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Projet Triple 3 de Ramius



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Informations

» Auteur : Ramius - Voir le profil
» Créé le 04/04/2020 à 10:20
» Dernière mise à jour le 19/09/2020 à 16:43

» Mots-clés :   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de Pokémon inventés   Terreur

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Chapitre 3 : Ils virusologuent dans leur labo
Sam était plutôt rassuré qu’il y ait un interphone à la porte du laboratoire 204. Et en même temps, pensa-t-il en attendant qu’un des scientifiques décroche, ça rassurait pas sur ce qu’il se passait dans ce labo. Puis il y avait le métal uni du couloir : pas de baie vitrée, pas moyen de savoir ce qui se passait là-dedans. Ensuite ça aurait peut-être pas été très rassurant non plus de voir les scientifiques s’activer dans leur boîte sans savoir ce qu’ils y faisaient. Mieux valaient une porte incrustée dans un mur d’acier et un interphone.

Allo ? demanda la voix du Champion, monsieur Damos.

— Oui, Monsieur ? Votre assistant à l’Arène a appelé, il y a un défi.

— Peste. Dîtes-lui de faire patienter un quart d’heure, j’ai un bouillon sur le feu.

— Bien Monsieur !

Peste ? Ça faisait combien de temps que plus personne ne jurait comme ça ? Enfin, le vieux bonhomme était un peu bizarre. Quoi qu’en disent les autres.

En glissant prudemment sur les redoutables tapis roulants du couloir, Sam commença à préparer sa réponse au Guido de Cramois’île. Le Champion ne lui facilitait pas la tâche, avec son ordre bref et peu conciliant. Comment reformuler ça poliment ? Bon, le verbe prier, c’est pas mal.

À vrai dire, le guide d’Arène avait contacté le Champion sur son bracelet de fonction. Le machin était plus lourd qu’un téléphone, mais restait portable. Sam aurait pu l’amener à l’interphone. Mais il avait assez conscience de ses capacités pour éviter. Il avait grandi dans une cité périphérique de Jadielle qui virait au bidonville ; il savait très bien qu’aux yeux de la bonne société, il n’avait aucune manière. Seulement assez de ruse pour trouver du temps.

Une fois passé les couloirs traîtres, le Sbire arriva dans la salle de repos qu’il avait quittée un instant plus tôt. Les cinq autres l’attendaient en piaffant d’impatience. À vrai dire, la situation était complexe.

Dans la Team, à chaque fois qu’un Sbire devait se lever et aller effectuer une corvée quelconque, on envoyait le plus récemment recruté. Au motif qu’il fallait bien apprendre à gérer les tapis roulants. En réponse, Sam avait reposé le bracelet sur la table. Les autres avaient râlé discrètement, mais la communication n’était pas coupée : ils ne pouvaient rien dire. Et c’était bien le problème.

Monsieur ? demanda Sam en se penchant vers le dispositif abandonné sur sa table.

— Vous en avez mis, du temps. Alors, il arrive ?

— Oui, Monsieur ; mais il vous prie de lui laisser une quinzaine de minutes.

— Bon, tant qu’il arrive, ça ira. Mais y’va m’entendre. Allez, bonne journée.

Pardon ? Engueuler un Admin de la Team Rocket ? Ce Guido-là, il était cinglé.

Enfin ! lança Claire. C’était vraiment bas de nous laisser le machin allumé !

— Bah oui, il m’a fallu tout le couloir pour traduire la façon dont Auguste l’a envoyé bouler. Donc le bracelet reste ici.

— On s’en fout, relancez la partie !

Sam se dépêcha d’attraper sa manette, et sur l’écran de la console de salon, le jeu reprit son cours. Les Sbires passèrent facilement le quart d’heure suivant à se charrier mutuellement sur toute l’affaire du bracelet. (Et à s’insulter à chaque fin de partie.)

