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Projet Triple 3 de Ramius



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Informations

» Auteur : Ramius - Voir le profil
» Créé le 30/05/2020 à 07:37
» Dernière mise à jour le 20/09/2020 à 17:08

» Mots-clés :   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de Pokémon inventés   Terreur

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Chapitre 11 : Déploiement
Votre attention ! lança Auguste dans le micro, sa voix se répandant immédiatement dans la base. Rejoignez le point de rassemblement dans la cour. Gardez vos Pokémon à vos côtés et prêts à répondre à une attaque. Pour les résidents du sous-sol, déplacez-vous en groupe si possible. Ouvrez l’œil, la chimère pourrait être n’importe où ! Je brieferai tout le monde de vive voix une fois en haut. Les premiers arrivés, tenez le compte des absents.

Il désactiva la sirène. Toute la base devait être réveillée, depuis le temps ; mal réveillée, mais réveillée. Puis il se dit que ça pourrait être utile d’allumer toutes les lumières de la base. Il se demandait que faire de plus quand les trois Sbires sortirent du dortoir, en uniformes et leurs Poké Ball à la ceinture. Ils étaient très loin d’avoir l’air frais, mais ils étaient là, et entre leurs cernes, le Champion remarquait un rictus de rage.

Ces hommes voulaient se battre. Ils venaient de se réveiller alors qu’une créature de laboratoire avait tué leur camarade juste à côté d’eux. Ils avaient soif de meurtre et Auguste se dit que c’était une bonne chose. Ils ne reculeraient pas devant la chimère s’ils avaient la vengeance au cœur.

Le petit groupe s’élança dans les couloirs. Ils marchaient à deux de front, précédés par le Nosferalto d’un Sbire et suivis par le Grotadmorv d’un autre. C’était une formation d’escorte classique : un Pokémon rapide et agile en avant-garde, un bourrin avec des yeux dans le dos en arrière-garde, et dans la petite colonne, un Pokémon capable d’attaques à distance précises. C’était Adèle qui tenait ce rôle, marchant entre les quatre Rockets ; pas pour ses Déflagrations, mais pour sa Vitesse Extrême. Auguste savait d’expérience qu’en sautant sur le côté pour prendre appui sur le mur, elle pouvait se retrouver à l’autre bout du couloir en un clin d’œil.

Il avait peur que ce ne soit pas suffisant. Quelque chose le dérangeait avec cette chimère, quelque chose de profondément anormal. Il avait vu un certain nombre de Ball’Ombre dans ses presque cinquante ans de Dressage, et celle qui avait brisé la porte du local 101’ était bizarrement consistante. Sur cent Pokémon capables de lancer Ball’Ombre, il n’y en aurait pas deux qui produiraient la même. Selon leur type, leur âge, leur nature, l’ombre variait énormément.

Celle de sa chimère inquiétait Auguste parce qu’elle ne ressemblait à aucune qu’il ait déjà vu, même vaguement. Et puis il y avait cette correspondance bizarre entre son rêve et l’évasion de la chimère. Et puis toute l’inquiétude diffuse des semaines précédentes, d’abord pour l’Œuf, ensuite pour ses subordonnés, lui retombaient dessus.

Le Champion était tendu. La peur lui nouait les entrailles alors qu’ils progressaient dans ces couloirs d’acier brillamment éclairés ; la vieille peur, familière, dont il n’avait pris conscience que ce jour-là, au zoo. La phobie insensée.

Il n’avait jamais touché la vitre. Il était seulement resté immobile jusqu’à ce que sa mère l’attrape par le bras et l’entraîne à l’écart. Il n’avait pas cessé de jeter des coups d’œil derrière lui en écoutant ses réprimandes d’une oreille discrète, mais il était sorti du zoo sain et sauf.

La nuit suivante, il avait rêvé de l’Araclectrik. Il s’était réveillé terrifié, n’osant pas demander le secours de ses parents. Puis la porte s’était ouverte, une ombre s’était faufilée vers l’interrupteur. La terreur lui avait transpercé le cœur. Qu’était-ce ? Qu’était-ce ? En voyant son fils dans cet état, sa mère avait accepté de faire une entorse à son éducation rigide au millimètre près et avait passé près d’une heure à la consoler. C’était l’un de ses souvenirs préférés. Il était rare qu’elle se montre si simplement gentille, voulant juste l’apaiser, l’aider, et non lui apprendre à bien s’aider lui-même.

