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Le noir, la mutation et moi... de ghost_grahyena



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Informations

» Auteur : ghost_grahyena - Voir le profil
» Créé le 29/10/2010 à 03:30
» Dernière mise à jour le 15/01/2011 à 03:34

» Mots-clés :   Drame   Présence de transformations ou de change   Romance   Suspense   Terreur

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Chapitre cinquième - Je l'aime...ou pas?
Ils arrivaient. On pouvait les voir. Ils avaient l'air très coriace et avaient, pour la plupart, le visage barbouillé de sang et des cicatrices un peu partout. Quand ils nous vîmes, leurs yeux changèrent d'expressions. Ils semblaient un peu moins sûrs d'eux. Des flammes étranges émanaient de la bouche de Drakkar. Si le regard pouvait tuer, la meute devant nous ne serait pas là. Nos bracelets s'activèrent en même temps et une fumée noire ayant emplie la grotte eut vite fait de se dissipée. Les cinq premiers de la lignée commencèrent à grogner, nous de même.

Des serpentins électriques jaillirent rapidement de mes pattes tendues pour aller électrocuter deux Démolosses. Ils hurlèrent puis s'évanouirent. Le reste de la meute, d'abord un peu surprise, redoubla d'ardeur. Drakkar envoya un fantôme de ténèbre qui enveloppa un des Démolosses et l'envoya percuter la paroi de la grotte. Je sautai et paralysai un Démolosse, puis lui arrachai la corne sanguinolente et électrocutai sa plaie à vif. Tous les Démolosses autour de moi, même Drakkar, semblèrent dégoutés. J'avais le visage et les pattes pleines de sang légèrement calciné.

Ensuite, je fis signe à Drakkar de se reculer, puis je fis une boule d'électricité qui explosa avec le pouvoir du bracelet. Sept en moururent. Drakkar envoya du feu au visage de deux, les brûlants mortellement. Il en encorna un, puis en étouffa un autre. Un autre frappa Drakkar avec ses cornes. L'impact résonna dans la grotte. Drakkar en sortit gagnant. Les quatre autres se sont soumis. Ils poussaient des gémissements plaintifs en se prosternant devant nous deux.
Drakkar et moi étions très fiers. Je courus le féliciter en lui léchant le museau, sans réaliser ce que je faisais. Gênée, je me reculai. Il me fixa avec son plus beau sourire, puis s'avança et me licha à son tour. Je me sentais toute drôle et je ne pensais qu'à lui. Il me faisait oublier tous mes tracas, aussi nombreux étaient-t-ils, et je me sentais comme sur un nuage. Il menaça les Démolosses restants de ne plus se trouver sur notre chemin puis nous partîmes. Loin vers la montagne.

Durant le chemin, nous eûmes une discussion assez animée. Je lui parlai de mon enfance, de ma mésaventure avec mon père, de celle avec Math et de Java. Lui, m'expliqua brièvement qu'il avait grandi dans la forêt, solitaire, s'étant fait abandonner par ses parents lorsqu'il était encore très jeune. Il survécu tant bien que mal, jusqu'à ce que, il y a environ deux mois, le fameux scientifique le capture. Je pense que le scientifique l'avait choisi car il avait décelé un mauvais comportement chez lui. Une lueur des ténèbres qui grandissait en lui et lui suggérait de faire le mal. Le scientifique voulait que son bracelet amplifie les pouvoirs du chien dément afin de faire de lui son meilleur soldat.

Mais ça a mal viré. Drakkar a tué une dizaine de Pokémon et d'humains avant de lancer une brume maléfique que son bracelet absorba. Une vague de pouvoir se propagea en lui, empirant son état. Depuis, il ne rappela plus de ses gestes jusqu'à ce qu'il soit enfin sorti de cet endroit de mort et de terreur. Avant de tuer, il souhaita que personne d'autre, humain ou Pokémons, n'ait à subir ce qu'il était. Un simple pantin sous l'emprise d'un bijou aux pouvoirs extraordinaires...

