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Smirnoff : Renaissance de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 23/11/2010 à 17:54
» Dernière mise à jour le 23/11/2010 à 17:54

» Mots-clés :   Hoenn   Johto   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance   Slice of life

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002 - Contraste
« Un jour vous m'avez dit que pour réaliser mon rêve, je devrais me séparer de vous.
Et au moment le plus crucial, je reviens vers vous.
Ce n'est pas très logique. »

(Jennifer Scoresby à Etienne Smirnoff dans le chapitre 73, « Faites de beaux rêves »)

« La splendeur des nuits d'étoiles est dans le cœur de chacun… »
(Brigitte Fontaine, La Nacre et le Porphyre)



Rachel regarda ses mains. Elle était patraque. Vraiment. Elle ne savait plus exactement où elle était ni où elle habitait. Le choc, probablement. Sa chambre était cernée par les journalistes qui attendaient qu'elle soit disponible.

« Que quelqu'un vienne me sauver je vous en supplie… »

Un fracas se fit entendre, ce qui l'apeura. Qui cela pouvait-il être ? Rachel prit peur et se cacha sous ses couvertures. Elle ne vit donc pas Roland, suivi par Malcolm, qui éloignaient les journalistes avec les aides respectives de Tartard et Noctali.

- Dégagez, les gratte-culs !
- Foutez la paix à ma sœur !! Grogna Malcolm.

Une fois les parasites envolés, la porte s'ouvrit. Rachel sortit la tête des couvertures. La première chose qu'elle vit fut le regard de Roland se posant sur elle.

- R… Rol…

Puis son frère, tout ému qui vint la serrer dans ses bras.

- RACHEL !!! OUIIIIIIIN !!!! TU M'AS MANQUEEEEEE !!!

Rachel, encore sonnée et encore plus sonnée par toutes ces émotions, regarda Roland alors que son frère la serrait contre lui. Roland eut un sourire affectueux bien qu'emprunt de tristesse.

***

- STOP !

Alors que Roland et David allaient être emmenés au bloc, le docteur avait reçu un bip. Roland et David s'étaient regardés. Le docteur s'illumina.

- C'est un miracle ! Jeune homme, nous avons un cœur pour toi ! Un cœur disponible d'ici une petite heure ! Tu vas pouvoir vivre ! On te le transplantera à la suite des organes de ton frère…

David écarquilla les yeux. Roland grimaça.

- Euh…

Il sauta du lit et s'enfuit sous les yeux ébahis de son frère David.

- Monsieur Smirnoff !! MONSIEUR SMIRNOFF !!
- R… Roland ? Sanglota presque le jeune homme.

Lequel se hâta de trouver des toilettes et s'enferma dans un box.

- Monsieur Smirnoff voyons ! Monsieur Smirnoff, David a toujours besoin de vos dons !
- J'SUIS PAS A JEUN ! Cria-t-il finalement tout en se faisant vomir à foison dans les toilettes, l'index et le majeur enfoncés dans la bouche.

***

Les autres avaient éclatés de rire. Lily un peu moins mais les autres avaient tous trouvés ça drôle.

- Te suicider pour donner ton cœur à David ? N'importe quoi ! Ricana Rachel.
- Avoue que tu avais mangé et que tu ne voulais pas le dire, plutôt ! Souffla Charlie.
- Te suicider, n'importe quoi, Roland enfin ! Souffla Léopold.

Claire ne disait rien, elle se contenta de regarder Roland, tenant Nell dans ses bras.

- Tu dis ça pour rigoler, hein, Roland, c'est encore une de tes blagues idiotes…

Roland regarda sa sœur et laissa planer un silence qui la glaça. Les autres plissèrent les yeux, intrigués. Roland craqua.

- Ouais, bon, j'avais faim, vous me connaissez…

***

Le lendemain, après que David ait été greffé du cœur, Roland dût quand même passer sur le billard. A jeun, cette fois-ci.

- Vos analyses prouvent bien que vous êtes à jeun cette fois.

David regarda Roland.

