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La mission de Rayquaza de oska-nais



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» Auteur : oska-nais - Voir le profil
» Créé le 23/03/2017 à 18:49
» Dernière mise à jour le 26/04/2017 à 18:24

» Mots-clés :   Action   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 8
Chapitre 8

La lumière nous aveugla. Mais nous ne reçûmes aucun dégât. Je plissai les yeux pour voir à travers cette lumière éblouissante (et encore, le mot “éblouissante” n'était qu'un euphémisme), et là, en contre jour, je vis un petit pokémon lutter tant bien que mal contre la force du légendaire. Je plissai les yeux. Le pokémon n'était pas très grand, mais m'arrivait quand même à la taille. Il avait un quasiment inexistant surmonté d'une tête munie de grandes oreilles rondes. Le pokémon était plutôt grassouillet et avait une bosse sur le dos… Une bosse ? Serait-il possible qu'il soit…

La lumière se fit trop vive, et me força à détourner le regard… Et ce fut pour voir une gigantesque attaqua abri, nous regroupant tous, alors que nous étions très éloignés les uns des autres. Non seulement la barrière était immense, mais en plus elle paraissait solide. Chapeau, chamallot !

Alors que j'étais en train d'évaluer le travail fort respectable du petit pokémon, j'entendis un grommellement venu de derrière moi. Je me retournai. C'était Ambre, qui avait été projetée à terre par le souffle du choc de l'ultralaser contre l'attaque abri. Je m'apprêtai à venir l'aider, mais elle me repoussa sans ménagement, et se releva rapidement. Soudain, nous entendîmes un petit gémissement. Nous tournâmes la tête comme un seul homme vers l'origine du bruit. C'était le vaillant petit chamallot qui avait de plus en plus de mal à maintenir sa barrière en place, laquelle commençait à se fissurer. Paniqué, je regardai de tout côtés, espérant un miracle qui ne viendrait pas.

Ambre, elle, loin de se décourager, héla son pokémon, et l'encouragea, à sa manière :

- je ne veux pas que nous mourrions, alors tâche de tenir !

- J'essaie bien, mais je n'y arrive pas !

La barrière se fendit un peu plus. Ambre lui hurla :

- Je ne sais pas comment tu as fait pour avoir une attaque abri aussi puissante, mais tu n'as pas sûrement fait tout ça pour rien, alors si tu ne peux même pas tenir un insignifiant Ultralaser !

- Oui mais cet “insignifiant Ultralaser”, comme tu dis, eh bien il a été lancé par un légendaire, le grand groudon en os et en lave (et en graisse aussi, accessoirement)

- Fais-le pour nous.

Le pokémon de type feu, ne trouvant rien à répliquer, essaya tant bien que mal de colmater les brèches qui se multipliaient bien trop vite pour lui et de tenir également de front à l'Ultralaser. Mais il apparaissait de plus en plus nettement que tous ses efforts demeuraient vains. Alors Ambre le supplia :

- S'il-te-plaît… fais-le pour moi…
Le chamallot eut comme un regain d'énergie tandis qu'il inversait la cadence. Nous pensions vraiment que cela allait tenir jusqu'à ce que groudon laisse échapper une légère irrégularité dans son attaque, irrégularité qui s'exprima par une énergie plus puissante donnée à l'ultralaser. L'attaqua abri le fissura, de plus en plus, se réduisant à une barrière aussi mince qu'une feuille. Soudain, Ambre se jeta au cou de son pokémon et lui murmura quelque chose à l'oreille. Grâce à mon ouïe surdéveloppée par la violence et l'enchaînement rapide des derniers évènements, je pus en suivre le moindre mot :

- Tu sais, je tai aimé depuis que mon père m'a confié ton œuf. J'étais tellement impatiente de le faire éclore que j'ai fait des longueurs à vélo dans tout nénucrique. Maintenant, je t'aime toujours et on dirait que c'est réciproque. Et, plus tard, je t'aimerai encore. Ne fais pas attention à ce que disent les personnes pendant les mariages, comme les phrases telles que “souhaitez-vous rester unis jusqu'à ce que la mort vous sépare”, car c'est du bidon. La mort ne sépare rien du tout, au contraire. C'est quand on voit sa mort arriver qu'on pense à rendre plus importantes les choses banales. C'est à ce moment-là que l'on vit plus intensément, que l'on aime plus. Et moi, je t'aimerai toujours. D'un amour encore plus ancré que celui des amoureux, celui-ci même qui ne tient qu'à un fil. Le vrai amour, c'est celui que l'on accorde aux membres de notre famille, petit frère.

