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La mission de Rayquaza de oska-nais



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» Auteur : oska-nais - Voir le profil
» Créé le 23/03/2017 à 18:48
» Dernière mise à jour le 23/03/2017 à 19:12

» Mots-clés :   Action   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 7
Chapitre 7

Je me réveillai en sursaut, m'agitant fébrilement en tous sens. J'avais ressenti quelque chose. Quelque chose qui n'avait rien de bon. Ce n'était pas le moment, et, en plus, c'était illogique. Pourquoi maintenant ? Pourquoi se réveilleraient-ils maintenant ? Ils s'étaient endormis il y a une dizaine d'années à peine. Autant dire rien !

M'agitant de plus en plus violemment, ma tête finit par heurter le plafond de la pièce, me faisant soudain reprendre conscience de la situation. Sous le coup de la panique, j'avais repris mon apparence normale. Je me calmai, inspirant et expirant lentement, et je finis par reprendre figure humaine. Je vérifiai qu'aucun détail compromettant n'aurait passé la barrière de la métamorphose, puis je m'écroulai sur le lit, épuisé.

Je pensais que ma nuit se passerait bien ? Quelle utopie ! Il fallait qu'à chaque fois que je me trouve un endroit confortable pour me poser un instant, ils remettent ça. Ils ne pouvaient pas faire une trêve ? Mais non ! Môsieur se plaint que Groudon devrait le remercier de faire de la pluie pour ses plantes, au lieu de s'empiffrer de baies qu'il n'aurait pas eu sans lui, et ce dernier prétend que ce n'est pas son problème, et à la fin, ça dégénère. Mais bon sang, pourquoi maintenant ? Alors que je dévalais quatre-à-quatre les marches de l'escalier, je me cognai contre Ambre, qui faisait le même chemin… En sens inverse. Sans prendre le temps de s'excuser, elle me hurla dessus :

- Non mais ! Tu pourrais prévenir avant de hurler ! On a passé le petit-déjeuner en se bouchant les oreilles !

Le souffle court, je ne pus répondre quoi que ce soit. La tête curieuse d'Aryn dépassa du coin du mur. Il nous décocha un sourire moqueur, mais, avant qu'Ambre n'ait pu lui rétorquer quoi que ce soit, on entendit la voix de Lisa, hystérique, nous appeler du salon.

- Eh venez voir ! C'est incroyable ! Criait celle-ci.

Ambre haussa les sourcils, signe qu'elle n'y croyait pas une seule seconde. Mais Aryn , qui, lui, avait rappliqué ventre à terre, et qui n'était pas du genre à exagérer dans ce contexte là, l'intrigua.

- Eh ! Venez voir ! Dépêchez-vous, ça va être terminé ! C'est ouf ! C'est trop ouf !

Finalement, la curiosité l'emporta, et Ambre alla voir ce qui les faisait hurler autant. Je les suivis, moi aussi intéressé.

Ce que nous vîmes nous glaça sur place. Nous étions, selon les dires des journalistes sur place, en direct de Mérouville. Mais nous eûmes bien du mal à la reconnaître, tant elle avait été ravagée par on-ne-sait-quoi. Ce fut Pat, la journaliste vedette du journal, qui s'exprima, commentant avec sa voix théâtrale de journaliste, et sa placidité extérieure impressionnante, sa voix tremblait légèrement. Puis, elle parla, me tirant de ma rêverie.

- Nous sommes en direct de Mérouville la grande, où une catastrophe effroyable vient de se produire. En effet, par un mystérieux prodige, les pokémon ancestraux de cette région, Primo-groudon et Primo-kyogre (j'en ai profité pour glaner des informations à leur sujet illégalement pour vous faire plaisir, chers téléspectateurs) se seraient réveillés.

Si elle avait eu du café dans la bouche, nul doute que Lisa l'aurait recraché, en une scène digne d'un dessin animé. Timmy était blanc comme un linge. Étrangement, Ambre et Aryn ne semblaient pas impressionnés le moins du monde.

Pat reprit son discours, et nous l'écoutâmes, comme sûrement beaucoup d'autres personnes dans les maisons alentours, et même dans toute la région.

