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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 06/12/2013 à 21:07
» Dernière mise à jour le 06/12/2013 à 21:07

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Chapitre 12 : Et elles dansèrent sur les murs…
« Fais de beaux rêves.
– Toi aussi. On se voit demain ?
– Je ne sais pas encore. Je te tiendrais au courant rapidement. »

Elle referma la porte de sa chambre et Mike se retrouva de nouveau seul. Après une longue discussion au bar de l'hôtel, un dîner en tête à tête et une balade au bord de la piscine couverte voilà qu'il n'avait plus qu'à aller se coucher. Maëva avait bredouillé une excuse lorsqu'il avait tenté de lui demander de passer la nuit avec lui et elle avait demandé à regagner sa chambre.
En bon gentleman Mike n'avait pas refusé et avait pris son mal en patience.

Il faut dire que la jeune femme l'attirait beaucoup. Au moment d'aller lui parler, ce dernier ne s'imaginait pas être autant emballé par l'esprit dont elle faisait sans cesse preuve tout comme par son caractère à la fois docile et ferme.
Elle l'avait dévoré des yeux toute la soirée sans pour autant se laisser faire une fois venu le moment de regagner sa chambre. Mike savait qu'elle avait apprécié la soirée et il pouvait se l'affirmer sans avoir l'impression de faire preuve d'un égocentrisme démesuré. Mais pourquoi donc avoir décidé de le quitter de cette manière alors qu'ils s'entendaient si bien ?

C'était une question auquel il ne voulait pas chercher de réponse. En effet l'écrivain était fatigué de sa soirée et il avait hâte de se reposer.
Il s'empressa de regagner l'ascenseur et de prendre un étage. Une fois dans la cage de fer, le romancier remarqua pour la première fois le silence pesant qui l'entourait depuis qu'il avait laissé Maëva. Pas de petite musique d'ambiance, pas de grincement au moment de monter et pas de petit bruit sonore pour indiquer son arrivée. Même s'il n'aimait pas cela il se força à ne pas y prêter attention et accéléra le pas.

Une fois dans sa chambre il s'assura à deux reprises de bien avoir fermé sa porte. Sans savoir pourquoi quelque chose le rendait nerveux ce soir.
Il se dirigea vers la fenêtre et la vérifia à son tour. Il n'était pas à l'aise et sa seule envie était de rejoindre Maëva. Mais ce serait stupide et il ne se voyait pas frapper à sa porte pour lui avouer qu'il avait peur. Mais surtout peur de quoi ? D'un silence dans un ascenseur ?
Il n'y avait rien de concret qui justifiait les émotions qui le traversait.

L'écrivain se força à ne pas y penser et enleva sa chemise en vitesse. Il se brossa les dents, se déshabilla et se mit au lit en moins de quelques secondes. Cela fait il éteignit la lumière, cacha sa tête sous le drap et fit abstraction de tout afin de gagner le sommeil.
Mais ce dernier ne venait pas.

Toujours avec une boule au ventre le romancier regarda son portable posé sur la table de chevet. Il essayait de dormir sans résultat depuis dix minutes et était déjà en sueur.

Comme à chacune de ses insomnies il se força à penser à autre chose ; l'histoire qu'il devait écrire était un sujet parfait pour ces longues nuits à lutter contre l'éveil.
Il commença par imaginer son personnage. Comment était-il ? Il s'en moquait totalement. Mike partait du principe que l'on ne définissait pas un personnage par son physique mais par ses mots ainsi que ses actions. Le contexte ensuite… Comment l'installer et surtout pour quelles raisons ? Il fallait que…

Tout cela ne rimait à rien, pensa-t-il au milieu de ses réflexions. Le romancier n'arrivait pas à dormir et une dizaine de minutes venait de s'écouler sans qu'il n'ait progressé ; pire, l'angoisse qui parcourait son corps ne faisait que grandir.
N'en pouvant plus il se dressa sur son lit et alluma la lumière, des perles de sueur arpentant son visage. Il la vit alors.

