My Trainer Academia. de TyronneTyronne

« Je pensais qu’on devait passer à la pratique aujourd’hui ! se plaignait Kiawe en passant la porte du « Zumba Café », sur les talons de Bleu.

-C’est le cas, affirma ce-dernier.

-Dans ce café ? Je te rappelle que nos équipes sont au lycée.

-La pratique n’est pas pour ton équipe.

Bleu pivota vers Kiawe et lui indiqua la table devant laquelle ils venaient de s’arrêter, et son occupante.

-Alors, gamin, prêt à transpirer ? demanda Boo, tout sourire.

Des signaux de détresses dans le regard, Kiawe se tourna vers un Bleu impitoyable.

-Je te l’ai dit, et redit. Nous ne toucherons à tes capsules que lorsque tu maîtriseras les profils de l’entièreté de ta composition.

-Mais comment « elle » va régler ce problème ? questionna-t-il en pointant l’ex-championne du doigt, reculant de quelques pas.

-C’est vrai qu’elle n’y connait pas grand-chose en termes de pokémon, admit Bleu.

-Hé ! s’indigna la concernée. Je regarde la PPL, ok ?!

-Mais pour ce qui est de Dance Juste, personne n’est plus indiquée. »

À la mention du jeu vidéo, Kiawe leva un sourcil d’autant plus perplexe.

« C’est quand vous voulez les jeunes ! déclara Toni depuis l’autre coin de la pièce, la station de jeu en plein démarrage. »



À travers le rideau de courants psychiques qui nattaient la distorsion, Kiawe jeta un regard aux tribunes improvisées, croisant celui de Bleu. Ils échangèrent un hochement de tête.

Ses joues se teintant d’un rose d’embarras, Kiawe se mit à sautiller sur place, les bras écartés. Oléa leva un sourcil curieux, un sourire lui chatouillant le coin des lèvres.

Marc s’appuyait sur son os pour se relever, sa tête lui tournant encore quelques peu.

« Ebullition ! ordonna Oléa.

Calibrage. Visée. Pah ! Dans une fenêtre de temps bien trop courte pour n’importe lequel de ces coussins roses sur pattes de flagadoss, un trait d’eau bouillante filait vers l’ossatueur.

Kiawe posa un pas autoritaire en avant, croisant ses bras devant sa poitrine. Le mot le trouva.

« Abri ! » s’exclama-t-il, à moitié surpris.

Marc saisit son arme à une main et la moulina devant lui, créant pour une courte fraction de temps, une surface translucide à laquelle le tir se heurta.

Kiawe en profita pour rappeler l’ossatueur à la sécurité absolue de sa capsule.

« On dirait que… ça marche… » s’étonnait-il, fixant sa main vide, puis ses pieds.

Il serra le poing, un sourire bien trop large menaçant de lui déchirer le visage.

« Tu as vu Bleu ! s’excita Boo, incapable de tenir sur sa chaise. Il vient d’en faire un !

Les regards de plus en plus confus des étudiants se dirigèrent vers elle, mais n’obtinrent aucune élucidation.

Kiawe rangea la capsule de Marc, se saisissant d’une autre, lâchant son contenu dans la mêlée.

Luffy multiplia des œillades déconcertées vers le dôme qui surplombait et délimitait le terrain, puis vers son dresseur, qui haussa les épaules.

« Il vient de remplacer son pokémon le plus lent par le plus rapide ? »

À ce stade, Chris s’arrachait presque les cheveux, là où le reste du public accordait un bénéfice du doute très, mais alors, très, dubitatif.

« Deevinez qui n’a pas fait ses devoirs, ricana Oléa. En avant.

En un clin d’œil, le simularbre se trouvait en terrain ennemi, pile entre le farfaduvet et le matéloutre. Il martela un crochet contre sa tête, l’envoyant voler à l’opposée.

Loin de s’arrêter là, les branches lui servant de bras zigzagèrent, dégénérant en énormes branchages au-dessus du pokémon eau. Les pierres sphériques vertes multipliées à leurs extrémités, s’abattirent sur lui en ‘éboulement’ sonore.