- Je me suis hâtée de venir voir, dès que j'ai eu vent de la nouvelle, malgré l'interdiction de mon supérieur, et j'ai dû, comme vous le voyez, faire avec les moyens du bord. Mais nous avons emprunté le drone aérien avec caméra d'un enfant et nous l'avons bidouillée pour qu'elle nous transmette des images. Voyez par vous-même.

Le drone aérien planait au dessus de la ville. Là, je vis, en bas, deux silhouettes imposantes… Deux silhouettes de cauchemar.

Les deux colosses se trouvaient face à face, l'un sur la terre, l'autre sur une partie de la ville immergée sous les flots. Quelle ne fut pas ma stupeur de voir, en bas, des membres en tenues bleues ou rouges, occupées à se battre. Moi qui voyais encore ces teams comme un ramassis de fanatiques, je les avais sur-estimés en ce qui concerne leur intelligence. Ou leur décence. Par contre, j'avais sous-estimé leur détermination. Et, en ça, ils devenaient une vraie menace pour la région toute entière. Les humains étaient fous. En revanche, certains l'étaient plus que d'autres. Je n'étais pas au bout de mes surprises. Soudain, je vis quelqu'un traverser le champ de la petite caméra, qui se voyait encore sur un petit carré en bas de l'écran. Arthur. Je n'eus pas le temps d'approfondir davantage mes réflexions que le maître actuel passa lui aussi devant l'objectif. Ni une, ni deux, je m'avançai vers la sortie. Ces deux prétentieux qui auraient besoin d'un régime me tapaient sur les nerfs, et je n'étais pas contre les rétamer une fois de plus.

Je m'apprêtais à franchir le palier, mais Lisa me dépassa. Je l'entendis murmurer un « Tiens bon, grand-père, tiens bon, papa » avant de la voir s'élancer à l'aveuglette dans les rues de la ville, sous une pluie battante. Je la suivis au pas de course, tandis que les trois autres coururent pour nous rattraper.

*************
Je courais, je courais, mais je ne reconnaissais quasiment rien dans ce paysage brouillé par les aléas climatiques, et je me retrouvai acculé face aux vagues furieuses de l'océan. Soudain, je fus pris d'un mal de tête. Je reconnus aussitôt la voix impérieuse et froide qui s'adressa à moi, pour l'avoir entendue maintes et maintes fois.

“Rayquaza, ne tente rien. Comme tu mettais trop de temps à te décider, j'ai pris ma décision moi-même. Laisse Groudon et Kyogre détruire ce monde, et tu t'en sortiras indemne. Je te ramène près de tes amis qui te cherchent. Le temps de leur faire tes adieux.”

La migraine se dissipa. Une attaque téléport et j'arrivai derrière un bâtiment, non loin du groupe qui s'était rassemblé et me cherchait. Je m'approchai, Ambre me bondit au cou. Je fus surpris, et manquai de tomber à la renverse. C'était la première fois qu'elle me faisait ça. Puis, elle recula, et me dit précipitamment :

- Ne va pas t'imaginer que je m'inquiétais pour toi. Je m'inquiétais surtout pour Lisa et Aryn parce qu'ils s'inquiétaient.

À ces mots, les deux personnes citées se récrièrent à coups de jurons, en hurlant qu'elle avait été la première à me chercher.

Je souris. Ce n'étaient que des problèmes d'humains, mais c'était si comique et si reposant, pourtant… Parfois, je les enviais.

Soudain, un bruit siffla vite à mon oreille. Je sentis un choc. La douleur m'arriva avec un temps de retard. Quelqu'un m'avait claqué. Je relevai la tête. Ce quelqu'un, c'était Ambre.

- ça, c'est pour nous avoir lâchement abandonnés. Dit-elle pour seule explication.

Mais, alors qu'elle avait le dos tourné, je vis Lisa partir en courant. Je l'interrompis brusquement :

- Hep, hep, hep ! Où vas-tu comme ça ? Lui demandai-je, redoutant la réponse qui allait suivre.

- Je vais à Mérouville, quelle question ! Me répondit-elle, comme si il s'agissait là d'une évidence.

- Que… QUOI ?! Parvinrent seulement à dire Aryn et Ambre.