Et elle l'embrassa sur la joue. Le petit pokémon prit soudain un air grave et déterminé, les sourcils froncés. Il était si décidé que son aura s'intensifia (je ne la vis pas, n'étant pas un lucario, mais je la sentis) au point d'en éclipser presque la mienne. Je la sentis avant de la voir : l'évolution.

Le chamallot chétif se mit à briller, puis il grandit. Ses pattes se fortifièrent, sa tête doubla de volume, sa seule bosse se scinda en deux et les deux excroissances ainsi formées s'ouvrirent. La lumière disparut, laissant place à un beau camérupt.

Immédiatement, les fentes de l'attaque abri se résorbèrent, le bouclier s'épaissit, et l'ultralaser eut beau continuer, camérupt ne recula pas d'un centimètre. Alors, groudon, de qui provenait l'ultralaser, dut juger inutile et ennuyant de continuer car il s'arrêta. L'attaque abri du pokémon se résorba, et celui-ci souffla comme un bœuf, épuisé par l'effort que maintenir une barrière contre une attaque aussi puissante lui avait demandé. Immédiatement après s'être relevée (non sans avoir câliné son pokémon au passage) Ambre prit connaissance de la position des deux brutes avant de se mettre à courir en hurlant un “à l'attaque !” si convaincu que rien, même la fin du monde ne saurait l'étouffer.

Seulement, à une contre les deux bêtes, elle n'avait aucune chance. Non qu'elle ne manquât de courage, bien au contraire. Elle était même plutôt musclée pour quelqu'un de son âge. Seulement voilà. C'étaient deux pokémons légendaires qu'elle avait devant elle. Et pas des moindres. Et elle risquait sa peau.

Je lui courus après, espérant la raisonner :

- Tu sais, on pourrait d'abord commencer par essayer de résoudre le malentendu de manière pacifique…

- Encore une preuve flagrante que tu ne viens pas d'ici. Si tu étais né parmis les contes et les légendes de ces deux pokémons, tu saurais bien qu'il était impossible de tenter de les raisonner, car ils ne connaissent qu'une émotion : la rage. Et aussi parce qu'ils sont trop crétins pour s'en inventer d'autres.

J'aurais pu tenter de la contredire, mais le fait était là : elle avait raison. Elle les chargea alors, s'armant d'un simple bout de métal, elle se jeta sur groudon, qui était à sa portée. Elle le frappa une fois, deux fois, trois fois. Mais le colosse de feu dégageait une telle chaleur que son bâton lui fondait entre les doigts. Paraissant n'en avoir cure, et pensant sûrement subir un coup en traître de kyogre si il lui en laissait l'occasion, groudon ne fit rien (je commençais à bien connaître leur mode de fonctionnement, à force de les côtoyer). Mais il daigna décocher un regard assassin à Ambre, alors qu'elle insista quand, ayant lâché son morceau de métal fondu et maintenant inutile, elle se décida à l'attaquer à mains nues, se les brûlant par la même occasion.

Finalement, groudon, sûrement lassé d'avoir à supporter une misérable larve telle qu'elle (il se plaignait à chaque réveil de s'être fait endormir par “ces larves d'humains”), il bougea sa patte massive et l'abattit sur Ambre, qui se sauva juste à temps en roulant sur le côté.

