Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Smirnoff : Renaissance de Domino



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 05/01/2011 à 23:56
» Dernière mise à jour le 02/03/2011 à 03:56

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
034 - Jardin secret
« Quelle étrange chose que la propriété, dont les hommes sont si envieux ! Quand je n'avais rien à moi, j'avais les forêts et les prairies, la mer et le ciel ; depuis que j'ai acheté cette maison et ce jardin, je n'ai plus que cette maison et ce jardin. »
(Alphonse Karr)



- Ouf… Je suis vannée… soupira Claire.
- Mais nous avons abattu une bonne partie des directives administratives de l'année prochaine ! C'est une très bonne chose. Cette académie va repartir sur de bons rails ! Sourit Vincent.

Claire hocha la tête.

- J'ai beaucoup de travail en ce moment à la maison…
- Votre fille, c'est ça ?
- Oui et aussi… David qui loge chez nous.
- Désolé pour ça…
- Vous êtes mon patron, je n'ai rien à vous redire. En tant que patron !

Vincent hocha la tête en se mordillant les lèvres.

- Je suis vraiment désolé quand même.
- Je peux comprendre mais c'est compliqué tout de même, David est le frère d'un de mes meilleurs amis, forcément…
- Oui je me doute… En tout cas Perrine va très bien !
- C'est toujours ça de pris… acquiesça Claire.

***

- Blblblblbl !

Nell ricanait devant son papa qui lui faisait des grimaces.

- Blblblblbl !

La petite s'esclaffait. Malcolm sourit et la prit dans ses bras.

- On se fait un thé et on regarde des dessins animés ?

La petite hocha la tête. Malcolm sourit.

- Ok, on fait ça !

David revint de la fac. Malcolm le regarda entrer.

- Salut David !
- Salut…
- Bonne journée ?
- … ouais…
- Claire rentre dans une petite heure, on mangera une demi-heure plus tard je pense, Nell est affamée.
- D'accord…

David s'assied dans un fauteuil, quelque peu absent.


***

Jardin propre et baigné de soleil. Un Pokémon jaune au joues rouges gambadait, courant après un Papilusion qui s'envola à travers le quartier au cœur de Nénucrique. Le Pikachu plissa les yeux, triste. Il se dressa sur ses pattes, se frotta le ventre, se mit ensuite à quatre pattes, poussa un peu et délivra par son anus une petite crotte, puis une deuxième. Il tenta maladroitement de dissimuler son méfait, mais c'était sans compter sur…

- NAN MAIS JE REVE !!!

Roland sortit Minotaupe. La créature regarda Pikachu, apeuré.

- NOUT ! RAVAGE-MOI LA GUEULE DE CETTE SALOPERIE !!!

Pikachu se mit à courir et traversa la route. La taupe était trop balourde pour lui courir après. Pikachu rentra dans une chatière de la maison d'en face. Roland rappela son Pokémon et frappa à la porte du voisin.

- HARRISON ! OUVREZ JE SAIS QUE VOUS ETES LA !

Le voisin ouvrit sa porte.

- Un souci, Smirnoff ?
- Votre saloperie de Pikachu a été chier sur ma pelouse !
- … Elle doit pas être très propre alors. Il va pas chier sur la notre, elle est toute propre !

Roland leva les yeux au ciel.

- Pour la millième fois, un Pokémon fait ses crottes là où on le lui ORDONNE !
- Ah ça j'en sais rien, moi, j'suis pas professeur en faculté, j'suis pas un être supérieur dont la volonté est dictée par je sais pas quel bouquin…
- Ecoutez, votre fils doit venir bosser dans notre jardin cet après-midi, hm ? Bah il aura du nettoyage à faire, croyez-moi !
- Vous déclarez le fait que vous hébergez votre frère aux impôts ?

Roland grommela. Donna poussa son mari et sortit avec des gants en papier.

- Désolée, monsieur Smirnoff !
- Non, Donna, bon sang, c'est à Harrison de le faire, c'est son Pokémon ! Grommela Roland.
- Crie pas sur ma femme, toi, l'empaffé en peignoir ! Grogna Harrison.
- Et vous la laissez aller nettoyer le caca de votre rongeur attardé ?
- Bah elle a l'air d'avoir envie de le faire !

Donna cherchait le caca sur la pelouse. Roland regarda Harrison.

- Vous êtes un monstre !
- J'la contrôle pas, hein ! Elle a sa volonté propre ! Z'appelez ça comment, vous, les cerveaux… Le libre arbitre !
- J'vais finir par arbitrer librement mon pied dans ton cul, Harrison !
- Vous cassez pas la tête, demandez à votre frère, il a l'air de s'y connaître en culs !

Roland se retourna vers Harrison qui ferma sa porte. Roland grommela et s'en retourna vers chez lui alors que Donna jetait le sac avec la crotte.

- Désolée, monsieur Smirnoff…
- Je sais que vous êtes désolée, Donna…

Roland rentra, furax. David était levé.

- Hey.
- Salut David… Bon sang ce mec est un connard !
- ROLAND !

Il se tourna vers Rachel qui tenait Ethan.

- M'man, c'est quoi un canard ?
- … Une espèce de Pokémon, mon chéri.
- Ah.
- Roland, qu'est-ce que je t'ai dit à propos des grossièretés devant le petit ?
- … Si on me cherche, je serais dans la buanderie, la tête dans la machine à laver !

Roland monta les marches, fou de rage. David plissa les yeux.

- Le voisin…
- J'espère qu'il n'a pas été trop insultant…
- Faut avouer que ce mec est un sale type, Rachel…
- C'est pas une raison, David, tout peut se résoudre de façon raisonnable !

David plissa les yeux.

- Qui êtes vous et qu'avez-vous fait de Rachel ?
- Je suis mère de famille, maintenant, j'ai des responsabilités et je me dois de faire en sorte qu'on ait la vie la plus stable possible ! Sur mon échelle de problèmes, Harrison Morris est tout en bas de l'échelle. Là, ce qui m'importe c'est de préparer le petit déjeuner et de faire en sorte qu'avec Ethan on passe une bonne journée ! Le reste ça me passe au dessus.

David plissa les yeux.

- On peut pas tout ignorer, Rachel… Y'a des choses qui demandent qu'on réagisse…
- Ca ne m'a pas trop réussi de réagir par le passé, Dave…
- Hm…
- Tu vois quelqu'un en ce moment ?

David haussa un sourcil.

- Joli changement de conversation, je te félicite…
- David, tu as le droit d'avoir des fréquentations et en tant que belle-sœur…
- C'est pas question d'en avoir c'est une question de chercher. Je ne cherche plus.

Rachel hocha la tête.

- Très bien.
- … ça veut pas dire que je compte rester ici toute ma vie hein !
- Non, non, j'en conviens !
- C'est juste que… j'vois plus l'intérêt. J'ai été trop déçu.
- Bon… Laisse quand même une chance à qui voudrait essayer avec toi !
- … essayer de quoi ?
- … je vais préparer le déjeuner !
- Hm…

***

Yann et Dimitri s'étaient faits un petit café pour bien commencer la journée.

