Voyage à travers les mondes de Folly

J'ai mal…qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi j'ai si mal ? J'ai l'impression que mon corps brule… Comment je suis arrivée la ? Je ne me souviens plus. D'ailleurs, je ne me souviens plus de rien. J'ai beau fouiller dans ma mémoire, je ne trouve rien. Rien, à part un rire machiavélique, la voix d'une petite fille, et une immense douleur.
Mais que disait-elle, cette petite fille ? Tout est embrouillé dans mon esprit, comme si on m'avait secoué la tête et que toutes mes pensées s'étaient emmêlées. Mais je dois essayer de me souvenir. Ça y'est, je me souviens. Elle disait « Syllia ! » avec une voix désespérée. Peut-être que c'est moi, Syllia ? Après tout c'est un joli nom…
Quelque chose est en train de me secouer. J'ouvre les yeux tout doucement. Il y a tellement de lumière dehors ! Apparemment, je suis dans une forêt... la chose qui me secouait est en fait un petit singe orange avec une queue enflammée. Je regarde mon épaule, et je m'aperçois qu'elle est tachée de sang et que ma veste est brulée. Une fois de plus, une violente douleur traverse mon corps…le petit singe me regarde bizarrement, comme si il avait peur pour moi. En puisant dans mes dernières forces, je lui fais un sourire. J'ouvre la bouche et lui murmure « Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas mourir... ». Mes paupières se ferment toutes seules…Qui a éteint la lumière ?


La pluie tombait dru sur Vestigion. Louka courait à toute vitesse dans la rue. L'eau ruisselait sur son bonnet de dresseur rouge et sur sa veste bleue. Il se précipita vers le centre Pokémon pour se protéger de la pluie glacée et pour remettre le message que le professeur Sorbier avait donné pour l'infirmière Joëlle. Cela faisait un an à présent qu'il ne s'occupait plus de sa carrière de dresseur. Depuis ce fameux jour. Il pénétra enfin dans le centre, vide, ce qui était plutôt étrange a cette heure de la journée. Mais à dire, cela arrangeait plutôt les affaires de Louka. Depuis sa défaite contre Cynthia, tous les dresseurs qu'il avait battus se moquaient de lui.
Le seul être vivant était un petit Ouisticram qui semblait attendre quelqu'un sur un banc du hall. Puis une porte s'ouvrit sur l'infirmière Joëlle, suivie de son fidele Leveinard qui portait un plateau couvert de rouleaux de bandages. Elle se retourna subitement vers Louka avec une mine déconfite, ce qui voulait dire qu'elle avait eu affaire à un patient en état critique.
Il y en avait de plus en plus ces derniers temps, à cause d'une assemblée qui se disait plus puissante que toutes les Teams précédentes, mais ce qui était sûr, c'est qu'ils n'hésitaient pas à tuer. C'était ce qui les rendait dangereux, car même les forces de l'ordre ne parvenaient pas à leur mettre la main dessus, et leurs effectifs diminuaient à vue d'œil puisqu'ils n'étaient pas de taille et se faisaient rapidement envoyer à la morgue.

- Encore un, à ce que je vois… murmura Louka.
- Oui, mais elle semble tirée d'affaire. C'est assez étrange, ses habits étaient partiellement brulés, et elle a une sérieuse blessure à la tête… mais pour l'instant, elle est hors de danger.
- Au fait, j'ai un message à vous transmettre.
- Le professeur Sorbier ? Comment-va-t-il ? L'assemblée Cauchemar n'est quand même pas passée vous voir…
- Non, ne vous inquiétez pas, il voulait simplement vous demander si vous n'aviez rien remarqué de particulier. Les détecteurs d'interférences électromagnétiques se sont emballés ce matin et la source semblait être située au cœur de la forêt Vestigion.
- Non, rien d'anormal ce matin… à part cette fille…

L'infirmière Joëlle n'eut pas le temps de finir sa phrase : les portes s'ouvrirent brusquement, laissant ainsi rentrer deux hommes habillés en noir de haut en bas, avec une cagoule assortie qui leur masquait le visage. Le premier mot qui vint à l'esprit de Louka pour les décrire fut « cauchemar ». En effet, ce mot était bien choisi : les deux hommes étaient des sbires de l'assemblée Cauchemar.

- On vient récupérer un paquet qui nous appartient, dit le plus grand des deux sbires.
- Un paquet ? demanda l'infirmière Joëlle.
- La gosse qui doit être sérieusement amochée, cracha le plus petit.

D'un seul coup, le Ouisticram qui était jusque là assis bien sagement se leva et lança un puissant jet de flammes sur le grand sbire. Il avait surement compris ce qu'ils avaient dit et voulait protéger sa dresseuse. Le petit sbire sortit de sa poche une pokéball et la lança. Un immense Scarabrute en sortit et fonça sur le petit singe de feu, qui sauta en l'air pour l'éviter.

- J'ai peut-être un désavantage lié au type, mais si j'élimine cette sale bête avant qu'il ne touche mon Pokémon, alors la victoire est à moi !

Comme pour répondre à l'affirmation de l'homme encagoulé, le Pokémon feu lança une nouvelle gerbe de flammes qui frappa l'insecte géant, dont la couleur vira au brun foncé. Le feu l'enveloppa pendant une dizaine de secondes et lorsque le brasier eut disparu, le Scarabrute était par terre et ne bougeait plus. Apparemment, il était K.O. Le sbire rappela son Pokémon et saisi son collègue puis s'enfuit par la porte restée ouverte.
L'infirmière Joëlle poussa un soupir de soulagement. Un grincement résonna dans le hall d'entrée et Louka ainsi que l'infirmière Joëlle se retournèrent. Une jeune fille se tenait devant la porte de la salle ou on soignait habituellement les patients. Ses cheveux bruns tombaient en cascade en laissant quelques mèches qui barraient son front et qui cachaient la base de ses oreilles. Ses yeux gris-vert pétillaient et elle portait une veste trouée et légèrement brulée par endroits. Son jean bleu foncé n'avait que quelques taches et elle était pieds nus sur le carrelage froid.