Puis Auguste jaillit du couloir en glissant encore à moitié sur le sol. Avant que les six Sbires n’aient eu le temps de sursauter, le Champion avait attrapé sa blouse, pendue au portemanteau de la pièce, et l’avait passée par-dessus son complet ; un clin d’œil plus tard, le téléporteur du bracelet l’envoyait à Cramois’Île. Et vu la brusquerie dont il faisait preuve, Sam se prit à craindre le pire pour son adversaire.

Oulà, vénère notre Admin ! s’inquiéta Ike.

— Vous inquiétez pas, répondit l’ancien balayeur de son Arène. Un bon p’tit combat, et il sera calmé. En fait je dirais que plus ça dure longtemps, mieux c’est !

— Cool, on va le voir réapparaître sur la table dans deux minutes.

— Nan, les balises d’arrivée de ces machins sont capables de téléporter le Champion par terre. À partir du moment où elles évitent de l’encastrer dans un mur, elles ont un peu de skill quand même.

— Pas comme toi !

— Oh, ça va ! J’y avais jamais joué avant, moi, à votre jeu !

— Nous non plus, il vient de sortir !

— M’en fous, vous avez quand même plus d’expérience que moi à Mario Kart ! Triche !

— Calme-toi, laisse-toi porter par le flot de la vie, accepte ce gentil Voltorbe.

— Merci, ça me touche beaucoup. Si j’avais une hitbox, t’aurais frappé en plein dedans.

— Oui, j’aime bien toucher les gens au cœur. Eh, mais— mais bordel !

— Merci de lui avoir mis ça dans la tronche ! J’te revaudrais ça, Claire !

— T’inquiète, je me servirai sur ton salaire.

— Vous êtes tous des monstres.

— Ça tombe bien, on est dans une base officielle de création de monstres de laboratoire !

— Nos Frankenstein travaillent avec acharnement à vous offrir le summum du dégoûtant et du pas beau !

— Pire que Grotadmorv, ça existera bientôt !

— Pitié, c’est le seul livre que j’ai jamais fini…

— Hors des labos dimanche prochain !

— Pour la prochaine Saint-Valentin, vous pourrez offrir à votre âme sœur une charmante abomination made in Kanto : bientôt en magasins, notre dernier modèle de fœtus artificiel ! Regardez-le un peu, n’est-il pas magnifique ? Rose comme un cœur !

— Encore tout dégoulinant de fluides vitaux !

— On voit son cœur qui bat, à travers sa peau !

— Arrêtez, tous les deux, vous allez me faire des cauchemars !

— Mais enfin, il est adorable comme un bébé !

— Rouge comme une carapace de Tortank !

— Haha, bien joué Sam !

— Non mais. Je vous avais bien dit qu’on attrapait vite la main à ce jeu !

— Ça c’est pas dur, vous pouvez lui détacher les mains pour les échanger avec l’élue de votre cœur.

— Attends, quoi ? Ah oui c’est vrai. Vous avez fini avec vos histoires d’horreur et de trucs dégueu, ou je vous kick de la partie ?

— Non non, ça ira.

— Au fait Ike, qu’est-ce que t’as contre Frankenstein ?

— Mis à part qu’il soit germanique !

— Tu la vois la botte qui s’approche de ton coussin ?

— J’sais pas trop. Il fait un peu passif, comme héros, à toujours s’en prendre plein la tronche. Et il est franchement lourd quand il croit mourir à son mariage.

— Yep, passage le plus prévisible du bouquin. Après, les mentalités ont évolué depuis que Mary Shelley l’a écrit. Dans le registre tragique, y’a une idée d’inéluctable, et c’est d’autant mieux si les lecteurs s’en rendent compte à l’avance.

— Oui, ça me rappelle un autre livre que j’ai lu. Un conte taoïste modernisé.

— Traître au Nippon, va.

— Dans la culture ch… même un peu plus large d’ailleurs, ça se répand sur pas mal d’autres coins ; les héros ne sont pas actifs, mais passifs. Ils encaissent sagement tout ce que le destin leur balance dans la gueule. Le héros a le droit de lutter vaguement contre son destin, mais la plupart du temps il ne fait que l’aggraver. Du coup l’exemple montré par les héros, c’est des gens aux épaules solides, capables d’endurer les pires vacheries.

