Le Pokémon Primitif de skyform

Régis arriva dans la région d’Alola, et plus précisément sur l’île de Mele-Mele, en début d’après-midi. Il faisait une chaleur étouffante et le jeune homme aurait bien aimé lézarder sur le sable blanc de la plage afin de parfaire son bronzage et surtout piquer une tête pour se rafraîchir. Mais il n’était pas là en vacances et plus vite le travail serait terminé, plus vite il pourrait retourner chez lui pour finir ce qu’il avait à faire. Le vol s’étant bien passé, il était arrivé une heure plus tôt. Il devait donc faire passer le temps en attendant l’arrivée du cousin de son grand-père qui devait venir le chercher. Après environ cinq minutes d’attentes, Régis, impatient, se leva et partit. L’île de Mele-Mele n’était pas grande, il arriverait sûrement à trouver le laboratoire du professeur Euphorbe par lui-même. C’est donc déterminé qu’il partit, valise à la main, à la découverte de cette nouvelle région. En sortant de l’aéroport d’Ekaeka, il se retrouva face à la mer. Le ciel était bleu et tout le monde semblait d’excellente humeur. Pour gagner du temps, le jeune homme décida de demander son chemin et par chance, il y avait du monde partout pour cela.

« Excusez-moi monsieur, dit-il en accostant un passant.
— Alola ! Que puis-je faire pour vous ?
— Je suis à la recherche du laboratoire du professeur Euphorbe, pourriez-vous m’indiquer la route à suivre, s’il vous plait ?
— Oulah ! s’exclama le passant, le laboratoire du professeur Euphorbe se trouve à Lili’i, la ville voisine. Si vous êtes à pied, vous allez mettre plusieurs heures avant d’y arriver. Vous devriez utiliser une Poké-monture pour vous y rendre, ça serait beaucoup plus rapide.
— Une Poké-monture ? demanda Régis, intrigué. Qu’est-ce que c’est ?
— À Alola, nous utilisons les Poké-montures pour nous déplacer, entre autres, dans les airs ou sur l’eau. Ce sont des Pokémons dressés à cet effet.
— Alola est vraiment une région à part. Où pourrais-je trouver une de ces Poké-montures ?
— C’est très simple, vous devez effectuer le Tour des îles et les gagner au fur et à mesure de votre aventure.
— Pardonnez-moi, mais je ne suis pas Dresseur. Je suis un chercheur je suis là parce que mon grand-père, le professeur Chen de la région de Kanto, ne pouvait pas venir.
— Oh ! s’exclama l’homme. Je suis confus ! Veuillez m’excuser. Pour la peine je vais demander à mon Abra de vous y téléporter ».

Régis se dit que l’homme qu’il avait en face de lui était vraiment très étrange. Il était assez perplexe.

« Abra, sors de ta PokéBall ! s’exclama l’homme en jetant ledit objet dans le ciel ».

Une fois le Pokémon sortit, il lui demanda de téléporter Régis, qui était loin d’être rassuré, devant le laboratoire du professeur Euphorbe. Quelques instants plus tard, le jeune homme fut téléporté.

« Whao ! s’exclama-t-il. Il était vraiment bizarre celui-là. J’ai bien cru que j’allais finir à l’autre bout du monde.
— À qui parlez-vous, mon garçon ? demanda une voix à quelques mètres de Régis qui sursauta.
— Je me parlais à moi-même, répondit-il en se retournant et en rougissant.
— Vous devez être le petit-fils du professeur Chen de Kanto ?
— C’est exact et vous êtes ?
— Je suis le professeur Euphorbe, je vous souhaite la bienvenue.
— Merci professeur, c’est un honneur de faire votre connaissance ».

Les deux hommes prirent le temps de faire connaissance durant quelques minutes. Le professeur Euphorbe invita ensuite le jeune Régis à s’installer au premier étage le temps de son séjour à Alola. Ce dernier accepta volontiers et alla ranger ses affaires avant de retrouver le professeur dans son laboratoire. Il fut véritablement surpris d’apprendre que Raphaël Chen avait été appelé pour se rendre sur l’île de Poni pour une affaire dont le professeur Euphorbe n’avait pas connaissance. Pour le coup, Régis se dit qu’il avait eu raison de se rendre au laboratoire de son propre chef, car le professeur Chen d’Alola était partit à Poni dans la matinée. C’était donc avec le dynamique professeur Euphorbe qu’il allait mener ses recherches à Alola, du moins dans les premiers temps.