- Merci Roland.
- Merci de quoi ? J'te sauve même pas la vie, là ! Et les parents ont été bloqués dans un embouteillage à la con, ils n'ont même pas pu venir te voir après la greffe…

David regarda son frère en souriant.

- Merci de n'avoir pas fait ce que tu aurais pu faire.

Roland regarda David. Eh oui, le petit frère avait tout deviné.

- Tu ne serais jamais arrivé sciemment à jeun dans la salle d'opération pour me faire du mal. Tu l'avais forcément fait pour autre chose…
- Dave… je suis désolé, vraiment…
- Je t'aurais jamais pardonné… sanglota le gamin.
- J'te demande pardon, vraiment…
- Tu veux que je te pardonne ? Fais-moi une promesse…
- Quoi ? Non ! Je suis attaché, là, je te signale ! Individu dangereux !
- Après cette opération, quand les parents seront là…

***

- Maman, papa… Je suis désolé et… je vous demande pardon pour tout ce que je vous ai fait subir. C'était… C'était incorrect. Vraiment.

Linda et Etienne se regardèrent et hochèrent la tête.

- Nous… Nous acceptons… marmonna Linda.
- Merci, fiston…

David sourit. Roland le regarda, affublé de Kyle, assis aux côtés de son lit en tant que « colocataire » de David.

- Au fait, papa, maman, David est…
- ROLAND !

Malcolm entra dans la pièce avec une pile de paperasse rose.

- … C'est quoi, ça ?

Roland regarda tout le monde dans la pièce.

- … Tu peux faire sortir tout le monde ?

***

- ABRUTIIIIII !

David plissa les yeux alors que Malcolm pleurait sur Roland qui lui tapotait la tête, gêné.

- C'est rien…
- J'ME SERAIS TUE AUSSI, ROLAND !! J'AURAIS PAS SUPPORTE ! TU M'ENTENDS ??? J'AURAIS PAS PU !
- Mais non, tu dis des conneries !
- SI J'TE JURE QUE SI ! J'TE PROMETS !!!
- T'aurais pas eu les couilles de le faire !
- SUR LA TETE DE… euh…
- Personne, laisse maman, papa, Dieu et les Beatles en dehors de tout ça ! Grogna Roland.

David sourit, sentant que son frère devenait enfin quelqu'un de bien. On frappa à la porte.

- Oui ? Appela David.

Malcolm se ressaisit. Rachel entra.

- Les docteurs m'ont dit que vous aviez droit à deux bonnes glaces ! Sourit Rachel en portant des plateaux.
- Ouaiiiiis ! Sourit David.

Roland sourit à son tour et regarda Malcolm.

- On partage, chérie ?
- Ta gueule !

Rachel regarda les deux hommes, éberluée.


***

- Où sont… les autres ?
- A l'hôtel, on était censés partir en reconnaissance mais on a décidé de faire les fous et de te sortir de là ! Sourit Roland.

Rachel plissa les yeux, peinée. Roland soupira.

- Ca va, Rachel, c'était pas ta faute.
- Si j'avais pas… essayé de… désamorcer cette bombe, si j'avais pas pris tous ces risques…
- Ursaring a bien fait de faire ce qu'il a fait.

Rachel regarda Roland, les larmes aux yeux. Roland regarda ses pieds, gêné.

- Parce que c'est… ce que j'aurais fait aussi.
- Roland, tout de même… marmonna Rachel.
- On peut te sortir de là ? Maman veut te voir !
- Et Nathan ? Où est-il ? J'ai quelque chose de très important à lui dire…

Roland et Malcolm se regardèrent.

- Euh…
- Comment dire… Il… il a disparu !

Rachel s'étonna.

- Il… pendant la guerre, il est…
- Non, maman était avec lui, il l'a ramenée apparemment mais… il est parti ensuite… marmonna Malcolm.

Rachel ne comprenait rien.

- Je… je veux rentrer à la maison…
- Oui, oui, on y…

En enlevant les couvertures de sa sœur, Malcolm constata qu'elle était très nettement enceinte. Roland s'en étonna également. Il leva les mains en l'air.