- Ben oui ! Je vais sauver ma famille ! Continua-t-elle, comme si nous étions des idiots.

- Attends, que je récapitule… Toi, tu vas aller sauver ta famille ? Ah la bonne blague ! Se moqua Ambre.

Incroyable. Même dans une situation comme celle-ci, elle arrivait à se disputer avec quelqu'un. Mais ce qui me choqua le plus fut ensuite la réponse de Lisa.

- Si vous ne voulez pas venir, alors ne venez pas. Je me débrouillerai toute seule.

J'en fus estomaqué. C'était la première fois que je la voyais agir comme ça. En même temps, je suppose que Latias aurait fait la même chose pour Latios, si une situation telle arrivait.

Je n'allais sûrement pas les laisser courir vers leur perte tout seuls. Et puis, cela faisait bien longtemps que je rêvais de remettre le maître incontesté de l'univers à sa place. Maintenant que j'avais une occasion de le faire, je n'allais pas me gêner !

Mais, pourtant, une petite voix affirmait avec insistance que ce n'était pas la seule raison. Qu'il y avait autre chose. Que je me sentirais coupable de laisser ces jeunes gens aller vers leur mort sans même le savoir. Mais ils n'y arriveraient pas à pieds ! Je laissai mon esprit divaguer, et il revint immanquablement sur ce que j'avais sur ce que j'avais songé précédemment.

- Latias… Latios… murmurais-je, Mais oui, mais bien sûr !

Les autre me regardèrent alors avec des yeux ronds, comme si j'étais devenu fou. En même temps, je ne pouvais pas leur en vouloir. Je sortis de mon sac une flûte que les pokémon éons m'avaient donnée, depuis que j'avais sauvé leur région in-extremis du désastre, en remerciement. Ils allaient pouvoir me rendre la pareille.

Je soufflai dans l'instrument, composant une mélodie ancienne et majestueuse, aux tons sauvages et spirituels. Les notes de musiques retentirent quelques minutes dans le ciel, quand, soudain, un bolide rouge fendit la voûte céleste, suivi de près par un autre chauffard -qui n'avait lui non plus pas l'air d'avoir passer son permis de voler, ce qui, en même temps, était normal puisqu'il n'y en avait pas-, bleu cette fois-ci. Je soupirai. Même en pleine crise, ils trouvaient le moyen de faire la course, ces deux là…

Ils ne parurent pas surpris de me voir comme ça. Arceus le leur avait certainement expliqué. En quelques mots, je leur exposai ce que je voulais faire, sous les yeux ébahis de mes quatre compagnons, qui n'en revenaient toujours pas. Les deux jumeaux acceptèrent sans hésiter une seule seconde. Je lançai à mes amis ébahis :

- Alors, montez ! Venez ! Ils vont nous conduire jusqu'à Mérouville !

Lisa fut la première à se ressaisir et enfourcha Latios. Sa détermination brillait dans son regard. Elle fur rapidement rejointe par Ambre, Aryn, et un Timmy hésitant qui se décida quand même à monter, et nous nous envolâmes vers la source du conflit, sous une pluie battante.

*************
Nous atterrîmes sous le couvert des arbres, manquant de peu de nous faire faucher plusieurs fois par des branches d'arbres. Il faudrait que j'apprenne aux deux avions de chasse-vivants à atterrir sans risquer la vie d'éventuels passagers au passage (surtout si ils veulent ouvrir une agence de voyage, comme ils m'en rebattent les oreilles depuis près de deux siècles). Nous pûmes constater de là l'ampleur des dégâts causés par l'affrontement des deux mastodontes : herbe et même sol carbonisés, arbres ployés ou même déracinés par un puissant courant marin qui s'était retiré, débris de la ville projetés jusqu'ici… Et j'en passe !

Devant cet environnement cauchemardesque, nous nous hâtâmes encore plus rapidement vers la ville. Nous escaladâmes les décombres d'un bâtiment soufflé comme un fétus de paille par la bataille… Et nous nous pétrifiâmes d'horreur.

Devant nous se dressait Mérouville. La Mérouville. Celle qui avait cette splendeur à nul comparable dans toute la région était maintenant un champs de ruine qui ne cessait de se désagréger encore plus et d'étendre ses limites au-delà des limites urbaines.