« Alors Régis, dit le professeur. Maintenant que nous avons fait plus ample connaissance, que penses-tu de l’île de Mele-Mele ?
— On se croirait vraiment en vacances mais je pense qu’on vous le dit souvent.
— C’est vrai que nous avons de la chance. Bon, je ne vais pas te faire attendre plus longtemps, je pense que tu dois être très impatient de découvrir les raisons de ta présence parmi nous, non ?
— Je dois vous avouer, professeur, que le terme d’impatient est très loin de convenir, je ne tiens plus en place, je meurs d’envie de savoir.
— Eh bien il est temps pour moi de mettre un terme à cette attente interminable. Nous allons rester ici, je ne tiens pas à ce que des personnes malintentionnées puissent voir ce nouveau Pokémon.
— Dois-je comprendre que vous l’avez capturé ? demanda Régis, intrigué.
— À vrai dire, il s’agissait de l’un de mes Pokémons et il a évolué dans cette nouvelle forme que nous ne connaissions pas. Mais trêve de bavardages, il est temps de faire les présentations ».

Tout en disant cela, le professeur Euphorbe prit une PokéBall dans sa main.

« Viens à moi ! dit-il en la jetant en l’air ».

Le Pokémon apparut. Régis avait les yeux grands écarquillés. Il ne savait pas par où commencer.

« Régis, poursuivit le professeur Euphorbe. Je te présente Primali ».

Le jeune homme s’accroupit et caressa ledit Pokémon qui semblait très affectueux.

« Professeur, je suis étonné. Il s’agit d’une évolition, n’est-ce pas ?
— C’est exact, mon garçon. Mon Évoli a évolué de cette manière il y a quelques semaines. Il est de type Normal.
— De type Normal ?
— Oui, tu as bien entendu. Mais ne t’en fais pas, nous avons déjà résolu bon nombre d’énigmes quant à cette évolution et tu vas tout comprendre.
— Avant tout, professeur, j’ai une observation à vous faire. Je regarde Primali depuis que vous l’avez fait sortir de sa PokéBall et je ne peux pas m’empêcher de faire le rapprochement entre lui et d’autres Pokémons que j’ai eu l’occasion d’étudier.
— Ah oui ? demanda le professeur, intrigué. Quels sont-ils ?
— Connaissez-vous les Pokémons légendaires de la région de Johto Suicune, Entei et Raikou ?
— Bien entendu, pourquoi ?
— Eh bien, lorsque je regarde Primali aux premiers abords, il ressemble beaucoup à Évoli. Ils marchent tous les deux à quatre pattes, ils ont tous les deux une fourrure brune et un gros col de fourrure couleur crème ainsi qu’une queue broussailleuse. Ils ont également les yeux marrons et de longues oreilles pointues. Primali est bien évidemment plus grand qu’Évoli, à l’instar de ses autres évolutions. Par contre, il possède des particularités qui me font étrangement penser aux chiens légendaires de la région de Johto. Il possède une crinière, tout comme Entei ; des rayures noires semblables à celles de Raikou ; ainsi qu’un début de crête sur le front et deux queues ressemblant à des banderoles, tout comme Suicune ».

Le professeur Euphorbe s’assit sur une chaise en poussant un cri de soulagement.