Le flagadoss renchérit, retournant en transe. Un halo bleuté enveloppa les pierres l’ayant manqué pour pilonner le monticule de fruits-simulacres sous lequel le matéloutre était déjà enseveli.

Chris et Barbara se cachèrent les yeux, refusant d’assister à ce spectacle.

Une fois le tas doublé de volume, le flagadoss s’interrompit dans son effort. L’arbitre s’approcha du tas de pierre inerte et posa son oreille contre le sol.

Il tapa le sol de sa main une fois.

Une seconde.

Une troisi-

Les pierres s’envolèrent, révélant un mateloutre énervé, mais surtout, recouvert d’un manteau de ‘cotogarde’, lui ayant épargné le plus gros de la casse. Roy se tourna vers le farfaduvet pour lui adresser un pouce levé.

« Bien sûr, Farceur ! exulta Barbara.

Boo se tourna vers elle, ne comprenant pas grand-chose.

-Ce genre de pokémon tendent à intervenir plus vite que les autres, même ceux supposés plus rapides qu’eux.

-Et donc le farfaduvet en a profité pour protéger le mateloutre ? demanda Toni en se penchant dans la discussion.

-Pas seulement, déclara Bleu, un sourire approbateur aux lèvres. »

Plus bas, sur le terrain, Kiawe sursauta, avant de se tourner vers Luffy, qui flottait à côté de lui.

« Tu as fait le truc de vendredi ? demanda-t-il.

Luffy acquiesça de la tête. Un grand sourire étira les lèvres de Kiawe.

-Alors, il est temps de contre-attaquer. Roy ! Luffy !

Le mateloutre se tourna pour voir son dresseur effectuer une fente avant, bras droit tendu droit, et doigts serrés. Kiawe adressa ensuite un coup d’œil au farfaduvet, en se saisissant le bras de son autre main.

Les deux pokémons hochèrent la tête.

« Il s’en sort mieux que je le pensais, » commenta Marceline.

Bleu haussa les épaules, le souvenir des heures passées à répéter chaque mouvement, parfois longtemps après l’heure de retour au dortoir recommandée lui revenant.

Roy tira ses coupillages du dessous de son manteau, tandis que le farfaduvet se posait sur ses épaules, sac à dos tendance. Une onde multicolore enveloppa le duo. Plutôt que de l’eau, deux lames de nuances arc-en-ciel, deux fois la taille de celles habituelles, jaillirent des coupillages.

Le mateloutre s’élança vers l’avant.

« VG, ébou- »

Trop tard, Roy Prime se trouvait juste en face du simularbre.

Shing shang.

Le mateloutre tailla deux fois dans le tronc de pierre et le renversa, le faisant tracer quelques mètres plus loin dans la boue.

« Pardon ? fit Toni, en clignant des yeux. Et la distorsion ?

-C’est grâce à elle, » déclara Bleu.



« Je crois que Mme Lorelei a un jour dit qu’il est impossible d’absolument empêcher la distorsion, non ? avait questionné Kiawe, quelques jours plus tôt, en plein entraînement, tandis que les pokémons s’échauffaient.

Bleu acquiesça de la tête.

-C’est vrai. C’est pour ça qu’il faut être prêt à opérer sous.

Il croisa les bras, observant les pokémons de son partenaire.

-La plus simple, c’est de gagner du temps et de se cantonner à la défensive…

-Justement, je crois que j’ai une idée ! avait déclaré Kiawe, des étoiles dans les yeux. »



« Une mixture de cotogarde et de spores cotons ? devina Néphie.

Bleu acquiesça.

-Ça a pris plusieurs essais pour trouver les bons dosages, mais Luffy a fini par y arriver. »

« Dale ! s’exclama Oléa.

Le flagadoss hocha la tête, avant d’émettre des ondes psychiques en direction du farfaduvet. Perturbé, Luffy se décrocha du dos de son camarade.

