça ses béquilles en grommelant.

- Merci. Je n'ai pas pu m'empêcher de surprendre votre conversation, c'est terrible de ne rien faire, monsieur, savez-vous ?

Neil acquiesça.

- Oui mais c'est mon fiston, il fait ce qu'il veut…
« Le fiston ce qu'il veut c'est BOSSER… »

Le vieil homme acquiesça.

- Eh bien… je n'ai pas vraiment les moyens de l'aider mais… Ce tournoi est une croisée des chemins à ne pas négliger, il faut saisir les occasions de faire des rencontres !
- … dont vous, et vous dites vous-même que vous n'avez aucun intérêt… marmonna Stuart.

Le vieil homme hocha la tête alors que Neil et Vanessa serraient les dents.

- Eh oui… Ce bon vieil Antoine de Beaufort n'a plus aucun intérêt… Comme c'est regrettable.

***

- Et dans la catégorie « Plus mauvais choix », les nominés sont…
- … Oh Claire… geignit Malcolm.

Claire, Malcolm et Judith étaient en première classe. Ce qui était chouette. Sauf que non puisque le peu de places assises étaient des transats. Ils étaient condamnés à rester debout ou assis comme de nombreuses personnes.

- On a l'accès aux cabines et à tous les ponts, certes, mais au final pour quoi… soupira Malcolm.
- Si on prétexte que ta mère est malade, on peut avoir des privilèges ?

Judith esquissa un ricanement. Malcolm la regarda.

- C'est bizarre, je me demande si elle comprend…
- Je pense qu'elle comprend certaines choses, des fois elle réagit à certains stimulus extérieurs… marmonna Claire.

Nell soupira et sortit Carapuce. Le Pokémon regarda sa maîtresse, les mains jointes, prêt à la servir.

- J'ai soif !

Carapuce partit à la recherche d'une boisson. Claire, estomaquée, fouilla dans son sac.

- Nell ! Je t'ai déjà dit de me demander à moi, pas à Carapuce !!
- Pardon maman mais j'avais soif !
- Et alors, demande-moi !

Malcolm regarda sa fille.

- Ta mère est là pour te nourrir, Nell…
- J'ai pas envie d'embêter maman.

Malcolm haussa les épaules.

- Ca l'embête pas, je présume…
- Bien sûr que non ! Grommela Claire.

Malcolm tenait Léa dans ses bras.

- Toi au moins tu es calme !
- Elle est tellement calme, parfois je la réveille juste pour vérifier… soupira Claire.
- Oh Claire !
- Ne rigole pas, Malcolm, Nell et Alex n'ont jamais été comme ça…
- Elle est paresseuse, c'est tout. Ou zombie.

Claire regarda Malcolm, étonnée.

- Tu arrives même à me rassurer sur les enfants… Malcolm Heine, vous êtes vraiment devenu un grand garçon !
- La paternité m'a transformé en monstre d'amour et de compassion, c'est pour ça que Roland me charrie beaucoup moins.

Malcolm repéra les gens sur le pont, notamment la jeune Lila Emerson, ancienne élève de Léopold qui était accompagnée de sa famille, ainsi qu'Edgar Kepler un peu plus loin avec ses parents et sa petite sœur. Quelques champions d'arène de Kanto étaient également là, outre Jeanine et Brice Tramer qui gardaient un flegme amical sans plus, Pierre de l'arène d'Argenta, Ondine de l'arène d'Azuria accompagnée de ses sœurs ainsi que de Lenny, le successeur du Major Bob, la vénérable Erika ainsi que le champion actuel de l'arène Feu.

- Y'a du peuple…
- Y'a même Lenny… marmonna Claire.
- Mademoiselle Perry !!

Lenny arriva vers la famille Heine et se jeta au sol pour présenter ses respects à la japonaise, ce qui désabusa directement le couple. Judith était indifférente. Nell sembla plus amusée qu'autre chose alors que Carapuce lui ramenait un verre de diabolo grenadine.

- Merci !
- Je savais qu'en trahissant ainsi la voie du Poisson, il me serait donné de vous rencontrer à nouveau !
- Oui… C'est Madame Heine, maintenant…
- Je vois, je vois… et…
- Je te présente Nell, Alexander et Léa !
- Alexander ?!
- C'est un vrai prénom… soupira Malcolm. Tu vas participer ?
- Perpétuellement le nageur doit apprivoiser le bassin qu'il ne connait pas et cette situation est si exceptionnelle, si épique, que je n'ai pu m'empêcher de sortir ma barque pour braver les vagues de la vie qui m'attendaient !

Léa se mit à pleurer. Claire haussa les sourcils. Malcolm hocha la tête.

- Félicitations, Lenny !
- D… Désolé…
- Non, vraiment, je te félicite. Inconsciemment tu viens de faire quelque chose de très bien !

Lenny pencha la tête sur le côté.

***

Rachel, Roland et Ethan s'étaient réfugiés dans un restaurant du bateau où ils se situaient.

- Vaut mieux pas que je commence à me demander comment ils peuvent fonctionner en tant que restaurant sur un bateau… soupira Rachel.
- Le genre de question obsédante…
- C'est pareil pour les trains… Tu t'es déjà demandé où partait le contenu d'une chasse d'eau dans un train ?
- … je préfère éviter. Tu te sens prête ?
- Moui, ta préparation, mon expérience personnelle, mes Pokémon… Tout devrait concorder.
- J'ai des craintes quant aux styles de combat que nous allons expérimenter… Triple, Double, Simple…
- J'ai lu un article sur le net à propos de combats par rotation… marmonna Rachel.
- Ca sent le roussi...
- Maman…
- Quoi mon grand ?
- Pourquoi j'ai pas de Pokémon ?
- Parce que tu es trop petit, indiqua Roland.

Rachel regarda Roland, surprise.

- Dit celui qui manipulait des Pokémon dès l'âge de cinq ans… J'allais lui répondre que l'occasion de lui en procurer un ne s'était jamais présentée !
- Dit celle qui a offert un Pokémon à son neveu.
- Je savais pas quoi lui offrir d'autre ! Il aime la musique, je lui offre un Crikzik !
- Soi dit en passant tu aurais pu lui offrir un Magicarpe avec un xylophone agrafé sur les écailles, ça aurait été pareil.

Rachel regarda Roland qui haussa les épaules.

- Je saiiiiiiis que mes remarques cyniques ne sont pas en adéquation avec une bonne vie de couple.
- Tu penses qu'Ethan doit avoir un Pokémon ?
- A la base je voulais lui donner Batman…
- Ah beurk, caca volant plein de poils !
- … mais Ethan n'est pas chaud du tout
- En même temps il n'y a que toi qui voudrait d'une horreur pareille !
- Eh, Chovsourir est un Pokémon très apprécié !
- Par les garçons coiffeurs, les obsédés capillaires et les amateurs de bigoudis ?
- Tu sous-estimes un des atouts majeurs de mon équipe !
- Oh PFFFF ! Roland ! Sérieusement !

Ethan observait ses parents. Roland regarda Ethan.

- Tu auras un Pokémon quand… quand tu te sentiras prêt !
- J'suis prêt !
- Ah non, bonhomme, ça ne se décide pas comme ça ! Le Pokémon doit venir à toi.
- Roland et la philosophie de comptoir…

Dans la même zone du restaurant dinait quelqu'un que ni Roland ni Rachel ne pouvaient connaître : Jasper Colin, l'éditeur du père de Roland qui dégustait un steak mais qui semblait le trouver mal cuit. Encore dans une autre section du restaurant dinait une cliente toute particulière ainsi que son cher mari.

- J'ai hâte de les revoir. Ca va leur faire un choc !
- Tu m'en as tellement parlé…
- Oui… Nous nous sommes quittés en des termes peu cléments mais… je suppose que le temps a fait son œuvre et que nous saurons renouer des liens plus que cordiaux.

L'homme s'appelait Frank. Enfin, Franklin mais diminué en Frank. Frank Woodson. Et en face de lui, buvant un doigt de vin dans un grand verre à pied…

- J'espère que je ne les embarrasserais pas trop…

… Dawn Rutherford, toute droit rentrée d'Europe.

***

- Ca fait chier de devoir se déplacer…
- Tu dis toujours ça… soupira Gus.
- T'as rien de mieux à dire ?

Gus soupira. En épousant Nathalie Kane, il savait à quoi s'attendre. La femme à lunettes avait toujours sa carrure imposante et aimait toujours autant le noir.

- Ca me gonfle.
- Plus que de donner des cours d'histoire en faculté ?

Nathalie balança un regard noir à Gus qui sourit.

- Tu m'gonfles…
- Je saiiiis…
- Maman, maman, maman !

Nathalie leva les yeux au ciel.

- Y'a moyen que je me prenne un putain de Brandy sans que tu gueules ?
- Maman regarde la mer !

Nathalie regarda ce que lui montrait un jeune homme d'une douzaine d'années. Un enfant qu'elle avait adopté après la guerre, un blondinet. Elle agita les mains d'une façon précise en regardant le jeune garçon.

- C'est super joli.
- Oui t'as vu ! Et t'as vu comment les Pokémon nagent dedans ?

Nathalie leva les yeux au ciel et recommença à gesticuler.

- Je sais ce que c'est qu'un Pokémon Eau… Amène-toi, faut trouver le bar ou le resto…
- Toujours aussi amicale…

Nathalie se retourna et sembla choquée.

- Toi ?!

Richard acquiesça.

- Eh oui je suis toujours vivant. Gus…
- Salut Richard… Madame…
- Darlène, Darlène Lewis, enchanté !
- Ca alors, aux dernières nouvelles que Danny m'a donné, tu étais parti !

Richard acquiesça.

- Je suis de retour pour ce tournoi. J'ai même choisi de prendre le ferry de ma région d'origine, Johto, mais je ne pensais pas t'y trouver…
- Je suis toujours dans cette région de merde, ouais. J'te présente George, le gamin qu'on a adopté après la guerre.

Richard salua le jeune homme qui salua, un grand sourire sur le visage.

- Ca… ne m'étonne pas qu'il soit adopté… Il est blond… et il a l'air heureux de vivre…
- Pourtant ses parents sont morts devant ses yeux… acquiesça Nathalie.

Richard pencha la tête, intrigué. Le gamin regarda sa mère adoptive.

- T'as dis quoi maman ?

Elle agita les mains.

- J'ai dit que tu étais mon petit garçon !
- Oh ! Oui c'est vrai !
- J'imagine que tu vas te bastonner avec tous les autres dingues ?
- C'est fort possible.

Tapi dans l'ombre, un adversaire de taille observait la conversation.

- Eh bien… Cubbert… Il semble que nous ayons de la chair fraîche à écraser sous la férule de notre fronde…

L'Ossatueur serra son os dans sa patte.

***

*Le ferry en partance de Hoenn / Port de Nénucrique - Quai 2 - Va procéder à une escale au Port de Voilaroc, Sinnoh. Veuillez rester à vos places et patienter pendant l'arrêt du bateau.*

- Ouaiiiis la famille ! Sourit Roland.
- Inutile de faire semblant… soupira Rachel.
- Ca va. Maman va encore gagater avec Ethan, papa va encore me faire des reproches à propos de mes choix de vie, Estelle va me faire chier…
- Roland, n'abuse pas…

Denis et David arrivèrent.

