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Je voudrais pas... de dragibus57



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Informations

» Auteur : dragibus57 - Voir le profil
» Créé le 15/09/2010 à 11:13
» Dernière mise à jour le 18/04/2011 à 19:48

» Mots-clés :   Johto   Kanto   Policier   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

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Sans connaître la lèpre
Miaouss était le tout premier Pokémon que Nathalie avait eu. Son père le lui avait offert pour ses cinq ans.

A l'époque, ce n'était pas Mimi, mais Minette, morte de sa belle mort à l'âge très respectable de vingt-deux ans. Nath avait été inconsolable. Elle l'avait enterrée à la Maison des Souvenirs de Lavanville et là M. Fuji lui avait suggéré d'en recueillir un autre pour surmonter plus facilement son chagrin. Au Bénévolat, elle avait tout de suite repéré ce jeune Miaouss facétieux qui faisait craquer tout le monde.

C'est lui qu'elle avait choisi et à qui elle avait donné le surnom très original de Mimi.
Nath détestait elle-même son prénom. Des Nathalie, elle en connaissait des dizaines ! C'était le prénom féminin le plus à la mode de sa génération. Et donc le plus banal.
Du coup, elle avait surnommé ses Pokémon de la façon la plus ordinaire possible, par dérision envers elle-même.

Bien entendu, Mimi, comme tout chat qui se respecte, ne servait à rien…
Il occupait les endroits les plus confortables, passait dix-huit heures par jour à roupiller, le plus souvent en ronflant, et avait le chic pour sauter sur elle pile au moment où il ne fallait pas. Quand elle triait ses papiers, tapait ses articles ou dormait profondément par exemple.
Mais il était adorable ! Drôle, affectueux, si doux…

Pour ses autres Pokémon, les choses avaient été différentes. Elle les avait soigneusement choisis en fonction de leurs capacités à l'aider quand la maladie en serait à un stade avancé.

Il y a donc dix-huit mois environ, Nath avait pris ses congés annuels et s'était attaquée à la constitution de son équipe de choc.

Elle passa d'abord deux jours à planifier ses actions et à préparer son voyage dans les moindres détails. Dans son état, elle ne pouvait pas laisser de place à l'imprévu.
Le premier qu'elle avait sélectionné pour intégrer sa team était un Minidraco, qu'elle comptait faire évoluer en Dracolosse. Le Pokémon Dragon était réputé pour son grand cœur et ses qualités de sauveteur. Exactement ce qu'il fallait dans sa situation.

Il n'était pas question pour elle de se présenter devant le Professeur Orme et de lui demander un starter, comme n'importe quel débutant. Elle ne voulait pas avoir à expliquer pourquoi elle partait en quête à son âge. Elle ne voulait surtout pas croiser le regard dégoulinant de pitié des autres dresseurs.
Elle allait se débrouiller toute seule, avec les moyens du bord… C'est-à-dire Mimi.

N'ayant pas vocation de dresseuse au départ, elle n'avait pas entraîné son Miaouss au combat et il ne possédait que ses attaques d'origine.
C'est donc armé d'un unique Pokémon muni de Griffe, Rugissement et Morsure qu'elle se rendit à Ebènelle, dans l'Antre du Dragon. Son objectif était d'aller voir le Vieux Sage et d'obtenir un Minidraco avec Vitesse Extrême.

Elle commença par pêcher un Magicarpe dans le petit étang derrière l'arène.
Ce ne fut pas sans mal ! Miaouss n'ayant pas du tout un caractère agressif, il n'avait pas compris qu'il devait combattre et se contentait de jouer avec les poissons qu'elle sortait de l'eau. Chaque fois que les Magicarpe bondissaient, il trouvait très drôle de leur donner des coups de patte pour les aplatir au sol, ce qui les mettait KO.
Ou de les poursuivre jusqu'à ce qu'ils s'enfuient dans l'étang.

- Mimi, s'il te plaît ! Fais un effort ! Allez, Griffe !
Au bout d'un long moment, à force de sollicitations patientes et répétées, Miaouss finit par rugir, griffer et mordre l'un des poissons au regard ahuri, jusqu'à l'affaiblir suffisamment pour que sa dresseuse puisse enfin l'enfermer dans une Pokéball.

Elle lui apprit Surf et Siphon et put ainsi pénétrer dans l'Antre du Dragon.
C'était la première fois qu'elle chevauchait un Pokémon : l'expérience ne lui laissa pas un souvenir impérissable. Le dos du Magicarpe était glissant, désagréable au toucher, et la traversée mouvementée du tourbillon lui donna envie de vomir.

Elle accosta finalement à l'Autel où le Vieux Sage passait ses journées à méditer.
- Je sais les raisons qui t'amènent ici, lui dit-il sans préambule. Pas d'épreuve pour toi. Celle que la vie te fait subir est déjà bien suffisante. Voici Minidraco. Prends-en soin et élève-le avec respect et amour. Il te le rendra.
Surprise, les larmes aux yeux, Nathalie remercia l'Ancien en lui prenant les mains et en s'agenouillant devant lui.
- Redresse-toi ma fille, et reste toujours droite ! Si l'envie te prenait un jour de t'incliner ainsi devant la maladie, pense à ces paroles : rester droit, c'est avoir les yeux tournés vers l'horizon, vers l'avenir ! S'incliner, c'est courber la tête vers le sol…

De retour chez elle, Nath relâcha le pauvre Magicarpe et commença l'entraînement de Minidraco.
Ce ne fut pas facile. Son inexpérience en tant que dresseuse lui joua souvent des tours. Elle ne comptait même plus les fois où elle s'était fait ratatiner par de simples Rattata sauvages !

