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Les Chroniques des Univers: [Tome 3] Le Cristal du destin de imhotep43



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Informations

» Auteur : imhotep43 - Voir le profil
» Créé le 07/04/2009 à 15:14
» Dernière mise à jour le 07/04/2009 à 15:14

» Mots-clés :   Science fiction   Sinnoh

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Chapitre 9: Confrontation
Il était presque sept heures du matin, lorsque le bus de nuit arriva finalement à Féli-Cité. Les violents orages de la nuit avaient forcé le véhicule à emprunter de longues déviations, si bien que Cyrus n'aurait pas à se soucier de savoir où dormir, la banquette ayant été un lit bien assez confortable pour lui. Dans les rues de la ville, le car terminait ce voyage qui, semblait-il, avait aussi été assez éprouvant pour le chauffeur. Le jeune homme n'en avait perçu que des miettes, la journée ayant été bien assez éprouvante pour le pousser à dormir profondément.

Le bus s'arrêta finalement à la station près de chez Nina. Même si Cyrus ne savait pas si la jeune fille apprécierait un réveil aussi matinal, elle se contenterait certainement de savoir qu'elle ne serait pas réveillée pour des broutilles. Depuis la dispute avec son père hier soir, Cyrus avait mûrement fait son choix. Il partait en voyage initiatique, le plus tôt serait le mieux, et personne ne le retiendrait.

Mais à l'arrêt, l'oeil du jeune homme fut attiré par une série de gyrophares bleus près de l'immeuble où habitait Nina. Sentant que quelque chose de bien plus grave qu'une simple dispute conjugale se passait, il descendit précipitamment du véhicule, et contempla la scène, de l'autre côté de la place, d'un regard inquiet.

Les véhicules de police étaient nombreux autour de l'entrée de l'immeuble. Des agents interrogeaient beaucoup de personnes en même temps. Une opération d'envergure pour... pourquoi d'ailleurs ? Que s'était-il passé de si important pour que la moitié des services policiers de la ville soient concentrés ici ?

"Je le sens mal... murmura Cyrus, je le sens très mal..."

Et dans les faits, il n'avait pas tort, malheureusement pour lui.

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La première idée qui lui vint à l'esprit était de s'approcher, pour en savoir plus, mais le nombre de policiers présents rendaient impossible toute tentative de pénétrer dans le périmètre de sécurité, et donc dans l'immeuble. Aucun moyen pour Cyrus de savoir si Nina allait bien... Il allait devoir se contenter de savoir ce que tout le monde savait.
S'approchant comme tout un chacun de l'entrée de l'immeuble, Cyrus ne put réfréner son inquiétude, et ce qui commençait comme une déambulation totalement insoupçonnable se termina vite en une traversée de la place au pas de course.

"Au diable ce que les flics vont penser de moi, je n'ai rien à me reprocher."

Il arriva très vite au liseré de personnes entourant les barrières de police et dut se frayer un chemin à grand coups de coudes et de "pardon", "excusez-moi", "je connais quelqu'un ici, laissez-moi voir s'il va bien !" pour atteindre la zone interdite au public. Et là, ce qu'il vit le laissa perplexe.

On ne trouvait sur la place que des camions ouverts, des policiers prenant des témoignages, d'autres s'assurant que personne ne rentrait dans la zone... Mais pas un pour constater quoi que ce soit. Le seul groupe qui aurait pu s'apparenter à une unité d'investigation tournait autour d'une jardinière de fleurs abîmées. Si crime il y'avait eu, il en restait forcément quelque chose... Un crime parfait avait déjà du mal à exister, mais un crime qui ne laissait aucune trace matérielle, c'était illogique au possible. On avait forcément volé quelque chose, blessé quelqu'un, ou tué... C'était dans la définition même du crime.

Dans la foule des témoins, Cyrus reconnut le père de Nina, qu'il avait souvent vu en sa compagnie sans jamais le rencontrer vraiment, mais ne vit ni sa mère, ni Nina elle-même. Et le chef de famille était bien trop loin de Cyrus pour qu'il puisse lui parler sans rentrer dans le périmètre interdit. Plus Cyrus avançait, plus cette affaire sentait mauvais...