- J'suis pas là… J'vous laisse entre vous ça me regarde pas…

Il sortit de la pièce. Rachel regarda son frère, étonné. Il grimaça.

- Nathan a… plutôt intérêt à revenir, je suppose…
- …
- Ouais… plutôt… acquiesça Malcolm.

***

Rachel sortit en fauteuil roulant, accueillie par les autres.

- Rachel ! Sourit Claire.
- Ma belle-sœur et ma petite nièce chérie ! Sourit Rachel en serrant Claire dans ses bras.
- RACHEL !

Claire s'éloigna pour laisser place à Judith qui était folle de joie.

- Oh Rachel ton père si tu savais, c'est horrible !!

Rachel regarda Malcolm.

- Papa est… dans le coma.
- Ah ?!
- Ces voyous l'ont poignardé, poignardé… J'ai cru qu'ils n'allaient jamais s'arrêteeeeeeer !!!

Gros, gros malaise dans l'assistance. Roland n'avait d'yeux que pour Rachel. Il s'interrogeait quant à son futur avec le bébé, si Nathan ne revenait pas.

- Oh, Rachel…

Kyle lui amena ses Pokéballs.

- Les équipes de recherche te les ont retrouvés, ils se sont calmés après le passage de l'onde de choc de la bombe et les équipes ont pu les attraper facilement vu qu'ils étaient proches de toi.

Rachel reprit ses Pokémon en souriant.

- Merci… Comment as-tu…
- Tu peux pas savoir tout ce qu'on peut faire avec une licence de médecine, même pour les Pokémon.
- Pirate un jour, pirate toujours… ricana Rachel.

Kyle baissa la tête, honteux alors que David riait avec les autres.

***

Roland, Lily et Finn entrèrent les premiers dans la maison de Roland qui avait apparemment été squattée. Par chance, rien n'avait été volé. Par contre beaucoup de meubles avaient été esquintés.

- Eh merde…
- On réparera, on a le temps de toute manière… marmonna Lily.
- Chouette baraque en tout cas…

Roland regarda Finn, intrigué.

- Tu… comptes t'installer ?!
- Je reste avec Blondinette pour le moment.
- Pour… quelle raison ?
- J'sais pas, j'la protège pour le moment.

Lily regarda Roland. Lequel haussa les épaules.

- Ecoute, moi ça m'embête pas. Par contre…

Etienne et Linda entrèrent avec leurs valises.

- Ca alors ! Ca fait tout drôle… souffla Linda.
- Oui ça fait comme si on revenait de longues vacances. Il faut se réhabituer aux lieux, marmonna Etienne.
- … je sens qu'avec eux ça va pas le faire… soupira Roland.
- Tu t'es réconcilié avec eux, je te signale ! Grommela Lily.
- Oui, c'est d'autant plus le problème ! J'peux même pas les virer.

Etienne arriva dans le salon.

- Tu vas avoir besoin d'aide pour tout remettre en place, fiston…
- Ca ira, les meubles sont déposés dans un hangar. A moins que les hangars aient été brûlés… Il va falloir que j'appelle l'académie, j'espère pouvoir reprendre le boulot le plus vite possible…

Il regarda son père qui le regardait aussi.

- Un souci ?
- Rien… Ca me fait plaisir de savoir que mes enfants vont bien… et pensent si vite à se remettre sur pieds.
- Tu peux partir, papa, tu sais…

Lily regarda Roland, sciée.

- Rol…
- Je sais que tu veux aller voir Kenneth…

Etienne baissa la tête.

- Malcolm, Rachel et Judith sont déjà là-bas, je ne ferais que les embêter… Et vous, jeune homme, en quel… honneur vous… restez ici ?

Finn ne savait pas quoi dire. Lily le regarda.

- Papa, sans Finn je serais pas ici ! J'aurais pété un câble. Il peut rester autant qu'il veut.
- Euh, non, j'ai une maison, j'ai une vie.
- Finn, s'il te plait !

Finn regarda Lily, surpris.

- Euh… Vous nous excusez monsieur…
- Smirnoff…
- J'allais dire Spin-off…
- … fabuleux…

Ils s'éloignèrent avec Lily.