— Ah. Ben avec des figures mythologiques pareilles, pas étonnant qu’ils aient autant de tyrannie dans le coin. Il me semble qu’on peut partir sur trois millénaires ?

— En gros oui.

Un bruit étrange, comme celui qu’émettrait un hybride entre un ressort et un instrument à corde, retentit dans la pièce. Auguste était de retour. Il avait un mince sourire au visage, mais n’avait rien perdu de sa brusquerie quand il lança sa blouse sur le portemanteau et fila dans le couloir.

Merci de m’avoir prévenu, bonne journée ! lança-t-il au passage.

— Ah, oui, pas de problème… Cool, merci patron, sympa de me faire parler dans le vide.

— Claire et sa rancune immédiate.

— N’empêche, ça a pas l’air très relaxant leurs bidules.

— En même temps ! T’imagines, travailler toute la journée dans une boîte étanche ? Avec des machins pas nets enfermés dans des tubes à essais ?

— Eh, calmos les gens. Le plus embêtant, c’est la moiteur du labo.

— Ouais, euh… Avec toutes les protections qu’ils portent ? Attends, le chercheur qui ne porte sa blouse que pour avoir l’air classe en dehors de son laboratoire parce que dedans, il faut des protections plus lourdes… Ça ressemble à une mauvaise blague !

— Haha ! En même temps une blouse, ça ne protège pas de grand-chose.

— Juste de taches, il me semble ? Un truc pas trop corrosif peut déjà ronger ces machins.

— Ben pourquoi ils les font en blanc, alors ?

— Bah, du temps où j’étais au collège, un des profs de chimie faisait exprès de faire des expériences salissantes, ou des tas d’éclaboussures. Sa blouse était maculée, et il avait dessiné des symboles de danger par-dessus au marqueur. Et il en était fier.

— Y’a de l’abus.

— N’empêche. Vous imaginez ce qu’ils vont nous sortir de leur labo ?

— Un monstre.

— Nan ! Je parlais des technologies ! Plus personne ne s’étonne de voir qu’un Champion peut quitter son Arène et y être de retour en un instant grâce aux recherches du Professeur Chêne sur les Abras ; et pourtant, ça fait quand même une trotte !

— Ah, pas faux.

— Voilà. Tout ça, parce que Sam le Prof a fait un mémoire sur une espèce de Pokémon. Alors avec nos scientifiques qui bossent sans se faire embêter par le public, vous imaginez ce qu’on arrivera à faire ?

— Haha, comme quoi les Sbires Bêtes et Méchants de la Team Rocket sont utiles au monde !

— Claire, je ne vois pas l’intérêt de cette remarque.

— Moi non plus. De plus, elle pourrait froisser Sam le Sbire.

— Ben voyons, je l’ai vue devenir celle-là !

— J’avoue c’était vicieux. Ça mérite un p’tit soutien au nouveau, genre une gentille peau de Nanab… Hopopop, faîtes pas attention à moi…

— Euh… attendez mais cet abruti a un tour d’avance !

— Bah oui les gens ! C’est pas les technologies de demain qui vous feront gagner à Mario Kart aujourd’hui !

— Tous sur lui.

On eut largement le temps de gagner la partie, de trahir ses équipiers, de relacer les dés et de mener toute une vendetta avant qu’il ne faille préparer le repas.

***
Tenir délicatement la spatule en platine, avec une précision donnée par l’habitude. Insérer le maigre embout de travail dans la zone interne du bec Bunsen, sans qu’elle ne touche les résistances chauffées au rouge pour ne pas l’abîmer. Puis la tenir dans la zone stérile, la laisser refroidir un peu. Tremper délicatement l’embout dans le tube à essais, agiter un chouïa. Ne pas toucher les parois de verre — qui savait ce qu’il y avait dessus ? Les cellules intéressantes étaient en suspension dans le liquide marronnâtre.

