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Informations

» Auteur : Serekai - Voir le profil
» Créé le 21/12/2021 à 14:23
» Dernière mise à jour le 21/12/2021 à 14:23

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

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Chapitre 44: Nouvelle coopération
La nuit avait été longue, mais reposante. Lors du réveil, j’ouvris lentement les yeux, alors que j’étais enfoncée dans des draps roses et ornés de motifs floraux. Je gémis, m'éveillant lentement dans ce lit ressemblant à une guimauve molle, alors que quelque chose était collé contre mon dos. Je bougeai, tâtant cette main dont le dos reposait sur le creux de ma hanche.

Je retirai la main en question, repoussant la punk qui s’était collée à moi durant son sommeil. La punk entièrement nue.

Je poussai un glapissement de surprise, me redressant d’un coup. Aiko se retourna, émergeant lentement dans son sommeil. Elle frotta ses yeux quelques secondes, avant de suivre mon regard, figé sur son corps.

- Tu apprécies la vue, apprentie ?

- Vous … vous dormez nue, Maîtresse ? bégayais-je.

La punk sourit, rampant comme un serpent. Elle se mit à mon niveau, sachant très bien qu’elle aimait me troubler. Elle en jouait, exposant ses appas à ma vue.

- Cela te gêne t-il réellement ? me provoqua t-elle en jouant avec mes cheveux longs.

- Un peu. C'est très indécent, osais-je.

- Les normes ne sont que des obstacles, tu le comprendras bien vite.

Sur ce, elle se leva avec aisance, indiquant qu’elle avait l’habitude d’être nue dans son appartement.

C’était très étrange d’être dans l’appartement d’une punk exhibitionniste, surtout quand la fille en question prenait tout son temps pour se couvrir.

- Tu prétends être choquée, mais tu n’as cessé de me regarder, me jugea t-elle en mettant céréales et pain sur la table, faisant tourner la machine à café.

Je rougis, balbutiant légèrement, ne pouvant pas détourner la vue.

-Tu vois ? Tu joues à la sainte, mais tu es aussi perverse que moi. La seule différence, c’est que j’assume ma soi-disant déviance. En fait …

Elle déposa le petit déjeuner, s’asseyant devant moi, me fixant de ses yeux en amande.

- Tu es soit une hypocrite, soit une couarde. Assume ce que tu es ! Apprécie tes pulsions et n’hésite pas à assumer ! Tu as du pouvoir, alors emploie-le !

- Mais je ne peux pas vraiment vous mater en permanence, Maîtresse !

- Pourquoi ? Je suis sexy et je le sais. J’aime me montrer et tu aimes regarder … pourquoi ne pas en profiter ? Fais-toi plaisir. Tu sais ce qu’il faut demander.

En déglutissant, je me mis à manger mon pain à la marmelade, profitant du repas pour garder la bouche pleine et ne pas tomber dans son jeu. Je ne dis rien de plus, repoussant une mèche sombre, que je dus retenir pour qu’elle ne tombe pas dans mon café.

- Tu devrais vraiment aller les couper, marmonna t-elle entre deux chouquettes. Tiens, je pense que l’on pourrait aller chez le coiffeur. J’ai une petite idée qui t’irait bien.

- Euh … j’espère que vous ne me ferez pas de coupe aussi extrême que la vôtre, m'offusquais-je en caressant ma tignasse mal peignée. J’aime bien mes cheveux longs.

- Non, promis. Rassure-toi, ça t'ira super bien ! Fais moi confiance, apprentie.

Peu rassurée, je finis mon repas avant d’aller me laver et me changer. Elle soupira devant mon pantalon et mon gilet absolument passe-partout, mais ne dit rien de plus.

Une fois en ville, elle me guida vers une grande allée marchande bien fréquentée, avec plusieurs boutiques à la mode. La punk fit tourner les têtes, alors qu’elle se mit à chercher des vestes chaudes et des pantalons rembourrés. Elle sélectionna deux modèles, tout en me proposant de choisir un gros ensemble chaud. Nous prîmes tout notre temps pour nous équiper en matériel, achetant des lunettes de protection contre la neige.