- Qu'est-ce qui te prend ?
- Mais rien ! Ecoute, j'ai été content de passer tout ce temps avec toi, t'es une chic fille, c'est juste que là, avec ton frère et tes parents… J'suis un peu de trop quoi.
- S'il te plait, reste, j'veux pas être toute seule !

Finn écarquilla les yeux.

- T'as de la famille, profites-en ! Ils pourraient être tous morts ! Je rentrerais en bus, t'en fais pas.
- Finn…
- A plus, peut-être, Lil'.

Il sortit de la maison. Une fois dehors, un doute malsain le saisit.

« Y'avait des traces de lits… récentes… »

Il contourna la maison et passa dans une ruelle qui la longeait. Finn aperçut alors des types pas très catholiques dans le jardin, en train de prendre des armes.

«  Putain… »
- T'avais raison, Rex, c'était bien les proprios qui sont revenus, bordel !
- Les proprios, hein ? Bah ils vont voir. C'est notre piaule, maintenant !!

Finn sortit son Milobellus.

- T'es prêt ?

Le Pokémon hocha la tête.

***

- Roland, je ne me lasse décidément pas de ta maison !

Roland regarda sa mère. Lily le regarda avec un grand sourire. Roland sembla s'arracher des côtes en prononçant un simple :

- M… Merci, maman !
- Je vais dans le jardin voir l'état des mauvaises herbes.

Elle se dirigea vers la porte du jardin et poussa un cri.

- ROLAND ! ROLAND OH MON DIEU !

Roland, Lily et Etienne se précipitèrent vers l'arrière de la maison pour observer… un Milobellus qui bombardait les squatteurs avec un Hydrocanon. Lily était estomaquée.

« Finn… »
- C'est… très bizarre… marmonna Roland.
- Je dois l'admettre, c'est… étrange… marmonna Etienne.
- Vous avez un lac à Milobellus dans le coin ? Demanda Linda.
- Maman, j'ai juste une maison de riches, pas le grand-standing qui va avec ! N'appelle pas quelque valet de chambre, tu vas être déçue !

Linda ricana et regarda Roland qui venait de faire rire sa mère.

- Oh mon Dieu, je ne m'étais jamais aperçue d'à quel point tu étais drôle, Roland !
- … merci maman…

Lily ricana aussi, voyant que son frère avait l'air de se faire caca dessus chaque fois qu'il s'excusait.

- J'appelle la police ? Demanda Etienne.
- Non, papa, tu commandes un sandwich… soupira Roland. Ca m'étonnerait que la police réponde aussi tôt, je dois avoir du fil de pêche dans mon matériel de cours. On va les attacher et attendre une autorité civile suffisamment compétente.

Linda observa le Milobellus.

- Il a sûrement un dresseur, c'est pas possible autrement…

Lily garda le silence.

***

- Poignardé ?!

Norbert acquiesça. Lionel était consterné. Léopold était couché dans la chambre alors que Charlie, qui avait servi un thé aux vénérables, écoutait leur histoire.

- Poignardé, je te dis ! Tout ça à cause d'un téléphone satellite ! On cherchait à localiser Kenneth et Judith qu'on ne voyait pas au refuge !
- Quand on a reçu la nouvelle par un de mes collègues policiers que le sang de Kenneth avait été retrouvé en grande quantité ainsi que celui de Judith, il en a tiré les conclusions qui s'imposaient… souffla Lionel.
- A tous les coups, ils étaient morts… marmonna Linus.

Norbert souffla en l'air.

- Quand le stade s'est effondré, ils se sont arrêtés net. On n'a pas trop compris pourquoi et ils n'ont pas vraiment voulu nous expliquer après coup.

***

- Linda !!
- Non, Etienne, je… je ne peux pas continuer !

Etienne retourna chercher Linda qui s'était arrêtée alors que les autres fuyaient toujours.