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Finalement, le père fut remercié par l'homme qui l'interrogeait et il remonta dans l'immeuble. Un moment, Cyrus songea à l'imposteur qui l'avait dupé la veille. Etait-il encore là ? Un rapide coup d'oeil clarifia la situation. Sa présence aurait été le signe évident que l'affaire était liée à Sorbier, et donc à Nina. Pas d'imposteur, donc peut-être pas d'affaire liée...

Peut-être...

Pour en avoir le coeur sûr, Cyrus devait trouver un moyen d'entrer. Et passer un cordon de sécurité d'au moins trente mètres sans se faire arrêter, il y'avait de quoi faire du souci, même à un as de l'évasion. A moins de ne pas passer par devant.

Cyrus s'éloigna donc du périmètre de sécurité et contourna le bâtiment. Après un tour complet, il ne trouva que des issues de secours, qui ne s'ouvraient que de l'intérieur. Impossible donc de rentrer par la porte. Aucune fenêtre du rez-de-chaussée n'était restée ouverte, et c'était bien compréhensible au vu de ce qui avait pu se produire cette nuit, et Cyrus ne se sentait pas de monter aux gouttières ou d'aborder les balcons à la manière pirate, avec un grappin qui se serait accroché aux barres de fer du garde-fou. Autant dire que la situation allait être corsée.

"Une minute, balcon en fer..."

Cyrus jaugea la distance qui séparait le sol du balcon des Sorbier. Ils habitaient de mémoire au deuxième étage. Cinq mètres du sol, au bas mot... Mais c'était envisageable.

"Silver, j'ai besoin de toi, appela Cyrus en lançant la pokéball de Terhal."

Le Pokémon d'acier, fier d'enfin servir à quelque chose sortit en poussant un petit cri de satisfaction.

"Chut, Silver, il ne faut pas qu'on nous repère."

Le Terhal argenté roula de l'oeil unique, tout penaud de cette réprimande.

"Tu vas être content, j'ai besoin de toi pour ton sport favori, l'escalade..."

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A ces mots, le Pokémon se reprit d'un coup. Pour ça, il était le meilleur. Cyrus attrapa le petit Terhal dans ses bras et lui murmura:
"Tu vas rester près de moi, et tu vas te servir de tes pouvoirs pour nous accrocher au balcon là-haut, fit-il en montrant la cible du doigt. Tu es près ?
-Terhal ! acquiesça le Pokémon d'acier.
-Allez, attaque Surf Magnétik !"

La combinaison Surf Magnétik était née dans l'imagination de Cyrus lorsqu'il avait vu son Pokémon léviter à quelques centimètres du sol la veille. Si Vol Magnétik arrivait à modifier le champ électromagnétique autour de lui, alors il pouvait voler comme il voulait avec un objet métallique fixe à proximité, contrant ainsi la gravité.

Terhal concentra son énergie et sa patte griffue brilla d'une aura blanche. Aux pieds de Cyrus, l'herbe se courbait selon des motifs rappelant la limaille de fer lorsqu'on la plaçait à proximité d'un aimant. La gouttière à côté de Cyrus grinça, et un moment, il crut qu'elle allait se détacher et le transpercer. Mais tout cessa comme ça avait commencé, d'un seul coup. Terhal n'avait semble t'il pas la force de faire ce que Cyrus attendait de lui.

"Raté... constata Cyrus déçu.
-Terhal ! lança alors le Pokémon en réponse."

Tel un grappin lancé par une machine pneumatique, le Pokémon relâcha toute l'énergie magnétique qu'il avait en fait accumulée pendant tout ce temps en direction du balcon des Sorbier. Cyrus ressentit comme un appel d'air et se laissa emporter subitement vers sa destination. En un quart de seconde, il avait monté deux étages et bataillait pour se maintenir aux barreaux, alors que le Pokémon restait collé sans effort au balcon. Le garçon se reprit immédiatement, et se hissa sur le balcon, en espérant que personne n'avait rien entendu.

Il rappela Terhal et constata simplement:
"Ca y'est, je suis dans la place."