- Tiens bah voilà Kévin et Scotty !

Denis haussa les sourcils.

- On est culturé à ce que je vois !
- Remercie Norbert, Lionel et leurs séries à la noix. Les darons vont arriver !
- Oui c'est un peu ce que David m'a fait comprendre !
- Trop de détails… soupira Roland.
- Ah non, on était avec l'association des dresseurs gays et lesbiens qui participent au tournoi !
- On a eu droit à des cocktails ! Sourit David.
- Mouais… Denis, on te prévient tout de suite, quoi qu'il dise, n'écoute pas notre père, c'est une tête de nœud !
- … David m'a dit qu'il était intelligent, mesuré, spirituel…
- Il n'en a eu qu'un sur trois !

Rachel leva les yeux au ciel.

- Contente-toi d'être normal, tu verras bien !
- C'est un peu ce que je comptais faire mais merci Rachel ! Roland est gentil mais… décidément de mauvais conseil parfois…

Alors que les arrivants de Sinnoh arrivaient, Roland leva la main quand il aperçut Linda.

- Roland, oh !
- Maman, bonjour…
- Rachel ET MON PETIT BEBE !
- Bonjour Linda…

La grand-mère prit son petit-fils.

- Tu vas bien Ethan ?
- Salut mamie !
- C'est Grand-maman, Ethan !
- Granmanman… Mamiiiie !
- Ce petit ne se mariera jamais… soupira Linda en souriant. DAVID !

David baissa la tête alors que Linda le sépara violemment de Denis pour le serrer avec force et passion dans ses bras de vieille dame - encore plutôt bien conservée pour son âge.

- Maman…
- Travis nous a dit que tu étais tout déprimé…

Roland serrait la main de son père et haussa les sourcils.

- Travis… ?
- Eh oui, cher neveu…

Roland aperçut Travis qui était avec Estelle ainsi qu'avec sa femme Alice et leur fils Vince.

- Oh bah ça !
- Ouah ! S'étonna Rachel.

Etienne et Linda se tenaient devant David qui prit les devants.

- Papa, maman, je vous présente Denis Truman, Denis est… mon petit ami !
- Madame, monsieur… C'est un honneur, David m'a beaucoup parlé de vous…

Linda s'étonna.

- Travis m'a dit que tu avais eu une période bizarre avec une femme…
- C…c'était une erreur regrettable… Mais maintenant ça va…
- Quelle est votre profession, jeune homme ?

David plissa les yeux et regarda Denis qui haussa les épaules.

- Je suis libraire…
- Ouh…

David grimaça devant ce « Ouh » quelque peu dramaturgique. Genre « Ouh, libraire, ouah ! Hm… et… à part ça ? »

- Donc vous me connaissez ?
- J'ai vu votre nom sur des couvertures, j'ai lu quelques pages…
- En somme quand vous avez vu le nom de mon fils sur la porte de son cabinet de médecine - que tu as toujours, j'espère…

David hocha la tête, n'aimant pas trop le ton de son père.

- … je suppose que vous avez vite fait le calcul dans votre tête…

David chercha Roland des yeux mais le salaud papotait avec Estelle et Travis.

- … et que vous avez compris que David était une cible facile.

Denis plissa les yeux et hocha la tête.

- Eh bah…
- P… Papa !
- Je cherche simplement à être prévoyant, David, tu n'as absolument pas pensé à ça je suppose…
- Etienne… soupira Linda.
- Quoi ? C'est une hypothèse ! Il faut être méfiant ! David vous a dit qu'il avait fait l'objet d'un mandat d'arrêt du gouvernement ?
- Oui, oui me semble t-il…
- Pour Corayon… marmonna David.
- Oui, voilà…
- Papa, qu'est-ce que tu…
- David, c'est bien joli d'avoir un petit ami, mais est-ce qu'au moins vous savez tout l'un de l'autre ? Ca fait combien de temps ?
- Six mois…
- C'est merveilleux ! Sourit Linda. Allez Etienne, prends Ethan…
- Quoi mais… je parle à David…
- Non, tu fais l'idiot comme d'habitude, allez !

Ethan passa dans les mains de son grand-père. Etienne regarda le gosse.

- … je suis sûr qu'ils l'ont appelé Ethan pour se foutre de moi…
- ETIENNE, VA VOIR ROLAND sinon je me fâche !
- Bon, bon…

Etienne s'éloigna. Linda regarda Denis en soupirant.

- Désolée, jeune homme, depuis qu'il a su ce qui était advenu avec Kyle notamment de la part de Malcolm et Lily, il est terriblement méfiant !
- Oh…
- Kyle… marmonna David.
- Ca me fait plaisir en tout cas de voir que mon bébé a trouvé quelqu'un de bien ! Enfin j'espère !

Denis était au comble de l'embarras. David acquiesça.

- Denis est cool, maman. Ca me fait du bien d'être avec quelqu'un qui n'est pas médecin ou qui n'a pas de dossier médical poussé !
- Bon. J'espère que nous aurons l'occasion de diner ensemble pendant ce séjour…
- Avec ou sans votre mari ? Demanda très sérieusement Denis.
- Avec, mais je le tancerais, rassurez-vous !

Linda s'éloigna pour laisser place à Travis et sa famille.

- Oncle David !
- Vince ! Ca va ?
- Ouais, ouais ! T'as pas perdu de temps à ce que je vois !
- Nan, en effet… Et toi tu te maries quand ?
- Quand il se sera décidé à la demander en mariage… marmonna Alice en souriant.
- Maman… soupira le jeune homme.

Travis souffla.

- J'te laisse repartir et huit mois après, te revoilà tout pimpant, ça fait plaisir à voir ! Jeune homme, je suis Travis Smirnoff, ma femme Alice et mon fils Vince ou Vincent…
- Vince… marmonna David, ferme.
- Enchanté, ça fait plaisir de rencontrer quelqu'un de normal dans cette famille ! Souffla Denis, soulagé.
- N'est-ce pas…
- Alice ! Alice, enfin, tu ne m'as même pas attendu !

Elle se retourna vers son père, Areski Marston, qui avait pris un petit coup de vieux.

- Papa… grommela la rousse.
- Grand-Père… s'étonna Vince.
- Eh bah alors ! Et le respect aux anciens ?
- Je croyais que tu ne voulais pas être dans le même bus que les Smirnoff…
- Tu ne voulais pas de moi dans ton bus aussi ! J'ai dû venir en voiture !
- Rhanlanlan… soupira Alice.

Denis regarda David.

- Je persiste à garder espoir, quelqu'un dans ta famille a sûrement un comportement normal…
- Denis je suis désolé…
- Ca va, pas de souci, je m'y ferais…
- Surtout par rapport à mon père, il veut juste me protéger…
- J'avais compris ça. Ne t'en fais pas. Tu acceptes tout venant de moi, j'accepte tout venant de toi. On peut s'embrasser ?
- Hm oui… je suppose qu'on peut !

David et Denis s'embrassèrent alors que le reste de la famille était intrigué par les braillements d'Areski.

***

La seconde moitié du trajet permit au clan Smirnoff de se fendre d'un repas à une grande table dans la salle de réception du ferry. Trois générations de Smirnoff à table, du Grand-Père Etienne au petit-fils Ethan.

- Quel endroit incroyable… marmonna Linda.
- Et pense que l'île où nous nous rendons est bien mieux équipée ! Assura Roland.
- Dis-moi, David, tu participeras en tant que médecin ?

David regarda son père et sembla gonflé d'orgueil.

- Non, papa, je vais me battre.

Linda, Travis, Estelle et Alice s'étonnèrent.

- Te battre ? David ?!
- Mon bébé ! Geignit Linda.
- T'as pas changé en fait tu t'es transformé ! Sourit Travis.
- Chouette, on va peut-être se battre ! Sourit Vince.

David plissa les yeux.

- Je préfèrerais qu'on se batte pas quand même…
- Oh allez faut pas avoir peur !
- Comment ça, te battre ? S'étonna Roland.
- Denis m'a appris !

Rachel sourit.

- Vraiment ? J'avais justement trouvé que tu avais beaucoup de style quand tu t'étais battu avec Charlie !
- Je suis pas prof mais…
- Oui justement tu aurais pu apprendre auprès de Roland au moins, ou même de Rachel… et plus tôt par ailleurs ! D'où te vient cette soudaine envie d'apprendre le combat ? Et par le biais de quelqu'un que tu connais depuis six mois !

Roland soupira.

- Et puis même, pourquoi t'abaisser à demander à quelqu'un ? Papa a écrit de super bouquins ! Sans images, certes, mais… whou !
- Je… euh…

Denis serra la main de David sous la table. David regarda Denis qui secoua la tête, lassé. David acquiesça et haussa les épaules.

- C'est… c'est comme ça, c'est tout.
- Je suppose que tu sais ce que tu fais, comme à chaque fois.

David soupira. Estelle leva les yeux au ciel.

- Décidément Etienne…
- Quoi ? Je ne fais qu'émettre un jugement élémentaire. Et c'est mon fils, je dis ce que je veux !
- Ce qui par le passé t'a évidemment été très judicieux… marmonna Roland.
- Oh non, non, pitié, pas de dispute… soupira Linda, accablée.
- J'espère que ce tournoi sera l'occasion de remettre quelques choses au point…

Roland plissa les yeux.

- Quoi, tu veux te battre ?!
- D'après les quelques informations que j'ai eues, il y a en fait de fortes chances pour qu'on s'affronte.

Roland haussa les sourcils. Etienne sourit de son petit effet.

- Les sélections se dérouleront non pas sur des critères objectifs mais sur l'emplacement où nous serons et avec qui nous serons.

Roland pencha la tête.

- En gros si toute la famille se réunit dans un même stade, il y a de fortes chances pour que nous nous affrontions par simple effet de collusion.
- … C'est nul…

Rachel plissa les yeux.

- Personnellement je serais honorée d'affronter ton père !
- Oui mais du coup ça rend les choses tellement prévisibles… J'aurais aimé affronter des dresseurs que je connais pas…
- Parce que tu crois que tu me connais ?! Ricana Etienne.
- Je t'ai déjà vu te battre, papa, y'a rien de bien impressionnant…
- Oh, nous verrons cela jeune homme.

David soupira et regarda Denis qui hocha la tête. « Ne dis rien, laisse couler, David. »
Travis appréciait la qualité de la cuisine.

- J'aurais du mal à dire qu'on mange mieux dans la forêt amazonienne… mais on mange bien !
- Ca n'a rien à voir, papa, excuse-moi mais… ricana Vince.
- Où sont Norbert et Lionel ? S'étonna soudain Rachel.
- Unionpolis est rattaché au Port de Verchamps, signala Linda.
- On les retrouvera là-bas, donc…
- Hm. Lily aussi puisque Madame a ses entrées un peu partout… souffla Roland.
- Ce n'est pas n'importe qui qui peut se targuer d'arriver là-bas en jet privé… marmonna Estelle.