- Que faites-vous debout ? demanda l'infirmière Joëlle en se précipitant vers l'adolescente.
- Du calme, du calme…j'ai l'impression que ma tête va exploser, alors parlez moins fort ! Au fait, je suis où ? Et vous êtes qui ? Qu'-est-ce qui c'est passé ?
- Nous sommes au centre Pokémon et je suis l'infirmière Joëlle. Je vous ai trouvée ce matin, en plein cœur de la forêt. Vous étiez inconsciente et blessée, et vos seuls effets personnels étaient un pendentif et ce Ouisticram.

Trois individus pénétrèrent une fois de plus dans le hall. Encore des membres de l'assemblée Cauchemar. En voyant la patiente, ils eurent un haut-le-cœur. L'un d'entre eux s'écria :

- Elle est vivante ! C'est impossible !
- De quoi ? Vous me connaissez ? Alors vous allez peut-être pouvoir me dire mon nom !
- Tu es amnésique ? demanda Louka.
- Bah, oui, j'ai un gros trou de mémoire, même quand j'essaie de me rappeler, je chope une migraine pas possible !
- C'est notre chance ! Allons-y !

Les hommes foncèrent sur l'amnésique et repoussèrent l'infirmière Joëlle. L'un d'entre eux envoya son poing vers le visage de l'adolescente qui se le prit en plein sur la joue. Elle resta immobile pendant un moment, puis leva son genou dans les…« bijoux de famille » de son agresseur qui poussa un cri de douleur, puis l'adolescente le gifla. Elle se baissa et balaya les attaquants d'un coup de pied, les faisant ainsi tomber par terre. Ils se relevèrent rapidement et s'enfuirent en criant :

- On se retrouvera, Syllia ! Et cette fois, on te tuera ! On sera plus nombreux, tu verras !

Peu après qu'ils soient partis, Syllia demanda à Louka :

- Je suis si effrayante que ça, ou alors c'est eux les cervelles de piafs ?
- Si tu veux mon avis, c'est eux les idiots !
- Et bien comme ça, je suis déjà un peu plus avancée, au moins je connais mon prénom.

Elle poussa un soupir en aidant l'infirmière à se relever. Cette dernière prit une grande inspiration puis se mit à hurler :

- Non mais vous êtes tarée ou quoi ? Vous êtes à peine réveillée et vous vous battez déjà !
- Hé oh, calmos ! J'étais bien obligée de me battre puisqu'ils m'ont attaquée ! riposta Syllia.
- Et les Pokémons, ça sert à quoi ?
- Un quoi ?
- Vous êtes irresponsable et…attendez une seconde…vous ne connaissez pas les Pokémons ?
- Bien sur que non. Si je ne me souviens plus de mon passé, alors j'aurais du mal à me souvenir d'un poké-machin-chouette.
- Un Pokémon, commença Louka, c'est ce genre de petite bestiole. Celui-là c'est un Ouisticram, et il à l'air de tenir à toi.
- Au fait, tu t'appelles comment ?
- Louka. Dis-moi, Syllia, qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ?
- A vrai dire, j'en sais rien. Je pense que je vais chercher ces abrutis qui ont essayé de m'éliminer, parce qu'ils ont l'air d'en savoir plus que moi sur mon propre compte. Sauf que pour l'instant, je vais surtout aller mes trouver quelque chose à me mettre, parce que j'ai pas l'intention de rester à vie dans ce truc miteux ! Et je vais aussi chercher de la glace, parce que mine de rien, l'andouille qui m'a frappée m'a fait plutôt mal !

Syllia éclata de rire. Le Ouisticram la regarda en penchant sa tête sur le coté, puis sauta sur l'épaule de la jeune fille, nu peu surprise sur le coup. Puis elle s'exclama :

- Mais t'es la bestiole qui me secouait quand je me suis réveillée ! Qu'est-ce que tu fiches ici ?

Pour toute réponse, le petit singe sourit. Syllia lui gratouilla la tête puis l'infirmière Joëlle emmena l'amnésique dans une pièce qui ressemblait étrangement à un placard à balais. Environ dix minutes plus tard, Syllia ressortit vêtue d'une chemise blanche, d'un gilet noir sans manches et de son jean de départ. Elle avait attaché ses cheveux en queue de cheval avec un chouchou bleu en laissant dépasser ses mèches et portait une paire de mitaines en cuir noir. Elle avait également de grosses baskets noires et un sac en bandoulière assorti.

- Avant de commencer à chercher l'assemblée Cauchemar, tu devrais venir avec moi au labo du professeur Sorbier, dit Louka. Il te donnera un pokédex, mais pour l'instant, tu devras te servir du mien. Ça te permet de connaître les attaques que ton Pokémon connaît, à savoir ou se situe un Pokémon dans Sinnoh et plein d'autres trucs.
- Il a l'air génial, ton « pokétexte » !
- C'est un "pokédex", Syllia…
- Peu importe, on y va ! Par contre, il est où, ton labo ?
- A Littorella. Bon, on y va !

Les deux adolescents sortirent du centre en riant. Ils ne se doutaient pas de ce qui allait leur arriver plus tard…