Voyage à travers les mondes de Folly

Le soleil allait se coucher sur Littorella. Il n'y avait qu'un scientifique au labo du professeur Sorbier. Il était en train de pianoter sur un clavier qui produisait quelques « bip » de temps à autre. Au bout d'un moment, le scientifique s'écarta de la machine et prit un air satisfait puis partit chercher une tasse à la machine à café. Il revint et contempla son travail lorsqu'un hurlement retentit dans la pièce, le faisant sursauter. Sous le coup de la surprise, il fit tomber sa tasse sur le clavier qui se mit à produire de petites étincelles. L'homme courut chercher une éponge et essuya le café précipitamment. Il s'apprêtait à essorer l'éponge à l'évier, lorsque Louka arriva en courant et bouscula le scientifique qui tomba par terre puis l'éponge qu'il avait lâché lui retomba sur la tête, répandant ainsi le liquide qu'elle avait essuyé sur le front de l'homme. Celui-ci, se releva, se dirigea vers l'évier lorsqu'un Mimigal passa entre ses jambes. Il lâcha une fois de plus l'éponge qui retomba sur le sol. La seconde d'après, une jeune fille passa en courant et le scientifique fit un pas en avant pour l'éviter, et c'est alors qu'il mit le pied sur l'éponge, glissa et se retrouva sur le dos, la jeune fille juste en-dessous de lui. Il cria un juron, se releva et partit du labo en claquant la porte. La jeune fille, qui n'était autre que Syllia, demanda à Louka qui venait juste d'arriver :

- Qu'est-ce qui lui prends ?
- Je sais pas, d'habitude il est tellement calme…

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

Le soleil était à présent complètement couché. Syllia était retournée dans la chambre pour s'habiller. Louka l'attendait juste derrière la porte. La porte finit par s'ouvrir, et Syllia faillit une fois de plus l'envoyer dans le nez de son ami.

- Oh, désolée, j'ai pas fais gaffe.
- Au fait, j'ai pas tout compris, tout a l'heure. Pourquoi tu as crié comme ça ?
- C'est parce que quand je me suis réveillée, cette bestiole…
- Un Mimigal, Syllia…
- Bref, il était en train de me regarder bizarrement. En plus, cette espèce d'araignée m'a craché un fil tout gluant à la figure. C'est pour ça que je me suis mise à le poursuivre.
- Ah, je vois…
- Tu voulais me dire quelque chose, sinon ?
- Pourquoi tu t'es évanouie ?

Pour toute réponse, elle haussa les épaules. Mais Louka voyait bien qu'elle lui cachait quelque chose. Têtue comme elle était, elle ne voudrait sûrement rien lui dire. Il baissa la tête et lui demanda de le suivre. Le professeur voulait lui poser quelques questions. Les deux adolescents sortirent du couloir pour se retrouver dans la salle principale du labo. Le vieil homme les attendait la, avec son visage toujours sérieux, ses sourcils toujours froncés et sa moustache blanche très fournie. En les voyant arriver, il s'approcha :

- Comment vas-tu ? demanda-t-il à Syllia.
- Disons que ça aurait pu être pire… dit-elle en se frottant la tête.
- Je sais que c'est un peu trop direct, mais je pense que je peux te confier ceci. Tiens, je te la donne, dit le professeur en tendant une Pokémontre à la jeune fille.
- Euh, merci, mais pourquoi vous me la donnez ?
- Tu en auras surement plus besoin que moi, à l'avenir. De plus, j'ai installé un nouveau logiciel qui te permettra de communiquer avec tous ceux qui ont cette application. Ça s'appelle le Vocogramme, c'est le professeur Pressand de la région d'Almia qui me l'a envoyé. C'est exactement le même que celui des Capsticks des Pokémons Rangers, tu pourras donc communiquer avec eux ainsi qu'avec Louka. Maintenant, je te souhaite bonne chance.
- Comment ça « bonne chance » ? Vous aussi, vous voulez que je démolisse l'Assemblée Cauchemar ???
- Quelqu'un d'autre te l'a déjà demandé ? dit Louka en s'incrustant dans la conversation.
- Non non non, c'est… c'est ma langue qui a fourché ! dit Syllia en rougissant.
- Peu importe, reprit le professeur Sorbier. Ils ont l'air de te craindre, et il y a sans doute une bonne raison. Mais tu n'es pas seule, j'ai aussi demandé à Louka de t'accompagner. La fédération Ranger a aussi dépêché le douzième Top Ranger. Il a environ le même âge que vous et s'appelle Steph. Il ne devrait pas tarder à arriver…

