Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Faire face de Serekai



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Serekai - Voir le profil
» Créé le 12/09/2021 à 21:17
» Dernière mise à jour le 12/09/2021 à 21:17

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 39 : Un roc dans la tempête
Comme je m'y attendais, l’arène de Verchamps était en réalité une immense piscine. Après être passée par les vestiaires, mes pieds nus arpentèrent le carrelage, pour atteindre le bassin principal. Les gradins étaient occupés de quelques curieux, tandis qu'un maître nageur se trouvait sur l'étroite margelle carrelée autour du bassin.

J'étais vêtue de mon maillot de bain une pièce bleu, alors que Lovis m’accueillit en tenue de catch.

- Bienvenue dresseuse ! Cela fait un moment que j’attends ta venue ! Je suppose que tu as pris ton temps pour t’entraîner et te préparer !

- Oui, je viens vous défier pour l’obtention du badge Palustre.

Il sourit, gonflant ses pectoraux.

- Parfait ! j’aime les gens qui en veulent ! Tu te doutes qu’il y a une épreuve à passer pour me défier.

- C’est lié à la piscine, je suppose ?

- En effet ! Mais ce n’est pas un concours de vitesse. Il s’agit d’un défi d’endurance. Parce que pour m’affronter …

Il plongea alors dans le bassin, projetant une gerbe d’eau impressionnante. Il fit une longueur vers moi, avant de retraverser le bassin.

- Comme mon homologue de Voilaroc, j’estime qu’un corps sain est essentiel. Aucun dresseur ne peut se permettre de demander le meilleur de ses pokémon, s’il n’est pas au meilleur de sa forme physique ! Mes pokémon se sont endurcis en affrontant des tourbillons et je me suis endurci en pratiquant la lutte sans relâche. Nous encaisserons tes attaques et te feront boire la tasse !

Il souriait.

- As-tu compris ? Rejoins-moi dans l’eau pour notre duel ! J’espère que tu ne comptes pas trop sur tes pokémon électriques, car sinon, tu vas aussi encaisser des volts, dresseuse !

La piscine était son terrain de lutte. A part deux plates-formes de plastique mou, il n’y avait absolument aucune surface stable. L'eau était chaude, mais je me sentais plus à l'aise avec les pieds au sec.

- Bon, je vais commencer par Fernando, décidais-je en le faisant sortir.

Lovis fit émerger un immense Léviator, qui émergea du profond bassin. Le serpent de mer cracha une gerbe d’eau en rugissant, tous crocs sortis pour intimider mon pokémon.

Le champion croisa les bras, m’observant avec amusement.

- Fernando … déglutis-je en le regardant. Saute et … Tonnerre.

A ce moment, le regard de Lovis s’écarquilla, alors qu’il perdit son attitude joviale.

Fernando projeta un éclair, qui percuta le pokémon aquatique. L'immense serpent hurla de douleur, alors que l’eau conduisit l’électricité. Ses longs barbillons s'agitèrent de façon erratique. De son côté, Lovis serra les dents, tandis que je fus traversée par la décharge. Une foudroyante douleur me traversa, comme une brûlure intense qui traversa mes nerfs et mes veines. L'éclat sembla comme faire éclater mes os, alors que mes muscles semblaient me désobéir. Je tombai à genoux, tétanisée, ne réalisant pas que le hurlement qui me vrillait les tympans était le mien. A travers les larmes brouillant ma vision, je vis que Lovis ne s’en était guère mieux sorti. L’homme musclé était plus grand et plus massif. Sa robuste constitution l’avait aidé à mieux encaisser l’attaque, mais il s’assit, reprenant son souffle.

D’un geste faible, il rappela son Leviator. Le catcheur envoya un Maraiste, qui fit de petits ronds dans l’eau.

C’est vrai … le combat n’était pas fini. Je ne devais pas laisser la douleur me faire perdre de vue cet objectif.

Je pris appui sur mes membres tremblants, tentant de me relever. La foudre s’était dissipée, mais la douleur restait présente, se rappelant toujours. Après quelques essais, je parvins à me relever, malgré mes jambes flageolantes et mon cœur battant la chamade.

Mieux valait rappeler Fernando et faire appel à Amazonas.

Sous son poids, la plate-forme ploya de façon inquiétante. Mon placide compagnon me regarda d’un air signifiant à peu près « Tu te payes mon arbre ? Je te rappelle que je ne sais pas nager. »

- Du calme, mon grand. Contente-toi de viser le Maraiste et je te retire dès qu’il y a du danger.

Torterra poussa un grognement et projeta une rafale végétale sur Maraiste, qui ne semblait pas bien vif. Le pokémon aquatique tenta bien d’intercepter les feuilles avec ses crachats aquatiques, mais la moitié de la volée passa outre ses jets d’eau.

Le pokémon simplet fut touché par la masse de chlorophylle et se laissa couler au fond du bassin.

- Plongée, maintenant ! ordonna Lovis à son pokémon.

Mais à la surprise générale, Maraiste refusa. Il ferma les yeux et resta immobile, l'air complètement assoupi. Son dresseur soupira et le retira.