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Cyrus ouvrit lentement la baie vitrée et entra dans le salon. Pour n'importe qui, et surtout pour les propriétaires, ce qu'il venait de faire s'appelait entrer par effraction. Mais les détails juridiques importeraient peu s'il arrivait à voir Nina. Elle se porterait certainement à son aide, aussi bizarre fut la situation.

En même temps que Cyrus refermait la porte vitrée, il entendit un bruit de serrure. Le père de Nina venait de rentrer. Il avait bien peu de temps pour se cacher, et choisit l'arrière du canapé comme refuge temporaire. Il avait oublié un léger détail. Comment se présenter à ses "hôtes" sans leur faire la peur de leur vie ?

"Chéri, prévint une voix juste derrière Cyrus, nous avons un invité..."

Le jeune homme se retourna. Derrière le canapé, une table. Et derrière la table, une femme. Quel imbécile, il n'avait même pas regardé si le salon était vide avant de rentrer.

"Je peux tout vous expliquer, commença à bafouiller Cyrus, en se relevant, les mains bien en vue en signe de paix. Je ne vous veux aucun mal."

Pris en flagrant délit, il ne pouvait que penser à la garde à vue qui l'attendrait si les parents de Nina venaient à le dénoncer, ce qui n'était certainement plus qu'une question de minutes.

"Qu'est ce qui se... commença le père de Nina."

Il s'arrêta en voyant le jeune homme, vaguement maître de lui-même, qui lui faisait face.

"C'est qui lui ?
-Tu devrais lui demander, je suis sûr qu'il serait ravi de t'expliquer ce qu'il fait là.
-Attendez, appelez Nina, elle sait qui je suis. Dites lui que c'est Cyrus. Elle sait qui je suis, je suis...
-Nina ? coupa l'homme. C'est bien ça le problème, c'est pour ça que toute la flicaille de Féli-Cité est là. Nina a disparu, jeune homme."

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La révélation fit l'effet d'un coup de pistolet tiré en pleine tête. Cyrus resta là dix bonnes secondes sans rien dire, la bouche ouverte. Il entrait par effraction et demandait des nouvelles d'une disparue, de quoi passer directement de la simple garde à vue au procès.
Bizarrement, le couple restait étrangement calme à la vue du jeune homme. Peut-être allaient-ils se faire justice eux-mêmes.

"Ecoutez, je...
-Je n'écoute plus. Je me demande juste comment tu as fait pour rentrer avec le cordon de sécurité qui entoure l'immeuble, fit l'homme intrigué.
-Je suis passé par le balcon, mais croyez-moi, je...
-Par le balcon, vraiment ? On est au deuxième étage, je te rappelle et même si tu es plutôt bellâtre, tu n'as pas vraiment la carrure pour grimper sept mètres avec tes petits bras.
-J'ai un Pokémon, un Terhal, je me suis accroché au balcon avec ses pouvoirs magnétiques. Mais je ne...
-Du calme, fit l'homme légèrement agacé. Tu es bien Cyrus, c'est tout ce que je voulais savoir. Maintenant détends-toi et explique nous tout. Chérie, tu veux bien rapporter un verre d'eau pour notre invité ? Il a du perdre en quelques secondes plus de sueur qu'en une vie.
-C'est... tout ? fit Cyrus intrigué ? Vous me croyez ? Qu'est ce qui vous a fait changer d'avis ?
-Nina m'a souvent parlé de toi. Tu es malin, et l'idée de passer par le balcon avec un tel stratagème est assez osée, je dois l'avouer. Et quand tu as parlé de Terhal, j'ai tout de suite fait le rapprochement avec ce que Nina m'a dit hier soir. Allez, calme-toi. Depuis le temps que je voulais te rencontrer, je ne vais pas te livrer à la police maintenant..."

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A la surprise de Cyrus, le père de Nina esquissa un sourire. Dans une telle situation, c'était surprenant. Mais il semblait être du genre peu impressionnable.

"Alors, raconte-moi tout, Cyrus... Tu sembles soupçonner pas mal de choses...
-En fait, ca a commencé hier..."