Le Nosferalto poussa un cri d’alarme. Il passa une oreille à l’intersection sans se soucier des humains figés. Un Pokémon bien dressé. Auguste jeta un regard en arrière ; le Grotadmorv ne s’intéressait pas à ce qu’il y avait devant, seulement au couloir que le groupe venait de franchir. Bien, bien… Les Pokémon de ces Sbires étaient bons. Le Champion avait tout de même peur.

Cette journée au zoo, la nuit qui avait suivi, lui avaient appris une chose terrible. L’Araignée avait influé sur sa vie. Elle avait forcé sa mère à adopter un comportement particulier, elle avait contrôlé l’enfant. L’Araignée avait une agence, elle était capable de faire ce qu’elle voulait. Dans une certaine mesure.

Toute sa vie, en marge du Dressage, de la Ligue, parfois même de ses propres Pokémon, Auguste avait lutté contre cette agence qu’avaient les Pokémon Araignée sur sa vie. Il s’était battu pour reprendre le contrôle, pour agir plus vite, mieux et plus efficacement sur les Araignées qu’elles sur lui. Cela avait payé : de tous les challengers qui avaient réussi à lui arracher son Badge Volcan, aucun n’avait la moindre Araignée dans son équipe. Et bon nombre auraient échoué à obtenir ce Badge s’ils en avaient eu : aux dires de ses proches, le Champion ne se battait jamais aussi furieusement que contre sa phobie. Il avait récupéré l’agence.

Puis Canaima était arrivée. Canaima qui déchaînait la peur d’Auguste, Canaima qui terrifiait toute la base, sans se soucier du fait qu’elle ne contenait qu’un seul arachnophobe ; par une curieuse coïncidence, le Champion était le seul des dix membres initiaux de la base à subir la peur des bestioles à huit pattes. Et évidemment, Giovanni s’était assuré que ses renforts n’auraient pas de problème à ce niveau-là. Ni de peur des serpents, d’ailleurs ; c’était à se demander où il les avait trouvés.

Mais Canaima s’en moquait. Arachnophobie ou pas, l’Abomination exerçait une agence redoutable. Et cela terrifiait Auguste. Cette bestiole à neuf pattes lui faisait l’impression d’être sortie de son enfance uniquement pour le terroriser. Et elle y arrivait. Il n’était pas psychiatre, mais Auguste savait une chose sur son esprit. L’Araignée occupait un rôle d’ennemi.

Et il y avait une Araignée en liberté dans cette base.

Une Araignée maîtrisant instinctivement des attaques puissantes, même si elle-même ne l’était pas tellement. Une Araignée dont les Ball’Ombre avaient une apparence particulièrement inhabituelle. Une Araignée qui dévorait ses hommes, nom d’Arceus ! Ou qui savait ce qu’elle en faisait ? On n’avait retrouvé aucune trace significative de ce pauvre Sam, et le Champion ne voulait pas savoir ce qu’elle avait fait à Jorian.

Pour lui, c’était une évidence. Cette Araignée était là pour lui. Il l’avait créée, il l’avait protégée au nom de la science, et elle s’était servie de lui pour le libérer. Il s’était juré de l’abattre s’il le fallait ; ce moment était venu.

Mais pour cela, il fallait la trouver. Et pour la chercher, il faudrait s’organiser en groupes. Et pour cela, il devait rejoindre la surface pour y rassembler ses troupes. Après quoi il resterait en haut, parce qu'il était habilité à coordonner ses hommes, bien qu'il ne demandât rien de mieux que de s'occuper de l'Araignée lui-même.