Denis plissa les yeux, impressionné.

- Colin et Kate…
- Sont tous deux logés à Unys. J'ai hâte de revoir mes petits enfants ! Sourit Estelle.
- Hm, les jumelles sont adorables et le petit Walter est juste à croquer ! Sourit Rachel.
- Tu vois c'est avec ce genre de répliques que les gens te prennent pour une folle perverse… marmonna Roland.

Ethan mangeait calmement. Etienne regarda son petit fils.

- C'est… étrange qu'il n'ait toujours pas de Pokémon.
- On en a discuté il y a à peine une heure, on verra quand il sera un peu plus âgé.
- Les enfants de ta sœur ont déjà un Pokémon chacun, tout comme la fille de ton frère en avait un également !

David lâcha ses couverts, éberlué par cette mention. Rachel le regarda, stupéfaite. Linda frappa Etienne.

- Aow ! Quoi ?
- Mais enfin Etienne !

Denis tapota l'épaule de David qui retourna à son assiette sans plus un mot. Etienne regarda David.

- Excuse-moi, fiston, c'était uniquement pour l'image.

Denis regardait David, quelque peu embêté pour lui. Roland soupira.

- Eh bah… ça va être très joyeux cette petite semaine…

Un peu plus loin de leur table, Max et Ethel déjeunaient également.

- On ira leur dire bonjour quand la famille se sera un peu dispersée, le père m'insupporte…
- A ta guise.
- Ethel, je peux te poser une question ?
- Vas-y, la situation est propice, nous dinons, je suppose que je ne peux pas y échapper...
- Eh bien, me concernant c'est normal mais pourquoi toi de ton côté, tu n'as jamais voulu d'enfant ?

Ethel haussa les sourcils.

- Tu… me demandes ça à moi ?
- Il me semble effectivement que la question t'était adressée, pour une fois que ton frère n'est pas avec nous…
- Oh, parce que maintenant mon frère t'embête ?
- Je le trouve un peu omniprésent dans notre vie.
- Ca n'est pas comme si il vivait avec nous non plus !
- Non mais tu passes du temps avec lui, ainsi que du temps au téléphone…
- Oh Maximilien, seriez-vous jaloux ?
- Cesse d'avoir ce ton léger avec moi !
- Et toi arrête de te la jouer Végéta avec sa Bulma. En plus mes cheveux sont trop noirs pour ça.
- Avec une touche de gris…
- Maximilien Perry… grommela Ethel.

A une autre table, les Morris étaient impressionnés.

- Jamais je n'aurais pensé que les Smirnoff avaient une aussi grande famille…
- Tu crois qu'ils parlent de la garde à vue de Roland ? Ricana Harrison.
- Ca m'étonnerait… Le père m'a l'air d'être un grand chef de famille, Roland fait moins le malin que d'habitude et Rachel rit de façon tendue !

Harrison plissa les yeux.

- Ca t'a changé les études de psychologie, Donna… J'reconnais plus la femme que j'ai épousé.
- Tobias, tu veux bien arrêter de les fixer comme ça ? C'est très impoli !
- Tu dis rien à la maison quand on regarde chez eux…
- C'est seulement quand il se passe quelque chose ! C'est un réflexe de voisinage tout à fait normal.
- Hm… mouais…

Plus loin, sur le pont près du restaurant, c'était Sheldon qui rejoignait enfin Rose.

- Eh ! Je t'ai cherché partout ! Ca va ?
- Oui ça va ! Je suis un peu stressée mais ça va. Mes parents dinent à l'intérieur, j'ai fini de manger alors je suis sortie prendre l'air.
- Bon… Euh, Rose, je… je voulais m'excuser.

Rose regarda Sheldon qui soupira.

- J'ai été un crétin arrogant avec mes histoires d'entrainement… C'était prétentieux de laisser autant place à ça. C'est pas… c'est pas comme si j'avais une chance en fait, tu vois ?

Rose acquiesça.

- Tu fais ce que tu veux…
- Oui mais… c'en est arrivé au point de te délaisser et c'était nul de ma part.
- Ca va, c'est passé, je me doutais qu'au moment du tournoi ou du moins après le tournoi tu redeviendrais un gentil garçon.

Sheldon acquiesça, penaud.

- J'ai quand même un peu merdé, non…
- Ca va, ne t'en fais pas, j'ai passé du temps avec Dimitri, ça m'a été très profitable.
- Oui, tu m'as moins eu sur le dos, du coup…
- Exactement.

Sheldon acquiesça.

- Je vais… retrouver mes parents.
- Très bien.

Rose le regarda partir. Elle ne sembla pas déçue, désolée ou quoi. Juste un air neutre.

***

Le bateau en partance de Kanto était toujours en route. Charlie et Léopold étaient à moitié endormis l'un sur l'autre. Yann soupira.

- Ca craint. Tu te sens prêt, toi ?
- C'est un simple tournoi, Yann, pas Battle Royale.
- … c'est quelque chose que j'aurais pu dire… Je pensais pas que ce film t'avait autant marqué…
- C'est le premier DVD qu'on a regardé quand je me suis installé durablement chez toi, fit remarquer Dimitri.

Yann hocha la tête.

- Hm… ouais, c'est vrai.
- … Yann ?
- Oui Dimitri ?
- … Si tu avais fait quelque chose… quelque chose de très mal…
- Tu as enfin tué quelqu'un ? J'attendais ce moment !
- J'aurais préféré tuer quelqu'un, Yann, crois-moi !

Yann fit une tête mille fois plus intéressée.

- Dimitri Corbin vous devenez de plus en plus intriguant…
- Imagine que… tu as fait quelque chose qui… puisse faire souffrir plein de gens…

Yann plissa les yeux.

- Y'a de la mort aux rats dans les cuisines du bateau ?!
- … nan. Et j'aurais préféré aussi.
- Wow Dimitri t'es gore ! Et plein de rancœur envers l'humanité. Dis, y'a des chances qu'on revoie tes parents adoptifs là-bas !
- … ainsi que tes parents à toi.
- … ouais… ouais… C'était quoi ce truc alors ?

Dimitri se mordilla les lèvres.

- J'ai… je… je suis… comment dire…
- T'es gay ? Cool ! Papa, papa ! Dimitri est gay !
- C'est bien mon chéri… zzzz… soupira Charlie.
- Continuez comme ça les enfants… zzz… marmonna Léopold.
- Mais nan Yann voyons… Je… j'ai fait quelque chose de mal, avec Rose !

Yann plissa les yeux intrigué.

- Quelque chose de mal avec Rose ?
- Oui !
- Tu l'as agressée ? Ca m'étonnerait, vendredi vous vous êtes salués poliment… elle t'a même fait une bise, elle est vachement affectueuse avec toi depuis quelques temps…
- … bah…
- Vous avez tué quelqu'un ensemble ? J'la voyais pas comme ça, elle cache bien son jeu…
- Nan, Yann…
- Alors quoi, sois précis, tu m'embrouilles là !

Dimitri semblait excédé, mais à sa manière, c'est-à-dire que tout était dans le facial. En réalité sa tension nerveuse était nulle. Il était juste las de devoir simuler avec le visage des émotions qui n'avaient pas lieu dans sa tête.

- J'ai embrassé Rose sur la bouche, avec la langue et tout le patatras !

Et hop un demi-mensonge d'une débilité absolue. Dimitri's Touch.

- … QUOI ?
- Ouais.
- … Dimitri, toi, t'as fait ça ?!!
- Bah oui.

Yann grimaça et secoua la tête.

- C'est pas possible, tu mens ou tu me caches un truc, t'aurais jamais fait ça de toi-même.
- Ah ?!
- Bah non, Dimitri ! Déjà d'une, tu sais pas comment faire et même si c'est un tordu de première, je doute que Léopold t'ait appris ses innombrables méthodes et techniques d'approche en cas de baiser, toutes référencées sur son blog - n'y va jamais c'est interdit aux mineurs et aux mal-informés.
- …
- Déjà de deux, tu n'aurais jamais initié un truc aussi con sachant que ça pourrait blesser Sheldon même un peu !
- ……………….
- Déjà de trois, Rose n'aurait jamais accepté de faire un truc pareil avec toi pour les deux raisons mentionnées précédemment ainsi que du fait que tu sois son ami et rien d'autre pour elle, elle a trop de considération pour toi pour effectuer quelque chose d'aussi… intime et dangereux pour sa relation amicale avec toi.

Dimitri se mordilla les lèvres et hocha la tête.

- Décidément… j'peux pas te faire de blagues, tu me coinces tout le temps !
- En même temps quand t'inventes des débilités pareilles…

Dimitri hocha la tête, maintenant très coupable. Il choisit de garder un air neutre.

Sur le bateau de Kanto figuraient d'autres invités. Entre autre, vagabondant entre les ponts, Marigold Heller.

« Toute cette flotte, ça me révulse… »
- On se connait ?!

Marigold regarda le visage qui lui était somme toute inconnu.

- Non, ma foi, on ne se connait pas…
- Ah pardon, je dois vous confondre, désolé ! Je suis… Théodore Raven !
- Marigold Heller, enchantée… Où pensez-vous m'avoir vue ?
- J'ai dû vous croiser après la guerre, j'étais blessé, je suis resté en tente un petit moment.

Marigold hocha la tête.

- Charmant lieu pour se croiser.
- N'est-ce pas, j'ai toujours eu le chic ! Sourit Théodore.

Marigold plissa les yeux.

- Vous êtes un type bizarre, vous !
- On me le dit souvent, oui… pas toujours gentiment !
- Ah j'étais tout ce qu'il y a de plus cordiale !
- J'en suis persuadé…

Marigold regarda Théodore, étonnée qu'une conversation aussi casuelle ait lieu après une rencontre aussi idiote.

- … Dites, ça vous dirait de prendre un verre ?
- … pardon ?!

Sur le pont des premières classes, Stacy rejoignait enfin Omar.

- Eh bah ! T'étais où ?
- Désolée, famille, trucs à régler, j'ai croisé Stuart, tout ça…
- Eh bah t'étais plutôt longue… Tu m'as manqué !
- Je suis partie il y a à peine vingt minutes !
- Bon, bon, je me fais probablement trop de souci…
- Oui, c'est le cas !
- Stacy !

Elle se tourna vers Claire qui était venue la saluer.

- Mademoiselle Perry !
- Non, c'est madame Heine maintenant !
- Oooooh en plus vous êtes mariéééééée !

Stacy serra son ancienne prof dans ses bras comme si elles étaient copines, ce qui n'étonna pas Omar.

- Omar, comment vas-tu ?
- Ca va, ça va, si on excepte…
- Omar… grommela Stacy.
- … Ca va !
- Bon… C'était juste pour dire bonjour, vous allez participer ?
- On va essayer du moins, enfin surtout Omar, moi je ne suis qu'une coordinatrice…
- Oh voyons, Léopold participera également, c'est une occasion de montrer tes talents devant un large public !
- Hm… Ou de me faire humilier !
- Stacy voyons ! Omar, je crois que Léopold est en seconde classe, si jamais tu voudrais aller le saluer…
- Hm, je le ferais.
- Eh bien bon voyage à vous en tout cas !
- Merci, vous aussi… Madame Heine !
- Oh ça t'arriveras aussi, Stacy, plus tôt que tu ne le penses !

