Chapitre huitième - Une révélation
-Je t'en donne ma parole, tu vas le regretter…, menaça le lion électrique, avançant à pas de loup vers moi.
Je reculai par réflexe, reposer mes yeux faisant faces au siens si brillants. Son museau se trouvait maintenant à deux centimètres du mien. La rage et l'énergie bouillaient en moi, et je n'attendais que le bon moment pour les libérer. Une décharge jaillit de son visage et s'en alla vers mon museau. Je ne sais pas trop comment j'ai fait, mais j'ai canalisée l'électricité au lieu d'avoir mal. C'était la première fois que je réussissais à faire ceci. C'est vrai qu'on ne rencontre pas beaucoup de Pokémons électriques par ici…
La force s'était décuplée en moi. Puis la pression était si grande que tout explosa, contre mon gré. Mon opposant reçu une très violente décharge en plein visage et en reçu quelques plus petites sur tout le corps. Il était brûlé par l'électricité, et m'en voulais à mort, au sens propre. J'avais déchirée son oreille par la suite en une morsure sanglante. Sans lui donner de répit, je l'assainis de griffures laissant des marques profondes, parfois jusqu'au sang. Tout le monde était paralysé de peur et d'étonnement. Je lui mordis violemment la patte, avec tant d'énergie et d'électricité que je lui déplaçai un os. J'avais sentis l'os bouger sous ma douloureuse étreinte, sous peine d'être broyé par mes crocs.
J'avais enfin dépensé l'énergie en moi. Mais le robuste maître n'était pas KO. Il se releva, frappa précisément l'os déplacé sur la cage, puis nous entendîmes un craquement. Pas un soupçon de douleur n'était illustré sur son visage, et il avait remboité son os tout seul. Il tourna la tête vers moi, le corps sanguinolent et l'oreille à moitié déchirée, le visage implacable. Je ne trouvais rien de mieux à faire que de me prosterner à ses pattes en signe de soumission, essayant de saisir la seule chance qu'il me reste de demeurer en vie.
Il me donna un violent coup de griffe sur le flanc. Avec un grognement sourd, il planta ses dents dans mon cou, faisant une entaille d'un bon centimètre, mais ne les retira pas. Des vagues de douleur progressives faisaient effet dans toute ma nuque, l'engourdissant un peu plus à chaque fois. Il me souleva d'une traite, puis je me retrouvai à un demi-mètre au-dessus du sol. Il suivi la patrouille qui portait mes amis, de petits filets de sang coulants à chaque pas, nourrissants le sol desséché.
Je ne me débattais pas, la douleur étant déjà assez intense avec mon flanc ouvert et ma nuque transpercée. Je perdais un peu de force à chaque mètre parcouru, jusqu'à ce qu'on s'arrête enfin, et puis qu'on reparte. Entre temps, Drakkar s'était réveillé mais n'avait eu que la force d'ouvrir les yeux pendant une minute ou deux, et fut rassuré par le fait que j'étais encore en vie, et en plus, encore consciente. J'eue toutefois la force de prononcer des mots pour le Luxray :
- Je suis sincèrement désolée.
- Tu regrettes seulement le fait de m'avoir provoqué. Et, crois-moi, tu seras punie, lança le Luxray, d'un ton froid et distant, réussissant quand même à parler avec un Pokémon dans la bouche, à mon grand étonnement.
- Où va-t-on?
- Je ne te le dirais pas. Mais je peux te dire que tu n'aimeras pas ça, dit-il avec un sourire en coin.
- Tu es cruel.
Son sourire s'effaça aussitôt, puis il poussa un grognement imprécis, continuant sa marche. Discrètement, il sortit progressivement de sa trajectoire, puis partit au galop vers une porte blindée. Il était sur le point de s'envoler tellement il allait vite. Je souffrais le martyr, victime de mon poids appuyant chaque fois un peu plus sur mes blessures. Il s'arrêta, puis me posa par terre. Je fus tellement soulagée par le relâchement de tension que je me laissai tomber par terre. Le Luxray alla mordre une tablette constituée d'une sorte de gelée, puis la porte s'ouvrit. Il me ramassa, puis couru à l'intérieur.
