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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 27/12/2013 à 10:47
» Dernière mise à jour le 27/12/2013 à 10:47

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Chapitre 27 : Jeu macabre
« Je déclare officiellement ouverte la grande chasse aux œufs de cette année ! Que le meilleur gagne ! »
Les gens hurlèrent de bonheur face à l'annonce de Peter Hude et exprimèrent leur joie par des cris et des encouragements à l'encontre de leurs enfants. Bien entendu rien de tout cela n'était vrai et la seule raison pour laquelle les parents se déchainaient de la sorte, c'était pour avoir l'espoir de voir revenir leurs gamins en vie, avec si possible un panier bien rempli de chocolats entre les mains.

Les enfants ne partageaient pas cette crainte, les trois quarts étant trop jeunes pour avoir pris conscience de la gravité de l'événement et des morts qu'il faisait tous les ans. Seuls les œufs qu'ils pourraient déguster avec plaisir en rentrant chez eux avaient une quelconque valeur à leurs yeux et le départ de la course s'en ressentit.

Certains enfants tombèrent dans l'herbe, poussés par leurs camarades qui voulaient être les premiers à ramasser les œufs des autres. Il n'y avait pas de place pour la compassion dans ce départ, d'ailleurs les enfants étaient-ils capable de ressentir de la compassion lorsqu'on parlait de jeux et de chocolats ?
Malgré tout certains conservèrent leur calme, pensant qu'il n'était pas utile de se changer en un animal pour quelques œufs. Ce fut le cas de Tony et de Camille.

« On se retrouve comme prévu, avait dit le petit en retrouvant sa camarade sur le départ de la course.
– Oui et je n'en suis pas mécontente, avait-elle répondu avec un sourire. »
Tony avait rougit sans honte suite aux paroles de sa petite camarade. Il avait peur de se l'avouer mais il aimait beaucoup la compagnie de Camille malgré le fait qu'ils ne se connaissent que depuis peu.

Son père l'avait laissé avec elle sur la ligne de départ tout en lui adressant un clin d'œil amusé, il avait d'autres choses à faire comme chaque année pour l'événement et ne pouvait s'occuper de lui. Le gérant de l'hôtel semblait ravit que son fils ait réussi à se faire une amie, ce qui n'était pas souvent le cas à son grand regret.
D'ailleurs ce sujet était l'un des nombreux que Peter tentait de partager avec son fils, demandant régulièrement à ce dernier pour quelles raisons il se retrouvait toujours seul à l'école. Tony ne prenait jamais la peine de répondre.

Mais en vérité le jeune homme n'aimait pas la compagnie de ces camarades de classe et des gens en règle générale. Il n'appréciait pas leur façon de se comporter et leurs faux-semblants, crachait volontiers sur les règles de politesses hypocrites et se moquait bien de savoir ce qu'il avait ou non à faire pour s'intégrer parfaitement au sein d'une communauté dont il ne se sentait faire partie.
C'était sa façon de voir les choses et il se moquait bien de la partager avec les autres. Parfois, lorsqu'il était seul dans son placard à réfléchir, Tony se donnait le surnom de « Grahyena solitaire » ; il lui allait bien.

Tout cela était néanmoins différent avec celle qu'il côtoyait sur le départ de cette course dont le but se résumait à pousser les autres pour être le premier à se goinfrer sans même penser à la simple idée de partage. Camille était différente.

Le garçon la voyait comme ces petites filles des dessins-animés, celles qui accompagnent le héros de l'histoire dans son périple et qui font preuve de toutes les qualités qu'il ne possède pas, le complétant pour atteindre la perfection. Il la voyait comme celle qui pouvait maintenir ce que les autres n'étaient pas capable de faire, celle qui pouvait lui montrer que le monde n'était pas véritablement comme il le pensait.
Son sourire lui empêchait d'en penser du mal et ses beaux yeux bleus faisaient chuter le cœur de Tony dans des limbes dont il ne pouvait ressortir. Quand il pensa au mot amour, le petit se secoua la tête et se força à détourner ses pensées.

« On y va ? demanda-t-il à la fillette qui hocha la tête d'un air heureux. »
Cela fait elle lui prit la main tout en continuant de le fixer droit dans les yeux, geste qui fit chavirer le cœur de l'enfant et qui amusa sa camarade qui se rendit compte de sa gêne.
« On les chasse ensemble, ajouta-t-elle. »

Ils descendirent tous les deux la colline sur laquelle avait lieu le départ de la course après tous les autres enfants. La troupe de gamins avait disparu de leur champ de vision mais Tony s'en moquait bien.
« Où allons-nous en premier ? lui demanda la fillette. Tu connais mieux ce parc que moi, je suis complètement perdue.
– Là-bas, répondit Tony en tentant de ne pas la décevoir et en pointant le centre du parc. Il y a une rivière qui passe plus loin et je sais que les employés de mon père ont l'habitude de les cacher près de l'eau. »

Elle opina et se mit à courir dans la direction souhaitée par son ami, le tirant toujours par la main.
« On va en trouver plein et on les mangera tous les deux ce soir, continua-t-elle en dévalant la pente. Je demanderai à mes parents s'ils veulent bien que l'on t'invite dans notre suite pour une heure ou deux. »
Cette idée commença à faire palpiter le cœur du garçon qui aimait de plus en plus la compagnie de sa nouvelle amie.

Il regarda au loin et vit la rivière couler à quelques mètres d'eux. Il ne s'attarda pas sur cette vision et revint au visage de sa camarade qu'il pouvait admirer de profil, à ses lèvres fines et ses yeux pleins d'étoiles. Elle tourna le regard dans sa direction et il se sentit gêné au point de détourner le sien et de fixer le sol.
Son cœur ne fit qu'un bond, des flaques de sang s'étendaient à leurs pieds.