Omar et Stacy rougirent à cette éventualité.

- A plus tard !

Claire s'éloigna. Omar leva les yeux au ciel. Stacy le regarda.

- Tu allais lui dire !
- Non.
- Tu devrais essayer d'en parler avec Monsieur Finsbury, ça t'aiderait sûrement !
- Monsieur Finsbury n'est pas une espèce de conseiller super génial.
- Omar, tes parents sont repartis au pays mais ça ne doit pas t'empêcher de…
- Tu sais très bien qu'ils sont repartis à cause de moi !
- … en partie mais…
- Pas en partie, Stacy ! A peine leur ai-je dis que je ne croyais pas en Dieu, vlan !
- … certes. Mais ça ne doit pas t'empêcher de vivre ta vie à toi.
- Je sais bien… Inutile d'essayer de me rassurer, je crois…

Stacy hocha la tête.

- Je reste là quoi qu'il en soit.
- Hm. Merci.

***

Sur l'île Plasma, Lily était déjà arrivée, et était au courant de faits inhérents à l'évènement. Notamment les aspects promotionnels.

- Ca me gaaaaaave ! Soupira Lily.
- Comme toujours… soupira Finn.
- Gros mot maman ! Pénalisa Noé.

Flora suçait son pouce, inconsciente du danger. Lily était coiffée par trois femmes alors que Finn était assis derrière elle.

- Tu vas juste faire une conférence promotionnelle pour ta franchise, ça va quoi !
- Ca me gonfle ! Roland, Rachel et tout vont être à leurs combats et moi… comme une gourdasse…
- Tu vas te battre aussi, j'te rappelle et moi pareil !

Flora arriva avec un Skitty dans les bras.

- Maman…
- Quoi Flora ?
- Maman Nougat a faim !
- Eh bien il faut la nourrir ma chérie ! Donne-lui une poignée dans le sachet, là. Mais une poignée seulement !
- Hm !

Flora s'éloigna. Finn regarda leur fille.

- T'as été sympa en lui donnant ton Skitty…
- Oui…
- Tu devais pas y tenir…
- Si, je tiens à tous mes Pokémon et Skitty est mon préféré.
- … alors ?
- Ecoute, Finn, évite de poser des questions insignifiantes. Je lui ai donné mon Skitty, c'est tout.
- … Si tu me demandes de ne pas en parler…
- Han non…
- C'est qu'il y a un truc louche.

Lily soupira. Finn avait son sourire finaud et Noé le regardait.

- On va revoir du monde, à ce tournoi, tout le pays ou presque sera là…
- Oui c'est vrai Finn, il y aura même mon oncle Travis qui vient du Brésil.
- A ta conférence, il y aura beaucoup d'éleveurs, de gens divers et variés, de gens qui font partie de ton passé…
- … oui comme mon père, ma mère…
- Ou ce bon vieux Ted.

Lily leva les yeux au ciel.

- Et alors ?
- Ce Skitty… c'était pas un cadeau de sa part par hasard ?
- Quoi ? C… Comment tu as pu deviner un truc pareil ?
- Tu n'es pas si complexe que ça, grâce à la guerre j'en sais beaucoup sur toi et… je sais que tu es du genre, comme tous ceux de ta famille, à t'appuyer sur les souvenirs, sur le ressenti passé des choses…
- Putain mais qu'est-ce qui m'a pris de t'épouser…
- Mamaaaaaaaan ! Grommela Noé.
- Oh écrase le mioche !

Noé resta coi. Finn soupira.

- Evite de fiche en l'air l'éducation du gosse, s'il te plait !
- Et toi évite de remuer la m… les embrouilles !
- Merci maman ! Sourit Noé.
- C'est pas vrai ça il a cinq ans et il est mieux éduqué que nous… soupira Lily.
- Ne détourne pas la conversation.
- Tu veux m'engueuler ou quoi ?
- Maman !
- Pardon chéri ! Tu veux quoi au juste ?
- Rien, ça m'amuse de te voir te débattre avec des broutilles.
- C'est ce que je te dis depuis le début, aujourd'hui je m'en moque de Ted ou de ce qu'il a bien pu devenir !
- Bon. C'est tout à ton honneur.
- Sujet clos !
- Hm.

Finn resta silencieux. Noé se déplaça et prit la Pokéball qu'il avait dans sa poche au bout d'une chaînette en plastique, à la manière d'une montre à gousset, sortant son Baggiguane. Le Pokémon jaune remonta son slip au niveau de son cou.

- Maman et papa se disputent, frappe-les !
- Noé… soupira Lily.
- On t'a déjà dit que ton Pokémon devait être plus fort pour s'en prendre aux humains ! Soupira Finn.
- En plus ! Admit Lily.

***

Les bateaux accostaient tout autour de la gigantesque Île Plasma. David avait récupéré un guide.

- L'ïle Plasma fait environ dix fois la superficie du Mont Memoria. Elle est réservée à l'usage touristique. Les constructions humaines faisant, elle est quasiment devenue une île artificielle, son habitat a presque entièrement été déplacé par la Team Plasma qui en avait fait sa base d'exploitation.
- Glauque… marmonna Denis.
- Tu m'étonnes… si ça se trouve on va crécher dans d'anciens labos… geignit Rachel.
- Maman, on va dormir où ?
- On ne sait pas encore mon poussin… Faut faire la queue ?!!

Roland sortit Chovsourir.

- Batman, va nous donner un aperçu de la situation !

Le Pokémon acquiesça. Etienne regarda l'étrange Pokémon.

- Quelle créature bizarre… Mais pourquoi diable as-tu attrapé une chose pareille ?!
- C'est une histoire assez moche…
- Que je n'ai jamais crue d'ailleurs ! Admit Rachel.
- Je t'assure que c'est vrai, ce Pokémon m'a vraiment sauvé la vie !

Etienne regarda le Pokémon revenir. Roland reprit son téléphone qu'il avait fixé à Chovsourir. Il observa les photos prises.

- Comment prend t-il les photos ? S'étonna Etienne.
- Disons que ça a un rapport avec ses sphincters.

Etienne plissa les yeux. Rachel souffla.

- Explique jusqu'au bout… Chovsourir est un Pokémon dont les muscles corporels sont des plaques musculaires à la manière de nos abdominaux, sauf que ceux de Chovsourir couvrent tout le corps. En théorie donc sans qu'il y pense, il peut voler toute la journée par simple action de muscles « réflexes ». A l'inverse, s'il veut se poser sur le plafond d'une grotte, il n'a qu'à serrer ses muscles de sorte à s'accrocher à une paroi par un phénomène de ventouse.
- Tu veux savoir comment il fait caca ? Sourit Roland.
- … A la façon des Mimitoss, Oniglali et autres Pokémon du même genre… à 270° exactement de la position de l'orifice nasal !
- Tout à fait ! Répondit très sérieusement Roland.
- Heureusement qu'on vient de manger… geignit Estelle.

Denis et David s'éloignaient. David était stressé. Denis le regarda. David soupira.

- J'suis désolé, je sais qu'ils sont tous bizarres… Où sont tes parents ?
- Dans un autre ferry avec le reste de ma famille, j'hésite à aller les voir…
- Oh Denis, il le faut, voyons… Tu t'es excusé au moins pour la dernière fois ?
- Oui, bien sûr… Ils n'habitent pas si loin de chez moi, je les vois régulièrement…
- Il faudra que je m'excuse aussi, je suis parti en plein repas…

Denis baissa la tête.

- Je… leur ai dit que tu m'aimais toujours malgré…

David regarda Denis. Il sentait qu'il devait rester fort, et pour supporter ce que Denis portait, et pour le soutenir, et pour rester à ses côtés. Jamais David ne s'était senti aussi investi dans l'avenir d'une relation.

- Ca va aller Denis…
- Ils étaient… très contents pour moi…
- Et je te réassure que ça ne me pose aucun souci, tu es guéri, tu as assez payé pour tout ça.

Denis soupira.

- Mon… Mon troisième copain, tu sais ma troisième relation solide…
- Hm…
- Bah lui il… il avait pas pu supporter. Il l'a su quand j'ai croisé un de mes parrains dans un café… C'était un type bien, ça faisait quatre mois qu'on était ensemble et…
- Denis, ne pense plus au passé, ok ? Moi j'accepte, c'est derrière toi… tu as fait avec, c'est bon quoi.

Denis hocha la tête.

- Je te voyais pas aussi… solide.
- Moi non plus…

Denis plissa les yeux. David serra les dents.

- Quoi ? Un problème David ?
- C'est juste que… quand je l'ai entendu, je sais pas pourquoi, je… j'ai ressenti aucune gêne. J'étais surpris, ça m'a… étonné, mais… Je me suis dit « Ca ne change rien ! » Je… Je t'aime, Denis, plus que j'ai jamais aimé qui que ce soit… sur cette île !

Denis ricana.

- Bien dit !
- C'est glauque, hein, tout Poképolis au même endroit…
- Oui… et… toi et moi… un petit couple si unique, si…
- Si uni ?
- J'allais dire si seul dans sa petite bulle…

Ils s'embrassèrent. Denis regarda David.

- J'espère qu'on a une chambre d'hôtel à nous…
- Et moi donc… sourit David.

Ils étaient observés et se tournèrent vers… Linda. Alors qu'ils étaient étreints de façon quelque peu…

David baissa son genou légèrement au niveau des hanches de Denis. Linda semblait très embarrassée.

- … Roland me fait vous dire de revenir dans la queue, ils distribuent des bracelets indispensables pour les participants.
- D'accord…
- …

David et Denis suivirent Linda qui semblait assez gênée. David regarda sa mère et soupira.

- Désolés, maman, on… on se croyait seuls…
- Ca va, mon poussin…
- On ne voulait pas vous gêner, Linda…

Linda regarda Denis, surprise. Lequel se crispa, sachant son impair.

- Pardon, Madame Sm…
- Non, non… Linda, c'est parfait !
- …
- Ca fait du bien quelqu'un qui ne prend pas de gants, qui est direct !
- Ca n'était pas pour vous rudoyer…
- Ca va, Denis, tu es le compagnon de mon fils… Tu as le droit !
- Vraiment, c'était un réflexe, je suis confus…
- Mais non, mais non, il n'y a pas de quoi.

David était toujours aussi stressé. Une fois de retour dans la queue, David s'éloigna un peu de Denis et prit le bras de sa mère.

- Euh, maman…
- Quoi mon chéri ?
- … J'suis désolé, j'voulais pas que tu voies… enfin je voulais pas t'embarrasser… On t'avait pas vue…

Linda se tourna précisément vers David.

- Mon grand, avec Norbert et Lionel, j'ai l'habitude, dirons-nous, Charlie et Léopold sont presque comme mes enfants, Kate ne m'a jamais offusquée d'aucune sorte… Toi, tu es mon petit bébé…

David se mordilla les lèvres.