- Linda…
- Kenneth est mort, Etienne !
- J… Je sais, mais nous devons vivre ! Pour les enfants !
- Etienne… Il faut… Oh comment te dire ça…
- Quoi ?
- … Je… Oh c'est idiot de te dire ça maintenant…
- Alors sortons, bordel, ça va s'effondrer !

Linda déglutit.

- J… Je crois que j'étais amoureuse de Kenneth au moment où lui et moi avons… fait ce que nous avons fait.

Etienne regarda sa femme, honteuse. Il la regarda, surpris. C'est là que la porte s'effondra, les empêchant de sortir.

- Linda…
- Pardon Etienne… J… Je l'ai fait en sachant très bien que j'avais des sentiments… et… ils étaient réels.
- …
- Je te demande pardon. Je me sens… idiote et mauvaise.
- Linda, je m'en moque. Enfin, pas de tes sentiments, ils comptent… si tu en avais pour Kenneth… libre à toi… de les avoir explorés…
- Etienne, ça devient embarrassant…
- Je sais, je sais…


***

- Nous dehors, on était là en mode « ILS FONT QUOI CES CONS ? » - Estelle était folle, elle hurlait, elle voulait y aller, on la retenait comme des fous…

Charlie haussa les sourcils.

***

- … C'est juste que… Notre mariage compte plus qu'une simple nuit. Même en me forçant, je ne peux pas t'en vouloir, c'est comme toi avec le gaz et le bébé !

Linda plissa les yeux.

- Très désagréable rappel…
- Pardon… Mais bon, un mariage a ses hauts et ses bas !
- Ses prises d'otages, ses combats au sommet du mont Couronné…
- Oui bon, ça va hein… soupira Etienne.

Ils s'embrassèrent.

- Merci d'avoir rendu ma vie aussi exceptionnelle ! Sourit Linda.
- Tu parles comme si on allait mourir !

Linda regarda Etienne. Effectivement ils allaient mourir, vu comme c'était parti.


***

- Et… comment ils s'en sont sortis ?

Charlie regardait Linus, Norbert et Lionel qui haussèrent les épaules.

- Bah écoute, on sait pas.

Charlie pencha lourdement la tête sur le côté.

- …….. Vous… vous foutez gentiment de ma gueule, là ?

Léopold sortait de la chambre à ce moment précis. Norbert et Lionel se levèrent.

- Léo…
- Poussin ?
- … Ca va, ça va… Je vais bien. Mieux, déjà. J'ai plus cette sensation d'avoir un trou dans le bide ! Où sont mes Pokémon ?

Charlie les lui apporta.

- Voilà. Tu veux sortir Blue, ou Mimo peut-être ?
- Blue est un Kaimorse maintenant, Charlie. Je vais à la salle de bains.

Charlie regarda Léopold déambuler maladroitement jusqu'à la salle de bains.

- Attends Léo je vais t'aid…
- Ca va, ça va, Charlie.

Il s'y enferma. Charlie plissa les yeux, tenant les Pokéballs de Léopold.

- Laisse lui un peu de temps, fiston.

Charlie se tourna vers son père.

- Ca va être difficile pour lui de gérer le traumatisme.
- … le… traumatisme…
- Tu es un esprit solide, Charlie. La preuve que tu as grandi c'est que tu ressors de cette guerre en étant devenu quelqu'un de solide. Léopold est quelqu'un de plus fragile.

Charlie ricana.

- C'est pas vraiment l'impression que j'ai eue toutes ces années…
- La situation vient de s'inverser. Sois patient et compréhensif. Tu sais faire ça, hm ?
- J'ai pas le choix, sinon Norbert et Lionel me tuent, je suppose...
- Tout à fait ! Acquiesça Norbert.
- Cool…

***

- Cette situation est RIDICULE !
- Mais non… marmonna David.
- Il faut dire à tes parents qu'on est plus que des colocataires, David !

David regarda Kyle.

- Je peux pas…
- Tes parents sont cools. Ca les a même pas étonnés que je sois si proche de toi ? Le moment où j'ai été te laver, tu penses qu'ils ne se sont pas posés de questions ?
- C'était marrant ce jour là…
- Allez David ! Au nom de tout ce qu'on a vécu…
- J'oserais pas.
- Alors moi je le ferais !
- Non !