Une fois l’embout porteur des précieuses petites choses, l’approcher de la boîte de Petri, et frotter doucement le gel nourricier avec. Très doucement ; le métal ne devait pas le racler. Étaler ainsi un tapis de vie sur la moitié de la surface du gel, ensemencer un demi-cercle seulement.

Puis, la mort : stériliser encore la spatule. La laisser refroidir. Reprendre la boîte : venir embêter gentiment les cellules déposées. Sur un second demi-cercle, qui recoupait la moitié du premier, étaler à nouveau la vie. Qu’elle occupe ainsi les trois quarts de la boîte, avec diverses densités. Et recommencer. Tuer tout ce qui reste sur la spatule, et à partir de la zone plus légèrement ensemencée, apporter la vie sur le dernier quart de la boîte.

Un frittage. Une opération délicate, à l’issue de laquelle les quatre quarts de la boîte étaient occupés par différentes densités de cellules. En se nourrissant du gel, elles formeraient autour d’elles des colonies plus ou moins peuplées. Dans un coin, une grande ville regorgeant de vie. Dans un autre, quelques villages, plus propices pour observer les caractères des cellules.

David referma la boîte de Petri et l’amena dans l’incubateur. Dans deux jours, on aurait les résultats de cette culture. Puis il rajusta machinalement son masque, qui l’irritait un peu.

Perdu ! lança Auguste.

— Et flûte.

Comment ce diable de Champion parvenait-il à remarquer absolument tout ce qui se passait dans son labo, tout en menant ses propres manipulations ? Il surveillait trois personnes du coin de l’œil en fixant son attention sur trois millions de cellules ; David aurait bien voulu connaître sa technique. Mais il ne demanda pas, et alla rapidement se laver les mains avec la solution de soude. Ou plutôt les gants, vu que sans eux, il se serait décapé la peau d’une façon pas très jolie à voir.

Les opérations biologiques lui avaient toujours laissé une impression de danger, à la fois excitante et exagérée. Toutes ces précautions, ces gants stériles, ces combinaisons étanches, ne visaient pas à protéger les quatre humains de virus mortels, mais au contraire à protéger les cultures qu’ils manipulaient de toute forme de contamination.

Peaux mortes, bactéries, poils, sueur : dans un labo de biologie, les humains ne valaient pas mieux que des Miasmax question propreté. Et la moindre intrusion extérieure suffisait à fausser totalement les résultats des manipulations. Ce serait bête de créer un Pokémon extraordinaire, mais qui soit mort-né parce qu’un biologiste avait soufflé un peu trop d’haleine parfumée au sandwich au jambon. Alors on se harnachait comme les croisés d’antan, tout de blanc vêtus, on mettait un masque à gaz, et le labo y gagnait une atmosphère irréelle.

Au moment de la pause-déjeuner, après quatre heures de travail dans cette atmosphère confinée, désagréablement chauffée par les becs Bunsen, il y avait aussi quelque chose de fascinant à voir les chercheurs émerger de leurs chrysalides, à reconnaître à nouveau les collègues de travail sans leurs masques.

Bon, commença Auguste en croquant un sandwich. La question maintenant, c’est à quel typage on s’attaque. Sans trop m’attarder sur les frittages, y’en a quelques-uns qui ont retenu mon attention. Les combinaisons de Spectre, Ténèbres et Fée.

— Ce ne sont pas les plus stables qu’on ait eu, nota David.

— C’est un peu l’idée. Les interférences se ressemblent beaucoup, et elles sont assez larges pour être manipulées et superposées. Alors qu’avec Dragon-Vol, par exemple, c’est parfaitement lisse, mais l’équilibre s’écroule si on ajoute quoi que ce soit dessus.

— Il y a aussi le type Normal, ajouta l’aide de labo qui avait travaillé sur le premier projet. Il reste stable sur tous les types, en s’adaptant bien et en limitant les déviations.

