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Tenkage, école de dressage de Raidemo



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Informations

» Auteur : Raidemo - Voir le profil
» Créé le 10/12/2007 à 18:50
» Dernière mise à jour le 10/12/2007 à 21:27

» Mots-clés :   Aventure   Humour

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Parce qu'il faut y aller...
TENKAGE, ECOLE DE DRESSAGE


Chapitre 1 - Parce qu'il faut y aller...


Elle marchait au bord du trottoir, en rasant la route, passant une jambe devant l'autre avec la grâce infinie d'un camionneur.
Comme à son habitude.
Derrière elle courrait à petits bonds Rasal, qui s'arrêtait parfois pour humer quelque bribe d'odeur alléchante. Sa fourrure rousse rayée de brun étaient bien tendue sur son ventre rond. Ses joues crépitaient régulièrement, dévoilant sa gaieté et son impatience.
Elle s'arrêta enfin, devant le grand portail de fer brillant qui reflétait des rayons forts et consistants. Rasal atterrit à côté d'elle.
Elle, elle s'appelait Saeko. Et tout le monde l'appelait Saeko. Elle était assez grande pour son âge, trop d'après certaines personnes jugeant que son mètre quatre-vingt douze n'avait rien de féminin. Elle, elle se moquait bien de sa taille. Ses cheveux courts, teints en blanc, elle les repoussait vers l'arrière pour cacher ses racines sombres encore visibles sur sa nuque dégagée. Ses yeux noirs étaient profonds, souvent froids et hautains. Sa peau était bronzée, comme celle des surfeurs, et ses vêtements masculins dévoilaient une musculature impressionnante. Certains la disaient cynique, elle n'avait jamais compris pourquoi. Certains la disaient fière, et elle était d'accord avec ceux-là.
Elle soupira lascivement en observant les étudiants entrer par petits groupes dans la grande cour, franchissant le grand portail que tant avaient voulu franchir.
Elle avait 18 ans ce jour-là. Mais ce jour-là, c'était aussi la rentrée, et malgré l'impatience qu'elle avait de poser les pieds dans cette école, elle n'en éprouvait pas moins une grande difficulté à garder le sourire.
- Hé ! Saeko !
Elle se retourna en entendant son nom. C'était Risu, Minamino de son vrai nom, mais tout le monde l'appelait Risu, parce que ça lui allait bien disait-on. Il avait un an de moins que Saeko, et comme pour contraster avec la carrure de la jeune fille, la sienne était petite, chétive. Ses cheveux châtains lui retombaient devant les yeux et il passait son temps à souffler sur ses mèches qui obstruaient son regard d'un vert émeraude. Ses lunettes larges et rondes ne glorifiaient pas, hélas, ses jolies iris, et il baissait trop souvent la tête pour qu'on puisse prendre la peine de les observer. Il portait l'uniforme de son ancien lycée, une chemise blanche sur un pantalon bleu sombre et des chaussures noires. Il tenait sa veste aux teintes marines sur son épaule droite, et portait le sac de son ordinateur portable sur l'autre.
Saeko soupira de nouveau, puis lui fit face et lui sourit. Risu s'arrêta juste devant elle, essoufflé parce qu'il avait couru pour ne pas être en retard. Il souffla bruyamment pour repousser une de ses mèches et la fixa de son regard éternellement enfantin, et accompagné d'un sourire. Il rit.
- Pourquoi cette grimace ?
Elle grogna.
- Je ne grimace pas, je souris, imbécile !
A ses pieds, Rasal ricana. Risu baissa les yeux vers lui pour détailler celui que Saeko appelait toujours « son beau rouquin ». Il a encore pris du poids, constata le jeune garçon son regard survolant chaque courbe du corps gras et rondelet du rongeur ? Celui-ci le fixa à son tour de ses yeux rieurs et le salua d'un geste fier, car le rongeur électrique ne pouvait qu'être fier de sa magnifique corpulence.
- C'est la rentrée… , maugréa Saeko.
- Depuis le temps qu'on espère venir dans cette école, ajouta Risu, admirant le grand bâtiment immaculé et son annexe qui se situaient au fond de la cour immense.
- Ouais, lui accorda Saeko. Mais c'est tout de même une rentrée.
Rasal émit un ronronnement pour l'acquiescer. La jeune fille perdit enfin son air grave pour offrir un vrai sourire à son ami, un sourire qui anoblissait ses traits durs et masculins ; l'on en oubliait presque parfois qu'il s'agissait d'une fille, malgré les courbes bien formées qui apparaissaient de sous son blouson noir, à travers son tee-shirt pourpre, et sur ses hanches cinglées d'innombrables ceintures.
- Enfin, maintenant qu'on y est, ajouta la jeune fille, cet endroit a intérêt à tenir ses promesses.
Risu acquiesça, heureux que son amie soit de son avis.
