16 - Recherche
- On est coincés ! cria Lovdisc. Bientôt, on va mourir de faim et on va devoir se dévorer entre nous !
- Lovdisc ?
- Oui ?
- La ferme.
- T'inquiètes pas, la rassurai-je. Je te rappelle qu'on est dans un centre pokémon, on ne laisse pas les pokémons mourir de faim dans les centres pokémons !
- C'est vrai, renchérit Ponyta. En plus, on va trouver un moyen de sortir de là et de retrouver... Heu... Comment elle s'appelle déjà ?
- ALEXIA ! répondîmes-nous en choeur.
- Ah oui, voilà ! Donc, on...
- Hé ! l'interrompit Phyllali. C'est pas parce qu'on a entendu un bruit de serrure qu'elle nous a enfermés ! On a même pas vérifié !
Il courut jusqu'à la poignée et s'y suspendit, comme il faisait habituellement pour ouvrir une porte. Mais la poignée ne bougea pas.
- On est enfermés... confirma-t-il.
Je regardai autour de moi, espérant trouver une solution. La chambre n'était pas très grande. Les murs étaient tapissés d'un papier peint rose foncé, tandis que sous nos pieds froufroutait une moquette Cramois'ile soyeuse. Il y avait un lit pour une personne, une grande armoire pourvue de miroirs, une petite table de chevet, une porte menant à la petite salle de bain, et une fenêtre. Une fenêtre ?
- Et, les amis, et si on passait par la fenêtre ?
Nous observâmes la fenêtre. Elle était assez petite, à peine assez grande pour Ponyta, et à environ deux mètres du sol. Pour l'ouvrir, il suffisait de tourner la poignée.
- C'est trop difficile, diagnostiqua Phyllali, on n'y arrivera pas. Il faut trouver une autre solution.
Il se mit à observer partout dans la pièce. Après un bref instant de silence, il déclara :
- On passe par la fenêtre.
- Oh, je sens que je vais tomber ! cria Lovdisc.
- Un peu de patience, j'y suis presque ! Oui... Je l'ai... J'y suis presque... Aaaaaaaaaaah !
Lovdisc venait de tomber de sur ma tête, laissant Phyllali me retomber dessus, me faisant perdre l'équilibre et tomber du dos de Ponyta, atterrissant lourdement sur la moquette. Nous foudroyâmes tous les trois Lovdisc du regard.
- Quoi ? Qu'est ce que j'ai encore fait ?
Nous venions de faire la courte échelle à Phyllali, pour qu'il ouvre la fenêtre. Mais au moment où il s'apprêtait à tourner la poignée, Lovdisc avait glissé de mon crâne et la pyramide s'était effondrée. Voilà pourquoi nous la foudroyions du regard.
- Content que tu prennes les habitudes de l'équipe, Ponyta ! plaisanta Phyllali.
- On y arrivera pas comme ça... remarquai-je.
- C'est vrai, admit Phyllali. C'est pourtant le seul moyen de sortir. Hé, je viens d'avoir une idée ! Lovdisc, tu as quelles attaques ?
- Moi ? Heu, Pistolet à O, Charge et Bélier pourquoi ?
- Ah... Et il est puissant ton Pistolet à O ?
- Ça dépend de ce que tu veux dire.
- Ben... Assez puissant pour me propulser jusqu'à la fenêtre, quoi !
- Ouais, ça doit pouvoir se faire...
Debout sur le dos de Ponyta, je tenais Phyllali devant moi, suspendu par la queue.
- DÉPÊCHE-TOI LOVDISC ! hurlait-il. ÇA FAIT MAAAAAAAAAAAAL !
- Du calme, du calme, il faut que je me concentre pour porter une attaque assez puissante !
- Lovdisc, il est lourd... nous plaignîmes, Galopa et moi.
- Quoi ? Moi, je suis lourd ? protestâmes Phyllali et moi.
- C'est bon Salamèche, tu peux lâcher ! me prévint Lovdisc.
- OK !
Je lâchai Phyllali sur Lovdisc, qui envoya une puissante attaque Pistolet à O vers Phyllali, le propulsant jusqu'à la fenêtre. Essayant de garder son équilibre sur le jet d'eau, Phyllali se dépêcha de saisir la poignée entre ses pattes avant et de la tourner. C'est à ce moment que Lovdisc, à bout de forces, stoppa son attaque. Phyllali bondit tant bien que mal par la fenêtre. On entendit un " Ouah, c'est super haut ! " suivi, un peu plus tard, d'un gros "BOUM".
- Phyllali ! crai-je. Tu vas bien ?
- À peu près, oui ! me répondit sa voix lointaine.
- Bon, comment on fait maintenant ? demanda Lovdisc.
- Roh, mais tu m'énerves ! s'énerva Ponyta en ruant.
- Mais oui ! m'exclamai-je. C'est la solution ! Tu vas nous projeter à la fenêtre en ruant !
- Oh non... geignit Lovdisc, qui avait valdingué à l'autre bout de la pièce. Pas enco...
Elle ne finit pas sa phrase, car elle venait de décoller en direction de la fenêtre. Elle passa.
- Bien visé Ponyta !
- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! cria Lovdisc, dont la voix s'éloignait de plus en plus. Hé ! s'écria-t-elle un peu plus tard. J'ai même pas eu mal !
- C'est normal, répondit la voix de Phyllali. Tu m'es tombé dessus !
- Allez Salamèche, à ton tour !
- Et toi, comment tu vas sortir ?
- Je vais bien trouver un moyen.
- D'accord, j'y vais alors.