- On va au centre commercial ? J'ai envie de m'acheter quelques fripes !
- … Je peux pas.
- Pourquoi ça ?
- Y'a cette fille, Magalie, qui veut qu'on se voie aujourd'hui.
- … comment ça ? Magalie qui ?
- La fille dans notre promo, celle qui a des rubans violets dans les cheveux… ou bleus… ou rouges, ça dépend des jours… parfois des heures…
- Comment ça ?! Enfin j'veux dire… Vous voir comment ?
- … bah en nous rejoignant à un endroit précis. Dont je n'ai pas été informé. Elle devrait m'appeler je suppose, ou venir me chercher ici…
- Dim, t'as un RENCARD ?

Dimitri haussa les sourcils devant un Yann stupéfait.

- Ah oui, apparemment…
- M… Mais c'est dingue ça ! Comment t'as fait ?! T… Tu l'as pas payée cette fille au moins ?!
- Mais non, ne sois pas stupide, comment je pourrais payer une fille pour qu'elle veuille me voir ?
- … ça se pourrait, tu sais, Internet, tout ça.
- Ah, ouais. Mais elle avait l'air contente à l'idée qu'on se voie en dehors des cours !
- … et tu… as envie de la voir aussi ?
- Ouais. Sa Fragilady est super belle !
- …

Yann plissa les yeux en regardant Dimitri. Lequel plissa les siens aussi.

- T'es bizarre, Yann… Tu me fais peur !
- T'es… attiré par son Pokémon ?
- Bah c'est un joli Pokémon ! Il a une fleur sur la tête, et ses bras c'est des feuilles, et tu verrais quand il danse !
- Dimitri, tu sais que c'est pas légal de… fréquenter des Pokémon comme ça !
- … mais de quoi tu parles ?!
- … Dimitri, t'es pas Poképhile au moins ?
- Mais non !
- Alors pourquoi tu t'extasies sur la Fragilady de cette fille ?!
- Parce que c'est vrai, cette Fragilady est jolie !
- … Tu as conscience que Magalie veut sortir avec toi ?
- C'est-à-dire ?

Le téléphone de Dimitri émit un bip semblable à la musique de découverte d'un objet dans un jeu vidéo Zelda.

- J'adore cette musique !

Dimitri prit son portable et observa ce qu'il avait reçu.

- SMS de Magalie. « Rendez-vous à la fontaine devant la fac à 14 heures »…
- Dimitri, tu es sûr que tu veux aller voir cette fille ?
- Elle me le demande !
- Tu veux juste la voir parce qu'elle a un joli Pokémon !
- Elle est gentille, elle peut devenir mon amie !
- … et si elle veut devenir plus que ton amie ?
- … mais Yann, on peut pas se marier à la fac !

Yann manqua de tomber de sa chaise.

- D… Dimitri, es-ce que tu sais comment on fait les bébés ?
- Oh je t'en prie, ne me prends pas pour un idiot !
- …
- …
- … tu sais ou pas ?
- Je crois savoir quelques trucs… Pourquoi, il va falloir que j'en fasse ?!
- Nan ! Nan absolument pas ! Mais… cette fille va peut-être vouloir t'embrasser !
- Ah… Et alors ?

Yann leva les mains en l'air, accablé.

- Tu sais comment faire au moins ?!
- Y'a des techniques ?
- DIMITRI BON SANG ! Grogna Yann. Tu t'aventures dans quelque chose dont tu n'imagines pas la portée ni les conséquences !
- Wow…
- Cette fille t'aime bien ! Je veux dire par là qu'elle… a envie… que toi et elle… vous deveniez intimes !

Dimitri grimaça.

- Comme des parents ?
- … en quelque sorte ! Elle est amoureuse quoi ! Elle veut que toi et elle vous… deveniez un petit ami et une petite amie !

Dimitri hocha la tête, ayant enfin compris.

- Ahon !
- Ahon, oui ! T'avais aucune idée de ce qui allait se passer, avoue !
- Mais pourquoi ça te met dans un tel état ? C'est grave ?!
- …

Yann réfléchit.

- Disons que je me demande si tu réalises ce que c'est !
- Pas vraiment.
- Bah… Vous allez vous embrasser ! Aller dans des endroits tous les deux ! Si ça se trouve elle va vouloir que vous alliez voir un film ou déjeuner quelque part avec toi !
- C'est sympa. Sauf la partie où on s'embrasse.
- Ca, vous êtes pas obligés… surtout au premier rendez-vous, ça le fait pas…
- Mais comment tu sais toutes ces choses ? Y'a un bouquin en vente ? Des cours en option ?
- … Non, mais je suppose que ça ne t'aiderait pas des masses quand bien même ça existerait…

***

Repas chez les Heine. Enfin, chez les Heine + David.

- On a établi les budgets, les emplois du temps… C'était d'un compliqué, d'un barbant !
- Le proviseur sait que tu as une fille ?
- Il travaille autant que moi, je m'en assure, crois-moi, mais c'est vrai que ça me fait des journées infâmes… Je crois que je vais devoir arrêter de donner des cours et me faire remplacer !
- Ou alors arrête la doyenneté.
- Vincent apprécie trop mon travail ! Il est là à me complimenter… A croire que ce type est juste un beau parleur !

David agita la tête sur les côtés.

- Désolée, David !
- Ca va, ça va…
- Si ça peut te rassurer… en quelque sorte… il m'a dit que Perrine allait bien.

David hocha la tête. Malcolm regarda Claire, mécontent.

- Quoi ?
- Claire, c'est pas la peine de lui rappeler ça, laisse-le tranquille.
- Mac, il faut bien lui donner des nouvelles !
- Sans remuer le couteau dans la plaie !

Claire acquiesça.

- Pardon David.
- Y'a pas de mal…

Malcolm regarda David.

- Ca va ?
- Hm.
- T'es sûr ? T'as l'air pas bien, du moins encore moins bien que d'habitude…
- On pourra… en discuter après le repas ?
- … Il te manque quelque chose ?
- Tu as froid la nuit c'est ça ? Demanda Claire.

David secoua la tête.

- C'est… intime, Claire !
- …

Claire regarda Malcolm, surprise. Nell buvait tranquillement son biberon.

***

David gardait la tête basse alors que Malcolm était quelque peu embarrassé.

- Tu… M… Ca fait combien de temps ? Enfin j'veux dire…
- Huit ou… neuf fois…
- Dave, enfin ! C… C'est très dangereux d'avoir des rapports sexuels avec des gens que tu ne connais pas ou peu !

David acquiesça, au bord des sanglots.

- J'arrive pas à supporter de le voir tous les jours… alors pour… calmer cette… douleur à la con… J'trouve que ça !
- David, c'est un comportement destructeur et stupide ! Ca ne te ressemble pas ! Geignit Malcolm.
- J'suis désolé, j'devais t'en parler…
- Bien sûr, bien sûr ! Je viendrais avec toi demain pour tes analyses !
- Merci… J'voulais pas y aller tout seul…
- Et c'est tout à fait compréhensible.

David hocha la tête.

- Merci d'être aussi gentil.
- Tu traverses une période pas facile, t'es le frère de mon meilleur ami… Je suis marié, j'ai une certaine stabilité, autant que je t'aide.
- Merci.