-Continue quand même ! ordonna Kiawe à Roy.

Le mateloutre s’élança vers le simularbre toujours à terre. L’air en difficulté, le pokémon roche enracina son bras dans le sol.

-Pas deux fois ! Aqua-jet ! s’exclama Kiawe en effectuant une succession éclaire de deux pas vers l’avant.

Le coup bas émergea du sol mais Roy s’était volatilisé, fendant la fange sur une planche faite d’eau, son ‘aqua-jet’.

Levant la face inférieure, Roy frappa le simularbre de cette-dernière, avant qu’elle n’éclate comme une bombe à eau. Misérable, l’arbre traître roula aux pieds de son coéquipiers.

« Achève-le ! s’écria Kiawe, réalisant une nouvelle fente avant.

-Pas si vite ! retorqua Oléa. Dale ! »

Le flagadoss croisa le regard du mateloutre et poussa un bâillement. Roy imita le bâillement, imita l’attitude de la pré-évolution de son adversaire, bras pendants sans volonté de vie, les yeux lourds.

« Hein, fit Kiawe. Hé, Roy ! Non, dors pas !

Paniqué, le jeune homme se tourna vers le farfaduvet, espérant que ce-dernier ait un tour dans sa manche, ou son duvet, en l’occurrence. Luffy fronça les sourcils, puis se frotta le menton, avant de sursauter.

Il cracha une graine brillante dans le duvet de son coéquipier. La même lueur verte parcourut les yeux du mateloutre, avant que des cernes ne se creusent en dessous.

Chris posa une main sur sa poitrine.

« ‘Soucigraine’, tout va bien. »

« Toujours pas ! déclara Oléa, un sourire mauvais aux lèvres. ‘Echange’ !

Le flagadoss ayant maintenu l’empoignade visuelle avec le mateloutre, une lueur bleue enflamma leurs yeux au même moment. Une réplique immatérielle du mateloutre s’extirpa de son corps. Une réplique immatérielle du flagadoss s’extirpa de son corps.

Ils échangèrent alors leurs places d’origine. Aussitôt, Roy retourna à son état de somnolence, tandis que les cernes déménageaient chez Dale.

Tous se tournèrent vers Bleu, yeux ronds, tandis que ce-dernier se laissait aller à des applaudissements modérés.

« Quoi ? Je trouve juste que c’est bien joué de voler son ‘insomnia’. »

« VG ! appela Oléa.

Ayant profité de cette interaction pour récupérer des forces et surtout charger son assaut suivant, le simularbre se releva avant de sprinter vers le mateloutre.

Genoux fléchis, bon élan pris du bras, calibrage de la mâchoire du bleu mammifère : il déchaîna le ‘mitra-poing’.

« Ouhh » fit Toni en se penchant en arrière, le son de la droite se rependant à travers toute l’arène.

Mais le mateloutre ne s’effondra pas. Paupières closes, pattes antérieures plantées dans la gadoue, les protubérances vertes de son adversaires enfoncées dans son visage. Rien de tout ça ne l’empêcha de serrer son propre poing.

Et répondre avec une droite encore plus cinglante, déformant le tronc de son adversaire, juste au niveau de son visage.

« Une ‘vendetta’ en… dormant ? C’est possible ça ? demanda Barbara, tournée vers Chris.

-Faut bien croire que oui, » supposa Chris en haussant les épaules.

Les deux pokémons tombèrent dans la gadoue au même moment, signant une conclusion à l’image de leur affrontement.

« Il y a qu’une tête de mule comme toi pour me sortir un tour pareil, hein ? déclara Kiawe en offrant au mateloutre le repos qu’il méritait.

-Frimeurs, » commenta Oléa, amusée, tandis qu’elle faisait de même avec VG.

Tous deux sortirent une nouvelle capsule. Sombrero se matérialisa aux côtés de Luffy, faisant sourire ce-dernier. De l’autre côté, une substance peintureuse dégoulinant de sa queue, un queulorior fit son apparition.