Je me plaçai derrière Ponyta, qui m'envoya un puissant coup de ses pattes arrières, et je décollai. Je crus que j'allais m'écraser contre le mur. Mais tout se passa bien, et je fus bientôt dehors. Je regardai en dessous de moi : le sol était à au moins vingt mètres au-dessus de moi ! Et il se rapprochait de plus en plus vite ! En plus, le déplacement d'air provoqué par la chute était en train d'éteindre ma flamme ! Je me contorsionnai pour attraper ma queue et caler ma flamme sous mon menton : ça allait déjà un peu mieux.
- Ne pas regarder en bas, ne pas regarder en bas, ne pas regarder en b... Aaaaah !
Je venais d'atterrir sur le sol. Il était dur comme du métal.
- Le sol est hyper dur !
- C'est pas le sol, c'est mon Robocal ! Et tu m'étouffes, là !
- Oh, désolé !
Soudain, il fit sombre, et je m'enfonçai sous terre. Puis Ponyta quitta le trou, et je pus sortir. Lovdisc, en tombant sur Phyllali, l'avait enfoncé dans le sol. Puis c'était moi qui les avais enfoncés, suivi de Ponyta. C'est pourquoi Phyllali eut énormément de mal à sortir du trou. Il était encore tout essoufflé lorsque Ponyta dit :
- Allez, on y va, on a pas de temps à perdre !
- Je... J'aurai sa... Sa peau ! parvint-il à articuler.
- T'inquiètes Phyllali, quand on aura retrouvé Alexia, tu auras tout le temps de te reposer ! le rassura Lovdisc.
Sur ce, elle partit devant à la suite de Ponyta. Je restai derrière avec mon ami.
- Tu... Vas pas... Avec elles ?
- Avec les FILLES ? Nan, je préfère rester avec toi !
- T'es... Un vrai... Pote...
Nous marchâmes longtemps, fouillant chaque coin et chaque recoin de la ville d'Azuria.
- C'est pas vrai ! s'exclama Phyllali. On la trouvera jamais !
Tandis que nous désespérions, j'entendis une voix familière dans mon dos.
- Léopold ?
- Oh non, pas elle...
Je me retournai. Léa était debout devant moi, souriante jusqu'aux trous qui lui servaient d'oreilles.
- Tu sais, j'ai décidé de te pardonner.
- C'est qui elle ? demanda Phyllali.
Toute la bande derrière moi nous regardait, étonnée.
- Mais je te laisse cinq chances, pas plus ! ajouta Léa, l'air grave. Alors, à quoi on joue ? continua-t-elle en reprenant son grand sourire.
- Pas maintenant, Léa, soupirais-je. On est occupés.
- C'est qui ? répéta Phyllali.
- C'est Léa. Une... amie, répondis-je. Léa, voici Phyllali, Lovdisc et Ponyta.
- Ouah, t'as plein d'amis ! s'extasia Léa. J'aimerais en avoir autant...
Sa petite ruse fonctionna, puisque Lovdisc répondit :
- Oh, allez, viens dans la bande ! T'as l'air sympa, et je suis sûre qu'Alexia voudra bien t'adopter !
- Alexia ?
- C'est notre dresseuse. Elle est très gentille, tu verras !
- Une dresseuse ? Oh, quelle chance vous avez !
- Il y a juste un petit problème, intervint Phyllali. On l'a perdue.
- C'est pas vrai ? Comment vous avez fait ?
- Hé bien... Elle n'est pas rentrée au centre pokémon. Maintenant, on la cherche.
- Je vous aide alors !
- C'est d'accord ! accepta Ponyta.
Tout le monde avait l'air de trouver cette petite peste très sympathique, à mon grand dam.
- Mais je...
- Oui Léopold ?
- Rien...
- Je connais Azuria comme ma poche ! expliqua Léa.
Après une courte explication sur mon surnom - que seul Phyllali ne voulait pas utiliser - et d'autres petites choses, nous venions de nous remettre en route.
- Tu crois que tu as vu Alexia ? demanda Phyllali.
- Ça dépend. À quoi elle ressemble ?
- Voyons voir... Elle a des longs cheveux noirs, des lunettes, des bagues...
- Des bagues ? demandai-je.
- Les trucs qu'elle a sur les dents. Elle n'est pas très grande, a environ...
- Je l'ai vue ! s'exclama Léa. Hier, elle a traversé la rue et est partie par là !
Nous nous dirigeâmes tous vers la direction pointée par la lézarde.
- Ensuite, elle a croisé un garçon un peu plus grand qu'elle, blond cendré, avec un pantalon large, et une veste noire.
- C'est Thomas ! s'écria Ponyta.
- Ensuite, ils sont entrés tous les deux dans cette ruelle, et je les ai perdus de vue.
Nous nous engageâmes donc dans la ruelle. Elle était très sombre, mais nos flammes et la crinière de Ponyta éclairaient bien. La ruelle se terminait en impasse avec une porte blindée.
- Je suis sûr qu'Alex est de l'autre côté ! s'exclama Phyllali.
- Vas-y Léopold, fais fondre la porte !
- Moi ? fis-je, feignant la surprise.
Comprenant que je ne voulais pas qu'elle évoque l'affaire des cuisines, elle ajouta :
- Je suis sûre que tu en es capable !
Je lançai donc une Flammèche sur la porte. Mais le blindage était plus épais, et cela ne fonctionna pas.
- Je t'aide ! proposa Ponyta.
Je lançai une Flammèche puissance maximum tandis qu'elle exécutait un magnifique Lance-flammes. La porte fondit entièrement. La pièce qui se trouvait derrière était à peine plus grande qu'un placard. Dedans, Alexia y était ligotée et bâillonnée.