Elle se remit sur ses pieds en moins de temps qu'il n'en faut pour dire “Mew”, et hurla, d'une voix empreinte de rage et de désir de vengeance à l'état pur (c'était le moins qu'on ait pu dire) :

- Tu vas me le payer, espèce de… espèce de truc tout dégoulinant de lave ! Vociféra-t-elle

… Quelle originalité. Avant que je n'aie pu l'en empêcher, elle remonta ses poings au niveau de son torse, adopta une attitude offensive, - paraissant si alerte qu'elle en faisait peur – et, sans que je l'aie prédit, frappa. Une fois. Deux fois. Trois fois. Elle était si déterminée que j'arriverais presque à la craindre. Presque. Car elle était dans mon camp.

Paniqué, j'essayai de la ceinturer et de la ramener vers notre groupe (ce qui, soit-dit-en-passant, n'était pas une mince affaire, d'autant plus qu'elle se débattait comme un beau diable entre mes bras), mais trop tard. Groudon, enragé de s'être fait insulter, se retourna complètement, et nous fonça dessus. Je pris mes jambes à mon cou, trop fragile à l'intérieur de cette enveloppe pour prétendre avoir la moindre chance de ressortir vivant si l'envie en prenait à cet amas de roches et de lave perpétuellement liquide de m'écraser.

Quand, soudain, je réalisai une chose. Ambre n'était pas là. Je fis prestement volte-face, et je la vis, face au monstre. Elle me cria :

- Va rejoindre les autres, je vous protège !

Puis, s'adressant à la bête, elle hurla :

- Sale amas de muscles et de graisse ayant la cervelle de la taille du quart d'un petit pois ! T'es bête ou t'es bête ? Viens me chercher si tu as répondu par une de ces propositions !

Et elle se mit à courir, les poings ramenés à sa taille, pour faciliter ses mouvements. En un rugissement bestial, qui signifiait “Vermine d'humaine ! Je vais te faire ravaler tes mots !”, il se mit à sa poursuite, avec Kyogre les suivant de près, ne manquant pas de se moquer de son homologue qui se faisait battre par une fillette. Brusquement, elle posa un pied par terre, fit déraper l'autre, et se retrouva face au pokémon continent, qui, pris de court et trop lent pour freiner sa course, se retrouva à foncer sur l'adolescente.

Alors que notre belle bande et moi-même nous mîmes à lui hurler dessus pour qu'elle s'écarte, elle se mit, au contraire, à courir vers la créature qui s'apprêtait, tout joyeux de voir la situation tourner à son avantage, à l'écraser. Mais, loin de faire ce à quoi la créature s'attendait, Ambre partit au dernier moment vers la queue du pokémon. Elle sauta, s'agrippant aux pics qui la constituaient, s'écorchant les mains au passage, et sauta de plaque en plaque jusqu'à arriver sur la tête du géant, qui utilisait ses gros bras maladroits pour essayer inutilement de la saisir.

Alors, Elle se mit debout, et marcha, bras écartés, telle une funambule, posant un pied après l'autre sur le museau d'un Groudon humilié et frustré. Un Groudon qui secoua la tête, espérant la faire tomber, en vain. Il ne réussit qu'à la rendre encore plus prudente qu'avant, lui faisant comprendre que, pour avancer sans tomber, le mieux serait de progresser à plat-ventre. Elle avança, et se pencha dans le vide la tête juste devant un des yeux de Groudon, ce qui l'énerva au plus haut point. Ambre lâcha une de ses mains, la serra en poing, replia le bras…

Non, non non ! Elle n'allait quand même pas…

- Mach punch ! Et bim !

Paf !

Eh si. Elle avait osé. Un bon coup de poing dans l'œil de Groudon (d'ailleurs il faudrait vraiment que je pense à lui dire que les attaques de pokémons ne s'appliquaient pas humains… à moins qu'elle n'ait fait ça uniquement pour le fun, ou pour se donner en spectacle). Le grand pokémon si gentiment qualifié de “tas de muscle sans cervelle” secoua la tête de plus en plus fort, et Ambre, ayant la moitié du corps par dessus la tête de Groudon, et ne s'y raccrochant que d'une main de surcroît fut déstabilisée… Et tomba.

Mon cœur rata un battement.

- Ambre ! Hurlai-je.