Finalement, en déployant des trésors de patience et de persévérance, elle obtint un Draco tout à fait acceptable à qui elle prodigua soins et amour, comme le lui avait recommandé l'Ancien. Même sans ses conseils, elle l'aurait fait de façon naturelle, tant Drac' était mimi et affectueux. Il semblait comprendre le but recherché par sa dresseuse et redoublait d'efforts dans les combats pour y parvenir plus rapidement.

Au bout de quelques jours, quand elle estima qu'il était prêt, elle se lança dans la réalisation de son deuxième objectif : Riolu.
Ce fut de loin son expérience la plus difficile.
Elle dut d'abord trouver un bateau qui accepte de l'emmener de Carmin-sur-Mer à Joliberges, dans la région de Sinnoh. Comme ce n'était pas un trajet régulier, ça lui coûta un œil. Ensuite, elle n'eut plus qu'à prendre la navette maritime en direction de l'Ile de Fer.

Toutes ces balades en mer n'arrangeaient pas ses nausées et elle passait une partie du voyage à nourrir les Tentacool.
- Alors ma p'tite dame, on n'a pas le pied marin ?
Elle se contentait à chaque fois de foudroyer le beauf du regard, de l'un de ses regards de-la-mort-qui-tue dont elle avait le secret et qui vous laissait cloué sur place, totalement refroidi dans vos ardeurs.

Une fois rendue à l'Ile de Fer, Nath s'engagea dans les sous-sols de la mine, avec son Draco et son Miaouss.
Elle utilisait du Repousse pour ne pas avoir à combattre de Pokémon sauvages, étant donnée la faiblesse de son équipe. Pour la même raison, elle évitait de croiser le regard des autres dresseurs, mais fut finalement obligée d'en affronter un pour pouvoir accéder au premier monte-charge.
Drac' fit des merveilles !

Monter et descendre les escaliers de pierre lui était extrêmement pénible. Elle se fatiguait rapidement et butait souvent sur le sol inégal de la mine. Au bout d'un interminable parcours du combattant, elle parvint enfin dans la dernière caverne, celle où l'attendait Armand.
- Tiens, voilà ton œuf de Riolu. Tu l'as bien mérité !
- Vous n'étiez pas censé me donner un coup de main dès l'entrée de la mine ? lui demanda-t-elle d'un ton acide.
- Arf, tu ne semblais pas rencontrer de grosses difficultés. En fait je n'interviens que lorsque le dresseur risque de ne pas s'en sortir seul. Ce qui n'était pas ton cas… lui répondit-il avec un sourire charmeur.

Nathalie retint à grand peine les répliques cinglantes qui fleurissaient sur ses lèvres. Elle arracha le précieux œuf des mains de son interlocuteur et tourna les talons.

De retour chez elle, elle dut encore faire éclore l'œuf en le trimballant un peu partout. Une épreuve supplémentaire pour elle qui avait de plus en plus de difficultés à marcher.

Puis vint le temps de l'entraînement pour Riolu et Draco.Elle y consacra un temps fou !
Celui de Riolu lui parut plus facile. Seul comptait son bonheur et elle n'avait pas besoin de se forcer pour lui en donner. Le petit loup masqué éclairait sa vie : il s'entraînait souvent tout seul pour lui faire gagner du temps ou lui éviter de se fatiguer. Il comprenait ses moments de blues et venait poser sa tête contre son épaule pour la réconforter.

Un beau jour enfin, les deux Pokémon évoluèrent respectivement en un magnifique Lucario et un énorme Dracolosse. L'amitié qui les unissait fut pour Nathalie la plus belle des récompenses.

Elle pouvait à présent capturer sans problème le dernier Pokémon manquant à son équipe.
Sur ce coup-là, elle fit simple. Le premier Machoc rencontré dans la Grotte fit l'affaire. Son entraînement fut facile et relativement court.
Quelques temps après, Machopeur intégrait la team.

La journaliste sortit de sa rêverie et regarda sa montre.
Midi et demi. Elle se souvint qu'elle avait promis à Borg de faire des recherches sur les fossiles, histoire d'étoffer un peu son bulletin de 13 heures. Elle avait tout juste le temps de glaner quelques infos dur la toile avant de l'appeler.
- Luca', tu peux m'apporter mon siège d'ordi, s'il te plaît ?
Elle déplaça sa lourde masse du fauteuil au siège monté sur roulettes et se fit pousser jusqu'à son bureau. Elle n'utiliserait les béquilles qu'à l'extérieur. Trop encombrantes dans l'appartement et trop douloureuses pour les articulations de ses poignets.

Une fois installée devant son portable dernière génération, elle trouva en quelques clics ce qu'elle voulait : le catalogue des pièces exposées au Musée d'Argenta et les caractéristiques des Pokémon pouvant être ranimés.
Elle appela Borg immédiatement et lui dicta quelques phrases bien tournées à insérer dans son bulletin d'informations.
-Ah, j'oubliais…, lui dit-elle avant de raccrocher, je prends mon après-midi. Je pense l'avoir bien méritée…

La fin de la journée fut un grand bonheur !
Vautrée sur le canapé, la thermos de café et les petits biscuits à portée de main, Nathalie se fit une véritable orgie de séries télévisées américaines. De celles où les flics trouvent toujours une foultitude d'indices, où les techniciens font des analyses ADN en cinq minutes, où ils parviennent à tirer des infos de n'importe quelle puce numérique, même complètement écrabouillée…
Et durant ces quelques heures, elle oublia la maladie.