Malgré cela, son vœu ne s'était pas réalisé, et j'en étais la preuve. Nous étions si semblables que quand je l'écoutais, je me voyais en lui. Notre creux dans l'estomac se manifesta bientôt, et nous décidâmes de faire équipe pour chasser du gros bétail. Après avoir senti les environs, nous tombâmes sur un gros Girafarig, c'était parfait et il n'en restera même pas pour les Pokémons nécrophages, ceux qui mangent les carcasses.

Je m'avançai tranquillement vers la proie, pendant que Drakkar restais caché. Je bondis sur la girafe, mais je n'avais malheureusement pas vue sa queue, qui me mordit le museau. Une chance qu'elle n'était pas très puissante, car j'en aurais tiré une séquelle si ce n'était pas de sa faiblesse. Je lui arrachai carrément la queue avant de me pourlécher le museau. Ça faisait longtemps que je n'avais pas bu du sang normal. Effectivement, le niveau de toxicité du sang des Démolosses est en quelque sorte modifié par leur niveau de stress et d'agitation. Ça lui donne un goût affreux.

La gigantesque créature tomba d'épuisement au bout de quelques minutes d'affrontement et de lutte. Nous lui ouvrâmes le flanc, ce qui, pour vous, ne serais pas très appétissant. C'était si bon! Je devrais manger du Girafarig plus souvent. La douce saveur de la viande saignante et juteuse combinée à la texture ferme et tendre à la fois. L'élite de la viande, quoi!
Après ce bon repas, nous avions sommeil. Moi, en tout cas. Nous étions en plein milieu d'une plaine, il n'y avait donc aucune grotte. Nous décidâmes donc de se blottir l'un contre l'autre pour être à l'abri du vent glacial pénétrant mon corps jusqu'aux os. Drakkar semblait avoir froid lui aussi. Il faisait nuit, et la plaine était déserte.

La lune était pleine et prenait étrangement une bonne partie du ciel. Je passai quelques minutes à l'observer. Si on regardait attentivement, on pouvait voir quelques étoiles. Toutefois, ce n'était pas tout. Il y avait aussi une multitude d'aurores boréales, s'agitant avec une tranquillité infinie dans le ciel et éparpillant des couleurs toutes aussi vives dans le monde céleste. Drakkar vint s'assoir près de moi en cet instant de quiétude et d'émerveillement. Il me murmura deux mots qui se gravèrent à jamais dans mon esprit.

«Je t'aime.»

Je me fourrai la truffe dans le pelage de son cou, comme pour approuver ce qu'il venait de dire. J'étais heureuse mais je tombai de sommeil. Bonheur. Joie. Amour… Des mots auxquels je n'avais pas penser depuis longtemps…

Il se coucha près de moi, puis je me blottis contre lui, qui m'enlaça doucement. Je n'eus pas de difficulté à m'endormir, et, en quelques minutes, il avait réussi à me faire oublier des heures de souffrance. Un véritable exploit. Je l'aime et personne n'en changera quoi que ce soit. Il était si gentil avec moi, et si protecteur envers moi. Mon plus grand défi serait de lui trouver un défaut, outre son espèce. J'étais carrément en admiration. J'en oubliai presque le côté sombre de son âme.

Le matin suivant, la clairière était lumineuse et verdoyante. Le soleil était bas dans le ciel, mais très puissant. La rosée avait fait son effet, et grâce à cela, milles gouttelettes d'eau scintillaient sur les brins d'herbe. Une agréable odeur d'herbe coupée vint me chatouiller les narines. Mais l'odeur qui l'emportait sur toutes, c'était celle de Drakkar, légèrement sucrée avec une infime partie de bois tranché. Le souffle de la bête reposait sur ma tête. Visiblement, il ne s'était pas encore réveillé.