Je hurlai de douleur, mes blessures ayant dépassées de niveau du supportable. Je le suppliai alors de me poser, et c'était à condition de pouvoir le suivre sans broncher. J'acceptai, puis je le suivis de peine et de mal jusqu'à un petit bâtiment dans le camp à l'air libre. Nous entrâmes, puis il m'ordonna de me coucher par terre. J'obéis. Un humain passa par-là, accompagné d'un Chatot. Le Luxray commença son dialogue envers le Chatot, celui-ci traduisant les dires du Pokémon au fur et à mesure à l'humain. Je ne compris toutefois qu'environ la moitié de la discussion.
«Je l'ai trouvé…la deuxième expérience…très puissante…chef…tueuse. Nous avons aussi… le premier là-bas…pas les tuer…soldats…accroître la surveillance…rebelles…étudier leur combat…domestiquer.»
Et pourtant. C'était clair comme de l'eau de roche. Je devais m'évader pour ne pas qu'ils fassent de moi une bête de cirque, ça se résumait comme ça. Mais je devais jouer le jeu le temps d'avertir les garçons, surtout que Drakkar était la première expérience. Je m'en voulais d'avoir légèrement douter de ses paroles, alors que rien n'était plus vrai. Après que l'humain soit partit, je demandai son nom au Luxray qui était deux fois plus grand que moi. Et j'eu pitié de lui, en entendant son nom, le seul qu'il avait connaissance d'avoir.
CE-032 ; Son nom, en l'honneur de son rôle de trente-deuxième commandant d'élite. Malgré sa cruauté, il méritait d'avoir un vrai prénom, enfin je pense. La preuve qu'ici n'était pas le paradis. Je ne voulais pas me retrouver avec un autre gars dans ma vie, alors j'essayais d'éviter d'enchainer mon destin au sien comme je l'avais fait avec Drakkar. J'espérais seulement je j'aurais la chance de revoir mes amis, qui subissaient je-ne-sais-quoi en ce moment même. Mais c'est vrai, quoi qu'ils leur fassent, ils vont souffrir. Que ce soit en les étudiant, les entrainant ou même de les mettre en cage.
J'évitais donc de parler à mon presque meurtrier et à ma presque victime. OK, j'exagère, mais il faut bien ça. Il me prit dans sa gueule, ce coup-ci ne voulant pas me reposer par terre car je n'allais supposément pas assez vite. Je commençais à m'habituer à l'ambiance du bâtiment, soit celui de la cruauté, de la souffrance et de l'indifférence. Mes plaies commençaient à guérir, et je me sentais de mieux en mieux. De plus, ils ont augmenté mes repas d'une boule de substance inconnue à un demi steak, ce qui était assez bon vu les standards.
Je passais toutes mes nuits dans une cage différente à chaque fois, mais elles étaient toutes faites de métal, à défaut de ne pas avoir les mêmes protections et tailles. Dans mes journées, j'étais obligée de suivre CE-032 dans ses patrouilles, soit disant pour me garder en forme. Un jour, ce fut différent. Mon «mentor» m'amena dans un grand espace clôturé, où le sable dominait, en dépit des quelques humains longeant la clôture avec leur carnet de notes en main.
Il m'abandonna au milieu de la place, assez silencieuse, m'attendant de l'autre côté de la clôture, l'air désolé. Tous avaient le regard rivé sur moi. Mon premier réflexe fut d'essayer de sortir de là, en essayant de passer à travers les deux barreaux de la clôture en bois. Mais inutilement : Un puissant champ de force invisible s'élevait jusqu'à trois ou quatre mètres vers le ciel. Puis un coup de sifflet trancha l'air. Une barrière s'ouvra, faisant pénétrer de force un petit…Malosse.
Ça va, je me suis habituée à Drakkar, mais là, c'est trop m'en demander. Le chiot était terrorisé, et tremblait de peur. À mon grand étonnement, ses couleurs n'étaient pas le noir et le gris, contrairement à tous les autres Pokémons. Il essayait de sortir, jetant de temps en temps des regards furtifs en ma direction. Je m'approchais de lui. Il se recula dans un coin. On dirait que tout le monde attendait de moi que je le tue. Devais-je les décevoir, ou écouter mon instinct et lui enlever la vie ?