- … alors forcément ça me fait bizarre de te voir avec quelqu'un comme ça peut me faire bizarre de voir ta sœur avec un homme plus âgé ou… Roland avec la fille de Kenneth.

David hocha la tête.

- A la limite et si ça peut te rassurer, je suis content que tu sortes avec quelqu'un qui ne soit pas cynique, sinistre ou pessimiste !
- … ah ?
- Oui… Tu ressembles tellement à ton père quand il était enfant… C'est un peu comme si tu étais le seul membre « pur » de la famille. Celui qui n'aurait pris que le meilleur de la famille.
- … tu… dis ça pour me rassurer ?
- Non je te dis ça parce que je le pense.
- … merci maman.
- J'espère juste qu'il t'aime vraiment et que tu sauras lui donner la confiance qu'il mérite.
- … je suppose que je peux me débrouiller pour la confiance…
- Très bien mon grand.

David retourna auprès de Denis.

- Tu as arrangé les choses ?
- … j'ai vraiment une maman merveilleuse.
- Elle a l'air géniale, oui ! Sourit Denis.
- La tienne est bien aussi, elle est cool !
- On va pas comparer nos mères, ça se compare pas ?
- … Je préfère ça à nos pères…
- Oh je pense que s'il me voit combattre, ton père va changer d'opinion sur moi.

David sembla d'accord avec ce point de vue.

- … sauf si tu te bats contre lui… marmonna sombrement David.
- T'as le don pour balancer les hypothèses qui fâchent !
- Je suis médecin, Denis, c'est mon métier de balancer ça !
- Ah bah ENFIN !

Malcolm, Claire, Judith et la petite famille arrivèrent, suivis par Léopold, Charlie, Yann et Dimitri.

- Quelle FOULE ! On a dû croiser des millions de personnes ! Soupira Léopold.
- Ca fait plaisir de vous voir ! Sourit Travis.
- Claire je te présente Travis Smirnoff, le demi-frère d'Etienne et par conséquent l'oncle de Roland, sa femme Alice et leur fils Vince !
- Bonjour… Je découvre un nouveau pan de la famille ! Ricana Claire.

Travis vit Judith et se baissa vers elle.

- Tout va bien Judith ?

Judith regarda Travis, neutre.

- Tout va bien, répéta-t-elle.
- … Je sens que ça va, hein ? Vous allez bien mieux…
- Mieux… répéta-t-elle.

Malcolm souffla.

- Elle… elle va c'est l'essentiel.
- Elle n'est pas encombrante et elle peut tenir Nell…

Rachel tenait Ethan qui somnolait. Elle plissa les yeux. Chovsourir s'agitait.

- Y'a un problème, toi, là ?

Quelqu'un arriva vers le groupe.

- Cool ! Vous êtes là ! C'est vous que je cherchais !

Rachel haussa les sourcils. Roland inspira et se mordit les lèvres. Etienne plissa les yeux, cherchant à recadrer la personne.

- Nathan ?! S'étonna Malcolm.

Le jeune homme aux cheveux rouges acquiesça. Rachel cacha Ethan à ses yeux. Nathan se tourna vers elle.

- Rachel, je dois encore m'excuser ?
- Tu pourrais juste te taire en fait ? Marmonna Roland.
- Je ne vais pas plus loin…
- C'est quoi cette couleur de cheveux ? S'étonna Dimitri.

Nathan regarda le jeune homme.

- Je sens une étrange familiarité entre nous…
- … C'est qui ? Demanda Dimitri.

Charlie inspira.

- Disons que c'est… une sorte d'ami…
- Bien sûr que je suis un ami, pourquoi serais-je un ennemi, je suis un type bien, je n'ai fait de mal à personne de façon consciente ! Rétorqua Nathan.
- … je vois la familiarité avec Dimitri… marmonna Yann.

Rachel leva les yeux, tendue. Roland lui tenait l'épaule, prévenant. Malcolm, sentant la tension de sa sœur, regarda Nathan, prêt à défendre tout le monde.

- Ok, bon… Nathan, pourquoi es-tu là ?
- Oh ! Oui ! C'est vrai, ma venue jusqu'à vous… J'avais presque oublié…
- Si on avait été de la même famille je m'en serais rappelé… marmonna Dimitri.

Léopold ferma la bouche du jeune homme. Nathan sortit une bourse à Pokéballs.

- Voiiiiiiiiiiiiilà ! La raison de ma venue.

Il approcha de Malcolm qui couvrait ses enfants. Claire reculait mais n'était pas stressée.

Nathan continua à avancer jusqu'à Judith.

- Q… Qu'est-ce que tu veux à ma mère ? Grogna Malcolm, prêt à bondir.

Nathan tendit la bourse.

- Je suppose qu'ils sont à vous.

Nathan donna la bourse, puis fit demi-tour, laissant voir sa cape blanche derrière lui.

- David, c'est qui ?! Demanda Denis.
- Lui ça va, t'as pas besoin de savoir.
- Oh.

Nathan sortit Zoroark qui regarda son maître et disparut avec lui. Roland, Etienne, Travis, Malcolm et Charlie étaient stupéfaits. Malcolm regarda la bourse que sa mère tenait et qu'elle fit tomber par terre.

Les Pokéballs s'ouvrirent, libérant Ceriflor.

- … Sakura…

… Givrali…

- … Yukiko…

… ainsi que Flobio.

- … K… Kenj…
- Maman, tes Pokémon ?!!

Rachel se retourna, étonnée. Etienne et Linda étaient, de même, abasourdis. Judith regarda ses Pokémon en balbutiant. David se pencha vers Denis.

- Elle les avait perdus pendant la guerre.
- Ah…

Judith balbutiait, secouée par les sanglots. Malcolm regarda sa mère.

- Claire, la trousse à médicaments…
- Non, Mac ! Cria Etienne.

Malcolm regarda Etienne Smirnoff alors que Judith éclata en pleurs.

- Ouuuuuuuuhouhouuuuuuuu ! Ouuuuuh…
- M… Maman…
- MALCOLM… MON PETIT MALCOLM… T… V… VOTRE PÈRE EST MORT !

Rachel plissa les yeux. Judith se releva et serra Flobio dans ses bras.

- MON MARI, OH SEIGNEUR !
- ….
- Maman… geignit Rachel.
- QUEL ABRUTI !

Malcolm, Rachel et Etienne surpris. Judith sembla furieuse.

- Il avait survécu, ce con ! Il lui suffisait de survivre, qu'est-ce qui lui a PRIS à ce CRETIN de se SUICIDER !!!
- M… Maman !! S'étonna Malcolm, prenant conscience que sa mère venait de retrouver toute sa tête.
- Charlie, j'ai droit à un What the Fuck ? Demanda Léopold.
- Non, non, attends… marmonna Charlie.

Judith regarda Malcolm.

- E… Et toi fils bêta que tu es !
- … maman ?!!
- Quelle idée stupide d'abandonner ta famille pour nous soigner, bougre d'âne !
- M… Maman, c'est… Papa s'est suicidé en maison de retraite, là où Rachel l'avait envoyé !

Rachel fronça les sourcils. Judith manqua de gifler son fils, transformée, redevenue la femme qu'elle était auparavant.

- Abruti, tu crois que ton grand con de père avait besoin d'aide pour se foutre en l'air ? S'il l'a fait ça n'était pas pour le bon plaisir d'embêter ta sœur c'était surtout parce qu'il le voulait, oui !

Malcolm plissa les yeux, effondrés.

- Mais maman…
- Quoi qu'il en soit ça n'est la faute de personne, ni la tienne ni celle de ta sœur ! Compris ?
- Oui maman…
- Bon… Rachel, où est ma Rachel ?

Travis et sa famille s'écartèrent. Judith vit Rachel qui passa Ethan à Roland. Mais Judith avait une sorte de daltonisme bizarre, elle ne voyait pas les petits.

- … Rachel…
- Maman…

Judith marmonna et se serra contre sa fille.

- Tu vas bien, Rachel…
- O… Oui maman…
- Je t'ai crue morte, Rachel…

Rachel plissa les yeux.

- Je… n'allais pas beaucoup te voir parce qu'on était brouillés avec Malcolm…
- Je comprends, tu n'as jamais été très à l'aise avec les malades…
- Hm… Maman, je te… je te demande pardon, j'ai été ignoble…

Judith regarda sa fille et souffla, insouciante.

- C'est oublié. J'étais une vieille idiote, tu étais une petite emmerdeuse, bon.

Rachel sembla libérée d'un poids. Elle serra sa mère contre elle devant un Malcolm dépassé. Charlie donna le signal à Léopold.

- What the fuck !
- Tu vois, là, c'est pertinent ! Admit Charlie.
- J'vous hais, sérieux… soupira Yann.

***

Tous les participants avaient désormais des bracelets apparemment assez perfectionnés. Gilles Moutier regarda le sien.

- Quels étranges objets…
- Salut Gilles !

Il regarda Omar, Stacy, Lenny, Edgar et Lila.

- Tiens… Vous êtes tous là ?
- Ouais, on a essayé de se réunir, on n'a pas trouvé Stuart… marmonna Edgar.
- Ca va être intéressant… Tout le monde, absolument tout le monde est là… souffla Stacy.
- Je suis certain que certaines personnes ne se sont pas déplacées… songea Lenny.
- Evidemment. On ne va pas laisser les cinq régions à l'abandon comme ça… soupira Omar. Tout un dispositif militaire étranger mis en place notamment par la France et les Etats-Unis a été déployé. Ces deux pays sont des amis de Poképolis. De même le Japon a fait don de quelques uns de ses médecins pour assurer la surveillance des établissements psychiatriques et la police britannique s'occupe de nos prisons.

Les autres hochèrent la tête. Omar plissa les yeux.

- Soi dit en passant ça doit coûter terriblement cher à l'état Poképolite…
- Ah ça… marmonna Lenny.
- Ce seul évènement inutile doit coûter affreusement cher… soupira Lila. Bonjour les impôts après…

De nombreuses tourelles se levèrent, portant des écrans géants à l'étonnement de la populace. Lila écarquilla les yeux.

- NAN MAIS ME DITES PAS QU'ILS ONT EU CA GRATOS ???
- ……… ouais…
- Y'en a au moins des centaines !! Quelle infrastructure ! S'étonna Edgar.

Plus loin c'était aussi l'éblouissement.

- Je te sens un peu indifférente.
- … Hm… Un peu, oui…
- Tu es juste là pour me faire plaisir, hein ?
- Non je suis là parce qu'une invitation m'y a obligé.

Adam Merridew acquiesça et regarda Jennifer Scoresby à ses côtés.

- Ca t'a plu au moins, le diner sur le bateau ?
- Oui… Arrête de croire que rien ne me plait.

Adam hocha la tête et regarda les écrans qui affichaient une Pokéball qui tournait avec une inscription « Unys Spécial Télévision »

- C'est grandiloquent, hein ?
- Oui disons qu'ils n'ont pas lésiné…
- Jenny…
- Hm ?

Adam la regarda, un peu morose.

- Dis-moi juste que tu es contente d'être ici.

Jennifer hocha la tête.