- Il est comme ça, par moments. Il n’en fait qu’à sa tête. Le connaissant, il va rester comme ça trois ou quatre heures. Il ressortira de lui même d'ici un moment, sans doute quand il aura faim.

Lovis fit appel à un Musteflott. La forme évoluée de Mustebouée était à la fois grande, élancée et musclée.

- Vas-y, recom ...

Alors que j’avais à peine donné l’ordre, la mangouste avait déjà traversé tout le bassin à grande vitesse. Au moment ou les feuilles commençaient à être projetées en sa direction, le Musteflott bondit hors de l’eau comme une torpille, pour percuter Amazonas de plein fouet.

Le choc fut violent. Un grand craquement se fit entendre, alors que les deux pokémon reculèrent. Si le Musteflott retomba lourdement dans l’eau, avec une nage très erratique, Amazonas glissa et poussa un cri paniqué.

Je le rappelai, alors qu’il n’avait plus que deux pieds au sol, ne voulant pas qu’il ne tombe dans le profond bassin.

C’est Carotte qui le remplaça, volant au-dessus du bassin en décrivant des cercles pour ne pas servir de cible trop facile. Le Musteflott prit appui sur le fond du bassin, avant de bondir, sa queue tourbillonnant comme une hélice pour le propulser en l’air et approcher de mon oiseau.

Carotte évita l’attaque et porta un violent coup de son bac acéré, percutant le flanc mou de la mangouste géante. Si la frappe avait été violente, l’alerte avait été chaude. Ni moi, ni mon pokémon, n’imaginions pouvoir être physiquement atteints dans les airs. Etourvol sembla comme blessé dans son orgueil, comme si son domaine de prédilection avait été violé par un étranger.

Avant que le Musteflott ne retombe à l’eau, Carotte piqua pour le saisir entre ses serres, lacérant le ventre tendre. Il supporta maladroitement ce poids, battant furieusement des ailes pour se poser sur la plate-forme en catastrophe. Au moment de l’atterrissage en catastrophe, mon vicieux prédateur laissa tomber sa proie et lui asséna de violents coups dans le dos, créant de profondes plaies.

- Assez ! s’exclama le champion en prenant sa pokéball, pour rappeler son pokémon.

Immédiatement, je rappelai le mien. Je ne voulais pas qu’il continue, excité par le sang de sa cible. Même si j’avais confiance en Carotte, je ne voulais pas qu’un dérapage ait lieu et qu’un autre pokémon ne souffre inutilement. Le combat était terminé et il n’y avait plus de raison de s’affronter.

Lovis regarda ses pokéballs en souriant, le regard émerveillé d'une façon naïve, presque enfantine.

- J’ai pas été assez bon. Tu avais certes l’avantage, mais … ouah ! T’as eu une de ces paires de baloches ! J’en reviens toujours pas de la façon dont t’as vaincu mon Léviator. Accepter de s’électriser … fallait oser.

- Vous savez, j’avais déjà cette stupide habitude de me mettre en danger. Mais c’est en vous voyant sur votre Léviator, à risquer de prendre des coups, que j’ai vraiment réalisé le sens de ce qu’est un véritable dresseur. Grâce à vous, j’ai quand même appris quelque chose.

- Quoi donc ? s’enquit le catcheur.

- Vous êtes vraiment le genre de dresseur qui sait ce que c’est que de commander par l’exemple et non par la trique.

Le sportif plongea à l’eau et nagea alors jusqu’à moi. Une fois relevé sur la petite plate-forme, il se saisit d’un petit étui, conservé dans une poche interne de son maillot de corps. A l’intérieur de la cartouche de faux cuir, brillait le tant convoité sésame de ceux venus ici.

- Tu mérites le badge Palustre. D’ailleurs … si tu tentes les deux allers-retours du bassin en moins de deux minute trente, je te donne une CT contenant la capacité Saumure.

- Ca me va ! Préparez la récompense, dis-je en me jetant dans l’eau et en enchaînant les mouvements réguliers, synchronisant mes bras et mes jambes. Si ma maîtrise du crawl n’était pas parfaite, je me souvenais bien des gestes longuement pratiqués sur les rebords du lac Vérité.

Après les deux allers-retours, je remontai sur le bord du bassin, attendant de connaître le résultat.

- Tu l’as gagnée ! complimenta le champion. Allez, file donc te changer.

Après une petite douche et un changement de vêtements, je retournai voir le champion. Une fois de retour, alors que j’allais faire mes adieux à ce grand sportif, j’eus la surprise de ne pas le trouver près du bassin. Je regardai autour, notant la présence d’une porte entrebâillée près d'un escalier de secours, menant sans doute vers un bureau ou une salle de gestion. Les cheveux encore humides, je poussai la porte par curiosité.

- Monsieur Lovis ? appelais-je, ma voix résonnant contre les murs au carrelage bleu et orange.

Un violent courant d’air frais et des bruits de pompes me surprirent, alors que je pus voir le champion en pleine discussion avec une vieille connaissance, aux tempes grises.

- Bonjour … nous nous sommes déjà vus, rappelais-je à l’inspecteur aux yeux d’un gris pénétrant.