Puis, lentement, en prenant garde à ne pas glisser sur les milliers de débris qui jonchaient le sol et qui manquèrent pourtant de me faire trébucher maintes fois, nous arrivâmes devant la journaliste qui filmait tout et nous lui demandâmes en détail ce qui s'était passé depuis le début. Ce à quoi elle répondit, éludant d'un coup de maître notre question en la remplaçant par une autre :

“ - Que faites-vous ici, les jeunots ? Vous ne savez pas que c'est très dangereux ici ?

- Nous le savons, mais de nos connaissances habitent ici, répondit Ambre à la place de Lisa.

- Eh bien, vous m'en voyez navrée, mais leur chance de survie a sûrement régressé au point de vous faire pleurer quand nous comptabiliserons les morts et les disparus. Si toutefois il resterait des êtres vivants dans la région après ce cataclysme. Mais, dites-moi, d'où venez-vous ?” Nous questionna de nouveau la journaliste, si obnubilée par les informations qu'elle en devenait terrifiante.

Lisa garda un calme exemplaire malgré la situation, même si ses yeux brillaient de larmes contenues, et répondit à la journaliste, par pure politesse sûrement, alors que nous avions jugé inutile de le faire :

“- nous venons de Nénucrique, et indirectement d'Algatia…

- Quoi ? Comment êtes-vous venus si rapidement ?”

J'intervins dans la discussion, pour éviter que mes amis ne lâchent une information par mégarde :

- nous sommes venus à dos de pokémons vol.

Puis, sentant que l'interrogatoire allait s'éterniser, si étrange que cela fusse en plein milieu d'une ville mi-inondée, mi-incendiée, et surtout pour que personne ne voie ce que j'allais faire.

Cachant main droite derrière mon dos, et agrippant le poignet de celle-ci avec ma main gauche, je murmurai “air-lock” entre mes dents. Une petite boule d'énergie verte apparut au creux de ma paume, et des nuages s'étendirent dans tout le ciel, empêchant le soleil de Groudon de briller (ou plutôt griller) et dissipant la pluie de Kyogre, faite de nuages noirs, en les remplaçant par des nuages uniformément gris. Puis, je refermai paume, faisant exploser la petite bille lumineuse, et je rejoignis l'endroit où j'avais vu le groupe la dernière fois.

En y arrivant, je vis que… Stupeur, ils n'y étaient plus. Cherchant, affolé, leurs silhouettes tandis que les deux titans se battaient, je finis par les remarquer… Fonçant droit vers eux ! Ils slalomèrent entre les pattes arrières de groudon, passèrent juste devant les yeux de kyogre, les laissant médusés derrière eux, et arrivèrent devant ce qui avait été jadis un grand immeuble… En m'approchant, je reconnus l'affiche à moitié illisible de la société Devon. Levant les yeux un peu plus loin, je vis Lisa, aidée par mes autre camarades (même Timmy), fouillant dans les décombres à côté de… Pierre ?

Je fus pris de pitié en les voyant, accablés ainsi, enlevant des plaques de béton énormes, et s'entraidant pour les dégager… Et je me remémorais ce que m'avait dit Ambre, il y avait quelques jours à peine…

Les enfants de cette génération et leurs parents n'aiment pas Rayquaza.

Les phrases s'enfonçaient en moi comme des milliards de petits couteaux horriblement pointus.

La plupart ont un membre de leur famille, un cousin, un ami, qui est mort sous un immeuble effondré...

Je regardai autour de moi. Effectivement, des immeubles effondrés, il y en avait.

Certes, il sauve le monde, mais pourquoi continue-t-il ainsi si il détruit en même temps des milliers de vies?

Paniqué, je tentai d'endiguer ces phrases, vagues déferlantes de la rancœur qui transparaissait dans la voix d'Ambre quand elle l'évoquait. Quand elle m'évoquait moi

Si c'est pour tuer les gens ?

Je regardai, perdu, le paysage de désolation qui s'étendait tout autour de moi. Tout ça, c'était à cause de moi !

T… Tu vois ce p… petit garçon l...là-bas ?
Oui, je voyais Timmy comme si c'était hier, assis à l'écart, le regard dans le vague.