Alors il progressait avec trois Sbires et autant de Pokémon à peu près aussi entraînés dans un couloir au sol tapissé de tapis roulants traîtres. Malgré les lumières, le Champion n’était pas tranquille. Dans les couloirs, les tapis roulants ne faisaient pas autant zigzaguer que dans les grandes salles vides qu’on y aménageait à intervalles réguliers, mais tout de même. Ils étaient à leur désavantage. Si Canaima attaquaient, ils ne pourraient pas réagir de façon optimale. Elle avait retourné le terrain contre eux. Et Auguste avait assez étudié les terrains de combats de Pokémon pour savoir que c’était grave.

Il secoua la tête, comme pour chasser ces pensées. Malgré la vigilance des trois Pokémon, ce n’était pas une bonne idée de se laisser aller à ses pensées. Satanée fatigue... Alors il scruta le couloir.

C’était un couloir banal, mais la moindre ombre essayait d’attirer son attention. Ce couloir le stressait beaucoup plus que nécessaire. On était toujours plus nerveux en attendant qu’en combattant, le Champion ne le savait que trop. C’était pour cela que son Arène s’axait sur la culture générale et…

Ce n’était pas le moment de se déconcentrer ! Ce couloir menait aux escaliers. Après l’angle, dans sept mètres, tourner à gauche faisait entrer dans la dernière ligne à peu près droite (malgré les tapis roulants). De là restaient quelques pas avant l’escalier. Là aussi le groupe s’arrêta, parce que la porte du local 101’ était visible. Et Auguste aurait dû s’attendre à ce que ses Sbires se figent en voyant des lambeaux de métal en suspension dans l’air, portés par des fragments décharnés de Ball’Ombre.

Ce qu’il n’avait pas prévu, c’était l’attroupement d’une demi-douzaine de Sbires qui s’étaient rapprochés de la porte pour examiner ça de plus près. Ils avaient l’air fascinés.

On avance. , lança Auguste à son groupe.

Il avait essayé d’être diplomate, et les Sbires obéirent sans rechigner, mais ce n’était pas ce qui lui importait. Il s’inquiétait du moyen d’attirer l’attention de l’attroupement sans paraître trop autoritaire. Autant éviter de gaffer dans une situation pareille.

La viscosité des lambeaux d’ombre laisse penser que la chimère est plutôt puissante, essaya-t-il. Mais je préfèrerais expliquer ça en haut, avec tout le monde.

On lança quelques regards, sur le Champion, sur les autres Sbires. On ne dit rien, on se détacha de la porte éventrée et on s’engagea dans l’escalier. Celui-ci débouchait au premier sous-sol, juste à côté de l’escalier qui menait au bâtiment nord du monastère. Il était hors de la cage d’escalier principale, mais pas éloigné pour autant.

En quelques instants, les dix Rockets furent sortis du sous-sol, dans une cour intérieure où les attendait une autre foule frigorifiée.

Nous sommes dix-huit, annonça David à Auguste.

— Dix, compta rapidement Bianca. Il n’en manque plus qu’un ?

— Non, admit Auguste. La chimère a tué Jorian.

Il y eut comme un frisson d’effroi, qui parcourut l’assemblée, fit se dresser des têtes, crispa les visages, répandit des murmures. La franchise sembla la meilleure arme possible à Auguste ; il fallait que ces Sbires lui fassent confiance.

Je pense que je vous dois quelques explications…

On se tourna vers lui, on se tendit. Au moins, se dit-il, on comptait sur lui.

Mais d’abord, David. Ton Alakazam peut-il localiser Canaima ?

— Euh, je peux lui demander.

— Je veux être sûr qu’elle reste là-dessous.

— Son type Ténèbres risque d’interférer, admit le doctorant en libérant son Pokémon. Mais il devrait pouvoir se débrouiller.

— Bien, conclut le Champion avant de s’écarter un peu, pour pouvoir s’adresser à toute l’assemblée. Pour revenir rapidement sur la création de cette chimère, nous voulions étudier les caractéristiques d’un Pokémon doté d’un triple-type. Je peux vous assurer qu’en codant son génome, nous avons créé un blob ; j’ai cru comprendre hier soir que cette histoire semblait invraisemblable à plusieurs, mais c’est bien ce qui s’est passé. Le blob n’a jamais éclos, nous avons eu une chimère à la place.