Soudain, la porte du labo s'ouvrit en grand. Un garçon avec une tignasse rousse et un uniforme de Ranger s'appuya dans l'encadrement, essoufflé. Il releva la tête et fit un grand sourire :

- Ouf ! Pendant un moment, j'ai cru que j'allais arriver en retard !
- Voila, je vous présente Steph. Il vous aidera de temps en temps.
- Enfin, si j'ai le temps… a peine arrivé, j'ai déjà reçu une tonne de quêtes ! Le prof Pressand aurait du m'envoyer beaucoup plus tôt ! soupira le Ranger. Mais je viendrais vous aider, ne vous en faites pas !
- Syllia, Louka, j'ai entendu dire que l'Assemblée Cauchemar a installé une base dans toutes les villes, hormis Littorella et Bonaugure. Le plus grand poste se trouve à Joliberges, c'est sans aucun doute par la qu'ils sont arrivés. Vous devriez d'abord vous occuper des bases secondaires avant de vous attaquer à la maison mère.
- Pourtant, si on commence par Joliberges, ça les empêcherait de nuire ! dit Louka.
- Réfléchis, Louka, si on attaque QG dès le début, ils pourront appeler leurs sbires en renfort, expliqua Syllia. En plus, je ne crois pas que nous ayons l'avantage du nombre.
- C'est exact, répondit Steph. En arrivant, je n'ai vu aucun policier.
- Ils sont tous au quartier général des forces de police internationales, dit le professeur Sorbier. Ils cherchent un moyen pour vaincre ces hurluberlus. Il ne reste que quelques agents, mais ils sont concentrés à Unionpolis.
- C'est logique, puisque c'est la capitale, dit Steph.
- Bon, on a la tactique, alors on va passer à l'action ! coupa Syllia d'un ton déterminé.
- Tout a fait d'accord avec toi, lança Steph, je sens qu'on va bien s'entendre !
- Ne précipitez pas les choses. Il fait presque nuit, vous devez avoir besoin de repos.
- Sauf moi, puisque j'ai dormi quasiment toute la journée, murmura Syllia, plus pour elle-même que pour les autres.