Kyle acquiesça.

- Très bien, très bien. Alors on fait comment pour adopter des enfants ? Ils l'autorisent pour les couples homosexuels maintenant.
- Kyle…
- Quoi ?
- J'ai… pas la tête à ça, là !

Kyle observa David, les yeux écarquillés. Il balayait avec l'aide d'Ecremeuh.

- Attends, qu'est-ce qui t'occupe la tête, là ? Toute ta famille va bien ! Si encore tout le monde était mort…
- Kyle, non, s'il te plait…

Kyle acquiesça, ayant saisi.

- Ah d'accord… Tes parents sont en ville… et monsieur redevient un gentil petit hétérosexuel bien lisse et bien propre !
- Non, mais non…
- Tu es pathétique, David !

David regarda Kyle qui continuait à faire les poussières de son appartement.

- Je pensais qu'après cette guerre tu… serais un peu plus solide… mais…

David baissa la tête.

- … au final tu as complètement régressé.
- D… désolé…

David continua à balayer, soudain très incertain quant à l'avenir de son couple.

***

Léopold s'observait dans le miroir. Cernes sous les yeux, barbe de quelques jours. Il était métamorphosé. D'un être jovial et aimant la vie, il était devenu un pauvre hère bien sinistre.

« J'ai maigri aussi… »

On frappa à la porte.

- Léopold ? Léopold, chéri, tout va bien ?!
- …

Léopold hésita à répondre. Il se tâtait le visage, les yeux tristes.

« Comment j'ai fait pour m'en sortir ? Comment… »

Il regarda ses mains.

« Je ne devrais pas être en vie… »
- J'a… J'arrive, Charlie… J'arrive.

***

- En voiture, tout le monde, on va aider David ! Souffla Etienne.
- Comme s'il avait besoin qu'on l'aide à nettoyer sa maison… soupira Lily.

Linda allait sortir, suivie par Roland, mais elle se retourna vers son fils, soudainement embarrassé.

- Euh…
- … Merci, Roland.

Roland haussa les sourcils.

- Pour ?
- D'abord pour… être assez gentil pour tenir la promesse faite à David même si au fond tu n'y crois pas vraiment…

Roland baissa la tête.

- Disons que je vais juste essayer d'être… compréhensif. De… contraster mon opinion.

Linda hocha la tête. Elle caressa le visage de Roland.

- Non, surtout merci… d'avoir permis à ton père et moi de survivre à tout ça.

Roland plissa les yeux, nettement intrigué.

***

Lily et David observaient, étonnés, Roland qui, pour essayer d'être gentil avec sa mère, s'occupait de ses Pokémon.

- C'est dans ces moments là que je regrette de pas avoir de caméra… marmonna David.
- Et moi donc. Ca va, tu n'as plus trop mal ?
- Ca va, les chirurgiens n'ont pas été trop barbares. Me dire que j'ai un rein de Roland, en même temps, ça me rapproche de lui un peu, tu vois.
- Berk…

Roland ricana devant la Gardevoir de sa mère.

- Oh mon Dieu ! Elle n'a pas Téléport ! Vous avez vu ça ?

Lily leva les yeux au ciel.

- Et puis ?
- Et puis ? Elle devrait ! Alors… Fais Plénitude, Electre !

David plissa les yeux alors qu'Electre obéissait à l'ordre de Roland.

- Elle t'obéit ?
- Hmph… Principe de Tobias De La Cour. Cette femme, Mildred Tobias De La Cour, avait compris la première que les membres d'une même famille peuvent contrôler les Pokémon d'un parent. La raison en est que le lien parental ou fraternel oblige les Pokémon à fréquenter régulièrement d'autres humains que leur dresseur. Donc un lien de subordination, en quelque sorte, se crée.
- Chiaaant… soupira Lily.
- Pardon, j'ai englouti ton cerveau sous des centaines d'informations inutiles… Plénitude !

Le Pokémon se mit en position et s'illumina. Roland s'approcha et essaya de la pousser. Le Pokémon s'éloigna en se téléportant.

