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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 06/12/2013 à 03:16
» Dernière mise à jour le 06/12/2013 à 03:16

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Chapitre 11 : Un tas de racontars
« Tu vois la tour au centre de la ville ? On dit qu'elle est hantée mais tu sais ce que j'en pense moi ? Je pense que c'est des conneries. »
Le client du bar explosa d'un rire gras et gratifia son nouvel ami d'une accolade. Celui-ci écoutait attentivement les histoires d'horreurs qu'il lui racontait sur cette ville depuis des heures et s'en amusait beaucoup. Les gens du coin étaient trop superstitieux et Randy aimait se moquait de ce genre d'imbéciles.

« Il y en a même qui racontent que des ombres bougeraient sur les murs pendant la nuit, continua son compagnon de beuverie. Des ombres ? Tu y crois toi à ce genre de racontars ?
– Autant qu'au dragon qui m'a fait naître, ironisa Randy en finissant sa bière. »
Les deux nouveaux amis rirent de bon cœur et commandèrent une autre bière au barman qui les foudroyait du regard depuis déjà quelques minutes. Ce dernier refusa d'ailleurs de les servir, ce qui offusqua son client.

« Comment ça plus de besoin pour nous ?
– Ce sera le cas tant que tu n'arrêteras pas de dire n'importe quoi, rétorqua le barman. Tu fais fuir les clients avec tes cris, l'ivresse te monte à la tête.
– Ce garçon voulait en savoir plus sur notre ville, je ne fais que lui dire la vérité et…
– Il suffit ! »

Le patron frappa de son poing sur son comptoir. Randy, qui n'avait pas osé s'interposer jusqu'à maintenant, releva les yeux vers ce dernier et constata qu'il était pâle. Tout ne tournait pas rond dans la tête de cet homme et cela l'amusait beaucoup ; voilà les méfaits de trop d'imagination. Sa femme finirait pareil si elle continuait de lire ses vieux bouquins, pensa-t-il.

« Tu sais parfaitement qu'il ne faut pas jouer avec ça, continua le barman envers son client sans même s'occuper de Randy, encore moins la nuit. Elles pourraient venir dans ta chambre dans quelques heures et t'emmener avec elles.
– Non elles ne…
– Elles ne quoi ? Encore un a eu droit à ce traitement il y a une semaine et tout le monde le sait en ville, même le dernier des imbéciles. »

Le client baissa les yeux vers sa bière, semblant demander pardon pour tout ce qu'il venait de dire. De son côté Randy écoutait patiemment cette conversation qui commençait à devenir intéressante. Qui pouvait venir le chercher s'il ne s'arrêtait pas de parler sur ce sujet ? Les fantômes des histoires peut-être ? C'était de la folie, rien n'était vrai.
« Rien ne fait peur dans cette ville mais comme ailleurs les gens aiment se raconter des histoires pour se faire peur. »

Il avait prononcé cette phrase sans même regarder ses deux interlocuteurs qui étaient les seuls personnes présentes dans le bar, les autres l'ayant véritablement quitté quand la discussion avait tourné autour des superstitions des habitants de la ville.
Suite à cette phrase un silence s'installa entre les trois hommes. Le barman semblait tendu, sans doute un peu effrayé aussi. Et tandis que son client baissait de nouveau le regard vers sa bière vide pour ne pas se mêler des paroles de son compagnon de beuverie, le patron fixait ce dernier d'un air grave.

« Que dis-tu ? lui demanda ce dernier.
– Je parle de toutes vos histoires, répondit Randy sans même prendre la peine de le regarder. Ce sont des conneries pour amuser les gamins ou se faire peur les soirées de camping. Il y a un âge où il faut arrêter de croire à ce genre de choses. »

Le barman ne répondit pas tout de suite. En effet ce dernier se contenta de chercher quelque chose derrière son comptoir qu'il ne mit pas longtemps à trouver. Cela fait il posa l'objet sous les yeux de son client qui le regarda d'un air impassible.
« C'est sensé me faire réagir ? »
Randy ne comprenait pas en quoi une poupée pouvait prouver l'existence des fantômes de la tour, encore moins dans un état aussi dégradé que le sien. Mais le barman avait la réponse à cette question et il s'empressa de la lui donner.

« La police l'a trouvé dans la vieille ferme qui borde le village. Un jour toute la famille qui y vivait disparu sans laisser la moindre trace. Malgré tout on retrouva cette poupée sur le lit de la cadette, un morceau de chiffon dont elle ne se séparait jamais.
– Et alors ? reprit Randy qui se moquait de cette nouvelle histoire.
– Alors je l'ai récupéré et je ne vois plus les ombres depuis qu'elle se trouve ici. Elle agit comme un talisman contre elles car tous les soirs la petite fille vient serrer son ancienne amie dans ses bras. Je dors au-dessus de mon bar et je les entends parfois parler la nuit, la petite McKenzie aime encore sa poupée de chiffon. »

Randy ravala sa salive et ne se laissa pas faire, il ne devait surtout pas avouer à cet homme qu'il commençait à se sentir mal.
« Je suis certain qu'il n'y a rien de dangereux dans cette tour comme ailleurs dans toute la ville, reprit-il un peu moins sûr de lui.
– Pourtant c'est le cas et tu le comprendras bien vite. Sur ce je vais bientôt fermer, il se fait tard. Je vous offre une dernière bière pour la route. »


***


Les rues étaient désertes à cette heure de la nuit et Randy tremblait un peu en regagnant son hôtel dans lequel l'attendait sa femme. Toutes ces histoires l'avaient chamboulé et il ne savait plus où donner de la tête. Néanmoins il restait convaincu que tout cela n'était que pur invention.
Levant les yeux au ciel il croisa le profil de la tour dont les habitants parlaient tant et qui s'élevait au-dessus de tous les autres bâtiments de la ville.

Alors une idée lui vint. Et s'il leur prouvait qu'ils avaient tort en ramenant un objet qu'on ne pouvait trouver qu'à l'intérieur ? Il porterait ainsi un bon coup à la croyance populaire du coin et aurait sans doute droit à quelques tournées gratuites. De plus il ne pouvait que s'amuser.
En quelques secondes sa décision était prise et il changea de chemin. Il avait des plans pour cette nuit et il allait bien s'amuser.