Il a vu des horreurs que tu ne vivras jamais.

Et maintenant, plein de gens allaient subir la même chose. Par ma faute.

Moi, je le hais !

Ce fut le coup de grâce. Impossible de tenir debout plus longtemps, je m'effondrai, une main sur la gorge, ayant du mal à respirer. Le poids de ma culpabilité m'écrasait, m'enserrait tel un étau.

Mais soudain, quelqu'un m'attrapa sous les aisselles et me remit debout. Ambre. Elle planta son regard d'acier dans mes yeux larmoyants et agrandis par la peur et le mal que j'avais pu faire. Mais ce regard n'en avait rien à faire. Sans ménagement, elle colla sa bouche contre mon oreille et hurla à pleins poumons :

- Dis, flanche pas maintenant ! Viens plutôt nous aider à déblayer, pour trouver les survivants et les cadavres ! Fais pas ton peureux pleurnichard !

Puis, remarquant mon air totalement déboussolé, elle me vrilla encore les organes auditifs :

- T'as peur de ce massacre ? Tu sais, c'est normal. Tu sais ce que ma mère disait ? Elle me disait “c'est qui les plus fort” et moi je répondais “C'est nous” en hurlant. Tu sais que c'est cette phrase qui m'a permis de rester debout ? Alors fais-moi plaisir et reste sur tes deux pieds également. Et viens nous aider à déblayer, une paire de bras de plus ne serait pas de trop !

Si elle savait à quel point elle se trompait… Mais, courageusement, je me redressai… Et je courus sans aucune honte à toutes jambes pour éviter une ébulilave ratée de Groudon. Nous nous ruâmes sur le tas de gravats, et nous enlevâmes les pierres. Une, deux, trois… Soudain, je vis un bras. J'enlevai une pierre, puis une autre, et encore une… J'extirpai petit à petit le corps à l'air libre. Quand je vis les traits de son visage, j'en eus le souffle coupé. Il s'agissait du patron de l'entreprise Devon !

Je ramenai le corps près du groupe que nous formions. Quand elle le vit, Lisa se jeta sur lui. Pierre arriva quelques secondes plus tard, la mine consternée, légèrement à l'écart. Lisa toucha la peau de cette personne si chère à ses yeux, n'en revenant toujours pas qu'il soit là. Un bref instant, elle sourit, mais rapidement, cette ébauche de bonne humeur disparut. L'eau inonda les joues de Lisa. Une larme coula sur la joue de Pierre. Une larme, puis deux. Son visage grimaça. Puis trois. Sa lèvre trembla. Soudain, il éclata en sanglots, dans la même position que moi auparavant, à quatre pattes par terre, anéanti.

Tout ce que je pus faire fut de dire :

- Les amis, je crois qu'il est…

BOOM-BOOM

Je m'arrêtai en pleine phrase. Avais-je entendu… Non c'était impossible. Je me concentrai davantage. J'entendais le moindre bruissement, le moindre mouvement, la moindre petite respiration… La respiration faible et sifflante mais indéniablement présente du présumé mort.

BOOM-BOOM

Le sourire revient sur les lèvres de Lisa. Pierre pleure toujours.

BOOM-BOOM

Lisa ouvre la bouche, s'apprêtant à annoncer la bonne nouvelle

BOOM-BOOM

Une lumière crue, derrière elle, transperce le brouillard causé par l'explosion.

BOOM-BOOM

Elle n'a rien remarqué.

BOOM-BOOM

Ce n'est plus que le cœur du quasiment mort qui palpite. C'est aussi le mien.

BOOM-BOOM

Ambre s'avance, s'interposant entre le rayon et Lisa.

BOOM-BOOM

Je m'élance, faisant protection de mon corps.

BOOM-BOOM

La lumière s'avance vers moi, prête à m'engloutir.

BOOM-BOOM

un éclair. Il vient de derrière, cette fois.

BOOM-BOOM

Avant que je puisse comprendre ce qui arrive, quelque chose se poste entre moi et le rayon

BOOM

Flash aveuglant. Perte de conscience du temps qui passe. Vais-je mourir maintenant, alors que je n'ai même pas pu sauver mes amis ? Est-ce la fin ?