Je ne m'étais jamais senti aussi ému depuis mon arrivée dans l'établissement scolaire. Soudain, de la lumière me fit détourner l'œil de la scène. Une étrange lumière se dégageait d'en bas à gauche de mon ventre. L'endroit où se trouvait, sous cette forme, ce qui s'apparenterait à mon “vaisseau delta” comme diraient les humains, cet organe me permettant de méga-évoluer… J'appuyai mes deux mains dessus, espérant couvrir la lumière. Heureusement, il ne couvrait pas une grande surface, et je pus dissimuler cette anormalité facilement…

J'entendis une voix derrière moi, me faisant sursauter et affolant encore plus mon cœur. C'était celle de Pierre.

- Arrête de te mettre dans tous tes états, et regarde plutôt ! Elle s'est accrochée au bout du museau de Groudon.

- Quoi ? Répliquai-je, surpris et soulagé.

Les battements de mon cœur se calmèrent un peu quand je constatai que c'était vrai. La lumière de mon organe interne disparut, comme évaporée, et je pus retirer mes mains crispées. J'aurais bien voulu aider Ambre, mais, de là où j'étais, je ne pouvais que regarder…

Ambre se balançait, en équilibre précaire sur le bout du museau de Groudon. Ses deux mains aux phalanges blanchies par l'effort que rester agrippées leur demandait, risquaient de lâcher prise à tout moment. Malgré tout, la dresseuse audacieuse ordonna à son camérupt, resté en bas :

- Camérupt, attaque séisme !

Soudain, le sol se mit en mouvement. Il tangua, trembla et se tordit tout autour du pokémon. Groudon ne parut pas apprécier.

- Faiblesse au type sol du fait de non-résistance du type sol, et de faiblesse du type feu ! Dans tes dents ! Et bam !

Mais, groudon, encore plus furieux qu'avant du fait de s'être fait toucher par une fillette accompagnée d'un pokémon lambda par rapport à lui, secoua sa tête encore plus violemment, et cette fois elle tomba pour de bon. Je hurlai, mais camérupt veillait au grain. Il la rattrapa, et se mit à charger vers nous. Groudon se relevait déjà, entamant une course-poursuite, mais fut attaqué au flanc par une trombe d'eau venue d'on-ne-sait-où, ce on-ne-sait-où s'avérant par la suite être la gueule de Kyogre. Détourné de son objectif par une cible nettement plus intéressante, ne prêtant pas attention aux cris d'Ambre quand celle-ci, encore à moitié accrochée au museau de son pokémon dans une position inconfortable, hurla :

- Hydrocanon double faiblesse dans ta face ! Et boum !

Je lâchai un rire discret. Mais Pierre m'approcha par derrière, et posant sa main sur mon épaule, me demanda :

- Dis-moi, pourquoi ma gemme sésame a-t-elle brillé quand je t'ai approché ?

J'avalai difficilement ma salive. Maintenant, tout le monde me regardait avec insistance. Qu'allais-je répondre ?

- Je… Je n'en ai pas la moindre idée, fis-je, d'un ton peu convainquant.

- Mon œil. Je ne te crois pas. Marmonna le maître de la ligue de Hoenn.

Et il avait bien raison. Un bruit soudain me fit revenir à la raison. Un bâtiment qui s'effondrait. Encore. La tentative d'Ambre était courageuse et allait grandement me faciliter la tâche face à Groudon, mais elle n'avait pas suffi à le mettre K.O. Loin de là. Mais c'était quand même un pokémon légendaire qu'elle avait en face d'elle. Bon. Fini la comédie. De toute façon, je suis né pour calmer la colère et réguler les disputes entre les deux avatars des océans et des continents, et c'est ce que j'allais faire. Tant pis pour Arceus. Il me l'avait demandé, mon avis. Eh bien voilà ma réponse : C'est la terre, c'est le ciel, et c'est chez moi. Il n'avait pas intérêt à détruire ce monde.