Une fois les tenues chaudes achetées, nous passâmes par un petit salon de coiffure à la vitrine propre et sur laquelle était peinte des tarifs assez intéressants. Dès que nous franchîmes la porte, le coiffeur sourit, saluant Aiko.

- Salut ma cocatrice ! Comment te portes-tu ? s’esclaffa t-il, avant de reprendre la coupe d’un client.

- Bien mon pote. J’aimerais que tu me refasses une couleur et que tu t’occupes de mon amie.

- Bien ! Asseyez-vous ! J’arrive dans deux minutes.

Une fois son dernier client satisfait, le coiffeur à la barbe noire et aux cheveux gominés vint nous voir, nous demandant ce qui nous ferait plaisir.

De ses doigts divins, il nous fit un petit shampooing, nous lavant les cheveux et nous massant le cou. La punk savait ce qu’elle voulait et je l’écoutais vaguement choisir pour moi. Ce n’était pas une mauvaise idée, pensais-je, me laissant dorloter durant la réalisation du shampooing.

Le coiffeur s’occupa d’Aiko en premier, commençant à raser les repousses sur les tempes, avant de colorer la crête de la punk, la couvrant d’un papier aluminium duquel suintait une teinture d’un bleu outremer.

Quand vint mon tour, il saisit une paire de ciseaux, dégageant ma frange d’un geste expert, écartant le rideau qui cachait souvent ma vision. Avec quelques mouvements, il raccourcit les pointes cassées et fourchues, qui avaient effectivement bien besoin de soins.

- Bon, pour la suite, je vais te faire une coupe asymétrique, qui dégagera ton profil droit. Cela raccourcira cette masse.

Je n’étais pas rassurée. je me tendis quelques instants, lorsque je le vis prendre ses ciseaux et dégager de longues mèches sur le côté. Avec quelques gestes précis, il dévoila ma pommette, avant d'égaliser soigneusement mes cheveux en un dégradé maîtrisé. Ensuite, il rasa soigneusement une part de la masse au niveau de ma nuque, créant un effet asymétrique très dérangeant au premier abord.

- T’as un super beau visage ! me complimenta Aiko, alors qu’un rideau sombre glissait toujours sur la gauche de mes traits. C’est franchement dommage de le cacher ainsi.

- Peut être, marmonnais-je en ne cessant de m’observer, jouant avec les courts épis et rejetant les petits restes de cheveux. Je suis un peu … enfin ... ouais, ça change. Je n’avais jamais essayé d’avoir les cheveux courts, du moins plus depuis mon enfance.

Pendant ce temps, le coiffeur retira les feuilles sur le scalp d’Aiko, dévoilant sa crête bien taillée et colorée en un bleu digne des mers d'Alola, attirant tous les regards.

Une fois le patron payé, nous ressortîmes dans la galerie marchande, ou une foule de clients se pressait, formant une masse avide et stressée de consommateurs.

- Bon, je commence à avoir faim, me fit savoir Aiko en observant l'immense horloge pendue sous la voute du magasin. On va manger ?

- Oui, j’ai bien envie d’aller voir la pataterie que j’ai vue un peu plus tôt. Ca vous tenterait … Maîtresse ?

- Bien sûr, super choix. D’ailleurs, j’adore quand tu m’appelles ainsi en public, ma chère apprentie.

Le restaurant en question était empli d’une petite odeur de friture entêtante, qui tortura davantage mon estomac. Les sièges de cuir rouge délavé me rappelaient un peu ces dinners américains, avec leurs tables alignées contre la fenêtre, placées à l’opposé du comptoir et de la cuisine. Quant aux plats, ils n’étaient pas exactement des plus diététiques, mais ils étaient savoureux et salés à point.

- Alors, que fait-on cet après midi ? questionnais-je en trempant une frite dans une sauce poivrée, avant de la déguster.