- Roland ?! S'étonna Lily.
- Elle le fait par réflexe. Je lui fais peur alors qu'elle utilise ses pouvoirs psychiques. Comme ça, elle va finir par l'utiliser naturellement.

Lily et David se regardèrent, ne comprenant pas vraiment où leur frère voulait en venir.

***

Quelques mois plus tard…

- Tu parles comme si on allait mourir… murmura Etienne.

Il n'y avait aucune issue. Tout tremblait et menaçait de s'effondrer d'un instant à l'autre. Au milieu des ruines, Linda et Etienne étaient serrés l'un contre l'autre.

- Je t'aime, Linda…
- Je n'ai même pas besoin de le dire, Etienne, mais je t'aime aussi…

Petit moment de flottement. Une des Pokéballs de Linda s'ouvrit, et elle se serra plus fort contre Etienne.

- Ils sortent…
- Ils sentent qu'on va mourir… Reste contre moi…

Les deux mains du Gardevoir touchèrent les épaules des deux amoureux. Au moment où le plafond s'effondra, Linda et Etienne disparurent. Et firent leur réapparition sur le dessus des décombres. Quand la poussière eut fini de se soulever et à leur propre étonnement, ils étaient vivants. Leurs regards se posèrent sur Gardevoir qui sourit de façon candide.


***

Linda serra son fils dans ses bras.

- M… Maman…
- Je ne sais pas si tu as vécu des choses difficiles pendant cette guerre, Roland - et je sais que tu n'en parleras pas - mais… Toi, ton frère et ta sœur, j'avais tellement peur de ne plus vous revoir ! Tellement peur de ne pas pouvoir vous dire…

Roland serra sa mère contre lui.

- Ca va, maman, ça va, t'en fais pas, Maman, ça va…
- Je te demande pardon, mon chéri…

Roland craqua. Au sommet de son émotivité, il se mit à pleurer lui aussi et serra sa mère d'autant plus fort contre lui.

- Maman…
- Je suis désolée de t'avoir fait autant souffrir !
- Mais non, maman, c'est… c'est moi qui suis idiot !
- Tu as juste le caractère de ton père…
- Et un peu du tien aussi quand même !
- Oui c'est vrai… J… Je ne suis pas la dernière pour… me mettre en colère.

Ils rirent dans leur étreinte maternelle. Roland frotta affectueusement le dos de sa mère. Il n'avait jamais été aussi sincère de toute sa vie, et il se sentait bien.

- Tout va bien maintenant alors ?

Roland acquiesça.

- Tout va bien, maman. Merci.

Etienne et Lily semblaient intrigués, dans la voiture.

- Pourquoi ils se serrent dans leurs bras ? S'étonna Lily.
- … Je suppose qu'ils ont discuté un peu… et que la guerre a fait son effet…

***

Rachel s'était éloignée du couloir où Malcolm, Judith, Claire et Nell attendaient qu'on leur donne des nouvelles de Kenneth. Elle l'avait bien senti, sa mère était tendue et déraisonnable. Elle ne pourrait pas rester avec eux bien longtemps.

« Il faut que je retourne à l'appartement… »

Elle eut les larmes aux yeux.

« Ca fait chier ! J'arrive pas à me remettre de la perte d'Ursaring… »

Ses yeux se posèrent sur son ventre.

« Et il est où ton père, putain ?! »
- Madame Vinner ?

Rachel vit deux hommes habillés de façon très stricte.

- Nous sommes les commanditaires financiers du gouvernement de Kanto.
- Oh…
- Pour avoir sauvé Poképolis, la région tient à vous indemniser vous et votre famille à hauteur des pertes subies.
- Kalindra Duchessey de Sinnoh tient notamment à ce que les biens de votre mère soient rendus et restaurés en compensation du traumatisme subi…
- De même vous et votre frère, votre mari ainsi que votre père aurez droit aux mêmes bénéfices.
- … c'est… gentil… merci…
- C'est le gouvernement qui vous remercie. D'ailleurs Astor Benz veut bien vous proposer d'être sa future remplaçante en tant qu'Agent du gouvernement…

Rachel eut un ricanement légèrement déplacé. Elle regarda les deux types.