Je m'élançai à une vitesse fulgurante et impossible à atteindre pour un être humain vers les deux ennemis de toujours, mon vaisseau delta brillant de mille feux, sous les regards ébahis de mon groupe d'amis qui voulait des réponses. Ils ne savaient pas ce que j'allais faire, mais la plupart des personnes qui le constituaient m'aimaient, et cela pouvait se rapporter à la sorte d'adoration qui m'avait permis de méga-évoluer, plusieurs fois auparavant. J'avais des amis fragile. Et je devais tout faire pour les protéger. Car c'était ça, l'amitié.

Je ne suis plus seul !

*************
Je courus, courus, et m'arrêtai juste à côté des deux pokémons légendaires. Les deux bestioles irresponsables étaient en train de se battre. Kyogre avait tenté une hydroqueue sur Groudon, mais celui-ci avait saisi ladite queue et tentait de résister à l'attaque, campé sur ses pieds, tel un lutteur. Il résistait plutôt bien, mais perdait du terrain, mètre après mètre. Je me plantai à côté d'eux et leur hurlai :

- Non mais c'est pas bientôt fini ce chambard ? J'en ai marre de vous séparer alors que vous auriez dû apprendre à arrêter de vous sauter dessus à la première occasion ! Vous êtes censés être plus vieux que les humains, je vous le rappelle ! Comme quoi, vous êtes la preuve vivante qu'âge ne rime pas avec maturité !

Ils continuèrent à se combattre. Je ne sus pas si c'était parce qu'ils m'ignoraient, me prenant sans doute pour un humain quelconque (Arceus avait souvent tendance à négliger les détails, quand il donnait une mission à un de nous), ou parce que ma voix humaine ne portait pas assez loin, mais ce fut assez pour me mettre en colère comme jamais auparavant (enfin, si, comme à chaque fois qu'ils se disputaient).

J'en eus assez, et plus qu'assez, même. J'étais censé être celui qui devait les séparer en cas de pépin, et, là, le pépin s'étendait plutôt à l'échelle du monde entier. Personne ne viendrait se plaindre en disant que je n'avais pas fait mon boulot, cette fois. Je pris une grande inspiration, et hurlai à pleins poumons :

- RAY-QUA-ZAAAAA !

Un silence de mort suivit mon cri. Groudon et Kyogre me regardaient avec des yeux ronds, éberlués. J'eus la fort dérangeante impression d'être épié par des milliers de petits yeux. Impression qui se concrétisa bientôt sous la forme du mini robot-caméra de Pat et Joe, ses deux emprunteurs arrivant presque immédiatement, suivant le drone qui avait suivi l'origine du bruit. Pat marqua une pause, puis me sourit, un tantinet gênée :

- Ah ! Euh, désolée… Le programme de localisation des ondes sonores de l'appareil ne doit pas être au point…

Elle reprit presque aussitôt la voix théâtrale et son visage neutre pour annoncer aux téléspectateurs qu'elle s'était malencontreusement trompée. Mais je la contredis presque aussitôt.

- Ce n'est pas vous qui vous êtes trompée, ni même le drone qui est défectueux, lui répondis-je aussitôt, un air de connaisseur se peignant sur mes traits. C'est juste que ce dernier n'est pas programmé pour recevoir des sons aussi puissants, et donc qu'il n'a pas pu les interpréter correctement. Surtout si ce son vient du ciel, et que, dans ce cas, il pourrait avoir l'impression que le son viendrait de partout, et aurait choisi une destination au hasard.

- Je suis désolée de vous avoir dérangée, monsieur, fit elle en me tendant la main.

Je m'en emparai, la serrai et dis :

- Ne vous en faites pas, cela ne me dérange pas plus que ça. Et puis, je dois vous avouer que, dans le cas présent…

Mon bras se couvrit subitement d'écailles et elle retira sa main, réprimant un cri de surprise.

- … Votre robot ne s'est pas trompé, terminai-je. Soi-dit-en-passant, votre technologie de pointe m'impressionne. Bon, j'ai un travail qui m'attend, je ne puis que vous recommander de vous éloigner le plus loin et le plus rapidement possible vers un endroit où vous serez relativement en sécurité, ça risque de chauffer, par ici… Sans mauvais jeu de mot.

