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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 21/12/2013 à 10:47
» Dernière mise à jour le 21/12/2013 à 10:47

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Chapitre 26 : Sid et Nancy
Il n'y avait personne dans la cuisine ce qui lui sembla étrange en premier lieu. Le cœur de Peter Hude palpita en repensant à tout ce que son ancienne femme avait pu montrer à son fils durant la nuit. Comment avait-elle osé détruire l'enfance d'un enfant, de son enfant ? Ce geste était impardonnable aux yeux de son propre assassin qui serrait la dague confiée par Thanatos, décidé à détruire le spectre de la femme qu'il avait aimé.
« Tony ! appela son père de l'entrée. Montre-toi mon chéri. »

Mais comme il le pressentait le gérant de l'hôtel ne reçut aucune réponse de la part de son fils et il entama sa recherche au travers de ses appartements, la dague en main dans le cas où il la croiserait. Cette folle avait tué un gamin innocent dans une école et avait montré à son fils les conséquences de sa mort ; elle était tout à fait capable de mettre un terme à la vie de son père en le laissant orphelin.

La cuisine était vide. Le couvert n'était pas mis sur la table comme Peter avait l'habitude de le voir en rentrant et rien ne semblait avoir été touché par l'enfant afin de prendre son petit-déjeuner. Soit il était encore au lit, soit il se cachait dans un coin de peur de voir son père rentrer de ses réunions.
Bien entendu Peter pensa aussi à la possibilité que l'enfant pouvait avoir fui au travers de la ville pour lui échapper mais il préféra écarter cette idée de sa tête. Si c'était le cas alors il ne marquerait aucune hésitation avant de tuer une seconde fois celle qu'il avait épousé des années auparavant.

« Tony c'est moi, ton père. Il faut qu'on parle de ce que tu as vu cette nuit et de ce qu'elle t'a montré, s'il te plait. »
Aucune réponse, une fois de plus. Peter ne s'attendait pas à recevoir quoi que ce soit de la part de son enfant et se décida à fouiller le reste des pièces, à commencer par la chambre de l'enfant et le placard de cette dernière.

Lorsqu'il était triste, Tony avait toujours pour habitude de se réfugier dans cet endroit afin d'y verser quelques larmes et de passer du temps en compagnie de ses pensées. Quand la jeune Elizabeth avait refusé les avances de son enfant, Peter avait retrouvé ce dernier terré au fond de ce placard en train de se demander pourquoi il était sur terre si ce n'était que pour souffrir.
Il l'avait alors prit par la main et lui avait expliqué que la peine n'était que l'une des passades de la vie et que celle-ci avait beaucoup plus à nous offrir. Son père lui avait expliqué comment le bonheur succédait aux songes et la façon dont ces derniers pouvaient laisser place à une très grande tristesse.

Il entra dans la chambre tout doucement pour ne pas effrayer son fils et s'approcha de la cachette de ce dernier.
Ne voulant pas l'effrayer il se racla la gorge afin de lui montrer qu'il était dans la pièce et que c'était lui et personne d'autre qui s'avançait vers le placard. Il rangea sa dague dans sa poche une fois devant la porte et se prépara à ouvrir.

Quand Peter tira sur la poignée il trouva en effet son fils, celui-ci replié entre les manteaux qui pendaient au bout de cintres et entre deux cartons de jouets. Pour le plus grand bonheur de Peter son ancienne femme n'était pas avec lui ; il aurait refusé de la tuer devant son fils, il n'était pas un monstre.
« Tony… »

Le fils releva les yeux et croisa le regard de son père. Des étoiles semblèrent s'emparer de ses pupilles et il se leva brusquement dans le but de se jeter dans les bras de celui qui le protégeait de tout depuis sa plus tendre enfance.
« Papa ! »

Peter attrapa son enfant dans ses bras et appuya d'une main la tête de ce dernier contre son épaule dans laquelle il se mit à pleurer. Touché par cette tristesse le père alla s'asseoir sur le lit de son fils tout en continuant à le serrer dans ses bras, lui permettant de se libérer de ses larmes avant qu'il ne lui explique comment venait de se passer sa nuit.
Cela ne tarda pas et une minute après le petit se dégagea de l'étreinte et fixa son père dans les yeux.

« Je l'ai chassé, annonça-t-il à celui-ci. Maman a posé sa main sur mon front et j'ai fait un horrible cauchemar alors je l'ai chassé. Elle me suit depuis trop longtemps et je ne veux pas la voir… »
Peter se sentit rassuré en entendant les paroles de son fils et un sourire s'étala sur son visage. Il ne voulait pas entendre parler de ce qu'il avait fait dans le temps et ne le jugeait pas à ce sujet. Mieux que cela : il n'aimait plus la présence de sa mère à ses côtés.

« Il faut renvoyer maman d'où elle vient, lui lança son père en sortant la dague de sa poche. Cet objet peut renvoyer les morts qui nous hantent vers un autre monde. Je le ferais ce soir et tout sera terminé.
– Non. »
La réponse de son fils était ferme et Peter se crispa en l'entendant résonner à ses oreilles.

« Non ? répéta ce dernier perplexe.
– Non, approuva son fils en posant sa main sur la poignée de l'arme. Je veux le faire pour toi ; tu t'es déjà débarrassé de maman et c'est à moi de prendre mes responsabilités. En plus elle ne s'y attendra pas et n'essaiera pas de te faire du mal. »
La décision de son fils fit trembler le gérant de l'hôtel qui fut néanmoins étonné de voir tant de maturité dans le regard de ce dernier. D'un geste de tête il accepta.

« Je te la poserais dans ta commode cette nuit après m'en être servit pour un autre fantôme qui embête un autre enfant. Si elle approche alors n'hésite pas une seconde.
– Ne t'en fais pas, j'ai déjà pris ma décision et je la tiendrais. »

Le père et son fils s'enlacèrent sur ces mots et aucun des deux ne pouvait être plus heureux qu'à ce moment précis. Peter venait de se libérer d'un énorme poids qui pesait sur sa poitrine et il se sentait beaucoup mieux.