- Pardon… Hm… ça ne m'intéresse pas, dites-lui de prendre quelqu'un de plus… solide psychologiquement et de moins enceinte.

Elle voulait leur dire que le gouvernement pouvait bien aller se faire mettre mais elle avait peur de perdre des compensations dont sa mère et surtout son frère et sa nièce auraient besoin.

- Très bien. C'est très honorable de votre part.
- J'ai déjà un travail de professeur qui me satisfait, je tiens à le garder, voilà tout.
- Parfait, madame Vinner.
- Oh, si vous pouviez… retrouver mon mari qui a disparu, ce serait… sympathique…
- Nous allons transmettre cette demande à Astor Benz.
- Faites ça. Merci beaucoup.

Ils partirent. Rachel plissa les yeux.

« Enfin débarrassée… »

***

- Choisis : Eux ou moi.
- Comment tu peux me demander un truc pareil, Kyle ?!!
- On vivait en parfait petit couple avant que tes parents ne reviennent dans la balance ! L… La dernière fois qu'on a fait l'amour, après coup, j'ai eu l'impression de te violer !
- N'importe quoi, Kyle, enfin… soupira David.
- S… si tu ne veux plus qu'on soit ensemble, alors…
- Arrête de dire des bêtises, Kyle !

On frappa à la porte de l'appartement. David regarda Kyle.

- C'est eux. Ils viennent nous aider, ils ont fini chez Roland…
- Bordel David, si ton frère accepte…
- Roland c'est spécial. Et tu m'avais obligé, et je croyais que tu ne m'obligerais plus jamais à rien !
- Hmph…

Kyle alla ouvrir.

- Roland, Lily, Monsieur et Madame Smirnoff… on a presque fini…

Roland et Lily entrèrent, suivis par Etienne. David avait l'air un peu fatigué et s'assied dans un fauteuil.

- Ca va, fiston ?
- Oui, oui… Ecremeuh m'a aidé, t'en fais pas.

Linda et Kyle s'avancèrent.

- Bon, on termine et ensuite je nous prépare un bon diner, hm ?

David acquiesça. Roland plissa les yeux. Linda regarda David puis Kyle.

- Un souci ?
- Non… marmonna Kyle.
- Rien, maman, petite dispute de colocataires…

Lily leva les yeux au ciel. Linda découvrit un meuble.

- Allons, David. Tu es assez grand pour savoir que ce genre de choses ça ne mène nulle part, hm ?
- J'ai juste besoin de me reposer un peu, maman.
- Ce matin nous avons vu un Milobellus se battre dans le jardin de Roland ! C'était amusant, si vous aviez vu ça…

Roland, Lily, Etienne et Kyle regardaient Linda qui était étrange. David se releva.

- Maman…
- Allons, David, réconcilie-toi avec ton petit-ami.

Roland, Lily et Kyle haussèrent les sourcils. David regarda son frère.

- Quoi ? Rien ! Rien du tout !
- Votre… mère et moi ne sommes pas si naïfs… souffla Etienne.

David regarda son père. Kyle était aussi étonné que lui.

- Fiston, j'avais deviné à des kilomètres pour Charlie, tu penses bien que tu n'es pas plus discret. Et puis quand on a vu que Kyle s'obstinait à rester à tes côtés, on s'est dit qu'il n'était pas qu'un simple colocataire.

Le visage de David se déforma de tristesse. Il regarda Kyle.

- J's… J'suis désolé !
- C… C'est… c'est moi, j'ai été… gamin et stupide, pardon…
- Oh ils sont mignons ! s'attendrit Linda.
- C'est la journée, décidément… soupira Roland.
- Comment ça ? Demanda Lily.

Linda haussa les épaules.

- Ton frère et moi nous sommes réconciliés. Enfin !

Tout le monde regarda Roland, stupéfaits. Roland baissa la tête.

- Eh merde… Voilà, foutue ma réputation….