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Informations

» Auteur : Serekai - Voir le profil
» Créé le 15/12/2022 à 23:41
» Dernière mise à jour le 15/12/2022 à 23:41

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

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Chapitre 50 : Un nouvel atout
La pluie s’abattait sur la tente cirée que nous partagions, Aiko et moi. Cela faisait deux jours que ce temps pourri nous accompagnait. Le seul qui appréciait ce temps, c’était Amazonas. Tous les autres étaient cachés dans leurs balls ou sous la tente, mais lui était de sortie à profiter de la pluie. Il laissait l’eau ruisseler sur sa carapace, abreuvant les végétaux qui poussaient sur son dos.

Le pokémon profitait pleinement de l’eau qui coulait sur ses écailles, absolument impassible. A sa place, je me serais plainte de la fraîcheur et de cette sensation désagréable, mais lui … il était parfaitement à l’aise.

A l’inverse, les autres avaient préféré rester bien à l’abri dans leurs balls, au chaud. Le seul autre pokémon sorti était Ringo. Aiko était d’ailleurs en train de câliner Ramboum, qui ronronnait avec un rythme musical.

- Au fait, maîtresse, vous ne m’avez pas dit ce qu’on vient faire dans ce trou.

- Ce trou, comme tu dis si bien, est la caverne Revêche. C’est un lieu d’entraînement pour certains dresseurs, mais seule une partie est accessible pour le commun des gens. L’une des sections est interdite d’accès pour des raisons … officiellement écologiques.

- Et officieusement ? demandais-je, sachant qu’elle n’attendait que ça.

- Ecologiques et politiques. Il y a dans ces grottes certaines espèces endémiques avec un haut potentiel de destruction. Nous allons t’en chercher un.

- Qu’est-ce qu’on attend ?

Ma précipitation était trop visible. Cependant, elle fit sourire la punk.

- On attend la fin de la tempête. On va devoir se recouvrir le corps de repousse pour ne pas attirer de Nosferapti ou d’autres inutilités. Cependant, la pluie risque d’atténuer l’effet du produit.

Je hochai la tête, avant de me replonger dans le guide de la région. Le gros livre était bien pratique, bien qu’il n’était pas aussi complet que le pokédex. Il ne donnait que des données fondamentales sur les espèces vivant sur les sentiers, mais était précieux pour tout ce qui concernait la survie. Certaines plantes étaient vraiment utiles. D’ailleurs, Allium ampeloporradium, aussi appelée soignon, était un végétal entrant dans la confection de remèdes fortifiants.

Au point ou j’en étais, je pouvais toujours relire les recettes de préparation des onguents. Ce serait plus productif que de rester à écouter le clapotis régulier de la pluie. Combien de fois maman avait-elle fait de la cuisine, tandis que je pataugeais dans les flaques ? D’ailleurs, ça faisait un moment que je ne l’avais pas appelée.

Le vent commença à se calmer et la pluie commença à se faire moins intense. L’averse finit par disparaître, ne laissant qu’une odeur de pureté dans l’air, qui restait très humide.

Aiko se leva, pas mécontente.

- Bon, on va pouvoir y aller. Préparons-nous à tout ranger, dit-elle en repliant les duvets.

Elle avisa les restes du repas de la veille et lança un trognon de mepo au loin, visant en direction d’un gros buisson.

Après avoir rangé tout le bivouac, Aiko prit deux bouteilles contenant une lotion colorée. La couleur jaunâtre n’était pas engageante du tout et l’odeur était repoussante, rappelant un morceau de viande laissé trop longtemps dans un frigo.

- On ne va pas se couvrir avec … ça ?

- Tu préfères la fiente de Bekipan ? suggéra t-elle, connaissant déjà la réponse.

Finalement, j’utilisai la lotion, remarquant que plusieurs Mystherbe trottinèrent loin de nous.

Nos pas nous conduisirent dans une petite grotte, ou de nombreux sons inquiétants résonnaient. Aiko semblait totalement dans son élément, utilisant une lampe torche pour localiser de nombreux couloirs. La caverne semblait absolument labyrinthique.

- Ce qui nous intéresse, c’est ça, dit-elle en montrant une paroi ornée de plusieurs marques blanches, formant des lignes profondes.

- Des traces de griffes, notais-je en essayant d'identifier leurs formes. Sont elles juste le résultat d’un déchaînement, ou bien ont elles une signification précise ?

- J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est qu’il va falloir les suivre.