- Parfois, j’en viens à m’interroger si ce n’est pas le destin qui vous place toujours sur ma route. Vous avez entendu notre conversation, je suppose ?

- Très vaguement depuis le vestiaire. J’aurais aimé ne pas savoir de quoi il en retourne précisément, mais … le destin m’a doté d’une bonne ouïe et d’une tendance à me mêler de tout ce qui ne me regarde pas.

Il soupira, sous le rire franc du champion, qui ne cachait pas son hilarité face aux expressions totalement différentes des autres personnes de la pièce..

- Cette gosse à du cran, je t’assure ! vanta le catcheur, appuyé contre un casier rempli de flotteurs blancs.

- C’est bien ce qui m’inquiète, s'inquiéta Beladonis, en rangeant un document dans son imper.

A ce geste, je bondis sur le côté, pokéball en main. Mon réflexe me permis d'éviter un fil de soie projeté par le pokémon caché dans le revers de son manteau beige.

- Au moins, vous avez un minimum de mémoire et vos réflexes se sont affûtés, mademoiselle Noyer.

- Plus sérieusement, vous voulez que je parte ? voulus-je savoir avec une expression sincère.

- En fait … vous pourriez servir à quelque chose.

- Ah ! J’aime quand on me réduit ainsi, ironisais-je. Bon, quel est le problème ?

Il décida de me faire un court briefing. Apparemment, un agent de la Team Galaxie avait fait du repérage dans les marais et avait eu des mouvements suspects près des réservoirs. Il avait été mis sous surveillance et était entré en contact avec des ingénieurs d'une station d'épuration. Selon certains indices récupérés, il avait pour projet d’employer des composés chimiques hallucinogènes dans un but inconnu.

Le champion avait pour mission de sécuriser les réservoirs et d’arrêter l'exécution du plan. Moi, je devais poursuivre l'ingénieur compromis, tandis que l'agent Beladonis devait le surprendre à revers, au moment ou il rejoindrait ses complices. Il allait de soi que je devrais participer à un combat contre ces criminels, puisqu’ils ne se rendraient probablement pas sans opposer de résistance.

- L’opération doit commencer dans une demi-heure, expliqua t-il en nous informant une dernière fois de la mise en application du plan. Nous serons en contact via nos téléphones et nous devons absolument les arrêter.

- Comptez sur moi ! promit le champion, alors que je jurais solennellement de faire de même.

Le champion courut vers le grand marais, nous distançant sans problème. Sur le chemin, il repéra un des sbires de la Team Galaxie.

- Toi … parle ! ordonna t-il d’un ton sec.

Sa carrure musclée et menaçante aurait fait frémir n'importe qui, mais le crétin tenta la provocation.

- D’accord, mec. Ton masque est ridicule.

- Dit celui avec une coupe au bol et des cheveux vert fluo.

Sur cette conclusion, Lovis lui asséna un grand revers de la main, le projetant contre un arbre. Le sbire tomba comme une poupée désarticulée, assommé.

- Je file au réservoir. Agent Beladonis, allez rejoindre le point d’extraction hors de Verchamps. Quant à vous, préparez-vous à pourchasser ceux qui vont s’enfuir.

Il s’enfonça dans la forêt, pokéball en main. Deux minutes plus tard, les canons d’un Tortank déblayèrent des Moufflair et deux sbires s’enfuirent, tandis que des bombes aqueuses s’écrasaient contre les palétuviers, ratant de peu les bandits.

Je me mis à courir derrière ces deux-là, essayant de les rattraper.

Une fois de plus, je remerciai l’enseignement de Mélina. Je me lançai à leur poursuite, me focalisant sur ma respiration.

Les individus se retirèrent de façon confuse vers l’extérieur de la ville. Ils voulaient sans doute rejoindre leur cachette vers Voilaroc, afin d’y trouver renforts et protection.

- Pas la peine de fuir ! les provoquais-je en haletant. Vous devriez vous rendre !

Fernando et Carotte étaient à mes côtés et mes deux compagnons poussèrent une pointe de vitesse pour les dépasser. Les deux sbires ripostèrent en envoyant deux Moufouettes, mais l’un des deux sconses fut accueilli par un puissant uppercut de la part d’un Cradopaud.

Beladonis était arrivé à revers, comme prévu. Les deux agents de la Team Galaxie se trouvèrent encerclés. La panique se lut sur leurs visages gris comme de la cendre.

L’un d’eux sortit une petite disquette de données de sa poche et la leva en l’air.

- Si vous vous rendez, ça se passera mieux pour vous.

A ce moment, un croassement se fit entendre. Un gros Cornèbre piqua sur les deux hommes, s’emparant des données en prenant la disquette dans son bec. Le pokémon se dirigea vers un arbre, sur lequel se situait une silhouette vêtue d’une longue cape noire et d’un capuchon. Avec douceur, il se posa sur l’épaule de l’inconnu, déposant la disquette dans la main de son maître.

- Eh bien … voilà la gamine qui à réussi à échapper aux griffes de Louise. Intéressant. On a beaucoup à se dire.