Malcolm tapota l'épaule de David.


***

C'est David, en partance pour le cabinet, qui ouvrit la porte au jeune Tobias Morris, fils des voisins d'en face. Un ado de quinze ans particulièrement…

- S'lut…
- … Rachel, le gamin pour les haies est là !
- J'suis pas un gamin, pauvre tâche…

David regarda le gamin, intrigué. Rachel arriva.

- Bonjour Tobias ! Prêt à travailler ?
- J'suis là juste parce que ma mère me force !
- Autant mettre du cœur à l'ouvrage alors !

Roland klaxonna.

- David, magne ton cul !
- J'arrive ! Soupira David en trainant sa sacoche.

David entra dans la voiture avec son frère.

- T'as tout ?
- Oui…
- Alors on y va…

Roland commença à rouler. Il regarda son frère.

- Ca va, le boulot ?
- Oui.
- Les amours ?
- Néant.
- Voulu ou forcé ?
- Voulu.
- Très bien, frangin. Ne te case pas.

David regarda Roland qui soupira.

- Rachel me court sur le haricot.
- Comment ça ?
- Elle m'empêche d'avoir une implication avec le petit.
- … T'as qu'à lui en parler !
- Elle refuse tout conflit et je ne veux pas qu'on se dispute.
- Alors démerde-toi et te plains pas auprès de moi, j'peux rien faire…
- Tu pourrais arrêter de boire, ça serait bien.

David regarda Roland.

- Dit celui qui buvait pendant toute son adolescence…
- Ouais mais moi j'avais pas masse de problèmes digestifs.
- Ils sont de plus en plus restreints, ces problèmes, tu le sais !
- Tu as subi une greffe de cœur et de rein et monsieur trouve le moyen de boire régulièrement ? Ca va, tu veux un foie de rechange, aussi ?

David soupira.

- Fais pas chier !
- Hier soir je me suis introduit dans ton bureau, j'ai vidé toutes tes réserves.
- QUOI ?

Roland hocha la tête.

- C… Tu mens !
- Non ! Absolument pas ! Et j'ai chargé la directrice de ton cabinet de surveiller tes allées et venues.
- … P… Pourquoi ?
- J'conduis, là, j'ai pas le temps de t'en coller une chaque fois que tu dis des conneries plus grosses que toi.

David soupira.

- Tu sais pas ce que c'est…
- Si, justement je sais ce que c'est de boire parce qu'on est seul, parce qu'on a conscience qu'il nous manque quelque chose dans notre vie… Seulement tu bois mal, tu bois régulièrement et en journée. Il faut boire le soir et en quantités.

David plissa les sourcils.

- Donc dès ce soir, on institue la buvette en duo ! On boira un coup ensemble !

David grimaça.

- T… Toi et moi ?!
- Ouais, comme deux frangins normaux ! Dans un bar hétéro en plus, miam miam miam !

David leva les yeux au ciel.

- Pourquoi tu fais ça ?
- Fraternité. Répète après moi, Fra-ter-ni-té ! En répétant les mots et en leur donnant une musique, on fait ce qu'on appelle du bourrage de crâne…
- Ca va, ça va… Occupe-toi de ton mariage…

Roland hocha la tête.

- Paradoxalement c'est plus facile pour moi de m'occuper de tes problèmes ou de mes Pokémon que de mon mariage.
- Vous allez pas divorcer quand même ?
- Nan. Ca peut s'arranger.

David baissa la tête.

- Je pensais ça aussi, avec Kyle…

Roland plissa les yeux.

- Je pensais que je pourrais tout arranger.
- Ca te hante encore à ce point là ?

David hocha la tête. Roland soupira.

- Dave, c'est Roland le mari de Rachel qui te parle : Si tu as une occasion… saisis-là.
- Genre si un patient me drague, je dois en profiter ?
- David, tu es un Smirnoff, tu trouveras quelqu'un, tu as le flair pour ça.
- J'ai entendu des versions différentes…
- Regarde moi et Lily ! On a mis le temps mais on a réussi !
- Hm… T'as peut-être raison.
- Je viens te chercher ce soir et on va se biturer !
- … Hm… Rachel est au courant ?
- Même pas !

Roland déposa David à son cabinet et repartit. David soupira et traina des pieds jusqu'à son bureau.

***

Tobias taillait les haies avec l'aide de son Sabelette alors que Rachel prenait un thé avec sa voisine Clarence.

- Et toi, qu'est-ce que tu as fait ensuite ?

Rachel haussa les épaules.

- Je l'ai houspillé, évidemment, il était énervé comme un pou contre le voisin, alors j'ai essayé de calmer ses ardeurs, je vous ai expliqué que je ne voulais plus avoir de problèmes avec qui que ce soit…
- Ah Rachel, ma Rachel, tu t'y prends très mal !
- Ah ?
- Tu es en train d'émasculer ton mari !
- … Clarence, avec tout le respect que je vous…
- S'il cherche à se faire respecter, tu dois le laisser faire ! C'est parce que tu ne le soutiens pas dans ses initiatives qu'il est malheureux !
- Roland n'est pas malheureux !
- En es-tu si sûre ?

Rachel plissa les yeux alors qu'Ethan était assis sur une couverture déployée sur la pelouse. Manquerait plus que le gosse se salisse.

- Et pourquoi tu ne laisses pas ton fils jouer sur la pelouse ?
- Parce que c'est sale !
- Mais enfin Rachel tous les gamins aiment se salir ! J'en sais quelque chose ! Et chez moi, il ne se prive pas !
- Pardon ?! J… Je croyais que…
- Je le nettoie bien sûr ! Ce qui est rigolo c'est que vous ne remarquez jamais que je lui ai changé ses vêtements !

Rachel plissa les yeux.

- Tu as peur de rater son éducation ou quoi ?
- Avec Roland on a eu pas mal de problèmes familiaux…
- Si vous voulez faire de ce gosse un rebelle en puissance, le meilleur moyen c'est de continuer à lui serrer la vis !
- Ethan n'a rien d'un rebelle !

Rachel et Clarence regardèrent le gamin qui semblait à peine oser jouer et qui restait assis sur la couverture à regarder les Pokémon assoupis dans le jardin.

- Et Roland, comment il se comporte avec le petit ?
- Il est distant, mais je m'y attendais… Et il s'y prend mal, ce à quoi je m'attendais moins.
- Ah oui ?
- Il donne des biberons au petit, il voudrait que ses Pokémon s'amusent avec lui…
- Oh mon Dieu, appelle SOS Enfance Menacée !
- … quoi ?
- Roland maltraite le petit, c'est évident !
- Vous croyez ?
- Je PLAISANTE, Rachel ! Je te pensais moins coincée que ça !
- Je suis pas coincée !
- Quand même, regarde le petit, on dirait qu'il se prépare à intégrer un couvent de religieuses !

Rachel regarda Ethan qui regarda sa maman en souriant.

- … nan, il a juste l'air équilibré !
- Ah ça il est aussi équilibré qu'un niveau à bulles, pas de problème…
- C'est quoi le problème alors ?!
- Il a un balai dans le cul.