- Oh, je ne sais pas. Peut-être aller chercher un nouveau pokémon volant pour toi. Après, vu que tu ne m’as pas appelé Maîtresse … je devrais te punir, chuchota t-elle.

Je rougis, craignant qu’un autre client ne nous entende.

- J’ai un Noarfang. Il pourra suffire ?

- Très bon choix. Avec ses pouvoirs psychiques, il peut porter un humain de longues heures, malgré sa taille assez petite. Personnellement, j’ai mon Grodrive. Il me transporte aisément, même s’il prend son temps.

- Il s’entendrait bien avec Amazonas. Il n’est jamais pressé.

- En fait, c'est ton problème. Tu as une équipe très lente et ça limite tes choix stratégiques. A part ton Luxray, tes pokémon sont lents. Heureusement qu'ils sont résistants, mais cela fait de toi une dresseuse trop prévisible. Tu attends et encaisses avant de riposter, mais cela ne suffira pas face à certains membres de la ligue. Il te faudra au moins trois pokémon capables de prendre l'adversaire de vitesse. Un de ces pokémon devra être également polyvalent et j'ai une idée pour renforcer ton équipe. Une autre remarque que je peux faire, c'est que tu manques également d’une attaque de type feu. Tu pourrais apprendre Crocs Feu à ton Steelix.

- J’ai pensé à Montagne, en effet.

Elle roula des yeux, sarcastique.

- Montagne ? pouffa t-elle. T’as vraiment pas d’imagination.

J’eus à peu près la même réaction qu’elle auparavant.

- Maîtresse … vous avez appelé votre Grodrive … Ballon.

- J’avais six ans, d’accord ? bougonna t-elle comme une enfant.

La punk se concentra sur son repas, alors que je repensais à Myrtille. Avec toute cette agitation, le combat de l’avant veille m’étais presque sorti de l’esprit. J’avais à peine eu le temps de faire mon deuil, avec ces pokéballs vides. J’avais juste des souvenirs et … des images de tâches sanglantes absorbées par du sable ocre.

Même si ça faisait mal, comme un coup de couteau chauffé à blanc au cœur, je me sentais presque comme anesthésiée. La douleur semblait comme éloignée artificiellement, un peu comme si elle avait été changée en une glace fondant lentement, libérant son contenu à petite dose.

- J’ai une autre question … quels sont vos autres pokémon ? l'interrogeais-je pour changer de sujet.

- A part Feuforêve, j’ai un Tarpaud et un Ramboum, dit-elle sans se soucier de révéler ses atouts.

Notre conversation se fit ensuite plus classique, presque banale. Lorsque nous eûmes terminé notre déjeuner, je m’éloignai vers les toilettes. Un homme se leva presque immédiatement, se dirigeant aussi vers les sanitaires. En tournant à l’angle du couloir, je pus distinguer un visage familier dans mon champ de vision. Méfiante, je me dirigeai vers les toilettes des femmes, prenant mon petit miroir pour épier ce type, avant de disparaître derrière l'angle.

Je savais que j’avais déjà vu ce garçon, qui se dirigea alors vers les toilettes des hommes. C’était Tommy, le beau gosse que j'avais déjà rencontrée. C'était le commandant Uranus de la Team Galaxie.

Puisqu’il m’avait épiée et qu'il semblait vouloir m'espionner davantage, ce n’était que justice que je fasse de même.

Il se dirigea vers les WC réservés aux handicapés, s’y enfermant, téléphone en main. De retour dans les cabinets féminins, je me mis proche d’une des bouches d’aération pour essayer de capter les chuchotements franchissant la gaine. En tendant bien l'oreille, je pus capter quelques chuchotements qui rebondirent sur le métal du conduit d'aération.

- Pas difficile … une espèce de sado-maso … oui bien sûr que je peux le faire … Mont Couronné … falaise … la neige c’est dangereux, on peut glisser, tomber dans une crevasse ou mourir sous une avalanche ! ricana t-il plus fort. Oui chef … je comprends … culte …

Je m’éloignai le plus vite possible, en sachant déjà bien assez. J'aurais pu en apprendre plus, mais je cherchais à retrouver de la sécurité au milieu de la foule.