- Je suis heureuse d'être avec toi… et contente d'être ici.
- … le début n'était pas nécessaire.
- Je sentais que tu en avais besoin.
- C'est juste que… j'aimerais parfois… juste être rassurant, tu vois. Que tu souries un peu…
- Idiot…

Elle posa sa tête sur son épaule. Tous deux regardèrent les écrans géant où un jeune homme aux cheveux verts arborait un grand sourire.

- Maman, je veux ça je veux ça ! Cria Ethan.
- Pour la millième fois non, Ethan ! Rhôôô… soupira Rachel, plus amusée qu'autre chose.

« Habitants de Poképolis et d'ailleurs mais ayant résidé à Poképolis au moins une semaine… c'est un peu débile en fait… Bonjour ! Je suis Rachid, champion de la ville d'Ogoesse. Enfin, un des trois champions… C'est très compliqué ! Je serais un des trois commentateurs de l'évènement avec mes frères Armando et Noa. Mais pour l'heure c'est moi qui vais vous expliquer le fonctionnement des bracelets que vous portez. Sachez avant tout que si vous n'êtes pas encore tous là, ce message sera rediffusé en permanence toute la matinée jusqu'à midi. C'est toujours embêtant de savoir que votre visage va être affiché en très grand et qu'on va entendre votre voix toute la matinée… Uuuuh… »

Tout le monde plissa les yeux devant ce type assez atypique. « C'est un champion d'arène, ça ? »

« ENFIN BREF ! » sourit-il en levant les bras, tout joyeux.

Un bracelet apparut en 3D à ses côtés.

« Voici les bracelets qui vous ont été offerts à l'entrée ! La seule possession de ce bracelet signifie que vous êtes inscrit au tournoi, alors si de petits enfants en ont pris pour s'amuser : ALLEZ LES REPOSER ! C'EST DE LA HAUTE TECHNOLOGIE ET C'EST HORRIBLEMENT CHER !!!… Bref ! Allumez-le en touchant l'écran tactile et confirmez votre inscription avec votre nom et votre prénom en faisant usage du clavier tactile, là encore. Avec cet objet de la taille d'un iPhone qui s'accroche à votre poignet, vous allez pouvoir en faire des choses ! »

- Léopold, arrête de baver devant ce mec et fait ce qu'il te dit !
- Mais il a de jolies fesses !
- Je sais, j'ai vu aussi ! Tu veux qu'on aille lui dire en face ? « Salut Rachid, dis-donc t'as un sacré petit cul… »
- CHUUUUUT ! Grommelèrent Yann, Judith, Alice, Estelle et Linda.
- Pardon, oh… soupira Charlie.
- On le pense toutes, inutile de le dire à voix haute ! Grommela Estelle.

Etienne, Malcolm, Roland, Travis, Vince, Yann et Dimitri regardaient la vieille femme qui sourit de son petit effet. David, Claire, Rachel et Denis hochèrent la tête, approbateurs.

« Une fois cela fait, vous allez voir apparaître l'écran titre du tournoi, blablabla… Vous avez accès à plusieurs rubriques comme le règlement, les modalités de participations qui sont minimes, l'histoire de l'île, les types de combat employés dans les différentes strates de la compétition etc, je vous invite à fouiller, fans d'informations diverses et variées, sachez que vous pouvez retrouver toutes ces informations dans les guides et brochures que vous avez pu trouver ici ou sur le bateau ! »

Denis soupira.

- Tu vois, c'est à cause de conneries technologiques comme ça qu'un jour je serais au chômage !
- Vous plaisantez, jeune homme ! Soupira Etienne. Aucune application de je ne sais quel gadget mécanique ne remplacera jamais un bon vieux livre !
- Je suis bien d'accord ! Acquiesça Denis.

« Quand vous passerez la porte d'un stade. Et là c'est très important. Quand vous passerez la porte d'un stade, vous lui appartiendrez ! Vous ferez partie de la sélection de ce stade. Cette île comporte non pas dix stades comme indiqué dans le spot publicitaire, mais… Trente Stades !! En effet cette île quasiment artificielle comporte une vingtaine de stades souterrains ! Chaque stade comporte environ cent mille places - en fait c'est très modulable, il n'y a pas de chaises mais des bancs, en théorie on peut s'y mettre à cent mille… Bref ! Aucun stade n'est meilleur qu'un autre, aucun stade n'est avantagé, certains stades seront plus difficiles, d'autres plus facile : Tout dépend des gens avec qui vous vous retrouverez ! Vous allez me dire « Quel est le rapport ? » Eh bien je vais vous l'expliquer en vous édictant le règlement des éliminatoires ! »

Un écran-titre « ELIMINATOIRES » apparut. Rachid se retrouva à côté d'un plan de terrain.

« Le principe est simple. A chaque session d'éliminatoire, vous pouvez vous proposer en pressant le bouton qui apparaîtra sur votre écran tactile. Si votre bracelet répond « Ok », vous descendez dans l'arène et vous affrontez les autres dresseurs choisis ! Autant de Pokémon que vous voulez, l'important est de mettre le plus de dresseurs KO. Chaque session dure très exactement Dix minutes, les dresseurs encore debout au terme de ces dix minutes ou les dresseurs qui auront émis le souhait de ne plus se battre et qui lèveront la main en signe d'abandon mutuel seront qualifiés. Au total nous espérons avoir au moins dix qualifiés par session, et ces abandons mutuels ne seront acceptés qu'au compte de dix dresseurs ! Ces multibatailles peuvent voir se composer des équipes diverses et variées ou des guerres sans foi ni loi ! Si tous vos Pokémon perdent, vous êtes éliminé, c'est malheureux ! Dans ce cas, vous accéderez au statut de spectateur ! C'est cool, non ? »

- Mais grave ! Le plus grand tournoi du monde et tu peux que regarder ! Génial ! Ironisa Roland.

« Le statut de spectateur vous permet entre autre d'accéder gratuitement aux salles d'entrainement disponibles sur l'île, ainsi qu'à des réductions sur notre matériel d'entrainement ! »

Rachel eut une réflexion bizarre. « Je dois perdre !!!…. Euh non… »

« Les sessions d'éliminatoires commencent aujourd'hui à 16 heures ! A seize heures les combats commenceront. D'ici là, n'hésitez pas à profiter de nos services, la nourriture est gratuite mais pas les objets proposés ! Concernant le logement, les bâtiments qui cernent l'île sont vos chambres d'hôtel. Vous procèderez aux réservations avec vos bracelets… En fait je crois que vous pouvez le faire dès maintenant… Il y a diverses chambres, certaines avec un Jacuzzi… »

Tout le monde se précipita sur sa montre pour réserver une chambre à jacuzzi.

« … d'autres avec des salles d'entrainement, d'autres avec une piscine, d'autres avec plusieurs chambres pour les petites familles, d'autres avec un bar à champagne… »

- BAR A CHAMPAGNE ! S'excita Roland.
- Ca va pas non ! Jacuzzi putain !! Grogna Rachel.
- Je suppose qu'on prend le modèle familial… marmonna Malcolm.
- Tu plaisantes Malcolm, je veux le jacuzzi !!! Grogna Claire.
- Les jacuzzi ont cet effet là sur les gens ? S'étonna Dimitri.

«  Et bien sûr, certaines chambres sont de vrais petits nids d'amour ! Héhéhé ! Bref… Pour ce qui est des éliminatoires, vous entrez dans un stade quand vous franchissez le portique de son aire de détente. Sachez qu'une fois rattaché à un stade, vous êtes obligés de venir vous y battre au moins une fois pour être sélectionné pour les phases suivantes. Ce tournoi est destiné à mettre à jour les meilleurs dresseurs. Evidemment moi et mes frères ne commenteront pas ces matches éliminatoires, ce sont des non-dresseurs qui s'en chargeront, mais si vous passez ces phases, nous nous retrouverons au Stade N qui hébergera le plus grand tournoi mondial de Pokémon entre la crème des dresseurs de Pokémon ! Le seul fait d'être là-bas fait de vous un Grand parmi les Grands !! Alors… Démenez-vous et rendez-vous pour les plus grands combats que Poképolis peut offrir. Je vous donne rendez-vous dans les stades où vous serez accueillis mais dont vous ne pourrez ressortir avant d'avoir livré un combat, et vous ne pourrez pas vous rendre dans deux stades différents, ils comportent tous les noms de Pokémon légendaires, à vous de bien choisir ! Merci et à bientôt ! »

L'écran repartit à zéro. Etienne souffla.

- Je crois que c'est clair, on va tous au même endroit !
- Attends, Etienne, nous devons rejoindre Lily avant ça !
- Elle doit donner un discours à son stand… marmonna Linda. C'est qu'elle est très occupée…
- Vaut mieux pas qu'on se sépare, on y va tous ! Clama Roland.
- Ou alors on envoie quelqu'un la chercher. Décidons d'un stade… marmonna Travis.

Rachel consulta la liste des stades.

- Alors, Mew, Célébi, Jirachi, Shaymin, Victini…
- Victini ça m'inspire confiance… songea Malcolm.
- Ok, on se divise les tâches ! Somma Travis. Etienne, Linda, Estelle, Judith, vous êtes les plus âgés, vous allez devant le stade Victini où on vous rejoindra tous ! Avec Alice, Vince et la famille de Charlie et Léopold, on va chercher à manger et surtout à boire !

Alice plissa les yeux.

- Tu veux dire du jus de fruits, hein, Travis ?
- Oui bien sûr… avec de l'alcool dedans !

Vince leva les yeux au ciel.

- David, Denis, Roland, Rachel, vous allez chercher Lily ! Malcolm, Claire…
- Je… On va rester avec Etienne et ma mère ! Acquiesça Malcolm.
- J'allais vous proposer de passer du temps en famille sur le site…
- On peut porter beaucoup de nourriture aussi, Nell est très forte pour porter des choses !
- Maman… geignit Nell.
- … Ok, bah…
- Je reste avec ma mère, Claire !
- Ok alors j'y vais avec Nell, tu gardes Alex et Léa avec toi !
- Ok !
- Tiens-les bien, avec toute cette foule, dieu sait ce qui peut arriver !
- Bah voyons, deviens parano !

David, Denis, Rachel, Roland et Ethan se dirigèrent vers les allées de l'île.

- Quel endroit, quelle végétation… Tu as vu Ethan, comme c'est beau ?

Des Lakmécygne trainaient dans les plans d'eau et regardaient les nombreux passants, il y avait une foule monstre.

- C'est extraordinaire… sourit Denis.
- Oui, j'avoue… ça va être une semaine extraordinaire !
- Voyons, stands promotionnels… Là ! Allons-y !
- Maman je veux des bonbons !
- Non, Ethan, les bonbons c'est le mal ! Soupira Roland.
- En plus ça va te faire des caries ! Acquiesça Rachel.
- Wow… Vous êtes super hards comme parents…

Rachel et Roland regardèrent Denis qui haussa les épaules.

- Un enfant ! Des bonbons ! Miam ! Hm !
- …
- On va chercher des bonbons pour Ethan, vous allez chercher Lily ! Sourit David.
- Mais…
- Les bonbons c'est…
- Coloré, sucré, délicieux, bref le mal absolu ! Soupira David. Viens Denis.

