Voyage à travers les mondes de Folly

Le lendemain, Steph se réveilla en dernier. Louka et Syllia étaient déjà en train de prendre leur petit-déjeuner. Le Ranger remarqua immédiatement des cernes sous les yeux de son amie, mais Louka lui fit signe de se taire. Soudain, la porte s'ouvrit brusquement, et plusieurs sbires ainsi que Dorian entrèrent. L'un d'entre eux tenait le rouquin et lui avait collé une arme sur la tempe.

- Levez-vous et mettez les mains en évidence, tous les trois ! déclara le premier sbire.
- Désolé, Louka, j'aurais dû être plus prudent… Ils m'ont chopé dans la rue, apparemment quelqu'un leur avait dit que vous étiez là…
- C'est bon, c'est pas ta faute, lui répondit Syllia en se levant et en lâchant la tartine qu'elle était sur le point de manger.

Les sbires les attachèrent sans délicatesse et les trainèrent dehors. Ils les firent traverser la route qui menait à Charbourg jusqu'à arriver à la ville minière, les habitants se demandant pourquoi on emmenait ces adolescents. On les fit entrer dans un grand bâtiment à coté du musée, puis ils montèrent au premier étage. Ils furent jetés dans un coin sans ménagement pendant que les sbires allaient sûrement chercher leur supérieur. Pendant ce temps, Syllia avait réussi à se libérer et à détacher les garçons. Lorsque les sbires furent revenus, ils ne trouvèrent que les cordes qui avaient servi à attacher les adolescents et la fenêtre ouverte. Les trois échappés couraient vers Unionpolis, mais ils se rendirent compte rapidement que les sbires les suivaient. Le passage était bloqué par une armada de sbires, impossible donc de passer par là.

- Comment on va faire pour passer, alors ? demanda Syllia.
- Il va falloir escalader jusqu'à la petite grotte, là-haut, répondit Louka en montrant un passage plus haut. Ça mène directement à Unionpolis, mais faut pas tomber…
- On y va ! déclara Steph.

Syllia se porta volontaire pour grimper la première. Elle grimpa en haut le plus silencieusement possible, puis intima à Steph qu'il pouvait venir.
Ce dernier commença à grimper et était sur le point d'arriver en haut lorsqu'une balle le toucha à l'épaule. Tout se passa très vite : le Ranger lâcha la paroi et chuta vers le sol à une vitesse vertigineuse. Il toucha le sol et ne se releva pas. Syllia voulut crier, mais une main se colla sur sa bouche, l'empêchant d'émettre le moindre son. Elle vit avec horreur les sbires attraper Louka et l'emmener, non sans l'avoir frappé plusieurs fois. Une fois qu'ils furent partis, la personne qui tenait Syllia la lâcha. Elle se retourna et vit un homme plutôt grand, portant un costume blanc et un chapeau de cow-boy assorti.

- N'aie pas peur, je ne te veux pas de mal !
- Alors pourquoi tu m'as empêché d'aller aider Steph ???
- Parce que je le connais bien, je sais qu'il ne va pas mourir si facilement ! Par contre, tu ne dois pas te faire prendre, toi ! Je m'appelle Seth, enchanté !

Syllia s'en fichait complètement, qu'il s'appelle Seth ou autre chose. Elle se laissa glisser le long de la pente et retomba à coté de Steph, inerte. Il respirait encore mais semblait blessé au front. Sans plus attendre, Syllia le hissa sur son dos et se dirigea vers Charbourg, suivie de Seth.

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- Alors, comment va-t-il ? demanda Syllia, inquiète.
- Il a plusieurs blessures, mais il devrait s'en tirer, lui répondit l'infirmière Joëlle. Attendez, où allez-vous ?
- Je déteste qu'on me vouvoie, alors ce serait bien d'arrêter ! Je vais chercher Louka et défoncer la figure du crétin qui s'amuse à faire souffrir mes amis, déclara Syllia en avançant vers la sortie.
- Tu veux dire que tu veux aller à Joliberges ? demanda Seth en attrapant Syllia par le bras.
- Tout à fait ! Si ça te gènes, ne viens pas ! Mais je compte bien y aller, moi !
- Seule ? Tu vas te faire tuer, c'est tout ce que tu vas réussir à faire !
- On ne peut pas savoir tant qu'on a pas essayé !!!
- Je comprends pourquoi Steph te trouvais intéressante… Je veux bien te laisser y aller, mais je viens avec toi !
- T'as pas intérêt à me gêner, compris ?
- Sacré caractère ! Joëlle, occupez-vous de Steph, d'accord ?
- Bien sûr ! Et bonne chance, dit l'infirmière juste avant que les deux ne partent.

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En traversant la route 203, quelques Pokémons attaquèrent le duo. Mais tous ceux qui attaquaient s'enfuyaient, effrayés par le regard foudroyant que Syllia leur lançait. Ils n'eurent aucun mal à traverser Féli-cité, mais Seth et Syllia furent rapidement confrontés à un problème de taille : après le ponton, il y avait une grande étendue d'eau. Seth essayait de trouver un moyen pour passer lorsqu'il entendit un gros « PLOUF ». C'était Syllia qui venait de plonger dans l'eau, et elle se dirigeait vers la rive, suivie de son Ouisticram qui ne semblait pas aimer nager, mais qui la suivait tout de même. Seth n'eut d'autre choix que de la suivre, et ils finirent tout les deux sur la rive, trempés, mais ils avaient réussi. Sauf qu'ils se retrouvèrent rapidement face-à-face avec deux sbires, dont l'un était familier à Syllia.

- Mais… Je rêve ou c'est le crétin qui m'a frappé à Rivamar ???
- La petite peste ? Ici ? demanda le sbire.
- Je vais appeler du renfort, déclara le sbire.
- Non, tu vas rester ici, dit Seth en saisissant l'homme.

Sur ce, le sbire fonça sur Syllia, qui l'évita aisément. Il tenta deux coups de pied qu'elle esquiva, puis un coup de poing qu'elle para. Elle en profita pour lui infliger un coup de genou dans le ventre, et le sbire se retrouva plié en deux par la douleur. Syllia lui donna un coup de coude dans le dos et le sbire tomba par terre une bonne fois pour toutes. Pendant ce temps, Seth avait immobilisé le second sbire et était assis sur son dos, applaudissant la performance de Syllia.

- Pas gêné, l'autre… Bon, finit par dire l'adolescente, on y va ?
- Oui, oui, c'est bon, j'arrive ! On devrait peut-être les empêcher d'appeler du secours, maintenant…
- Pas faux !

Suivant le conseil du Ranger, Syllia attacha les sbires, les bâillonna et les cacha dans les fourrés. Après tout, elle avait des choses plus intéressantes à faire, comme libérer Louka, par exemple… Après que leurs vêtements eurent un peu séché, les deux acolytes provisoires pénétrèrent dans la ville de Joliberges.