Une ombre s'étalait sur le mur en face de son lit. Celle-ci était difforme mais l'écrivain pu lui remarquer un corps pourvu de bras et de jambes. Ceux-ci bougeaient en tous sens, donnant l'impression qu'elle dansait pour l'homme qui effrayé la regardait, tétanisé.
En effet Mike ne faisait plus un geste, ne pouvant réagir face à une telle apparition. Et tandis que les secondes s'écoulaient, l'écrivain remarqua d'autres ombres venues rejoindre la première pour se tenir par les mains et former une ronde folle sur tous les murs de sa chambre.

Dans son dos elles levaient les jambes en rythme pendant qu'elles sautillaient sur sa gauche et frappaient des mains sur sa droite. La lumière de sa lampe de chevet clignota un instant mais elles ne disparurent pas pour autant. Sa petite chambre d'hôtel était devenue le théâtre d'une fête à laquelle il n'était pas invité et qui se passait sur un autre plan que le sien.

Mais alors qu'il restait sur son lit sans bouger, des petites rires s'élevèrent tout autour de lui et firent tressaillir tout son corps. Á cela s'ajouta un bruit de flûte et Mike repéra dans un coin l'ombre qui jouait de cet instrument. Il remarqua aussi en même temps que celles-ci n'étaient pas humaines ; trop petites mais aussi pourvues de deux cornes auxquelles il n'avait au départ prêté aucune attention.

En entendant ce rire l'écrivain se jeta sous ses couvertures et éteignit sa lumière. Il se sentit comme un gosse qui aurait craint le méchant Grahyena caché sous le lit ou le monstre du placard qui attendait le coucher du soleil pour se glisser à son oreille et lui murmurer des horreurs. Il n'était plus que ce gamin qui avait peur du noir, celui qu'il était des années auparavant et qui craignait jusqu'à un craquement de plancher.

Les rires ne s'estompèrent pas une fois qu'il fut dans cette position et Mike pouvait même imaginer les ombres continuant de danser sans ne se soucier de rien.
Un cri monta dans sa gorge, un cri de désespoir et de frayeur. En un instant il pria pour sa vie, pour son salut mais aussi pour quitter cette ville le plus rapidement possible. Ses doigts se crispèrent sur le matelas, nerveusement, tandis qu'il le mordait pour s'empêcher d'hurler. Mais le son montait dans son corps, traversait sa gorge, sa bouche et…

Le téléphone sonna. Trois fois. Plus rien.

Les rires venaient de cesser aussi rapidement qu'ils avaient commencé. Après quelques minutes d'hésitations, Mike se redressa et alluma la lumière. La pièce était vide et il n'y avait pas trace de ces ombres sur les murs de sa chambre. Avait-il rêvé ?

Tentant de se convaincre que tout cela n'était que la cause de son imagination, il prit aussi la décision de ne pas rester ici une minute de plus. L'écrivain enfila un pantalon, remit sa chemise et gagna prudemment le couloir.
Il frappait à la porte de Maëva quelques secondes plus tard et celle-ci s'empressa de lui ouvrir, visiblement aussi éveillée que lui.

« J'ai appelé ta chambre il y a quelques minutes, lui annonça-t-elle précipitamment. J'ai pensé que tu dormais.
– Qu'y avait-il ? demanda Mike heureux de parler à quelqu'un. »
Elle marqua une pause et secoua la tête.
« Laisse. C'était juste un mauvais rêve. Entre si tu veux. »

Mike ne se fit pas prier et entra. Malgré tout une appréhension grandissait en lui.
Elle n'avait pas osé lui dire qu'elle avait vu ces ombres mais il avait vu la peur dans ses yeux quand elle avait ouvert la porte. C'était pour cette raison qu'elle l'avait appelé et l'invitait maintenant à la rejoindre dans son lit.
Était-ce aussi la peur qui les fit s'unirent cette nuit-là ? L'angoisse provoquée par les ombres était-elle la seule cause du transport de Maëva qui trompait son mari pendant que ce dernier mourrait dans d'atroces souffrances ?