Je voulais me lever sans le réveiller, mais ses pattes massives reposaient sur mon corps. Je les tassai avec des précautions infinies, puis réussis tant bien que mal à me dégager sans le réveiller. Je partis vers la chute d'eau voisine afin de me rafraîchir les esprits. Celle-ci était entourée d'une petite lagune aux berges verdoyantes. L'eau était claire et limpide, tandis que le soleil filtrait à travers les branches. Une falaise entourait ce petit paradis terrestre.

J'entrai dans l'eau tiède lorsque je ressentis un bien-être fabuleux. Je me baignai ainsi pendant une bonne heure jusqu'à ce que je voie un petit Roucoups passer au-dessus de ma tête, près du haut de la chute. J'envoyai aussitôt une rafale électrique qui, utilisant la chute comme conducteur, se rendit avec une rapidité étonnante en haut et électrocuta l'oiseau. Il tomba pile dans ma gueule et je m'en régalai. Toute fringante, je sortis de l'eau, m'ébrouai puis courra en direction de la clairière rejoindre mon ami (peut-être devrais-je ajouter petit, vu les circonstances).

Quand je le vis, il décrivait des cercles au milieu de la clairière, visiblement très tourmenté. Lorsqu'il me vit, ses yeux s'illuminèrent précipitamment et il partit au triple galop pour me rejoindre.

-Je te cherchais ! J'étais si inquiet !
-Tu sais, t'as pas besoin de t'en faire autant quand je ne suis pas là…
-Avec tous ces êtres maléfiques hantant cette forêt, on n'est mieux de ne pas prendre de chance et de rester ensemble. L'important, c'est que tu sois là.
-Si tu le dis…

Il se frotta contre moi comme pour imprégner ma fourrure de son odeur, et après quelques minutes de course vers la montagne, nous l'aperçûmes. Un grand bâtiment, presque un château entouré par de hauts murs et une odeur infecte de souffrance et de mort s'en dégageant. C'était le repère du scientifique. Une seule question nous tracassait désormais : Comment entrer là-dedans ? Je vis une grille à l'est. Ça devait la seule porte de sortie et d'entrée. Très discrètement, nous nous approchâmes. Deux énormes Granbulls noirs guettaient pour quiquonque entrerais sans permission dans la bâtisse.

Afin d'avoir l'effet de surprise, j'allai faire distraction devant eux (ma beauté les charmerait, disait Drakkar…). Étonnamment, il avait raison, et à ma grande surprise. J'avançais d'un pas gracieux et élégant, et ils me fixaient des yeux, comme hypnotisés. Drakkar bondit d'une rapidité presque physiquement impossible, et fractura le cou d'un des colosses d'une morsure bien placée. L'autre se retourna presque aussitôt, et poussa un grognement qui pourrait effrayer un Pokémon légendaire.

L'effet de surprise fonctionna sur Drakkar, qui semblait un peu désemparé. Je décidai qu'il était temps que j'intervienne dans le combat. Le Granbull profita de l'instant de répit de Drakkar pour le charger avec une puissance impressionnante. Mais avant qu'il ait pu le percuter, la foudre le paralysa et il devint immobile, n'étant plus maître de son corps. Je sautai sur lui et au simple contact de ma peau sur sa fourrure, il se fit électrocuter et mourra sur le coup. L'autre agonisait encore, le sang ayant commencé à couler de l'incision. Son sang était d'un violet maussade et il en exhibait une puanteur atroce.

Et le sang qui n'était plus sien, ce n'était jamais un bon présage. Il se passait des choses étranges là-dedans, et il fallait que Drakkar et moi empêchions la catastrophe. Afin de pouvoir entrer, Drakkar chargea la grille de ses cornes solides somme le roc. Elle céda, et avant de pouvoir voir le contexte, nous dûmes traverser un rideau opaque et noir. Après, je ne vis rien. Je n'eus pas le temps de me concentrer sur mon sens de la vue, puisqu'une puissance accrue envahissait chaque cellule de mon corps, me laissant hors de contrôle. Cet endroit était maudit, et une dangereuse puissance en émanait…