Les femmes se tournèrent vers Tobias qui continuait à tailler les haies et qui se tourna vers Rachel.

- Enfin c'est ce que dit mon père, quand il vous voit sortir avec le môme il se demande s'il doit vous déposer une brosse devant la porte, pour mettre au bout du manche qui dépasse des fesses du môme…

Rachel grimaça. Tobias haussa les épaules et s'en retourna à son activité.

- Je ne fais rien de mal ! Soupira Rachel.
- Non, pas pour le moment… Mais il arrivera un temps où Ethan va vouloir se rebeller contre l'autorité !
- Je m'y prends mal alors ?
- Tu t'y prends comme tu veux mais tu dois desserrer les cordages à un moment ! C'est un enfant, il faut le laisser s'envoler de temps en temps.

Rachel plissa les yeux.

- A part tout ça, la faculté ?
- Ca se passe, ça se passe…

***

- Hey…

Dimitri arrivait vers Magalie qui l'attendait. Elle se leva, souriante.

- Bonjour Dimitri !
- Salut…

Elle lui fit la bise, ce à quoi il répondit comme il savait le faire. « Un coup à droite, un coup à gauche, garde le rythme… »

- On fait quoi ?
- … je pensais que tu aurais une idée… marmonna Dimitri.
- Je pensais plutôt que ce serait toi qui aurait une idée !
- Je sais pas trop, on se balade dans le centre ville ?
- Pourquoi pas !

Dimitri et Magalie se dirigèrent ensemble dans la ville. « Ca a l'air de bien se passer… »
Magalie lui prit le bras pour l'entremêler au sien. Dimitri blêmit. « Oulala… Qu'est-ce qui se passe ! »

- …
- La ville est très jolie, ça sent l'automne, hein ?
- Ca sent surtout les gaz d'échappement…
- Oui mais l'automne arrive, c'est une jolie saison.
- Il va y avoir plein de feuilles partout, des tas d'employés municipaux vont devoir travailler d'arrache-pied pour tout déblayer… c'est triste.

Magalie regarda Dimitri, souriante.

- T'es vraiment un garçon très sensible, tu sais !
- Ah ? On m'avait jamais dit ça !
- Tu habitais à Hoenn avant la fac ?
- Non, j'étais… enfin je suis de Hoenn, à la base, mais mes parents sont morts pendant la Guerre de Feu…
- Quel nom stupide ils ont donné à cette guerre… soupira Magalie.
- … donc je me suis retrouvé chez une famille d'accueil…
- Ca a dû être difficile, je suis désolée…
- … mais ils m'ont abandonné aussi…

Magalie regarda Dimitri, étonnée.

- Oh…
- J'ai été recueilli par la famille de Yann… Tu vois qui c'est, Yann…
- Oui…
- Bah ses parents m'ont en quelque sorte adopté, mon tuteur légal est un de ses pères.
- … un de ses pères ?
- C'est une histoire très compliquée…
- … On va manger une glace ?
- Pourquoi ?
- Comme ça, tu n'as pas faim ?
- J'ai mangé ce midi…
- Plus tard dans l'après-midi alors… Oh, il y a un parc super dans cette ville !
- Va pour le parc… je suppose… Il y a un emploi du temps précis ?
- Non, absolument pas, pourquoi ?
- Comme ça… « Y'a donc moyen que je m'enfuie à un moment… »

***

David et Malcolm attendaient dans la salle d'attente. David était stressé, ils lui avaient fait le prélèvement, et tous deux attendaient pour les résultats.

- Ca va aller ? Marmonna Malcolm.
- Oui, oui… Y'a pas de raison, au pire je suis séropo, au mieux j'ai des morpions…
- Ne sois pas si pessimiste…
- Y'a de quoi, non…

David se tenait le visage dans une paume, malheureux.

- Allons, ressaisis-toi un peu !
- J'suis désolé de squatter chez vous…
- Oh, mais non, ne sois pas idiot ! Je fais ça parce que tu en as vraiment besoin… et parce que ton frère me l'a demandé.

David acquiesça.

- Merci…
- Tu restes tant que tu peux. Et tant qu'on peut t'accueillir.

David acquiesça, rassuré. Une infirmière arriva.

- David Smirnoff ?

Il se leva, prêt à vivre le film Philadelphia.

- … Vos résultats sont revenus négatifs ! Vous êtes parfaitement sain !

David poussa un énorme soupir de soulagement. Malcolm lui tapota l'épaule.

- Bah tu vois ! Il t'arrive des trucs bien de temps en temps !
- Vous êtes son compagnon ?

Malcolm blêmit.

- Nan ! Je suis un ami de son frère !
- Oh ! Mes excuses, c'est l'habitude… Vous pouvez y aller, voici vos résultats dans le détail…
- Merci…

David se dirigea vers la sortie, soutenu par Malcolm.

- Ca va mieux ?
- Un peu…
- Alors retourne à la fac, petit fainéant !
- Oui papa… ironisa David.

***

- Vraiment ?

Malcolm hocha la tête alors qu'il aidait Claire à faire la vaisselle.

- Il est dévoré par la peur, il est complètement perdu, je pense qu'il va mettre du temps à s'en sortir. Niveau études ça a l'air de passer, mais pour le reste…
- Le pauvre… Tu lui as dit qu'on était tout à fait d'accord pour le garder ?
- Oui, oui bien sûr, mais en même temps on n'a pas le choix. Je me sens un peu responsable.

Claire plissa les yeux.

- A cause de Roland ?
- A cause de l'absence de Roland. M'occuper de David c'est un peu comme rendre un grand service à Roland !

Claire acquiesça.

- Je suis contente de voir que tu ne prends plus les petits désagréments comme de gros problèmes qui pèsent forcément sur ta vie !
- Je suis marié maintenant ! Tout passe beaucoup mieux maintenant que tout est clair !

Claire sourit.

- Tu as repris contact avec la maison de retraite pour ton père ?
- Oh ! Merci de m'y faire penser !


***

David tira le piston de sa seringue. Le gamin semblait éberlué. Nucléos ne semblait pourtant pas avoir mal.

- Je prélève simplement un peu de sa gelée… Ce Pokémon est constitué d'un liquide physiologique semblable au liquide amniotique…

Il injecta le contenu de la seringue dans la patte d'un Granbull immobilisé par les aimants de Magnezone, derrière David. Le Granbull était plaqué au mur, littéralement. David se releva, regardant le Pokémon qui grognait méchamment.

- Adorable… Et c'est votre Pokémon de compagnie à la maison ?

Le petit hocha la tête.

- Baxter a commencé à devenir agressif et à essayer de mordre les gens, alors je me suis dit que j'allais l'emmener chez le médecin…
- C'est très bien. Il a simplement besoin d'une cure de vitamines, il est fatigué, ça le rend irritable.
- Pourtant on le promène…
- Ca ne suffit pas. Vous vivez en appartement ?
- Non dans une maison…
- Il va souvent dans le jardin ?
- Bah pas trop sinon il bousille le jardin de maman…
- Les Granbull ont besoin d'un espace où s'ébattre tranquillement. S'il n'a pas ça…
- J'essaierais de leur dire à mes parents…
- Je vais te faire une ordonnance.
- Je vous dois combien ?

