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L'annihilation de Lapyrobut



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Informations

» Auteur : Lapyrobut - Voir le profil
» Créé le 06/08/2022 à 12:19
» Dernière mise à jour le 14/09/2022 à 14:44

» Mots-clés :   Kanto   Présence de personnages de l'animé

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Première et deuxième partie : Prémices
— 𝐴𝑟𝑟𝑒̂𝑡𝑒, 𝑛𝑒 𝑝𝑒𝑛𝑠𝑒𝑠-𝑡𝑢 𝑝𝑎𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑒𝑥𝑎𝑔𝑒́𝑟𝑒́ ?




Une bourrasque s’engouffre par la fenêtre restée entrouverte, faisant rapidement tourner les pages du quotidien « Kantonews » posé sur la table. Ayant fini de virevolter, les feuilles du journal s’arrêtent alors sur l’article à la une ce jour-ci : « L’annihilation : on fait le point ». Évidemment, cet article, bien qu’il ne soit encore que dix heures du matin, je l’ai lu une dizaine de fois déjà…

Tant de temps pour enfin rendre public les dernières découvertes et hypothèses sur l’actuelle crise que nous traversons ! Les plus illustres professeurs Pokémon ont contribué à cette révélation, moi y compris… Mais pour comprendre, revenons un peu en arrière…

Tout commença il y a de cela un mois environ…

Le crépuscule pointait déjà le bout de ses nuages aux teintes chaudes à l’horizon, colorant ainsi la myriade de brins d’herbes composant le parc de reflets d’argent. Une douce brise soufflait, les faisant ondoyer en un doux murmure familier.

Je regardais silencieusement cet inlassable spectacle le temps que mon jeune assistant ne termine son énième croquis du beau Dispareptil que nous avions accueilli il y avait peu. En me retournant, je m’aperçus que le lieu était désert. Perdu dans mes pensées, je ne m’en étais effectivement pas aperçu plus tôt. J’en déduisis que son travail achevé, Jacky étais rentré ramener le Pokémon dans la zone de stockage des Poké Balls pour la nuit. Je hâtai donc le pas en sa direction.

À peine arrivé dans la pièce, je trouvai le jeune homme agenouillé au milieu des étagères, en pleine conversation avec… non pas Dispareptil, mais un petit Bulbizarre, me semblait-il.

— Professeur ! m’appela mon assistant, tournant vers moi son visage visiblement préoccupé, m’ayant entendu arrivé. Ce Bulbizarre refuse de rentrer dans sa Poké Ball, je ne comprends pas…

— Hmm… Tiens, mais c’est celui de Sacha !

Le petit Pokémon graine me gratifia d’une sorte de sourire accompagné d’un « Bulbi ! » de contentement, ce que je traduisais par un acquiescement Bulbizarrien, si je peux m’exprimer de la sorte…

Que se passait-il ? Pourquoi ce Pokémon si raisonnable d’ordinaire se révoltait-il d’un seul coup ? Quelque chose clochait, aussi je m’empressai d’essayer à mon tour de rappeler Bulbizarre à l’intérieur de sa Ball, en vain.

Je me tournai alors vers Jacky :
— Mais que fais-tu avec Bulbizarre ? Je croyais que c’était ce Dispareptil que tu dessinais…

— Et bien en fait, après avoir fini mon crayonné, expliqua-t-il en levant son carnet à la page dudit croquis, comme si j’avais besoin d’une preuve, j’ai fais rentrer Dispareptil dans sa Poké Ball sans aucune difficulté. Seulement, quand je suis arrivé, Bulbizarre se trouvait planté à l’entrée de la pièce…

— Sans doute sa façon à lui de nous prévenir que nous l’avons oublié… précisais-je.

— C’est ce que j’ai pensé aussi. Mais quand j’ai essayé de le faire rentrer dans sa Ball…

— Ça n’a pas marché, terminai-je.

Il leva les yeux dans ma direction et je vis qu’il voulait ajouter quelque chose. Mes suspicions s’avérèrent quand il reprit la parole :

— Euh professeur ? Je sais pas si c’est utile de le préciser, mais juste avant d’essayer de ramener Bulbizarre, j’ai senti comme une légère secousse sous mes pieds… On… on aurait dit comme une vague d’énergie qui se répandait progressivement…

— Un peu comme une onde de choc ? hasardai-je.

— Voilà ! s’exclama-t-il, son visage soudain illuminé. Vous pensez que ça pourrait avoir un rapport avec… cette Poké Ball ?

Il dit ces derniers mots avec le ton que l’on utilisait pour les choses taboues.

Je ne répondis pas tout de suite, tournant et retournant la fameuse balle dans mes mains. Peut-être, oui peut-être que l’origine du problème n’était pas le Pokémon, mais bien la Poké Ball en elle-même ! En effet, l’énergie rouge caractéristique censée rétrécir les Pocket Monsters pour leur permettre de regagner leur Ball était inexistante, comme si elle refusait de se matérialiser…

— Elle semble simplement cassée… Ah ah, c’est sûr qu’elle est un peu vielle : Bulbizarre est un des premiers Pokémon capturés par Sacha ! Elle ne date donc pas de la dernière pluie, il faut dire les choses comme elles sont ! avouai-je à l’adresse de mon disciple.