« Le voilà, déclara Bleu. Le plus grand fauteur de trouble de sa composition. »

Il dirigea son regard vers Kiawe. Une goutte de sueur perlait au coin de son front.

Le jeune alolaïen poussa un soupire avant de se remettre dans l’affrontement.

« Bluff ! s’exclama Oléa, prenant la main. »

Aussitôt, le queulorior saisit sa queue et l’agita vers le ludicolo, projetant une salve de peinture dans les yeux du kappa.

« Paresse ! »

Le temps que Sombrero se nettoie les yeux, Dale s’assoupit. Une vague d’un vert translucide parcourut son corps, effaçant toute trace de fatigue.

« Luffy ! »

À moitié debout, Barbara désignait le farfaduvet du doigt. Tandis que sa coéquipière luttait avec la peinture, il flottait, dans la même trance qu’avait alors traversé Dale en début de combat.

Bleu acquiesça de la tête.

Le voile enveloppant le farfaduvet s’élargit jusqu’à entrer en collision avec la tempête scellant l’arène. À son contact, un choc secoua le terrain, sortant même le flagadoss de son sommeil.

Alors, les vents psychiques se dissipèrent, ramenant cette fraction de réalité à sa place et ses lois originelles.

« Bien, maintenant, tout est de retour à la normale ! déclara Kiawe, un grand sourire aux lèvres. On peut reprendre. »

Bouche bée, Néphie se tourna vers Bleu.

« Attends, tu lui as fait quoi ? Tu l’as reprogrammée mentalement ? Tu l’as fait remplacer ? Tu le contrôles là maintenant ou… ?

-Rien de tout ça, répondit-t-il, les bras croisés. Je lui ai juste appris à s’asseoir, réfléchir et prendre des notes pour au moins dix minutes. Le reste…

Il tourna la tête pour adresser un regard à une Boo captivée par l’action plus bas.

-Ce n’était que des séances de Dance Juste intensives. »

Plutôt apathique, Oléa se contenta de lever la tête là où les vents psychiques soufflaient plus tôt, laissant échapper un « Oh ? »

De son côté, yeux propres, vue claire, Sombrero était prête à retourner à la bagarre, poings serrés.

« C’est parti ! s’exclama Kiawe.

Le kappa s’élança vers ses adversaires.

-Garde-le loin ! répliqua Oléa.

Dale entra en trance. Un filet fait d’une matière bleue transparente et aux allures électriques se mailla en face du flagadoss, avant de voler saisir l’agresseur.

Prise de vitesse, après la peinture, la pauvre combattait désormais le piège psychique qui le plaquait au sol. Cependant, sous ce-dernier ne restait plus qu’un tas de coton, vestige de l’imitation parfaite.

Oléa écarquilla les yeux, et d’autant plus, une fois le véritable kappa apparu dans le dos de son équipe.

Aussitôt, Sombrero décocha une volée de graine, depuis sa bouche, dans le dos de Dale qui poussa un râle à mi-chemin entre la plainte et l’ennui.

« Joker ! Nappage ! »

Rapide, le queuelorior peignit un dessin abstrait sur le ventre de son coéquipier. Alors, les yeux de ce-dernier s’illuminèrent de la même teinte mauve dont brillait les récentes œuvres d’art.

« C’est pas bon ! déclara Bleu, sourcils froncés, en se levant. »

Trop tard.

« Force ajoutée ! annonça Oléa. »

Les éclairs mauves dans les yeux du pokémon symbioses se déchaînèrent. Depuis le bout du kokiyas accroché à sa queue débrida un véritable missile, qui fusa frapper Sombrero.

Plein fouet. Bout portant.

Le projectile psychique poussa le kappa jusque derrière Oléa, l’éclaboussant légèrement au passage ; et l’éjecta de l’arène, l’envoyant heurter une des parois de la dénivellation dans laquelle le terrain était établi.

« Sombrero ? murmura Kiawe dans une arène désormais morte au niveau sonore. »