David tendit le papier.

- Rien, tu sais bien que les soins sont gratuits pour les Pokémon appartenant à des enfants en cours préparatoires ou en académie.
- Nan je savais pas…
- Ils ne font plus de prévention ou quoi… Allez, va !

Le gamin rappela son Pokémon et partit. David remplit son registre. Nucléos vint se blottir contre lui.

- Oui, je vais te servir à manger, je sais que tu as perdu du fluide… Pschhh…

David pressa le bouton d'appel des patients. Il fit une tête carrément agacée en voyant qui entrait.

- … Denis…
- Bonjour docteur ! Ca va ?
- … C'est pour ?
- Nimbuline !
- … Nimbuline ?!
- Mon Altaria ! Geignit Denis.
- Vous êtes libraire, qu'est-ce qui peut bien arriver à votre Altaria ?! Une chute d'étagères ?
- Je… suis aussi un dresseur, je m'entraine souvent ! J'adore combattre ! Et l'ennui c'est que… comme je veux des résultats, mes Pokémon se blessent souvent en entrainement !
- D'où le besoin expresse d'avoir un médecin traitant… Pfffff…
- Désolé, docteur… J'ai hésité… Oh ! C'est un Nucléos ?
- Non c'est un ballon de plage. Venez…

Denis suivit David.

- Désolé de vous déranger à ce point…
- Ca m'insupporte les gens qui reviennent régulièrement. Je soigne pas les Pokémon à la chaîne et je donne pas de carte de fidélité, moi !
- … Joli Magnezone !
- … Un cadeau de mon oncle.
- Vous aimez vous entrainer aussi ?
- Sortez votre Altaria, j'ai pas que vous dans la journée…

Denis, embarrassé, sortit son Pokémon. L'oiseau poussa un cri joyeux, semblable à un ronronnement.

- Qu'est-ce qu'elle a ?
- C… C'est son aile gauche, docteur…

David regarda le Pokémon et l'approcha, mais elle recula nettement, apeurée à l'idée qu'un étranger la touche.

- …
- N… Ne la paralysez pas, je peux…
- La procédure voudrait que je la paralyse…
- Pitié…

David regarda Denis, fou d'inquiétude, qui se mit à pleurer.

- Ne lui faites pas de mal…
- … Ca… Ca n'est absolument pas mon intention, Denis, enfin ! Je suis médecin tout de même…
- Je sais, mais… je déteste quand un de mes Pokémon souffre… C'est pour ça que je viens vous voir aussi vite !
- …Nucléos !

Le Pokémon vert et blanc arriva dans la pièce en piaillant.

- Utilise Charme, tu veux ?

Le Pokémon sourit et s'agita mollement. Altaria sembla rassurée. David approcha et tâta l'aile.

- … simple douleur… pas d'hémorragie… contusion douloureuse… probablement musculaire… sinon osseuse…

Il tâta un peu plus devant un Denis inquiet. Mais également séduit par le professionnalisme du médecin. David sortit Parasect.

- Je pense qu'un cataplasme suffira…

David donna une grosse compresse semblable à un petit coussin à Parasect qui enroba l'objet blanc d'une poudre un peu verdâtre. David s'empara ensuite d'un sparadrap. Il posa le pansement sur l'aile tendue de l'Altaria.

- Eeeeeet voilà… Ca devrait aller mieux sous deux jours, et vous pourrez retirer le pansement sous cinq ! Aucun mouvement brusque d'ici-là, elle ne s'envolera pas d'elle-même de toute façon.
- Merci docteur…

David et Denis se regardèrent.

- Je commence à croire que vous blessez vos Pokémon exprès pour venir ici !
- A… Absolument pas !
- Vraiment ? Vous me le jurez ?
- Mais oui je vous le jure ! Vous me pensez vraiment capable de…
- Je ne vous connais pas au point de savoir de quoi vous êtes capable !

Denis baissa la tête.

- Je ne l'ai pas fait exprès ! Je m'entraine, j'avais de bons acquis à la fac, je tiens à les conserver, alors je m'entraine !
- Bon, je vous crois… Mais j'aimerais autant que vous ne reveniez pas de sitôt !

David rappela ses Pokémon alors que Denis rappelait son Altaria.

- Merci quoi qu'il en soit…
- Vous avez votre carte de soins ?
- Oui oui…

David retourna à son bureau. Denis paya les soins. Denis n'avait d'yeux que pour David qui remplissait son registre.

- Dites, docteur…

David leva les yeux vers son patient.

- … on pourrait se tutoyer ?
- En quel honneur ?
- … je sais pas, si je continue mes entrainements, on pourrait se revoir souvent…

David plissa les yeux.

- Vous me draguez ?!
- N… Non ! Mentit Denis.
- Je ne tutoie aucun de mes patients. Et si vous continuez à être aussi… bizarre, je vous renvoie vers une collègue.

Denis plissa les yeux.

- Bizar… Oh ! Oh je… Oh je suis désolé, je pensais que vous étiez…

David grimaça.

- M… Je suis votre médecin, comment vous pouvez penser à moi comme ça ?
- Vous n'en restez pas moins un être humain !
- J… Je ne suis pas du tout intéressé ! Désolé !
- Ok, ok, ça règle tout. J'arrête de vous embêter.

David soupira et rendit la facture à Denis.

- Tu reviens seulement si c'est nécessaire. Je soignerais tes Pokémon mais ne reviens pas systématiquement !
- … très bien docteur…
- Allez, va.

Denis fit quelques pas vers la sortie et regarda vers David.

- Ca… Ca veut dire que… j'ai une chance ?

David regarda Denis, soudainement furieux.

- Ca veut dire que j'accepte de te tutoyer, en tant que médecin ! N'espère absolument rien avec moi !

David tourna le dos à Denis pour chercher un calepin.

- Je ne veux plus me lancer dans une relation.

Denis plissa tristement les yeux.

- Oh…

David se retourna avec son calepin.

- Voilà.
- … au revoir docteur. N… N'hésitez pas à venir à la librairie, je vous ferais… je vous ferais des rabais !

David regarda fixement Denis sans la moindre émotion, les mains jointes devant sa bouche. Le jeune homme sortit du cabinet, dépité. David écrasa ses yeux contre ses mains, mélancolique.

« Tu as fait le bon choix, Dave… Inutile de souffrir ou de faire souffrir quelqu'un d'autre. »

Pourtant il avait consenti à le tutoyer. Il avait juste senti que ça le rendrait triste s'il ne le faisait pas. David plissa les yeux, intrigué par son propre comportement.

***

Dimitri et Magalie étaient sur un banc dans le parc. Dimitri était assez embarrassé, Magalie aussi. Ils ne savaient pas trop quoi faire en fait. Dimitri avait sorti Lucky, son Ponchiot, Bernie, son Crabicoque, ainsi que Yannou, son Spinda. Les trois Pokémon se courraient après.