Une série de cris féminins à la limite de l'hystérie attirèrent soudain leur attention, et ils tournèrent la tête en même temps vers leur origine. Plusieurs groupes d'adolescentes ensorcelées s'étaient amassées près des grilles, comme un banc de Tentacool, pour fixer de leurs regards charmés le magnifique éphèbe qui s'approchait. Il semblait avoir 20 ans. Il portait un long manteau noir sur des vêtements aux teintes sombres, cachés par les lacets entrecroisés du manteau. Sur le dos du cuir charbonneux se découpaient deux ailes argentées aux contours tribaux. Les jeunes filles étaient envoûtées par ce visage fin, angélique, et néanmoins ténébreux. Sa peau était pâle, ses yeux d'un gris électrique, et ses cheveux longs jusqu'à ses omoplates d'un bleu métallique. Il avançait vers Risu, Saeko et Rasal, d'un pas lent et assuré.
Les deux nouveaux étudiants soupirèrent en cœur, désolés pour toutes les nouvelles groupies : Vega en avait mis plus d'une sous son charme (et ce bien malgré lui), mais du moins l'étaient-elles jusqu'à ce qu'elles entendent sa langue se mettre en route…
- Saeko ! Risu ! Ca y est on y est !
Le garçon courut vers eux avec son sourire que Saeko ne pouvait que qualifier d'attardé. Son air ténébreux avait totalement disparu, laissant place à une joie puérile. Il s'arrêta juste devant eux, ignorant les regards tétanisés et déçus des jeunes filles qui l'observaient.
- Vega ! Je vois que tu n'as rien perdu de ta superbe, lui lança Saeko avec un sourire moqueur.
- Ah, tu trouves ? répondit-il en souriant toujours (peut-être comprendrait-il plus tard).
- Où est ton sac ? demanda Risu en redressant ses lunettes pour mieux observer le dos de son compagnon.
- AH ! Vega prit un air horrifié qui décomposa son visage d'ange. Mince ! Je l'ai… oublié…
Risu et Saeko soupirèrent de concert. Rasal, lui, était déjà aux pieds du nouveau venu et reniflait ses vêtements dans des gestes bourrus, à la recherche d'une trace de nourriture.
- Ce n'est pas grave, reprit Risu. De toute façon je ne pense pas que tu en ais besoin aujourd'hui.
Mais le jeune homme ne l'écoutait plus, il s'était accroupi pour offrir au gros rongeur un biscuit accompagné d'un sourire niais. Saeko reprit ses bonnes vieilles habitudes et décida de l'ignorer ; elle se retourna vers l'établissement et sortit un chewing gum de sa poche, qu'elle se mit à mastiquer mécaniquement.
- Et Bettle, où est-il ? demanda-t-elle sans quitter les bâtiments des yeux.
Celui qu'elle appelait Bettle, c'était Bettlegeuse, le compagnon de Risu. Il était peureux et tremblait presque toujours à la vue des amis de son maître. Celui-ci disait que Bettle était très puissant, mais Saeko et Vega étaient toujours resté sceptiques, et Rasal éclatait de rire à chaque fois qu'ils abordaient le sujet. Risu posa son sac et tira la veste qu'il avait sur l'épaule pour la mettre dans ses bras. Au milieu du tissu dormait la petite hermine noire qui avait fait taire ses flammes dorsales pour se rouler en boule.
- Je n'ai pas osé le réveiller… , marmonna honteusement Risu.
Saeko avait beau lui répéter qu'il n'en ferait jamais un bon combattant en agissant ainsi, le jeune garçon était trop sensible lorsqu'il s'agissait de son Feurisson. Saeko, comme à chaque fois qu'elle le voyait, se dit qu'il ferait une magnifique écharpe. Comme toujours elle soumit son idée à Risu. Comme toujours celui-ci lui répondit d'arrêter, qu'elle allait encore lui faire peur, qu'elle était cruelle et méchante. Vega les interrompit brusquement.
- Dites, si je n'ai pas besoin de mon sac j'aimerais bien y aller. C'est la Cérémonie pour moi…
Aussitôt ses deux amis perdirent leurs grimaces bellicistes et sourirent de façon conciliante à Vega.
- Dommage que Yumi ne soit pas là pour voir ça… , soupira Risu avec nostalgie.
- On a été loin tous les quatre… , murmura Vega en baissant les yeux, plongé dans ses souvenirs.
Mais la voix forte de Saeko les rappela à la réalité (ainsi qu'une amicale tape dans le dos pour Vega qui avait plus de mal à redescendre sur terre).
- On ira la voir ce soir ! clama Saeko. Et on a plutôt intérêt à avoir des choses à lui raconter ! Allez, on se bouge ! C'est ton jour Vega ! A toi et à beaucoup d'autres ! Amène-toi mon beau rouquin !
Sur ce, la jeune fille à la carrure forte tourna les talons. Rasal répondit à l'appel en sautant (ou rebondissant) sur quelques pas, avant de s'élancer pour s'accrocher à son épaule. Il s'y hissa difficilement, en grognant, et Saeko l'aida en passant une main derrière lui. Risu remit sa veste où nichait Bettlegeuse sur son épaule, et ramassa son sac. Puis il courut derrière Saeko, accompagné d'un Vega au sourire intarissable.
Ils franchirent tous les trois les grilles de l'Ecole de Dressage Tenkage, la plus réputée de la région.