Ils s'éloignèrent. Rachel regarda Roland, éberluée.

- Je rêve où il vient de nous dire qu'on était amers et sombres ?
- Ethan, tu vas manger ces bonbons mais sans les savourer, ok ?

Ethan n'avait pas compris ce que son père lui avait dit mais il acquiesça.

- Nan mais j'te jure ! Ricana Denis alors qu'ils approchaient de la confiserie.
- C'est tout eux, ça, ils sont rigoristes sans s'en apercevoir… Mon frère ne s'en aperçoit pas mais il est plus proche de l'éducation de notre père qu'il veut bien le dire… et Rachel a tellement été gâtée qu'elle est précautionneuse à l'excès.
- Si un jour on a des enfants, faudra faire gaffe.

David regarda Denis, surpris. Denis haussa les épaules.

- Je disais ça comme ça ! Je me demande si… Tiens, on a des places réservées au Stade Victini…
- Oui bah oui…
- Je peux avoir accès aux gens qui se sont inscrits… Tes parents sont en premier !
- C'est vrai ?
- Hm !
- … Ca va attirer du beau monde vers ce stade ! Geignit David.

Ils commencèrent à choisir les bonbons. Quelqu'un remarqua David.

- Tiens. Mais qui voilà.

David s'étonna et releva la tête. Il écarquilla les yeux face au sourire narquois qui lui faisait face.

- On se balade ?
- … Kyle ?!

Le blond hocha la tête. David chassa de son esprit les vieux réflexes amoureux qui le reprenaient. Denis plissa les yeux.

- Kyle… ton ex ?
- Nan, Kyle le petit juif dans South Park ! Comment ça va, David ? C'est ça, ton nouveau mec ?

David s'en foutait du Kyle, il chercha Perrine qui était derrière lui. Elle avait bien grandi et le salua.

- B'jour papa…
- ……………..
« Se retenir de ne pas fondre en larmes comme une merde, se retenir de ne pas fondre en larmes comme une merde… »

Kyle finit de payer son achat et donna le sachet à Perrine de façon relativement indifférente et vint voir David, fier comme un paon.

- Alors, c'est ton mec ?
- … ui, Kyle, je te présente Denis, Denis, Kyle…
- Enchanté… marmonna Denis en tendant la main.

Kyle ne la lui serra pas.

- Tu harcèles toujours les gens, tu entres toujours par infraction chez eux ? Tu as fait quoi de ta vieille pute qui ressemblait à une décharge publique sur pattes ?
- …
- Euh, dis donc… marmonna Denis, agacé.

David regardait vers Perrine que Kyle cacha bien derrière lui.

- Tu crois que tu vas pouvoir la voir en plus ? Non mais tu rêves. Jamais je la laisserais entre les mains d'un désaxé dépressif de ton espèce.
- Kyle, je…
- Ca va, David. J'en ai soupé de tes « Kyyyyyle ! ». Je suis passé à autre chose. Toi par contre tu es toujours la même petite bouse timide qu'avant. Ca fait peur. Viens Perrine.

Kyle emmena la gamine alors que David était plus bas que terre. Denis grimaça.

- Quel trouduc !
- …
- Te laisse pas impressionner par ce…
- Tout… ce qu'il a dit est vrai… j'étais… vraiment désespéré de revoir Perrine et… je suis entré par effraction chez lui, je le harcelais au téléphone…
- David, c'est des choses… compréhensibles, j'allais dire normales, mais…
- …
- … Va… Va t'asseoir, David, je vais prendre les bonbons pour ton neveu… Va sur le banc là-bas…

David hocha la tête en se dirigeant vers le banc. Denis prit les bonbons, soucieux.

***

- Je suis fière et heureuse de voir que tous mes franchisés sont présents ici, et je tenais à leur témoigner toute ma gratitude pour leur excellent travail !

Roland et Rachel observaient Lily qui ressemblait à Hilary Clinton, à son pupitre, en parlant, toute raide.

- Sans eux, eh bien… je serais juste une grande idiote avec un manche à balai dans le derrière !

Rires dans la salle. Finn, en coulisses, obstruait la bouche de Noé. Flora observait sa mère, admirative, tenant Skitty entre ses mains.

- Daycare va diversifier ses gammes de produits ainsi que ses services, nous envisageons la mise en place de salons de massages, de cabinets de médecine homéopathique ou même de prendre en compte l'aromathérapie et les techniques de soin, nous soutenons les programmes « Jeune Eleveur » consistant à former les jeunes qui le souhaitent en leur donnant un Ptiravi ou un Nanméouïe afin de permettre la formations de jeunes aptes à tenir des boutiques - là encore pour faciliter l'aide à l'emploi, de partenariats de plus en plus étroits avec les magasins et notamment les chefs de rayon…

Roland soupira.

- Dire qu'il y a à peine six ans, elle squattait encore chez moi, paumée et au bord du suicide…
- N'exagère pas… soupira Rachel.
- Voilà, il n'y a pas de magasin Daycare sur cette île mais n'hésitez pas à prendre un sac d'échantillons avant de partir, merci à tous !

Lily fut applaudie et descendit de scène pour aller vers son frère, suivie par Finn et les gosses.

- T'as été chouette !
- Tu n'en penses pas un mot !
- Ce tailleur donne une belle courbure à tes fesses !
- Merciiiii !

Lily tomba alors sur… Ted, face à elle, quelque peu embarrassé.

- … Finn, tu peux aller rejoindre Rachel et Roland, s'il te plait ?
- Ca va aller ?
- Oui…

Finn s'éloigna avec Flora dans ses bras et Noé derrière lui. Lily approcha de Ted.

- Chouette discours…
- Merci.
- Tes enfants ? S'étonna Ted en désignant Finn.
- Oui… et mon mari, Finn.

Ted acquiesça. Il avait l'air bien, ce qui rassura Lily.

- Euh, je… c'est juste une visite de courtoisie, hein…
- Hm…
- Juste… je voulais m'excuser pour… enfin pour t'avoir… parlé comme je t'ai parlé… tout ça quoi.
- D'accord.
- Sur le fond tu avais peut-être raison, on… on n'aurait pas tenu.
- … Tu vas bien à part tout ça ?

Ted s'étonna. Lily haussa les épaules.

- Ce sont de vielles histoires, Ted. C'est derrière moi et c'est derrière toi aussi, j'espère.
- Oui, oui… je suis toiletteur à Unys, j'ai une petite amie depuis quelques temps…
- Chouette pour toi.
- Euh… je crois que c'est tout… je suis très content pour… ta réussite…
- La réussite, Ted, c'est avant tout d'être bien dans sa tête. Je suis contente pour ta réussite également. Tu as l'air mieux que quand on était ensemble.

Ted hocha la tête.

- Tu… tu n'étais pas une erreur, Lily, enfin, j'te vois pas comme ça.
- … Tu ne participes pas quand même ?
- Non, j'ai juste un bracelet pour regarder les matches, ils t'en donnent un si tu ne prends pas de bracelet…
- Oh. Moi je participerais ainsi que mon mari…
- Oh… tu es… courageuse.
- Maman…

Lily regarda sa fille, toujours avec Nougat, le Skitty. Ted regarda la fillette.

- Flora, enfin, et ton père ?
- Papa veut que tu dépêches !
- … Ted, j'ai apprécié de te revoir en si bons termes…

Ted grimaça dans son sourire, comme ému d'une façon étrange, et s'évapora dans la foule, pressé. Lily haussa les sourcils, surprise. Elle prit la main de sa fille et rejoignit les siens.

***

Un peu plus tard, le stade Victini était la proie d'un étrange ciblage.

- Pourquoi ce stade, papa ?

Ulrich Trafalgar sourit.

- Je sens que ça peut être un stade hautement intéressant…

Gloria plissa les yeux et haussa les épaules.

- Si tu le dis…

Adam était tout aussi piqué de curiosité.

- Viens, Jenny, je t'assure que ça va être marrant !
- Je n'ai pas envie…
- S'il te plait ! Ca va être drôle de revoir Etienne Smirnoff !

Jennifer se mordilla les lèvres.

- Je sais pas trop… Franchement, ça me gêne.
- Jen…
- Adam, me force pas.

Adam approcha de Jennifer.

- J'te force pas.
- Merci.

Adam embrassa celle qui partageait sa vie depuis quatre ans sur les lèvres.

- … Je t'oblige !

Il la tira par le bras. Jennifer hésitait entre rire et être fâchée.

- Adam ?!
- Tu as besoin de rire un peu, Jennifer !
- …
- Je suis pas avec toi juste pour être une bonne compagnie chez toi, je suis ton compagnon !

Jennifer sourit de cet élan de considération, émue.

- J'crois que c'est évident… Tous les poissons doivent revenir à la source !

Lenny acquiesça alors que ses amis et leurs familles respectives, pour celles qui étaient présentes, étaient derrière lui, marchant vers le stade Victini.

- Stade Victini ? Pfff ça fait pitié…

Daniel Pentwell tenait pourtant à s'y rendre.

- Voilà qui va être intéressant… Tu viendrais avec moi au Stade Victini ?

Théodore regarda Marigold alors qu'ils prenaient un verre à une terrasse.

- … décidément c'est… bizarre ce qui se passe, là !
- J'ai un problème hormonal avec les stades, j'y fais toujours des rencontres intéressantes ! Sourit Marigold.
- … kwa ?!

Ethel haussa les sourcils.

- Tu refuses de les voir mais tu vas au stade où ils seront ?
- Bah ouais.
- … pourquoi ?!

Max sourit.

- Parce que ça va être diablement intéressant…

Charlie et Léopold étaient entourés respectivement par les sœurs du premier et les parents du second. Les familles des sœurs de Charlie suivaient le pas ainsi que Yann et Dimitri.

- Stade Victini, c'est par là ! Sourit Léopold.
- Ca va aller Charlie ? Tu nous offres de beaux matches, hein ! Sourit Marine.
- J'ai pas envie qu'on dise que mon frère est une quiche !
- Christine !!
- Quoi, c'est vrai.
- J'ai envie de dire… Fais honneur à papa !
- Ah bravo Marine, c'est vrai que ça c'est beaucoup mieux…
- Elle a raison…

Charlie acquiesça.

- J'ai… je dois faire honneur à papa. Il aurait voulu que je montre ma force.

Norbert regarda Léopold.

- Tu es sûr que tu veux te battre, mon grand ?
- Ouais, papa, t'inquiète…
- On comprendra que tu ne veuilles pas… marmonna Lionel.
- Nan, ça va aller ! Moi et ma petite équipe on est prêts !

Yann souffla.

- La pression tout d'un coup, ça fout les boules, hein Dim ?
- Hm !
- Ca va ?
- J'ai… peur.
- On a tous peur, Dimitri…
- YANN ! DIMITRI !

Ils se retournèrent vers Rose et Sheldon qui approchaient.

- Cool !
- Nos familles respectives sont déjà au Stade Victini, quand j'ai vu le nom de Smirnoff en premier dans la liste des réservations…
- Je crois que ça va attirer tous les cas sociaux de l'île ! Acquiesça Yann.
- Ca va, Dimitri ?