- Tes Pokémon ont des surnoms ?
- … Non, je trouve ça trop personnel de surnommer ses Pokémon. Pour moi, mes Pokémon sont mes amis, pas des alliés ou des compagnons… marmonna Magalie.
- Oh.
- Pourquoi Spinda s'appelle Yannou ? C'est… un peu bizarre comme surnom…
- … Quand… j'étais en voyage itinérant… mon maître a vu chez moi des faiblesses qu'il m'a demandé de combler en donnant à mes Pokémon des surnoms qui les rendraient précieux à mes yeux. J'ai appelé Brouhabam selon ma chanson préférée. J'ai donné un surnom rigolo à Nidorino parce que j'aime rire… Lucky c'est parce que Ponchiot n'est pas un Pokémon de combat mais un porte-bonheur. Et Bernie c'est parce que… je trouvais ça mignon comme surnom pour Crabicoque.
- Ca n'explique pas Yannou.
- Et pour Spinda j'avais pas d'idée… alors mon maître m'a dit… « Pense à quelque chose de précieux pour toi ». Et là j'ai pensé à mon meilleur ami. Qui est aussi en quelque sorte mon demi-frère.
- Tu es bizarre et ta vie aussi est bizarre !
- Oui, tout est assorti…
- Je disais pas ça méchamment, hein !
- J'avais compris ! Assura Dimitri.
- Z'auriez pas du feu ?

Dimitri et Magalie levèrent la tête. Un type bizarre comme il en traine souvent dans les parcs.

- Non désolée… marmonna Magalie.
- Pour quoi faire ? S'étonna Dimitri.

Le type montra une cigarette.

- Aw… Aw, monsieur vous devriez pas fumer ça, vous pouvez en mourir !
- J't'en pose des questions, petite tête ?
- J'essaie simplement de vous donner un bon conseil, vous vous porterez mieux si vous n'en fumez pas…

Magalie regarda Dimitri, apeurée.

- Ah ouais ? Tu veux voir comment tu vas te porter si j'te casse la gueule, petit débile ?
- J'pourrais pas voir, je sentirais, ça c'est sûr mais tant que je ne pourrais pas m'extraire de mon corps…

Le type empoigna Dimitri et le souleva du sol.

- Tu vas fermer ta gueule, petite tête ?
- Dimitri… geignit Magalie.
- Oui monsieur…

Il jeta Dimitri sur le banc, énervé.

- PUTAIN ET A CAUSE DE TOI J'AI NIQUE MA CLOPE ! J'VAIS DEVOIR EN REDEMANDER UNE ! TU FAIS CHIER !
- Si vous ne m'aviez pas empoigné, vous auriez toujours votre cigarette…
- Dimitri !! Geignit Magalie affolée.
- Quoi, c'est vrai…

Le type sortit une Pokéball.

- Toi tu vas morfler mais sévère !
- Oh… Magalie, tu m'aides ?
- N… Non, certainement pas ! Tu t'es mis là-dedans tout seul !
- J'ai fait que dire la vérité…
- Allez, Grahyena !!

Le loup noir apparut, menaçant.

- Lucky ! Lucky, viens mon chien !

Le Ponchiot rejoignit son maître. Magalie s'éloigna, visiblement effrayée.

- Attaque Crocs Feu !

Le Pokémon s'approcha, fou de rage, la bouche en feu.

- Yannou, Uppercut !

Spinda colla un bon coup de poing à Grahyena.

- Putain ! Bouffe la gueule de ce sale tas de poils !

Grahyena mordit Spinda au bras et le balança contre un arbre. Dimitri plissa les yeux.

- Exuviation…

Le type et son Grahyena se tournèrent vers Crabicoque qui était sorti de sa carapace, rouge comme un piment.

- Hein ?
- Plaie-Croix !

Le crustacé frappa violemment le loup qui se retrouva contre le même arbre que Spinda qui revint vers Dimitri. Le type rappela son Pokémon.

- Tu perds rien pour attendre, petit con !
- J'ai rien perdu, moi… attendre quoi ?

L'homme grommela encore un peu et s'enfuit. Crabicoque revêtit sa carapace et Dimitri se tourna vers Magalie.

- Ca va ?
- T… Tu es fou ? Il suffisait simplement de lui dire « Non, désolé » et tu aurais évité tout ce remue-ménage !
- J'avais juste envie d'être prévenant…

Magalie secoua la tête.

- Je crois… Je crois que je me suis trompé sur toi, je pensais que tu étais un gentil garçon, mais en fait tu m'as juste l'air insouciant et… Inconscient !

Dimitri regarda Magalie qui semblait vraiment apeurée.

La seule réponse que le jeune homme trouva, c'est celle qu'il avait toujours donnée à toute question à laquelle il n'avait pas de réponse.

Il haussa les épaules, se fendit d'un morne :

- Ok !

Et il partit, tout simplement. Dimitri n'était pas quelqu'un de stupide, il était juste trop simple pour ce monde.

***

Malcolm passait un coup de fil à sa sœur. Claire rassurait David.

- La vie m'a appris qu'on peut trouver partout ce qu'on recherche, et ça ne prend jamais la forme qu'on veut. Regarde, moi. J'ai trouvé sans le vouloir une bande d'amis, mon mari, ma maison… ma vie en étant simplement professeur à Céladopole ! Ca peut t'arriver à toi aussi !

David hocha la tête.

- Roland m'a conseillé d'entrer dans un groupe de parole…
- Ca peut être une bonne idée ! Si tu veux faire des rencontres hors de la fac !
- … un groupe de parole psychologique, pas gay !
- Oh ! Oh, oui bien sûr ! Ca te fera du bien aussi !

David acquiesça.

- Pour les rencontres… je me sens plus trop prêt à vivre une histoire sentimentale…
- Ca peut se comprendre. Laisse-toi du temps, David. Tu es un garçon adorable, le garçon avec qui tu feras ta vie aura bien de la chance.

David regarda Claire.

- J'croyais tellement que ce serait Kyle…
- On le pensait tous. C'est la vie qui en a décidé autrement. Ce n'était pas le bon, c'est tout. Tu trouveras ! Tu es tout mignon, qui ne voudrait pas de toi !

David plissa les yeux. Claire ricana.

- Excuse-moi, je te prends trop pour Léopold !
- J'avais cru comprendre…

Malcolm hocha la tête, au téléphone, assis sur le fauteuil.

- Si vous avez besoin d'aide pour l'installation, n'hésitez pas !… En tout cas je suis certain que ça fera plaisir à papa que vous veniez avec nous pour le chercher à la maison de retraite !… Il va mieux, d'après son médecin, le traitement psychologique a bien fonctionné ! Voilà ! Je t'appelle pour te confirmer la date ! Voilà ! Salut Rachel. Salue Roland de ma part… … uh… trop de détails Rachel… I… IL EST DIX-HUIT HEURES, QU'EST-CE QUE VOUS FAITES AU LIT ?!

Claire et David plissèrent les yeux alors que Moustillon donnait le biberon à Nell.

- Mousse, pas trop haut, le biberon ! Laisse-la le tenir !

David regarda Nell, quelque peu nostalgique.


***

Rachel observait le fils des voisins dans le jardin.