Je n’avais pas très envie de croiser le pokémon qui avait pu laisser de telles traces. Il fallait des griffes en acier pour lacérer le granite sur au moins un centimètre de profondeur.

- Je sais ce que tu te dis. D’ailleurs, c’est précisément lui qu’on cherche.

Je soupirai, la suivant dans un des couloirs rocheux. Elle observa les traces, avançant en rampant, m’incitant à faire de même.

Elle s’arrêta près de quelques rochers et éteignit sa lampe.

- Plus un bruit, chuchota t-elle.

Nous attendîmes. Sans dire un mot, nous restâmes couchées contre la pierre froide et humide.

Peu à peu, nos yeux s’habituèrent à l’obscurité. La grotte était presque entièrement noyée par le noir, les rochers semblant boire les derniers rayons de lumière. La caverne était très calme, plus aucun Nosferapti ne se faisait entendre dans les environs.

Les petits rochers devant nous formaient un petit amas, de nombreux petits gravillons et des galets étaient agglutinés en un savant amalgame qui risquait de s’écrouler au moindre contact.

Après plus d’une heure, je commençais à avoir froid. Surtout, l’engourdissement et l’ennui commençaient à vraiment se faire sentir.

Pourtant, je devais me concentrer. Je devais attendre, rester immobile et laisser la proie venir.

Je soufflai un peu, toujours attentive, concentrée sur l’entrée de ce qui ressemblait à un nid. Ce n’est qu’après un long moment qu’une petite forme bougea.

Je me tendis, observant la zone. Aiko ne fit aucun geste, alors que je me mis à scruter la petite silhouette qui semblait arborer un aileron.

- Ca y est … capture-le.

Je pris une boulette de viande que je lançai doucement dans la caverne, attirant le pokémon qui se cachait derrière les rochers. La bête trotta doucement, avançant avec hésitation. Un léger grognement émergea de sa mâchoire, alors que le pokémon s'avançait maladroitement et qu’il jetait des coups d’œil nerveux aux alentours.

- Allez … approche.

Le pokémon à la peau d’un bleu gris finit par approcher, sa curiosité ayant pris le pas sur la prudence.

Lorsqu’il renifla la viande et son mélange de riz, je pris une pokéball.

Je n’avais pas le droit à l’erreur.

J’ajustai ma pose, fléchissant mes muscles, prenant appui sur ma jambe droite. Mon corps se contorsionna, alors que je lançai la pokéball.

La sphère attrapa le gourmand, le scellant dans la capsule. Aiko sembla très satisfaite.

- Super … tu l’as eu. Maintenant, on se tire avant que les parents n’arrivent.

Je pris la ball et je la rangeai à ma ceinture, avant que nous ne tournâmes les talons. Doucement, nous suivîmes les couloirs de pierre qui nous avaient amenées jusque dans cette caverne.

Un grognement se fit entendre, alors qu’une forme commença à se glisser derrière nous.

- Ne cours pas, me chuchota Aiko. Si on s’enfuit, ce sera interprété comme la fuite désespéré d’une proie.

Nous poursuivîmes la remontée, espérant lasser la créature qui nous suivait doucement.

De petits pas se firent attendre, alors qu’une jeune femme en tenue de ranger apparut à l’extrémité du boyau.

- Eh vous deux ! nous appela t-elle avec un ton autoritaire. C’est dangereux et … ce coin est interdit d’accès ! Je vais devoir enregistrer vos noms et faire un signalement.

Aiko regarda la femme aux cheveux roses, avant de sourire.

Elle souleva sa main, enveloppée d’une aura violacée. L’autre femme poussa un gémissement, avant d’être soulevée par une force télékinésique.

- C’est illégal d’employer un pokémon sur un humain ! protesta la ranger, tentant d’atteindre sa pokéball.

- Ok, je te lâche, ricana Aiko en la balançant vers nous.

Je me plaquai contre la paroi, alors que la gardienne passa devant nous à grande vitesse, avant de s’écraser contre le sol.

Elle releva le visage, arborant des contusions sur les joues.

- Je vais vous arrêter ! dit-elle en prenant une ball.

Elle ne dit rien de plus, alors qu’un cri strident jaillit des profondeurs. Une bête émergea alors et sauta sur la ranger. La créature avait des pieds dotés de griffes de quinze centimètres, alors qu'elle bondissait comme un Kangourex. Le pokémon à la peau bleutée planta ses griffes acérées dans le dos de la pauvre gardienne, qui poussa un cri, alors que ses poumons s'emplissaient de sang.

