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La mission de Rayquaza de oska-nais



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Informations

» Auteur : oska-nais - Voir le profil
» Créé le 23/03/2017 à 18:39
» Dernière mise à jour le 03/02/2018 à 22:23

» Mots-clés :   Action   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 2
Chapitre 2: Un lit trop confortable

Quand j'arrivai au collège, je me fis sermonner pour mon manque de ponctualité mais on voyait bien dans les yeux amusés du directeur qu'il ne faisait cela que pour sauver les apparences. Je crois qu'il appréciait bien le fait que je ne vienne pas à l'heure, mais sans être insolent et en m'excusant… Peut-être avait-il, lui aussi, essuyé quelques retards, quand il était enfant ? Ou alors peut-être avait-il un enfant qui me ressemblait ? C'était fréquent, chez les professeurs et directeurs d'école, après tout…

Puis, un homme vint me chercher. Il ne paraissait pas très menaçant, ni très musclé, mais je restai tout de même sur mes gardes : Il était immense et les hommes, en général, parvenaient très bien à maîtriser les gamins turbulents, même les plus violents de ceux-ci… à force de passer mes journées entières à les observer de là-haut, dans l'espace, j'avais commencé à remarquer quelques anecdotes drôles. Mon intérêt pour ces “Moins que rien” n'était pas passé inaperçu, mais je me défendais en prétextant qu'il fallait bien que quelqu'un les surveille, mais, en vérité, ils me faisaient rire et m'occupaient. Ce comportement n'avait pas dû passer inaperçu aux yeux d'Arceus, surtout que tout le monde en parlait.

Soudain, l'homme me fit sortir de ma rêverie en m'apostrophant :
- Allo la terre, ici la lune ! J'ai dit : Je vais te montrer ta chambre. Suis-moi.

Il avait dit tout cela sur un ton enjoué. Il avait l'air sympathique. Au moins, il ne me donnait pas l'impression d'être de ceux qui font grincer les dents des élèves en distribuant des interrogations surprises chaque semaine (chaque jour pour les plus exigeants).

Je le suivis dans un long escalier grand et luxueux, au grand tapis de velours lourd et qui aurait sans doute été coûteux, si il n'avait pas été envahi par la poussière au fil des années et rongé sur les bords par les pokémons insectes du coin, qui, eux, au moins, avaient trouvé un lieu insurpassable en confort et devaient s'y plaire, car ils ne trouveraient sûrement pas mieux de toute leur vie. Toute leur vie… Mon regard se voila, et je regardai le tapis sur lequel je marchais, soulevant de la poussière à chacun de mes pas. Il était vieux. Et moi aussi. Je me rendis compte d'à quel point j'étais chanceux de me retrouver là, sans aucune ride, alors que je faisais bien dix fois l'âge de ce tapis aux couleurs passées, de ce parquet fendu en plusieurs endroits et grinçant sous mes pieds, de ces murs grisâtres qui avaient dû être d'un blanc immaculé auparavant et des tableaux qui y étaient accrochés, montrant tristement à qui voulait le voir les visages peints dont la peinture, écaillée ou délavée, avait dû inspirer naguère de la noblesse, mais, maintenant, n'exprimait plus que de la tristesse dans leurs cadres se couvrant de moutons de poussière. Les propriétaires de ces visages peints, sur ces toiles, lorsque l'âge avait fini par les rattraper avaient-ils ressenti ce même désespoir, cette même tristesse face à la vie qui les quittait sans pouvoir rien y faire ? Seraient-ils jaloux de moi si jamais ils avaient encore pu me voir, à cet instant ? Je pense que oui.

Nous marchâmes longtemps dans ce paysage lugubre, avant que mon guide ne s'arrête devant une jolie petite porte boisée et vernie, qui, comme illuminée par la joie de vivre, contrastait violemment avec le couloir où on l'avait disposée. J'ouvris hâtivement la porte, bousculant par ce même mouvement mon guide, pressé de sortir de cette vision terrifiante, où il n'y avait pas un chacripan à part mon guide et moi, ce qui ne me rassurait en rien, bien au contraire !

Je débouchai sur une mignonne petite chambre, qui, quoique modeste, me convenait parfaitement. Elle était propre, aux meubles et au parquet neufs, avec un petit lit blanc avec des bandes bleues aux extrémités de sa couverture, et un oreiller avec un petit cœur de ce même bleu cousu dessus. Il y avait également une petite commode avec une lampe et un réveil posés dessus, ainsi qu'un bureau de taille moyenne et une simple chaise de bois et une armoire dans un coin, bien que je doutai que celle-ci me serve dans l'immédiat, étant venu avec seulement ce que j'avais sur moi.

Je m'allongeai sur le lit en soupirant d'aise. Je n'avais jamais dormi dans un lit auparavant, aussi celui-ci me paraissait aussi doux -voire plus- que les nuages. Je m'endormis presque aussitôt. Mon guide me souhaita une bonne nuit et je lui répondis par un vague grognement signifiant qu'il devait me laisser dormir. Il referma tout doucement la porte et je sombrai dans un profond sommeil peuplé de petits moutons cotonneux comme des nuages.