- Tu peux arrêter de le mater ? Soupira Roland qui tenait Ethan.

Rachel regarda Roland et lui prit Ethan des mains.

- … désolé de l'avoir tenu…
- Ne me fais pas passer pour la méchante !
- … loin de moi l'idée !
- Roland, est-ce qu'il y a quelque chose que je fais mal ?

Roland regarda Rachel.

- Non.
- Avec le petit ?
- … Tu fais ce qui te semble juste.
- ROLAND !

Roland leva les yeux au ciel.

- Je ne veux pas me plaindre…
- Tu as envie de te plaindre ? Tu as de quoi te plaindre ?
- Peut-être… marmonna évasivement Roland.
- Alors quoi ? Dis-moi ?
- Je ne veux pas qu'on se dispute.
- Pourquoi ? Il y a de quoi se disputer ?
- Peut-être.
- ROLAND MERDE !

Roland regarda sa femme.

- Ca fait des jours, des mois, presque des années que je te fais part de ce qui m'embête.
- Si je prête attention à quoi que ce soit, Roland, on change tout !
- Bien sûr ! Mes plaintes sont homériques ! Ne mangeons pas tous les deux…
- Roland, je ne veux pas qu'on se désolidarise du monde extérieur…
- Ni qu'on… Vas-y, continue !
- … ni qu'on attire l'attention !

Roland tapa dans les mains.

- Voilà ! Tu vois je suis peut-être un gros connard anormal et égocentrique mais s'il y a bien UN TRUC, UN SEUL TRUC QUE JE DEMANDE…

Rachel tenait Ethan contre elle, apeurée. Roland la regarda et se prit des merguez froides au frigo.

- Eh, c'est le repas de ce soir !
- Tu trouveras autre chose !

Roland piqua avec la fourchette et croqua dans la merguez.

- Hmmm ! La sauce a caramélisé ! C'est DE-LI-CIEUX !
- …
- Je sais que je suis excentrique, je m'en fous, Rachel ! Bordel, tu m'as pas épousé pour ma soutane !
- … J'ai cru tout perdre le jour où j'ai laissé libre cours à mes émotions, Roland.

Il la regarda, une merguez à la bouche.

- … Je refuse que ça se produise à nouveau. Nous serons normaux ou nous ne serons pas !
- Rachel, nous ne sommes pas un couple normal. C'est pour ça qu'on s'aime !
- Tu ne peux pas comprendre que je veux juste une vie normale ?
- C'est QUOI une vie normale, putain ?!
- Juste une vie normale. Sans… Sans grande aventure, sans conneries, sans folies déplacées, sans embarrasser qui que ce soit…

Roland hocha la tête.

- La prochaine fois, épouse un mannequin de crash-test !

Roland alla se poser devant la télévision. Rachel leva les yeux en soupirant, incapable de comprendre.

***

Dimitri rentra et surprit… Yann, Rose et Sheldon qui… jouaient à la console.

- … Oh…
- Salut Dim ! Rose est passée, avec Sheldon, il a ramené sa console et on a commencé à jouer…
- Moi pas, hein, je les regarde tout en lisant le bouquin qu'on a à lire en philo ! Marmonna Rose, plongée dans son bouquin.

Dimitri regarda Yann et Sheldon jouant à leur console.

- Alors, c'était comment ? Demanda Yann.
- Comment quoi ? Qu'est-ce qu'il était allé faire ? Marmonna Sheldon.
- Il avait un rencard avec une fille, figure-toi !
- Ah ouais ?
- Vraiment ? Dimitri ?! S'étonna Rose.

Dimitri haussa les épaules.

- Ca s'est mal passé !

Yann regarda Dimitri, étonné.

- Sérieux ?
- Je sais pas, j'me suis battu avec un mec qui m'a demandé une clope, ça lui a pas plu.
- Et… ça va, toi ?
- Bah oui. Pourquoi ça n'irait pas ?! Quelqu'un veut des biscuits apéritifs ?

Sheldon et Rose secouèrent la tête. Dimitri alla boire un coup. Yann plissa les yeux.

« Ouais c'est vrai, ça… »

Il regarda Rose.

« Pourquoi ça n'irait pas ? »

***

- Voilà jeune homme ! Souffla Rachel en donnant la petite liasse à Tobias.
- Merci m'dame.

Tobias allait repartir chez lui.

- Tobias…

Il se retourna vers Rachel qui s'avança vers lui.

- … C'est quoi au juste le problème de ton père avec nous ?

Tobias haussa les épaules.

- Vous êtes juste les voisins d'en face… Mon père adore se chopper les boules contre n'importe quoi.
- Sans raison ?
- On est brouillés avec mes grands parents, mes oncles et mes tantes. Mon père c'est pas un mec raisonnable. Essayez pas de lutter, c'est impossible.

Rachel acquiesça.

- J'ai déjà… Je sais ce que c'est… marmonna-t-elle.
- Ca l'amuse plutôt qu'autre chose, il se fait chier en dehors du boulot… alors il se distrait comme il peut.
- Mais ta mère…

Tobias baissa la tête.

- Bah c'est ma mère.
- Elle est différente de ton père quand même…
- Ah, ouais. Elle vous aime bien. Elle aime tout le monde. Son père est mort d'un cancer, elle a passé un mois entier à le veiller… Même moi, à mon âge, elle me borde encore. Des fois elle fait peur mais elle nous aime moi et mon père.

Rachel hocha la tête.

- Voilà. Merci pour le taf.
- De rien, de rien. Trouve-toi un petit boulot.
- Hm. Et vous, laissez votre mari porter votre fils !

Tobias s'en retourna vers sa maison alors que Rachel plissa les yeux, intriguée.

- Quoi ?

***

Le soir même, David et Roland au bar.

- Roland, j'veux pas...
- Vraiment ?

Roland s'envoya un shot de vodka.

- Moi ça me manquait !
- ... T'es malheureux ?!
- Sale journée.

David acquiesça.

- Pourquoi tu bois pas ? demanda Roland.
- ... Avec toi c'est pas cool ! C... J'veux pas boire avec toi.
- Boire seul ça n'aide pas. J'ai essayé.

David regarda sa bière. Il secoua la tête.

- J'veux pas... que tu me voies après avoir bu. J'ai fait trop d'erreurs dans ma vie pour... boire avec toi.
- Tu bois pourquoi ? Pour cette sensation de brûlure, hein ?

David baissa la tête.

- C'est nul, ça, Dave. On boit pour s'oublier. Certains écrivent, d'autres travaillent, d'autres encore boivent ou se droguent. Y'a plein de moyens de s'oublier.
- ... Roland, je veux pas boire avec toi.
- Moi non plus. Mais... Rachel est de plus en plus chiante.
- ... Roland...
- Elle m'énerve, elle... elle veut qu'on soit des gens convenables.
- Tu veux pas être convenable ?
- Nan, je veux être moi !
- ... et toi c'est quoi, un monstre ?
- Nan c'est juste moi, Roland ! Et ça elle ne l'accepte plus.

David plissa les yeux.

- Roland, la vie m'a appris que... l'amour c'était une histoire de compromis, et quand... les choses sont inconciliables... On fait avec.
- Comment je fais avec le fait que visiblement elle ne veut pas que j'aie quelque implication dans l'éducation de notre fils ?