Ainsi, Cyrus révéla à son interlocuteur tout ce qui s'était passé depuis hier, en omettant bien évidement les détails assez compromettants, comme le fait qu'il ait presque fait les poches d'un cadavre, et que le mort lui ait parlé en rêve, lui donnant entre autres la combinaison du coffre. En réalité, il ne put pas parler de grand chose, même pas du faux policier qui l'avait floué, car une partie de leur conversation touchait des domaines que Cyrus ne comprenait pas encore.

"Tu sembles me cacher des choses, Cyrus, fit le père sans se démonter.
-Rien qui ne pourrait faire avancer l'enquête, mentit-il... C'est juste que je ne comprends pas tout moi-même."

En réalité, il avait un suspect tout trouvé. Malgré son apparente sympathie, Yann Dovi restait un imposteur, à supposer qu'il s'appelle réellement ainsi. Dans tous les cas, il n'y avait rien pour aider l'enquête.

"Et de votre côté ? Que s'est il passé ? demanda Cyrus réellement inquiet.
-Et bien, commença le père de Nina, vers quatre heures du matin, on a entendu un bruit sourd de crissement, sur l'autre façade de l'immeuble. Ils ont brisé la vitre et sont rentrés. On ne s'est tout d'abord pas inquiétés, tu sais, les petits cambriolages, ça arrive, et personne ne viendra opposer une résistance pour des vols qui de toute façon seront remboursés par des assurances.
-Et maintenant, je pense que si on s'était inquiétés, Nina serait toujours là, commenta sa mère en apportant une cafetière encore fumante.
-Ca ne sert à rien de se mettre martel en tête, fit le mari en prenant la main de sa femme. Ce n'est pas ta faute si elle s'est faite enlevée. On n'aurait rien pu faire de toute façon."

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Un silence de malaise envahit la pièce alors que Cyrus refusait poliment un sucre proposé par la maîtresse de maison.

"Et ensuite ? demanda t'il à nouveau.
-Ils ont crocheté la serrure, sont rentrés sans qu'on n'entende rien et ont enlevé Nina. Quand j'ai commencé à entendre ses cris, ils étaient déjà dans le couloir. Je les ai suivis bien sûr, mais un homme m'attendait en embuscade. J'ai souvenir d'un grand coup de crosse sur la tête, et d'être tout de même descendu avant de m'écrouler sur le parvis de la porte.
-Aucune trace, aucune balle tirée en somme. Il y'a des suspects ?
-Un gamin de ton âge à peu près. Peut-être un peu plus vieux. Mais je n'y crois pas trop.
-Pourquoi donc ?
-Un gamin ne monte pas une opération comme ça. Il n'y participe pas, à moins d'être très doué. Pourtant, pour être doué, ce gosse l'était, ça oui.
-Justement, s'il avait les capacités de faire quelque chose, ça en fait un bon exécutant.
-Sauf que les exécutants ne se tapent pas dessus entre eux. Avant de perdre connaissance, je l'ai vu distinctement frapper méchamment l'un des deux. Il était dans le même état que moi après. Et ils ont vidé un chargeur entier sur lui."

Cyrus commençait à ne plus rien comprendre...

"Vous voulez dire qu'il est mort ?
-Justement non. Quand je me suis réveillé, le gosse était toujours à terre, et on l'embarquait sur un brancard. Le policier m'a dit qu'il avait été paralysé par un pistolet électrique. Quand ils sont arrivés, il était encore branché dessus.
-C'est pour ça qu'il n'y avait rien dehors. Ils ont embarqué le peu de preuves qu'ils avaient. Et les balles ?
-On saura ça plus tard. La police pense que c'est leur piste la plus probante pour trouver le reste des hommes.
-Vous voulez dire que le suspect n'a rien dit ? fit Cyrus surpris.
-Absolument rien. Et pourtant, il avait repris connaissance, même s'il ne pouvait pas encore se lever. Même pas un mot pour se défendre, rien."

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Cyrus songea un moment à l'imposteur. Il était assez malin pour se faire passer pour un policier, pourquoi pas pour commanditer un enlèvement ?