Je me transformai totalement, laissant dans la perplexité la journaliste qui trouva quand même la volonté de s'éloigner rapidement de la zone d'affrontement, tirant Joe, trop éberlué pour bouger, par le bras. Enfin une once de bon sens ! Cela avait sérieusement commencé à me manquer, ces derniers jours… Mais je n'avais pas tout mon temps, aussi je me concentrai sur le combat qui allait bientôt avoir lieu, ici même.

*************
- QUAZAAA !

Hurlai-je en lieu de cri de guerre… Avant de me rendre compte que les deux autres ne m'avaient pas attendu pour commencer à se battre. Mais bon, je n'avais pas le temps de les sermonner ici et maintenant. Je me dépêchai de les rejoindre. Groudon dirigea alors l'attaque ébulilave qu'il destinait à Kyogre vers moi. Je l'évitai en m'envolant, et fonçai sur lui par le ciel, piquant comme un oiseau de proie. Groudon, trop lent, se prit l'attaque de plein fouet, et, en déplaçant une de ses pattes pour ne pas tomber, déclencha accidentellement une attaque lame panguéenne qui heurta le dessous de la gueule immense de Kyogre, ce dernier, pris par surprise, eut le réflexe d'utiliser hydrocanon… Vers moi. Gloups.

Cette fois, enserré comme je l'étais autour de Groudon, je ne pus bouger à temps et me fis emporter par l'hydrocanon, qui me propulsa disgracieusement contre le flanc d'un immeuble qui s'écroula sous le choc. Ce combat était violent, et si je ne prenais pas la peine de méga-évoluer, je finirais sûrement en charpie. Heureusement, j'avais toujours des amis qui m'aimaient bien. Et, bien que ce ne soit pas de l'adoration, c'était bien mieux que ça. Car si les pokémons normaux méga-évoluaient par les liens d'amitié tissés avec leurs dresseurs, moi, je devais me contenter de l'admiration mêlée de crainte que les gens me vouaient, car personne n'osait vraiment m'approcher… Jusqu'à maintenant. Et l'amitié était une des plus grosses sources d'énergie alimentant la méga-évolution. Je ne me fis pas prier, et pris une nouvelle forme. Je n'avais pas envie de finir en saucisson pour roucools (car les roucools pouvaient se nourrir de tout, ce que les élevages intensifs ne se privaient pas d'exploiter).

Je repartis à l'assaut des deux autres membres du “trio météo”. Cette fois, je pris soin de décupler mes capacités avec des danses draco. Je m'apprêtais à user une énième fois de cette capacité fort utile, quand soudain, une attaque dracochoc me cueillit au flanc. Ouille. Ça faisait très mal. Un deuxième fondit sur moi, l'agresseur ayant sûrement compris qu'il avait touché un point sensible. Je l'évitai sans trop de peine, étant averti, cette fois. Mais en fait… Qui était le lanceur ? Je me rapprochai et vis… Groudon ! Il pouvait apprendre dracochoc, lui ? Apparemment, oui.

Mais ce combat de devait plus perdurer. J'utilisai draco-ascension pour en finir une bonne fois pour toutes avec mes deux rivaux. Je m'élevai vers le ciel à la vitesse de l'éclair, évitant les attaques adverses, et je frappai mes deux ennemis en même temps, qui s'attaquaient maintenant au corps-à-corps. L'impact fut violent. L'un envoya ébulilave, l'autre hydrocanon, chacun à bout portant. Et, cette fois, j'étais au milieu. Une énorme explosion retentit, et une masse immense de fumée monta dans le ciel. Ils étaient tous les deux K.O.

Je me transformai de nouveau en humain, et partis en chancelant vers l'endroit où s'étaient abrités mes amis. Alors qu'ils allaient m'assaillir de questions (tous sauf Pierre qui était parti appeler les secours pour son père), se demandant sûrement qui j'étais, je les coupai tous en m'exclamant :

- Ah ! Je suis en vie ! Génial ! Viva la vida !

Et je m'écroulai. La dernière chose dont je me souvienne de cet instant fut mon corps en train de reprendre sa forme d'origine, et les yeux ahuris du groupe avec lequel j'avais voyagé fixés sur moi.

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