Dimitri semblait avoir envie de lâcher un gros caca. Crispé qu'il était.

- Dimitri ?! Redemanda Sheldon.

Il sortit Ponchiot et se mit à le caresser, puis il hocha la tête.

- Ca va. Ca va !

Yann haussa les épaules.

- Cherche pas, il est bizarre depuis quelques temps…
- On se demande pourquoi… marmonna Rose.

Dimitri lui lança un regard étrange, un regard qui semblait vouloir dire des milliers de choses inaudibles et indicibles.

- Fufufu… Comme si j'allais rater cette occasion…

Jeanine suivait Brice, sans conviction.

- Stade Victini, tu es sûr ?
- Yes, miss. C'est là que le gratin, que les vrais meilleurs dresseurs se rejoignent ! Il va être difficile d'arracher la place pour les prochaines phases mais… Le challenge à lui seul vaut la peine d'être tenté ! Fufu !
- … si tu le dis, Brice…

Dawn s'avançait également vers le stade.

« Comme si j'allais rater ça ! »

Richard de même, aux côtés de Darlène. Nathalie, Gus et leur fils adoptif se dirigeaient aussi vers ce stade. C'était comme une étrange migration.

- Les monstres, ils m'ont oublié… grommela Areski en marchant avec sa canne vers le stade.

Un jeune homme se propulsait sur ses béquilles et dépassa Areski. Neil et Vanessa étaient étonnés.

- Stuart ?!!
- Mais enfin…
« Je dois y être, je dois y être !! »

Karen Hewish s'y rendait aussi avec son mari.

- Dépêche-toi bordel de merde ! Sinon y'aura plus de place !! Tous les kékés du coins seront là-bas !!

Un groupe de personnages se lança des regards entendus.

- Smirnoff… ça fait longtemps…

Dylan Cruz avançait. A 47 ans, maintenant, les membres du groupe Lonely Lust avaient une longue carrière derrière eux. Juliette, l'épouse de Dylan, était aux côtés de son mari. Ils étaient suivis par Horace « Motel » Laubner, alias le meilleur batteur qui soit au monde.

- Shahrukh, dépêche-toi enfin ! S'étonna Juliette.
- On arrive !

Shahrukh portait le sac d'Hannah Moore, leur ancienne camarade de classe.

- Ca va ?
- Shahrukh, ça fait vingt ans qu'on est mariés, t'as plus besoin de faire ce genre de choses !
- Un indien est romantique jusqu'à ce que sa dépouille soit immergée dans le Gange !
- … tu me fais peur quand tu dis des trucs comme ça, tu sais !

Kyle trainait Perrine derrière lui.

- Papa, moins vite.
- Tu veux voir l'autre, là, nan ? Bah alors dépêche-toi !
- …
- Moi je fais ça pour te faire plaisir, ça me gonfle de le revoir lui et sa tête de pleurnicheuse ! Et son mec on le croirait sorti de Grey's Anatomy… Pschhh… J'espère au moins que je pourrais me taper un mec ou deux dans ce stade…

Perrine baissa la tête. Derrière, un petit couple tout tranquille : Andrew Marble et Penélope Fellinton.

- Tu es sûre que ton oncle ne sera pas dans ce stade ? En voyant le nom…
- C'est vieux tout ça, il a sûrement oublié ! Assura Pénélope.
- J'espère, j'espère…

Jules Chamfort s'était évidemment précipité.

- SmirnoffSmirnoffSmirnoffSmirnoff !!!

Tout comme Sadia El Mersani mais plus lentement et de façon plus mesurée. Idem pour Allan Personne et sa fille Cécile.

- Ca va aller, papa ?
- Bien sûr, bien sûr. Maudit dos qui me joue des tours…

Antoine de Beaufort était déjà sur les lieux avec une mine peu rassurante. Le brave Lucien Marsh était également de ceux qui allaient se pointer au stade.

- Ca va aller, boss ?

Nathan acquiesça alors que Layton et Goinfrex étaient derrière lui.

- Oui, ça va aller. Sans problème !

Francine Cuvert, la compagne de voyage itinérant de Roland, était en partance elle aussi pour ce stade. Clarence, la nounou d'Ethan, suivie par ses six enfants adoptifs, était de la partie également.

Et puis…

- Ca va être follement amusant !
- J'suis sûr qu'il y a que toi qui te dis ça ! Ricana Harrison.
- M'man, t'es sûre que tu vas pas te ramasser ?
- …

Harrison frappa l'arrière de la tête de Tobias.

- Petit crétin, va ! T'as jamais vu ta mère combattre ? Elle en a dans le coffre, ta mère ! C'est une pure guerrière, ses adversaires ne vont rien comprendre !
- Ca va, Harrison… Tobias verra par lui-même et il se fera son jugement… J'espère qu'on verra Rachel, aussi, elle avait l'air de dire qu'elle touchait sa bille en combat…

Tobias se fendit d'un grand sourire.

***

- J'appelle Horatio Cane…

Etonnement de la salle. Yann et Dimitri se regardaient. La prof alla voir le papier de Roland.

- … Vous avez une fiche vide ! Bah ça ! Quel élève a oublié de remplir sa fiche ?!!

Aucune réponse. Roland soupira et regarda la deuxième fiche.

- Wow. Jésus Christ en culotte de velours. Dimitri Corbin !

Le jeune homme sembla terrorisé. Roland soupira.

- Magne ton cul, pas que ça à foutre !

Dimitri arriva avec son sac. La prof souffla.

- Vous allez devoir attendre au cas où nous aurions un élève en trop !

Dimitri regarda Yann qui lui fit au revoir.

- Mais… Mais j'ai pas envie d'attendre moi !
- Monsieur Smirnoff, vous attendez !
- Nan, j'veux pas ! Grommela Roland d'un ton badin.

Et il sortit en prenant Dimitri par le bras. Les autres prièrent pour le salut du jeune homme. Yann souffla. D'autres élèves partirent avec des profs. Une femme stricte arriva.

- Madame Anne-Lise Forsythia…
- Oui… J'appelle Urbain Hobbes…

Un jeune homme au regard calme et à l'allure stricte s'avança.

- … ainsi que Yann Winchester.
- Ouaip !

Yann, enthousiaste et motivé, se leva et rejoignit son professeur.

***

- Je suis un professeur strict mais je pense que vous serez des élèves calmes et studieux…

Il la regardait, il la regardait parce qu'elle avait l'air à la fois heureuse et triste.

- Je suis Sheldon Masters, je suis un immigré d'Unys, et toi ?

Rose regarda le jeune homme qui lui tendait la main. Elle répondit avec un léger sourire.

- Rose Edelson ! Enchantée !

***

- T'as pas à t'en faire, David !
- Ca va aller, t'en fais pas, Denis… souffla David.

Colin tenait la main de Walter qui avait son Vivaldaim à ses côtés.

- Qu'est-ce qu'il a ?!

Lily soupira.

- A ce que j'ai cru comprendre, David a recroisé Kyle.
- Ow…

Kate regarda son cousin, inquiète. Roland soupira.

- Ca va, il est pas en sucre !
- L'a pas tort, ajouta Bernice. Faut le laisser encaisser un peu.

Denis soupira.

- David, je t'assure que ça ira. S'il revient à la charge, je serais là !
- … nan Denis, ça vaut pas la peine, je t'assure…

Le groupe entra dans le stade Victini.

- David, personne n'a le droit de te faire de mal, ok ? Pas tant que je serais là !

David sourit. Denis sourit à son tour.

- Toute cette confiance et cet amour que tu me donnes, je saurais te le rendre au centuple, David, crois-moi.
- … merci.

Les petites familles s'installèrent dans le grand stade, parcouru d'escaliers. Les Smirnoff étaient tous réunis sur quelques bancs, assis confortablement. Malcolm, Claire et Judith étaient là également tout comme les familles de Charlie et Léopold.

- Je suppose que le show va commencer… marmonna Etienne.

Evidemment dans un stade de dix-mille personnes, difficile de repérer des connaissances. L'heure arriva et les écrans géants résonnèrent.

« PREMIERE SESSION ELIMINATOIRE »

- Yeah ! J'en suis ! Sourit Roland.
- Pas moi je préfère regarder d'abord… marmonna Rachel.
- Excellent réflexe… admit Etienne.

Roland se sentit couillon alors qu'Ethan dévorait ses bonbons. Il regarda David, toujours déprimé.

- David ! David, viens avec moi sur le terrain !

David regarda son frère. Denis serra les dents.

- C'est… peut-être pas le meilleur moment…
- Mais si, ça va te requinquer de te battre un peu ! Allez !

David se mordilla les lèvres.

- Je reste avec toi ! Assura Roland.

Etienne, Linda, Estelle, bref tout le monde regardait David qui soupira.

- J'suppose que j'ai pas le choix…
- Allez David ! Sourit Lily.

La sélection s'effectua et les bracelets de Roland et David se mirent à biper.

- Allez hop ! En route, mauvaise troupe !
- …

Roland et David descendirent dans l'arène tout comme les autres dresseurs. Le commentateur s'agita.

« Premier match… Figure dans la sélection Roland Smirnoff, le fils d'Etienne Smirnoff… »

Applaudissements. Lily soupira.

- Je sens que je vais ADORER ces matches…

« …ainsi que son frère David Smirnoff, médecin de son état… »

David allait descendre mais il fut rejoint par Denis.

- Attends David ! Pour t'encourager !

Denis embrassa David avec passion devant toute la famille quelque peu surprise. Denis se sépara de David et le regarda.

- Courage !
- … Oui !

David descendit aux côtés de Roland qui sourit.

- C'est moi ou il t'aime bien le petit monsieur ?
- …
- C'est mignon va ! Allez.

Ils étaient entourés par une quarantaine de dresseurs. Une musique de trompettes résonna dans le stade sous les acclamations.

- Roland, y'a du monde !
- Agis selon ton instinct et tout ira bien. Toi et Denis vous n'avez pas fait que des galipettes, hein ?
- ………. R…… ROLAND !!! Grommela David.
- Ca va, rhô ! T'as le droit de prendre ton pied, je dis rien.

3...

David déglutit.

2...

Roland fronça les sourcils et prit sa Pokéball.

1...

Parmi les participants, Harold Burton se frottait les mains, prêt à dégainer Cubbert.

GO !

- Kiki, à toi !
- GO !!!

Feuiloutan et Flamoutan sortirent de leurs Pokéballs respectives. Les autres dresseurs avaient tous appelés divers Pokémon. Lily s'étonna.

- Ce Pokémon…
- Héhé ! Je savais que j'avais bien fait de le lui échanger ! Sourit Denis.
- Ouah ! Tu es l'homme parfait !!! S'enquit Lily.
- Merci pour le raté que t'as épousé ! Soupira Finn.
- OH MAIS TOI C'EST PAS PAREIL ! T'ES MON MARI !

Rachel éclata de rire. Roland regarda David.

- Tu me couvres ?
- Nan… J'me bats moi aussi !
- Très bien, alors c'est parti !