Aiko ne comprit pas tout de suite mon empressement à aller au centre pokémon pour récupérer un autre compagnon, ni même ma hâte à retourner chez elle, mais elle me fit confiance sans poser de question.

Ce n’est qu’à l’abri, que je commençai à me détendre et à me relâcher. Une fois dans cet abri, je me laissai tomber dans son sofa et je pus commencer à lui parler. Avant toute chose, elle fit appel à son Ramboum, pour qu’il utilise sa capacité anti-bruit de façon à ce qu’aucun son ne sorte de l’appartement. Ensuite, elle alluma sa chaine stéréo, diffusant une musique lourde dans son logement.

- Bon, tu ne vas pas bien, réalisa t-elle en préparant du thé. T’as l’air pâle comme un cul. Alors dis-moi ce qui t’a mis dans tous ces états.

- J’ai revu un des commandants de la Team Galaxie. Il parlait de m’éliminer dans la montagne ! Il sait pour notre escapade !

Elle prit doucement mes poignets et me demanda de tout raconter, y compris les détails. J’obtempérai, lui narrant tout ce qu’il s’était passé durant cette sortie au restaurant. Au final, elle se rassit, m’offrant une tasse de thé au miel. Son expression pensive, si différente de son sourire confiant et négligé, n’était pas pour me rassurer.

- Bon, pensons calmement. J’ai dit calmement ! m’ordonna t-elle en me voyant me ronger les ongles. Récapitulons ce qu’on sait : La Team Galaxie semble avoir fliqué tes mouvements, ou du moins t’avoir à l’œil. Ils doivent savoir que tu ambitionnes de collecter les huit badges et que tu vises le trône. En conséquence de quoi, il leur est facile de te retrouver … surtout que tu n’es pas des plus discrètes.

Je ne pouvais rien dire, surtout que c’était vrai. Elle enchaîna, avant de passer aux bonnes nouvelles.

- Si nos ennemis planifient ta disparition, ils veulent faire ça de manière à ce que ça ait l’air naturel. En conséquence, tu ne crains pas d’être attaquée en face ou abattue par arme.

- Donc je vais devoir faire attention à toutes les tentatives discrètes et sournoises ? C’est encore pire !

- Voilà pourquoi un spectre ou un pokémon psy, capable de ressentir les volontés meurtrières, te sera vital. Mais je viens enfin à notre gros avantage sur eux. Tu vois lequel ?

Bien sûr que je le savais.

- Nous savons ce qu’ils préparent. On peut donc être plus vigilantes et les prendre à leur propre jeu. Surtout, on peut retourner leur plan contre eux.

- Pour le côté retournement, c’est un peu prématuré. Il faudra être vigilantes sans en avoir l’air et surveiller la montagne. Mais au moins, c’est mieux que rien.

- C’est comme marcher pieds-nus dans un désert, en sachant qu’il y a des Dunaja. C’est à peine mieux que de ne pas savoir qu’il y a un danger.

Elle soupira, se laissant tomber sur son canapé.

- Tu es si pessimiste …

- On parle de ma vie, j’ai le droit ! m'agaçais-je.

- Pas faux, dit-elle avec son détachement très horripilant. Bon, on préparera un plan le moment venu. Pour l’instant … on va bosser sur ton équipe.

Elle éteignit la sono qui crachait un rythme endiablé et laissa son Ramboum se reposer, alors que je fixai mes pokéballs. Mes compagnons, à part Fernando, étaient bien trop lourds pour le plancher.

- On se fera un planning d’entraînement, rassure-toi. Mais … ça va être assez long pour remettre tes nouveaux pokémon à niveau, sans parler d’augmenter la puissance des autres.

- Comme je l’ai dit, je ne suis pas pressée. Ca me prendra beaucoup de temps pour conquérir la ligue, mais je ne me précipiterais pas sur la plaine fleurie avec une équipe faible et fragile.