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L'annihilation de Lapyrobut



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Informations

» Auteur : Lapyrobut - Voir le profil
» Créé le 10/08/2022 à 16:37
» Dernière mise à jour le 14/09/2022 à 14:45

» Mots-clés :   Kanto   Présence de personnages de l'animé

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Troisième et quatrième partie : Déplorable vérité
— 𝑁𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑒𝑡𝑠 𝑝𝑎𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑝𝑎𝑛𝑖𝑒𝑟, 𝑖𝑙 𝑦 𝑒𝑛 𝑎 𝑞𝑢𝑖…




Le jour le plus marquant pour moi reste le lendemain de l’événement que les spécialistes s’accordent à nommer « l’annihilation », quand commença la période que personnellement j’aime à appeler « le chaos ».

Le chaos, donc, commença au petit matin, quand progressivement les habitants paniqués sortirent dans les rues… Certains arguaient que leurs téléphones ne s’allumaient pas et d’autres, que je placerais avant dans mon ordre de priorités, que leurs Pokémon ne sortaient plus de leur Poké Ball.

M’étant couchée de bonne heure la veille au soir (on ne chôme pas, nous, les champions d’arène ! J’ai le droit d’être fatiguée, non ?), c’est donc les cris des Azuriens qui me firent prendre connaissance ce matin-là de la situation…

Les couleurs de l’aube étaient encore visibles dans le ciel. Le soleil encore bas éclairait une partie de la place centrale de la ville, où un regroupement de personnes s’était créé.

— Qu’est-ce qui se passe ? demandai-je une fois arrivée sur les lieux.

Je crus que personne n’allait me répondre quand finalement une fillette tourna son visage empli de larmes dans ma direction et me répondit en sanglotant :

— C’est… c’est nos Pokémon qu’y sortent plus de leur Poké Ball !

Je la rattrapai avant qu’elle ne s’effondre sur le sol pavé de la placette. Ses parents me jetèrent à peine un regard, entièrement accaparés par le spectacle qui se jouait au milieu du rassemblement. Peinant à réfléchir, l’esprit encore embrumé par le sommeil, je tentai de consoler l’enfant :

— Ne t’inquiète pas, je vais trouver une solution et ton ami sera à nouveau à tes côtés.

Son visage s’éclaira.

— Vraiment ? Tu le promets ?

— Promis, lui affirmai-je sans trop réfléchir, tout ce que voulais étant de ne plus voir de larmes couler sur sa petite bouille.

À ce jour, je n’ai toujours pas honoré ma promesse.

Je me levai doucement pour comprendre quel était le sujet d’un tel engouement. Je dus me mettre sur la pointe des pieds pour voir qu’au centre de la foule, une Poké Ball était au sol. Un homme entre deux âges se tenait devant, un marteau à la main, le regard déterminé. Je compris qu’il projetait de casser le mécanisme de la balle, ce qui, en théorie, ferait sortir le Pokémon prisonnier à l’intérieur.

L’homme s’élança. Tout le monde retint son souffle tandis que, tout en brandissant son arme au dessus de sa tête, il l’abattit avec une rage non-dissimulée sur la Ball.

Un fragment métallique rouge me parvint. La Poké Ball avait été réduite en miette et pourtant, aucun Pokémon n’était apparu.

Un cri déchirant ébranla toute l’assemblé. Je m’assis, complètement désarçonnée, le visage enfoui dans mes mains. Dans quel cauchemar étais-je encore tombée ?

Je sortis da ma poche la Poké Ball de Psykokwak, comme si j’espérais que tout ce que je venais de voir ne s’appliquait pas à moi et mes Pokémon… Bien sûr, la balle ne se plia pas à ma volonté, aussi forte soit-elle. Je la sentais anormalement froide, dénuée de la chaleur caractéristique de la vie.

Où étaient-ils tous passés ? Pourquoi nous avoir enlevé ce à quoi nous tenions le plus au monde ? Ces questions, parmi tant d’autres, me tarabustaient atrocement.

Les cris et pleurs des habitants me firent redresser la tête. Me lamenter sur mon sort ne ferait pas revenir mes amis et en tant que Championne d’Arène, je me devais de montrer la voie.

— Écoutez moi tous ! proférai-je. Nos amis ont disparus mais ce n’est pas une raison pour se morfondre ! Ensemble, nous nous battrons jusqu’à découvrir la raison de ces disparition et ensemble nous trouveront un moyen de les faire revenir, vous avez ma parole !

J’avais débité ça sans réfléchir, animée d’un nouvel espoir mais je me demande aujourd’hui si cet excès de confiance était véritablement nécessaire… Étais-je trop optimiste ? Quoi qu’il en soit, de même qu’avec la fillette quelques instants auparavant, ma déclaration eut l’effet escompté, ravivant les cœurs d’une détermination renouvelée.