- On recule, murmura Aiko en me prenant la main.

Devant nous, le Carmache planta ses crocs acérés dans la nuque de la gardienne, qui poussa un gémissement d’agonie, alors qu’on s’éloignait.

Je me forçai à ne pas entendre les craquements des os et les bruits de mastication du pokémon sauvage. Je ne voulais plus qu’une chose, c’était m’éloigner et ne plus entendre ces cris.

Livide, je regardai Aiko, qui releva son capuchon sur son visage.

J'avais été complice d'un meurtre ! Je n'avais rien fait pour sauver cette ranger qui avait tenté de faire son travail.

- Rassure-toi ... personne ne saura rien.

- Tu penses que j’aurais des problèmes pour avoir capturé Griknot ?

J'avais complètement mis de côté cette femme, comme si mon esprit avait placé un bloc sur ma moralité et mon sens de la justice déjà chancelant.

- Nan … tu n'es jamais entrée dans cette section de la caverne. Tu as attrapé ce pokémon plus haut, sans entrer dans cette cavité. Tu as été très chanceuse de trouver un pokémon aventureux.

Elle était vraiment douée pour improviser des mensonges. Sans rien dire pour la contredire, je regardai ce pokémon endémique qui dormait dans la pokéball. Ce petit jeune avait le potentiel de devenir un monstre rapidement, à condition de bien manger.

J’allais tout faire pour dresser ce pokémon, mais aussi le contrôler. Le moindre accident avec un Griknot pouvait entraîner un procès et une révocation de la licence de dresseur. Du moins, à condition qu’un procès ait lieu. Carmache et Carchacrok pouvaient dévorer quasiment tous les corps, y compris les os. En général, on ne retrouvait que des sacs ou des restes de vêtements lacérés.

- Bon, on s’arrache, dit-elle alors que nous étions de nouveau à l’extérieur, sous des nuages gris et menaçants. Tu vas pouvoir dresser ton pokémon et repartir pour Frimapic.

- Certainement pas maintenant ! Il est pas de taille et je n’enverrais pas un dragon contre des dresseurs experts en pokémon de type glace.

Les pokémon dragon n’avaient que peu de faiblesses. Cependant, leur sang froid les rendait vulnérables. Les attaques du type glace ralentissaient leur métabolisme et les laissaient dans un état léthargique.

- Je ne pensais pas à faire ça immédiatement. Mais tu devras le faire tôt ou tard, puisque tu ne pourras pas affronter la ligue si tu ne bats pas Gladys.

J’approuvai d’un hochement de tête, avant de faire sortir le Griknot, pour établir un premier contact.

La femelle, que je baptisai Yenehala, m’observa. Je pouvais lire la menace dans ses yeux plissés. La façon dont elle grognait était la promesse que je pourrais dire adieu à mes doigts si je les approchais trop.

- T’es une teigneuse, hein … alors on va essayer quelque chose ...

Je pris une petite pierre et regardai aux alentours. Quelques petits pokémon s’ébattaient dans les environs, dont des Moufouette. Les Crikzik qui stridulaient habituellement se faisaient silencieux.

Je finis par trouver un des sconces et lui lançai la pierre dessus, afin de le provoquer. Le pokémon sortit, furieux. Il s’apprêta à projeter un jet de sécrétions acides, lorsque ma petite protégée projeta une vague de sable sur sa cible. La poussière irritante entra dans les yeux et les narines du Moufouette, qui s’agita en tentant de chasser le sable avec ses petites pattes.

- Attaque Draco-Rage, ordonnais-je en pointant le pokémon.

Yenehala se mit à trotter vers le Moufouette et ouvrit sa large gueule. C’était incroyable de voir un si petit pokémon avec une si grande bouche.

La dragonne agrippa la gorge, là ou la vie pulsait et se laissait si facilement détruire. D’un coup, elle arracha chair et cartilage, avalant goulûment le sang et la chair.

- T’es une petite tueuse … il faudra que je te dresse. Mais avec moi … tu auras beaucoup de viande, si tu obéis à mes ordres.

La petite n’écoutait rien, continuant de se repaître de sa proie tant qu’elle était encore chaude.

- Tu vas avoir du taf avec elle, s’amusa Aiko. Au fait, vu que tu as désormais participé à prendre la vie d'un de tes semblables ... ça t’intéresse de participer à une de nos messes ?