« Que se passe-t-il ? lui demanda Régis.
— Je ne suis donc pas fou ! Je n’ai pas arrêté de dire à Raphaël Chen que Primali ressemblait énormément à ces Pokémons. J’ai même fait des recherches et tu ne devineras jamais sur quoi je suis tombé !
— Je suis tout ouïe, professeur.
— Tout d’abord, je vais te raconter une légende. À l’époque, à Rosalia, dans la région de Johto, se dressaient deux tours : la Tour de Cuivre et la Tour de Ferraille. Il y a 700 ans, deux oiseaux légendaires régnaient sur chacune des deux bâtisses. Sur la Tour de Ferraille se trouvait Ho-oh et Lugia, quant à lui, se trouvait sur la Tour de Cuivre. Il y a 150 ans, un violent orage eut lieu et foudroya cette dernière. Un terrible incendie éclata et détruisit la Tour qui deviendra par la suite la Tour Cendrée. Les deux Pokémons Célestes prirent la fuite. Puis, une forte pluie s’écrasa sur Rosalia, éteignant les flammes et sauvant ainsi tous les habitants. Lorsque Ho-oh redescendit du ciel, il constata que trois Pokémons avaient péri. Il les ressuscita et leur offrit d’immenses pouvoirs. Ces trois Pokémons devinrent Raikou, Entei et Suicune, représentant respectivement la foudre qui s’était abattue, l’incendie qui avait ravagé et la pluie qui avait stoppé la destruction.
— Très belle légende, mais quel est le rapport avec Évoli, professeur ?
— J’allais y venir. Les Pokémons qui ont péri dans l’incendie étaient des Évolis. Je sens venir ta prochaine question et je vais y répondre. Comment puis-je être aussi sûr qu’il s’agissait d’Évolis ? C’est très simple. Rosalia est réputée pour être la ville des Évolis. D’autant plus que si tu as effectué un voyage initiatique à Johto, tu as sans doute rencontré les « Cinq Sœurs Gracieuses », Koume, Tamao, Satsuki, Sumomo et Sakura, qui possèdent, je te le mets dans le mille, des évolitions. Tu vas me dire qu’il ne s’agit pas de réelles preuves et tu as raison. Mais je pourrais encore t’en donner des dizaines mais tu resterais toujours perplexe et c’est tout à fait normal. C’est pour cette raison que je vais m’intéresser directement à Primali. Lorsque je l’ai entendu prononcer son nom pour la première fois, je me suis demandé quelle pouvait bien être son étymologie et je pense avoir mis le doigt sur quelque chose de très intéressant. Primali viendrait, selon moi, de « primitif », qui veut dire : « qui appartient au premier état d’une chose, qui est dans un état proche de son origine » et du suffixe « li » commun à toutes les évolutions d'Évoli. Il s’agit donc là de la preuve ultime que Primali est la première forme d’évolution d’Évoli et étant donné qu’il arbore des signes distinctifs de Suicune, Entei et Raikou, le doute n’est plus permis quant à un lien entre eux ».

Le jeune Régis semblait émerveillé par toutes ces explications. Il avait l’impression d’être un enfant. Si Primali avait véritablement un lien avec le trio légendaire de Johto, cela remettrait beaucoup de choses en cause comme le statut des légendaires par exemple. Mais ce n’était pas tout puisque si on en croyait les dires du professeur Euphorbe, Primali serait la première évolution d’Évoli, celui qu’il devenait par le passé. S’agissait-il d’une évolution unique à l’époque ou pouvait-il tout de même évoluer avec un type différent ? Que fallait-il à un Évoli pour pouvoir évoluer en Primali ? Pourquoi était-il apparu à Alola et pas ailleurs ? À vrai dire, toutes ces questions étaient celles que le professeur Euphorbe se posaient depuis l’apparition de Primali dans sa vie et il comptait bien sur l’intelligence du jeune Régis Chen pour l’aider à trouver des réponses à ses questions. Bien qu’il avait réussi à le cacher durant quelques semaines, le professeur Euphorbe savait qu’il ne pourrait pas indéfiniment cacher Primali aux yeux du monde mais il craignait que des personnes malintentionnées ne tentent de s’en emparer puisqu’étant le seul Pokémon de son espèce connu à ce jour, il était évident qu’il avait le statut de Pokémon Rare et tout le savait que les Pokémon rares étaient la proie fétiche de certains individus peu recommandables. Il n’était pas rare que des Pokémon soient enlevés à leur propriétaire puis revendus à des collectionneurs et le professeur Euphorbe ne voulait pas que cela se produise pour son Pokémon.