J’appris plus tard que cette situation n’était pas exclusive à notre ville, mais que toute la région était touchée par ces émeutes. Les gens paniquaient, et j’en faisais partie… Après tout, ce jour-là, j’ai perdu une énorme partie de moi-même, ce à quoi je me suis employée depuis mon plus jeune âge, des amis chers… mes Pokémon.

Sont-ils seulement encore en vie ?

Quelques heureuses personnes ayant gardé leurs Pokémon hors de leur Ball se font maudire par la plus part des autres, étant purement et simplement jaloux. Je ne suis pas d’accord ; ce n’est pas parce qu’eux ont encore leurs Pokémon qu’ils méritent d’être ainsi traités…

Je ne compte plus le nombre de suicidés depuis ce fameux soir. Je pense que tout le monde a eu cette envie en découvrant la déplorable vérité mais ce n’est pas comme cela que nous pourront espérer un jour les retrouver, eux qui n’ont jamais cessé de se tenir à nos côtés…

Cet espoir de les revoir
Agit comme une lumière dans le noir.

Ondine
Azuria

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— 𝑀𝑎𝑖𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑏𝑖𝑒𝑛 ? 𝐼𝑙 𝑦 𝑒𝑛 𝑎 𝑠𝑖 𝑝𝑒𝑢. 𝐷𝑎𝑛𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑑𝑒𝑠𝑠𝑒𝑖𝑛, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑎𝑐𝑟𝑖𝑓𝑖𝑐𝑒𝑠…



N’ayant pas subit les effets de l’ « annihilation », je ne m’attendais pas ce matin-là à voir Roucarnage fendre les cieux à une vitesse folle dans ma direction. À peine levai-je la tête qu’il se posait déjà sur un rocher à un mètre de moi.

La rapidité avec laquelle il avait foncé et le regard qu’il me lançait trahissait l’urgence de la situation, aussi je me hâtai à sa rencontre et dépliai la missive justement marquée de l’inscription « URGENT » accrochée à sa serre. Je reconnus immédiatement l’écriture de mon grand-père, même si cette fois elle ressemblait plus à l’écriture d’un médecin qu’à celle d’un Professeur Pokémon…

Mon aïeul me rapportait les événements de la veille et les fâcheuses découvertes qui en résultaient dans la matinée. Il me demandait également si la même tragédie était survenue à Johto et que si ce n’était pas le cas - ce qui s’avérait - je devais faire office de messager et informer les personnes influentes des régions non-touchées.

Je me saisis de mon Motismart, qui s’alluma bien gentiment quand je l’effleurai, et commença la rédaction d’un court texte résumant la situation se jouant dans ma région natale. Franchement, la technologie, c’est bien pratique ! En à peine une demi-heure, l’information circula et j’eus bientôt ma réponse : seule Kanto était touchée.

Prévenir les personnes envisageant de se rendre dans cette dernière était la priorité. En effet, nous ne savions pas si ce qui avait anéanti toutes formes de technologie et fait mystérieusement disparaître les Pokémon des Poké Balls était encore actif ou au contraire n’avait duré qu’une seconde et ne représentait, par conséquent, plus une menace.

Bientôt, les ports furent bloqués et plus aucun bateau ou avion en direction de Kanto ne partit. La région était en quarantaine. J’appris plus tard que durant cette période de confinement, énormément de conflits éclatèrent au sein de la région. Autrement dit, c’était le chaos.

Cette phase a dû être traumatisante pour bien du monde… L’être humain peut facilement virer fou quand tout son monde s’écroule du jour au lendemain. En outre, comme technologie rime avec communication, ces dernières étaient de ce fait hors service et aucune info ne leur parvenait donc de l’extérieur. C’est fou comme la frontière entre tout et rien est ténue.

Les tests que nous effectuons par la suite consistaient à entrer dans le périmètre de Kanto (sans Pokémon bien entendu) munis d’appareils électroniques dérisoires. Dès que les expérimentateurs foulèrent le sol de la région, ils constatèrent immédiatement l’arrêt du fonctionnement de leurs dispositifs.

Cette expérience et les prochaines nous apprirent que la première hypothèse - que le danger n’était pas écarté - était privilégiée. Plus précisément, nous en avons déduit qu’une sorte de champ de force intangible et inapparent entoure ladite région.

Qui plus est, ressortir de la zone, de Kanto, ne change rien. Toute technologie « contaminée » demeurera à jamais éteinte. Il en va de même pour les Poké Balls : sortir de la zone infectée ne fera pas revenir les Pokémon disparus, au grand dam des victimes…

Personnellement, je fus extrêmement chanceux de ne pas me trouver à Kanto au moment de l’annihilation. Je plains mon pauvre grand-père et ce vieux Sacha, si par hasard il se trouvait dans la région à ce moment-là. J’ai cru comprendre qu’il logeait à Carmin sur Mer…

Je ne suis pas devin, aussi je ne préfère pas m’avancer en ce qui concerne l’évolution des événements. Cependant, je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que la paix dans les autres régions ne sera bientôt pour nous qu’un doux et chaleureux souvenir…

Régis Chen
Johto