Nous rîmes ensemble un instant, puis j’ajoutai à l’intention du Pokémon resté au sol qui nous fixait avec intelligence, comme si rien ne lui échappait :

— Bon, je n’ai plus la force aujourd’hui, mais je réparerai ta Poké Ball demain, c’est promis ! D’ici-là, tu vas avoir le privilège de dormir au labo, profites-en bien ! déclarai-je au sage Pokémon Graine. Quant à toi Jacky, ne te fais pas de bile pour rien, tout va bien !

À ce moment-là, je n’imaginais pas encore l’ampleur du problème… Ça ne saurait tarder…

Professeur Chen
Bourg Palette

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— 𝐽𝑒 𝑛’𝑎𝑖 𝑞𝑢𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑛𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑣𝑖𝑙𝑒 𝑒𝑡 𝑝𝑒𝑟𝑓𝑖𝑑𝑒 𝑒𝑠𝑝𝑒̀𝑐𝑒.




J’étais au chevet d’un Noeunoeuf mal en point quand cela se produisit, sans prévenir. Avec la célérité d’un Ninjask.

Le petit Pokémon Œuf étant grièvement blessé, de nombreuses machines étaient branchées tout autour de lui afin de le maintenir en vie… La vaste pièce me donnait étrangement une impression d’exigüité, m’oppressant un peu plus à chaque bip suraigu de l’électrocardiogramme.

J’avais trouvé ce pauvre petit chou dans la forêt jouxtant le Centre plus tôt dans la journée, et en m’approchant je m’étais aperçue de son état critique… Je supposais que c’était un Pokémon sauvage attaqué par un plus gros que lui mais après tout, je n’étais sûre de rien.

J’avais en effet entendu dire que d’horribles personnages s’amusaient à malmener des Pokémon sauvages sans défenses avec nulles intentions de les capturer, juste « pour le plaisir ». Une fois lassés, ils s’en allaient en quête d’un autre divertissement, laissant le Pokémon qu’ils venaient de torturer sur le sol herbeux des bois. Mon espèce me dégoutait parfois…

Espérant me tromper, je fixais mon patient sans toutefois le regarder, perdue dans mes pensées. Je ne pouvais rien faire pour l’aider que rester à ses côtés.

J’en étais là de mes réflexions quand je me rendis compte de l’absence du bip familier emplissant la pièce depuis près d’une heure. Je me tournai vers les écrans et m’aperçus qu’ils étais dépourvus de toutes lumières, vides de toute vie. Éteints.

Les machines avaient toutes cessé de fonctionner en même temps ! Je songeai d’abord à une panne de courant mais me ravisai vite. Non. Non car j’étais toujours éclairée par la lumière du plafonnier. Malgré mes demandes incessantes auprès du maire de la ville, notre Centre Pokémon ne disposait pas de générateur de secours, alors comment expliquer cela ?

Je demeurait là, interdite, devant ce pauvre Noeunoeuf mourant puis je recouvrai mon sang froid et me mis à l’action. « La priorité est de sauver le Pokémon ! » m’exhortai-je tandis que je me précipitais sur le téléphone se trouvant à l’accueil afin de prévenir l’Infirmière Joëlle du Centre le plus proche : celui de Safrania.

Malheureusement, je n’avais apparemment pas eu ma dose de surprises pour la journée…

En effet, quand je tapai le numéro principal de l’établissement de la nièce ce la cousine de ma mère sur le téléphone principal du Centre, rien ne se produisit. Aucune sonnerie. Aucune messagerie.

Juste le néant.

C’est à cet instant-ci que je me rappelai l’existence de mon smartphone. Pour ma défense, j’ai toujours eu du mal avec toutes ses nouvelles technologies et je suis plutôt du genre tête en l’air… Dans un ultime élan d’espoir, je le sortis de la poche de ma robe et me hâtai de l’allumer, sans succès.

De même que le fixe et les machines médicales, mon téléphone portable demeurait inanimé, et ce malgré tous mes efforts pour le faire fonctionner (c’est-à-dire appuyer sur tous les boutons et le secouer en tous sens comme une forcenée). J’étais pourtant sûre de l’avoir chargé le matin même…

Je m’effondrai sur la chaise derrière le comptoir, faisant grincer les roulettes sur une courte distance avant que la chaise ne s’immobilise. J’étais complètement confuse. Que devais-je faire ?

J’eus alors un pressentiment, pressentiment qui se fit de plus en plus insistant et impulsif : « C’est partout pareil. »

Où que j’irais, la situation serait la même, je le savais d’avance. C’est la raison pour laquelle je décidai de rester au Centre Pokémon et de m’occuper comme je pouvais du Noeunoeuf malade. Je n’aurais jamais pris ce risque s’il y avait eu plusieurs Pokémon blessés au Centre, mais fort heureusement ce petit bonhomme était le seul…

Je sais aujourd’hui que c’était le bon choix, mon intuition s’étant avérée (enfin presque…). Noeunoeuf s’est rétabli… mais quand est-il de notre région ?

Infirmière Joëlle
Céladopole