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

La nuit était tombée sur Littorella. Syllia, Louka et Steph avaient été invités à dormir au labo. Louka et Steph partageaient la même chambre tandis que Syllia en avait eu une à part. La jeune fille, qui n'arrivait pas à dormir, avait ouvert la fenêtre en grand. Elle regardait les étoiles en repensant à tout ce qu'Arceus lui avait dit, en se demandant pourquoi ça lui arrivait. Elle était perdue dans ses pensées quand elle entendit un bruit qui la fit sursauter. Elle se retourna et vit Steph, devant la porte qu'il venait d'ouvrir, les yeux fermés. Syllia s'approcha tout doucement de lui et agita sa main devant ses yeux. Comme le Ranger ne réagissait pas, Syllia en déduisit qu'il était somnambule. Elle le poussa tout doucement jusqu'à sa chambre et referma la porte, puis revint dans la sienne. Elle caressa tendrement son Ouisticram qui dormait dans le lit, puis retourna à la fenêtre. Une brise souffla doucement et Syllia frissonna car elle avait enlevé sa veste et se portait qu'un débardeur un peu trop petit.
Soudain, une étoile filante passa dans le ciel. Elle était vraiment très jolie et très grande. Mais au lieu de disparaitre, elle continua sa course et finit par s'écraser dans la mer avec un grand bruit qui fit même trembler le labo. Syllia enfila sa veste et ses chaussures puis sauta par l'encadrement de la fenêtre et atterrit sur le sol. Dans tout Littorella, les lumières s'allumaient et les habitants sortaient, en robe de chambre et pantoufles, pour voir ce qui les avait réveillés. Syllia courait à toute vitesse vers la plage, comme si sa vie en dépendait. Elle avait un mauvais pressentiment concernant cette étrange météorite. Arrivée sur la plage, elle comprit pourquoi : en vérité, ce n'était pas une météorite, mais ce qui restait d'un avion. Certains de ses débris flottaient, tandis que d'autres coulaient à grande vitesse. En s'approchant un peu plus du bord, Syllia vit un homme qui frappait contre les hublots. Quelque chose avait percuté l'engin, et des multitudes de bulles remontaient vers la surface. Sans hésiter, Syllia enleva sa veste et ses chaussures puis plongea dans l'eau froide. Elle nagea jusqu'à l'avion et parvint a ouvrir un sas d'où sortit un homme qui en portait un autre. Syllia les saisit et commença à remonter vers la surface, mais elle était déjà à bout de souffle. Elle parvint tout de même à remonter à la surface. A ce moment, un des pilotes agrippa Syllia et l'aida à nager jusqu'au rivage. Le professeur Sorbier, Louka et Steph était déjà en train de les attendre. Une fois arrivés sur la rive, les rescapés se laissèrent tomber sur le sable, essoufflés, mais vivants.

- Vous allez bien ? s'inquiéta le professeur Sorbier.
- Oui, heureusement, dit le pilote. Mon collègue est un peu sonné, mais il s'en remettra.
- Qu'est-ce qui a bien pu faire ça ? demanda Syllia. Quand j'étais sous l'eau, j'ai vu un énorme trou et… ah… ah… ATCHOUM !!!
- Quoi qu'il en soit, nous devrions continuer cette discussion à l'intérieur, reprit le professeur.

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

Les deux pilotes, Louka, Syllia, Steph et le professeur Sorbier étaient rentrés au labo. Après avoir pris une douche et s'être changés, les deux hommes étaient restés pour discuter avec le professeur. Syllia prenait une douche à son tour et les deux garçons écoutaient le récit des pilotes.

- …Donc on a entendu une détonation, et Curt a vu une sorte de missile qui nous fonçait dessus.
- Heureusement qu'on était pas trop haut, pas vrai, Henri ?
- Par contre, qu'est-ce que vous transportiez ?
- Du matériel de recherche, des téléphones… dit le dénommé Curt.
- Ils devaient vraiment en vouloir, les crétins de l'Assemblée Cauchemar, à votre matériel de recherche… ATCHOUM !!!
- T'as terminé ta douche, Syllia ? demanda Steph.
- Mouaich… en tout cas, je vais pas tarder à aller me coucher…
- Merci, dit Henri.
- De quoi ?
- Tu nous a sauvés, répondit Curt. Sans toi, on serait en train de nager avec les Magicarpes !
- Bof, c'était normal… reprit Syllia en haussant les épaules. Si je l'avais pas fait, ça aurait été quelqu'un d'autre.
- Peut-être, mais là c'était toi, lui dit Henri en posant sa main sur l'épaule de la jeune fille qui portait son éternel jean et son débardeur trop court.
- Nous devrions aller nous coucher, maintenant, coupa le professeur en se levant.
- Bonne idée… approuva Steph en baillant bruyamment.
- Tout à l'heure, j'étais pas fatiguée, mais la…
- Tout le monde est d'accord, alors au lit ! ordonna le professeur Sorbier.