David plissa les yeux.

- Tu exagères.
- Non, Dave. Ca fait un ou deux ans qu'elle... me retire Ethan des bras dès qu'elle me voit avec.
- Elle l'aime bien c'est tout...
- Elle ne veut pas que je le tienne. Elle ne veut pas que je partage quoi que ce soit avec lui, elle a peur que j'en fasse un sale petit nihiliste de merde !
- ... Roland, tu exagères sûrement les choses.
- Et toi, toujours personne en vue ?
- ... personne.
- Pourtant tu as l'air plus éclairé ce soir. Comme si tu avais fait un progrès.

David plissa les yeux.

- T'as flashé sur un patient ? Avoue !
- Tu sais que techniquement mes patients sont les Pokémon ?
- C'est juste une affaire de sémantique... Un petit mec mignon ?
- Nan...
- Une petite nana ?
- Naaaaaan ! ricana David.
- Ca va, t'es plus à ça près...

David acquiesça en soupirant.

- On va ailleurs ? marmonna Roland.
- Sans finir nos verres ?
- Un hamburger, ça te dit ?
- Rachel va pas crier si on rentre tard ?
- Elle s'en fout.
- ... ok !

***

- Je m'appelle Samantha…
- Bonjour Samantha !
- Oh vos gueules ! Ricana la femme.

Rires autour. Le directeur du groupe leva les mains.

- Samantha, vous devez accepter l'attention des autres !
- Pardon, pardon. Mon mari est mort dans un accident de voiture.

David plissa les yeux. La femme semblait en avoir bavé. Sa seule apparence le disait. Elle avait l'air d'avoir cinquante ans, mais elle était probablement plus jeune.

- Il était parti faire des réserves… Ca allait être la guerre, il tenait à ce que j'aie de quoi subsister au centre d'évacuation… Et vlan. Accident à la con, chute dans un ravin, explosion de la voiture… Voilà. Vous imaginez comment s'est passé l'évacuation. Un truc horrible. Des émeutes, des femmes en quête de bouffe, la déportation heureusement interrompue par un courageux type, un certain Julian Edelson… le pauvre gosse est mort sous nos yeux…

David plissa les yeux.

- En sortant de cette guerre pourrie… J'ai perdu le goût de vivre. Ca fait sept mois, j'ai tenté de me suicider, j'ai refusé toutes les propositions, je vis de ma rente de veuve de guerre… Je subsiste. Depuis quelques temps j'ai un emploi dans un bar, ça m'aide. Mais… je sais bien que ça n'ira jamais vraiment mieux. Il faudrait que je me décide à réagir. Donc je viens ici !

Tout le monde l'applaudit. Samantha leva les mains comme pour chasser leurs applaudissements.

- Au suivant, disons… David !

David se leva.

- Je m'appelle David…
- Bonjour David !

Lequel leva les yeux au ciel, au milieu du cercle de chaises.

- Il y a quelques mois… j'avais encore un petit ami, une fille adoptive, orpheline de guerre. Du jour au lendemain, il m'a quitté en prenant la gosse pour un autre homme… plus vieux et avec une situation. En procès je n'ai aucune chance, moi le petit étudiant…
- Ne vous laissez pas emporter par les émotions, continuez.
- Je suis hébergé par… le meilleur ami de mon frère et sa femme. Ils sont adorables. J'ai… essayé de combler l'absence de mon petit ami par… de… multiples conquêtes… Sans protection, j'ai… passé une journée infernale à me demander si je n'avais pas attrapé… un truc, quoi que ce soit…J'ai eu de la chance. Pour autant je… je ne sens pas que ma vie s'arrange pour autant et je ne vois plus vraiment d'issue. Mais ça me fait du bien de vous en parler.

Tout le monde applaudit David.

***

Après les prises de paroles, David prit à boire au buffet.

- Eh bien, mon grand, ça n'a pas l'air rose ta vie…
- Non, en eff…

David se tourna vers une femme, la quarantaine. Brune, maquillée, une adulte quoi. David en comparaison, faisait presque enfant.

- Oh, vous êtes… Samantha !
- C'est Sam pour toi, mon petit chou.
- … c'est vous qui avez perdu votre mari avant la guerre…
- Hm… Le truc idiot…
- L'accident de voiture… Je suis désolé, votre témoignage m'a ému.
- J'ai vu ça. Toi aussi mon petit chou, t'as l'air d'avoir morflé.
- Par rapport à vous c'est pas grand-chose…
- Appelle-moi Sam, je t'en prie Dave.
- On en est déjà aux diminutifs ! Ricana David.

Samantha regarda David.

- T'as l'air tellement… seul ! Ce regard de chien battu, c'est terrible, tu es si jeune…
- C'est… c'est rien, vous… ne t'en fais pas, ça va.
- Oh ! Tu me tutoies si vite !
- Je sais pas, j'me sens… bien avec vous… avec toi !

Samantha sourit.

- Comment ce type a pu te quitter ?
- … Il avait ses raisons, de bonnes raisons.
- Oh voyons, Dave. Tu es trop mignon pour qu'on te quitte avec des raisons. Il n'en avait aucune, hein ? Il a juste attendu le moment propice ?

David baissa la tête.

- Ca te dirait de venir chez moi, mon grand ?

David regarda la femme, intrigué.

***

Une bonne heure plus tard, David et Samantha étaient… allongés côte à côte dans un lit, chez Samantha. Essoufflés.

- …
- C'était génial…. Souffla Samantha. Y'a pas à dire, un petit jeune, y'a que ça de bon.

David regarda Samantha qui le regarda en souriant.

- J'ai jamais été aussi heureuse depuis… la mort de mon mari !
- … Hm… Moi je… sais pas trop quoi en penser… Ca t'est venu d'où cette idée de… coucher avec moi ? Enfin, quel moment t'as séduit, « Coucher avec un homme » ou « multiples partenaires sans protection » ?

Samantha ricana de son rire de fumeuse. D'ailleurs elle s'alluma une clope.

- J'avoue au départ c'était pour déconner, je pensais pas que tu accepterais !
- Ah… Moi j'ai fait ça… pour… saisir une occasion… désolé.
- Et ça t'a plu ? T'avais jamais essayé les femmes avant ?
- Bah non… pas à ce point là !
- Et c'était bien ? Mieux qu'avec les hommes ?

David grimaça.

- C'était… différent.
- Contente que ça t'ait plu.
- A propos de mes cicatrices, euh…
- Pas mon problèmes. Moi j'ai survécu à un cancer du sein, t'as rien dit sur mon nichon droit. J'dirais rien sur ton cœur, ton ventre ou ton dos.

David acquiesça. Il se serra contre la femme. Elle le serra dans ses bras.

- T'as quel âge, sans indiscrétion ?
- Trente-huit, et toi ?
- … dix-neuf…

Elle éclata de rire.

- J'ai tapé le jackpot, on dirait !

Elle était grande-gueule, âgée, légèrement désagréable, pas spécialement belle…
Mais David était inexplicablement attiré par cette femme.