Dès le début, il y a eu des voix pour l’euthanasier, et peut-être aurais-je dû les écouter. Je porte la responsabilité des deux morts causés par ce Pokémon, et je suis bien conscient que ce que je vous demande, c’est de réparer mes erreurs.

La chimère a détruit plusieurs fois les Poké Ball dans lesquelles nous l’avons capturée. Nous avons donc pris la décision de l’enfermer dans un local du second sous-sol, censé résister à un Rhinastoc furieux. Pour un Pokémon né il y a à peine une semaine, cela a semblé suffisant. Elle s’est échappée cette nuit, il y a moins d’une heure. Vingt minutes, peut-être. Et elle s’est immédiatement dirigée vers un quartier d’habitation.

Le bruit qu’elle a fait en détruisant la porte de sa cage m’a réveillé, c’est pourquoi j’ai pu arriver sur les lieux peu après ; déjà trop tard, mais il n’y a eu qu’un mort. La chimère s’est échappée en se téléportant, aussi il faut supposer qu’elle peut être n’importe où. David ?

— Elle est encore au second sous-sol, mais Alakazam ne peut pas la distinguer précisément.

— Notre objectif est de la neutraliser une bonne fois pour toutes. Quelqu’un a une question, avant que je ne vous expose la façon dont je pense vous organiser ?

Personne ne se manifesta. Auguste nota avec satisfaction que ses Sbires restaient de marbre. Fatigués, mais déterminés à obéir aux ordres et à sécuriser la base.

Bien. La priorité est d’empêcher Canaima de s’échapper de la base. Il nous faut donc un groupe de Sbires volontaires pour rester ici dans le froid et garder la sortie. Je ne sais pas si elle peut se téléporter directement à l’extérieur de la montagne, mais faut le supposer. J’insiste donc pour que l’Alakazam de David fasse partie de ce groupe.

Ensuite, il faut la traquer en sous-sol. Vous êtes encore vingt Sbires de classe trois, je propose de vous répartir en cinq groupes de quatre.

— Les classes inférieures ne peuvent pas participer ? demanda quelqu’un d’une voix hésitante.

— J’aimerais éviter. La chimère semble anormalement puissante, mieux vaut n’envoyer que des combattants expérimentés.

— D’accord… Et on fera quoi, là-dessous ?

— Vous fouillerez le second sous-sol, en laissant un groupe de garde aux escaliers, pour trouver ce Pokémon. Et vous le neutraliserez si possible, mais faîtes attention. Elle essaiera de vous tuer et je trouve qu’on a eu assez de morts comme ça. Votre priorité est de rester en vie.

Des murmures de soulagement parcoururent les Sbires. Quelques-uns avaient plutôt l’air exaspérés, sans trop qu’Auguste ne devine pourquoi. Il ne s’en soucia donc pas, et leur proposa de composer les groupes eux-mêmes. Sans doute y aurait-il une huitaine de bons derniers à organiser lui-même, mais il tenait à faire tout ce qu’il pouvait pour faire oublier à ces Dresseurs que ce qu’ils allaient traquer avait tué, et essaierait certainement de tuer encore.

De ce côté-là, le Champion était plutôt satisfait. Les Sbires avaient l’air prêts à en découdre, et à abattre Canaima sans sommation. Même s’il regrettait un peu de ne pas le leur avoir dit directement, la fatigue lui faisant oublier ce point. Ça faisait un bon bout de temps qu’il n’avait pas eu à se concentrer sur une tâche à deux heures du matin.

Finalement, les Rocket retournèrent tous à l’intérieur. Les vingt classe trois descendirent en sous-sol pour traquer la chimère, en prenant au passage des talkie-walkie dans l’armoire où on les rangeait ; avec l’Alakazam qui chercherait la chimère, ils étaient forcés d’en retourner à ce mode de communication archaïque. Il y avait bien les deux Abra et le Soporifik de Benjamin, mais ils étaient très inexpérimentés, bien trop pour assurer des communications.

Et les huit autres Rocket restèrent dans le bâtiment nord, qui affichait une température bien plus confortable que l’extérieur malgré ses murs en papier. Auguste s’était retrouvé parmi eux, préférant tous les assister en même temps.

