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Je voudrais pas... de dragibus57



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Informations

» Auteur : dragibus57 - Voir le profil
» Créé le 11/09/2010 à 11:19
» Dernière mise à jour le 11/09/2010 à 11:19

» Mots-clés :   Johto   Kanto   Policier   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

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A un coté pointu

Longtemps après le départ de Gus Swenson, Raymond Buissard en tremblait encore.

Il fit le tour de son salon en rasant les murs.
Parvenu près de la fenêtre, il se dissimula entre la tenture et un petit bahut décoré d'une horloge en bronze doré – un faux bien entendu – pour scruter la rue. Il resta immobile pendant plusieurs minutes, à observer les allers et venues des passants et à écouter les bruits ambiants.
Une fois rassuré, il se dirigea vers le petit bar sous l'écran plasma et se servit un whisky bien tassé. Puis il se laissa lourdement tomber sur le canapé et se mit à réfléchir fébrilement tout en sirotant son verre.

Cette histoire pue à cent mètres ! C'est un coup à se faire prendre par les flics. Sont quand même pas cons, je suis fiché chez eux et ils ne vont pas tarder à me mettre sous surveillance. Non, je ne peux pas être impliqué là-dedans. Trop risqué.
Mais il ne pouvait pas non plus rester sans rien faire… Gus le tuerait s'il ne se remuait pas. Il le tuerait aussi s'il se débrouillait mal.

Il ne voyait qu'une façon de s'en tirer et c'était le premier réflexe qui lui était venu à l'esprit après le départ du gangster. Il avait tout d'abord repoussé l'idée, mais plus il y réfléchissait, plus ça lui semblait être la meilleure solution.
Le receleur allait livrer Swenson à la police.

C'était un jeu dangereux, surtout quand on savait de quoi le bonhomme était capable. Buissard n'avait pas intérêt à louper son coup ! Il avait également pesé le risque de représailles quand Gus sortirait de taule. Mais ce dernier avait déjà un casier de pillard long comme le bras et la récidive était sévèrement punie à Kanto. Donc on pouvait raisonnablement penser qu'il passerait un bon nombre d'années à l'ombre.

En plus, s'il dénonçait Swenson, les flics l'«oublieraient » un peu et il pourrait continuer son petit trafic juteux en toute tranquillité. Avec un peu de chance, il aurait accumulé suffisamment d'argent d'ici la sortie de prison de Gus pour pouvoir prendre une retraite confortable et se tirer loin d'ici.

Oui, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire…

Le petit receleur regarda sa montre. Il était à peine 13 heures.
Il attrapa le téléphone et composa le numéro du commissariat de police de Céladopole :
- Agent Jenny à l'appareil, je vous écoute…
- Euh… Bonjour, je m'appelle Raymond Buissard et j'ai des informations importantes à vous communiquer au sujet d'un cambriolage.
- C'est pour déclarer un vol, c'est ça ?
- Non, non ! On ne m'a rien volé, pas à moi. Mais un individu peu recommandable est venu chez moi me montrer des ossements préhistoriques, probablement dérobés dans un musée.
- ... Oh, je vois !... Attendez, je vous passe le lieutenant Mahdid qui s'occupe de l'affaire. Ne quittez pas.

Buissard entendit le bip caractéristique qui signalait qu'on le basculait sur une autre ligne et après deux sonneries, une voix grave masculine lui répondit :
- Lieutenant Mahdid à l'appareil…
Raymond se présenta comme un antiquaire ayant pignon sur rue et raconta par le menu ce qui lui était arrivé un peu plus tôt. En omettant toutefois de parler de ses petites activités illicites. Il avait pris un ton affolé pour donner plus de crédibilité à son récit, comme si les faits venaient tout juste d'arriver.

A l'autre bout du fil, Bob fronçait les sourcils tout en écoutant attentivement son interlocuteur.
Raymond Buissard... Ce nom figurait sur la liste des receleurs qu'il avait imprimée juste auparavant. Les ossements ne pouvaient être que ceux du Musée d'Argenta. Dans le cas contraire, la coïncidence aurait été trop grande...
- Monsieur Buissard, à quelle heure dites-vous que ce Swenson doit revenir chez vous ?
- A 18 heures. Vous allez faire quelque chose ? Parce que j'ai très peur de ce qui va m'arriver si vous ne l'arrêtez pas...

Le lieutenant n'était pas dupe. En dénonçant le gangster, le receleur avait certes fait le bon choix, mais pas pour les bonnes raisons.
- Ne vous inquiétez pas, nous allons nous occuper de lui. Ne bougez surtout pas de chez vous, sous aucun prétexte. Je vous rappelle dans un petit moment pour vous expliquer comment nous allons procéder. En attendant, je vous envoie quelqu'un.

Aussitôt après avoir raccroché, il attrapa sa veste, son arme et ses deux Pokéball.

Il possédait un Noarfang et un Arcanin, comme à peu près tous ses collègues.
A son entrée à l'Ecole de Police, chaque gardien de la paix recevait un Hoothoot et un Caninos. A charge pour lui de les entraîner au combat afin qu'ils gagnent en expérience et apprennent des attaques utiles aux futures missions des policiers.

Le lieutenant avait accordé beaucoup d'attention – comme pour tout ce qu'il faisait – à l'entraînement de ses Pokémon. Il les avait élevés avec patience et amour jusqu'à ce qu'ils évoluent. A l'heure actuelle, Noarfang et Arcanin étaient ses auxiliaires les plus précieux et lui avaient déjà sauvé la mise en de nombreuses occasions.
Il utilisait le premier principalement pour se déplacer et pour se repérer la nuit. Il appréciait le second pour son flair, sa fidélité, sa rapidité et sa férocité au combat.

Bob fonça chez Lestienne, dans le bureau voisin du sien :
- Chef, on a du nouveau concernant l'affaire du Musée !
Il lui raconta en détail le coup de fil qu'il venait de recevoir et ce qu'il avait l'intention de faire.
- Une souricière ? Bien bien, Mahdid ! Prenez les hommes qu'il vous faut, tous ceux qu'il vous faut, hein ? Montez une planque devant la maison du receleur et coincez-moi l'autre salopard quand il arrivera à 18 heures. Coincez-le moi !
C'était exactement ce que Bob venait d'expliquer à son chef, mais il se garda bien de le souligner. Il fallait parfois savoir ménager la susceptibilité de la hiérarchie...

Il sortit du bureau et réunit les hommes de la brigade d'intervention spéciale afin de mettre l'opération sur pied.
Le briefing fut rapide et efficace. Deux agents cachés à l'intérieur, chargés de protéger Buissard, les autres répartis discrètement autour de son domicile pour coincer Swenson à son arrivée.

Cette brigade spéciale avait été conçue pour faire face aux situations les plus extrêmes et avait le plus souvent affaire à des individus dangereux, dont on ne connaissait pas les Pokémon. C'est pourquoi, en plus de son Noarfang et de son Arcanin, chaque homme était armé de plusieurs Pokémon Combat, à la fois surentraînés, mais possédant en outre un deuxième type forcément différent de celui de ses compagnons. De cette manière, chaque équipe pouvait parer n'importe quel type d'attaque. Ou presque...

Les hommes devaient être sur place bien avant 18 heures, au cas où le gangster arriverait plus tôt pour repérer les lieux. La consigne était de se fondre au maximum dans le paysage.
Le briefing terminé, chacun s'envola donc pour Safrania, y compris Mahdid, qui devait encore mettre Buissard au courant et coordonner l'opération sur place.