— Oui, mais les résultats sont orientés sur l’autre type. Un triple-type dont Normal, c’est aussi utile qu’un double-type ; d’ailleurs bon nombre de doubles-types, dans la nature, ont une certaine affinité pour le Normal. Non, c’est vraiment l’interaction entre trois types qu’on veut étudier ; à la limite, quadruple-type dont Normal, ça serait excellent. Mais David ne nous a pas trouvé assez de racines.

— J’imagine que si on construit un supercalculateur assez gros, ça peut aller. Genre si on monte au pétaflop.

— Ouaip. Sauf que c’est hors de portée de l’informatique actuelle. Je pense vraiment qu’on ferait mieux d’essayer Fée-Spectre-Ténèbres.

— Pas d’autres idées ? demanda la plus vieille biologiste. Alors on peut s’y mettre tout à l’heure.

— Allez, dans trois semaines on a le Pokémon ! les encouragea Auguste.

— Si tôt ? s’étonna David. Mais comment aura-t-on le temps de coder un génome entier ?

— On copiera de larges bouts sur le génome qui sert de base à CP. Et puis on ne cherche pas à construire un super-Légendaire invincible, hein. Un blob avec un système nerveux rudimentaire, ça éclora très vite et ça sera déjà un excellent sujet d’études.

— Ah, d’accord. Je pensais vraiment qu’on allait créer une nouvelle espèce !

— Un truc viable, à quatre chercheurs ? Haha, loin de là ! On est des Rockets, pas des dieux !

Les quatre chercheurs s’esclaffèrent. Puis le sujet dériva vers plus de légèreté — le jeu vidéo sur lequel les Sbires passaient la moitié de leur journée, notamment. Mais un peu avant de retourner en labo pour toute l’après-midi, quand les deux assistants eurent passé leurs masques, Auguste attrapa rapidement David.

Pour toi, lui demanda-t-il. C’est quoi être un Rocket ?

— Eh bien… Je ne sais pas trop. L’idée d’imposer Giovanni à la tête de la Région ne me dérange pas trop, ou plutôt ça m’indiffère. C’est pas démocratique, d’accord, mais quand tu vois ce que donne la démocratie en ce moment… Nan, je suis plus ici pour la liberté de recherche en fait.

— Comment ça ?

— J’ai fait mon doctorat sur une maladie du cœur affectant certains vieux Pokémon. J’ai permis de la soigner, mais comme j’ai dû faire des expériences in vivo, on a brûlé mon bureau. Trois fois. Et on a essayé de couler ma soutenance, tout ça au nom du bien-être de nos amis Pokémon. Bien-être que je travaillais à améliorer.

— Ce dont je sais bien que ça ne peut se faire que salement…

— Résultat, un pugilat à la sortie de ma soutenance. Doctorat suspendu, amende me foutant à la rue… La Team me tient par le porte-monnaie. Mais quand il m’a recruté, Amos n’a pas eu à me le rappeler, parce qu’ici je peux travailler tranquillement. L’ironie, c’est que je travaille au bien des abrutis dehors ; des fois je me demande s’ils le méritent, mais ça c’est pas mon rôle.

— Haha, c’est joliment tourné, ça !

— J’avoue, je l’ai tournée à l’avance. Mais, si je peux me permettre ; et toi ?

— Moi ? Oh, depuis le temps que je suis Giovanni, je ne me pose plus trop la question. Je le connais bien, le collègue, je le laisse réfléchir aux raisons. Moi, je fais les recherches ; d’ailleurs, j’aurais du mal à les faire dans le domaine public, moi aussi. Donc depuis le temps, la Team est un peu devenue une seconde famille pour moi.

Il n’avait pas vraiment répondu à la question, et David se doutait bien que cet homme à l’esprit perçant avait un avis personnel. Mais en même temps, ce n’était pas une question très précise. Le jeune biologiste haussa les épaules, et remit son masque.