Une longue attente commença pour ces huit-là. Si tendue que soit la situation, ils n’avaient rien à faire, ce qui aggravait la fatigue. Même l’Alakazam de David se mit bien vite à s’ennuyer à force de scruter le sous-sol avec ses sens psychiques. Adèle, qu’Auguste avait gardée hors de sa Poké Ball, se roula en boule dans un coin et s’endormit. Mais les humains ne dirent rien.

Ils écoutaient. Posé sur une table, un talkie-walkie réglé à la hâte transmettait en crépitant les paroles des Sbires, en-dessous, qui traquaient leur proie. C’étaient souvent des injonctions brèves, c’étaient beaucoup de silences. La fréquence générale ne servirait vraiment que quand la chimère serait trouvée. En attendant, les groupes n’avaient guère besoin de se contacter. Ils se contentaient de confirmer leur progression dans un couloir ou un autre.

Mais ce petit rien pesait lourdement sur les nerfs des huit Rocket restés en surface. Il leur rappelait que sous terre, dans les entrailles de la montagne, des gens dont ils avaient essayé de gagner l’amitié la veille au soir allaient se battre à cause d’eux. Et peut-être être blessés.

***
Le Magnéton lança un cri d’avertissement, puis relâcha son Onde de Choc contre une prise électrique du mur. Celle-ci absorba le courant en crépitant, un petit bruit inquiétant qui finit par se taire. Claire se figea pendant tout le temps qu’il fallut au Pokémon d’Ismaël pour recharger son attaque. Pas bien longtemps, mais c’était stressant.

Un second cri la prévint que l’Aimant était à nouveau près à tirer. Elle tendit le bras pour attraper la poignée de l’armoire et l’ouvrit brusquement, en suivant la porte ; elle ne pouvait pas voir ce qu’il y avait dedans. Et elle ne gênait pas la ligne de mire de Magnéton.

Encore un cri. Armoire vide. Elle s’autorisa un bref soupir de soulagement. C’était la dernière armoire du labo 112, et la chimère n’y était pas. Encore une salle de sécurisée. Elle et Ismaël ressortirent dans le couloir, où Louise et Farouk scrutaient chaque recoin avec un air tendu. Leurs Pokémon n’étaient pas en reste. Là, ils se servirent du talkie-walkie pour prévenir le groupe qui gardait l’escalier et surveillait le plan de l’étage.

Ils étaient arrivés à une intersection de quatre couloirs : ils devaient maintenant attendre qu’un second groupe les rejoigne, puis ils reprendraient leurs progressions respectives. C’était à la fois rassurant et un peu stressant que la chasse soit organisée aussi méthodiquement.

En surveillant le couloir du coin de l’œil et son Malosse de l’autre, Claire essaya de se détendre un peu. Auguste était à l’affût depuis la surface, ça ne pouvait pas mal tourner. Et puis elle avait un bon groupe.

Cela l’amusait de constater à quel point elle avait vite sympathisé avec les trois Sbires qu’elle avait corrigés dans la cuisine. En particulier Farouk, qui n’avait pas vraiment eu le meilleur rôle dans cette affaire… Il était venu la trouver, en affichant ostensiblement un verre de bière vide à la main, et lui avait adressé un splendide compliment sur son coup de coude en faisant mine de la draguer. Il était visiblement presque sobre, mais imitait à la perfection un type bourré. Leur conversation n’avait pas tardé à tourner à la crise de fous rires.

À partir de là, elle n’avait pas été longue à plaisanter avec Louise et Ismaël. La première étant à peu près aussi teigneuse qu’elle, et le second connaissant Mario Kart, le courant était très vite passé.

Un crépitement venu du talkie-walkie la sortit de ses pensées.

Grroupe 2 à sous-sol. Abomination trouvée en salle cent crinze. Demandons renforts si possible.

Un frisson d’angoisse courut le long de l’échine de Claire. C’était le groupe censé les rejoindre qui avait trouvé sa proie. Il ne fallut qu’un regard au groupe 3 pour se décider : ils y allaient.