"Grand, blond, cheveux bouclés ?
-Grand, châtain, cheveux très courts. Les autres étaient cagoulés. Tu pensais à quelqu'un ?
-Oubliez, je pense que je fais fausse route.
-Si jamais tu savais quelque chose... commença la mère inquiète.
-Je vous l'aurais déjà dit, croyez-moi. Je pense qu'un certain Yann Dovi est lié à tout ça, si c'est son vrai nom. Mais la sécurité de Nina est ma priorité, tout comme vous, je suis inquiet, alors ca fausse sans doute mon jugement. Mais si le suspect de la police ne dit rien, il y'a forcément quelque chose qui cloche avec lui.
-Tu le crois coupable ? Tu viens de dire que tu ne voyais pas qui c'était.

Devant cette réflexion implacable, il corrigea alors ses propos...

"J'ai dit qu'il avait quelque chose de pas normal, pas qu'il était coupable de quoi que ce soit. Mais à moins d'avoir de bonnes raisons de se taire, ça revient au même, non ? On devrait, je veux dire, la police devrait tout miser sur lui.
-Je crois aussi. Bien, dans ce cas, nous nous sommes tout dit. Je te jette peut-être un peu dehors, mais...
-Je comprends, fit Cyrus. Je ne suis même pas sensé être là. Il y'a un moyen de sortir sans passer devant la police ?
-Il y'a une porte incendie en bas de l'escalier, elle donne sur l'arrière de l'immeuble, expliqua la femme.
-Bien, je vais...
-Attends, se rappela soudain le père de Nina. Ils l'ont emmenée mais sa ball est restée ici."

Il quitta la pièce, laissant sa femme seule avec Cyrus.

"Je vais faire quoi de cette ball au juste ? demanda le jeune homme.
-Tu l'as dit, on doit faire quelque chose. Pas seulement la police. Chacun de nous. Et crois-moi, je suis d'accord avec mon mari quand il pense que tu as plus de jugeote et de passe-droits que quiconque dans cette ville. Si quelqu'un d'autre que la police doit retrouver ma fille, ce sera certainement toi.
-Et si je n'y arrive pas ?
-Comme l'aurait dit une vieille connaissance, tu y arriveras parce qu'il faut que tu y arrives. Il n'y a pas d'autre solution."

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Ainsi, Cyrus récupéra la ball du Draby de Nina et partit sans demander son reste. Derrière lui, restaient les parents Sorbier, plein d'espoir envers ce jeune homme qu'ils n'avaient jamais rencontré avant:

"Tu crois qu'il y arrivera ? demanda la femme.
-Seul, certainement pas. Mais il a l'air doué. Il peut aller plus loin que n'importe qui d'autre. Même la police ira plus lentement que lui, à cause de toute la paperasse. Crois-moi, le plus long dans une procédure, c'est la paperasse.
-Et Dieu sait que tu en as fait des procédures...
-Pas depuis notre nouvelle vie, que je sache. Pas depuis qu'on a Nina, et que Sorbier est devenu notre nom.
-J'ai peur, tu sais, répondit sa compagne. C'est peut-être justement à cause de ce nom qu'on a enlevé notre fille.
-C'est certainement à cause de ça. J'ai de la peine pour le professeur, tu sais. Il nous a tout donné. Et sans lui, ma vie serait encore dans le néant intersidéral. Et ce n'est pas une simple expression."

Ce fut au tour du mari de soupirer... Trop de choses changeaient d'un seul coup pour que tout ne soit pas lié...

"Je sais bien. Et là, Sorbier meurt, notre fille disparaît, je commence à croire que tout ce qui se passe va plus loin que la simple coïncidence. Je sais qu'on ne doit les déranger qu'en cas d'extrême urgence, mais...
-Je vais les appeler. Le faux nom de Yann Dovi doit toujours appartenir à la même personne que celle que je connais à mon avis. Nina a toujours été une de leurs préoccupations, tu sais. Rassure-toi, je ne vais pas les laisser gâcher cette nouvelle vie. Tu m'entends ? Je te le jure. On en a vu de pire, hein commandant Mars ?
-On en a fait de pires surtout, Hélio... fit la femme en se réfugiant dans les bras de son mari. On en a fait des bien pires. Ils n'auraient jamais du s'en prendre à elle."