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Expérience n°198 de oska-nais



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Informations

» Auteur : oska-nais - Voir le profil
» Créé le 12/01/2017 à 17:12
» Dernière mise à jour le 04/02/2017 à 10:47

» Mots-clés :   Action   Kalos   Kanto   Présence de personnages du jeu vidéo

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Épilogue-partie 2
Épilogue Partie 2

Nous avions enfin été libérés de l’hôpital et on nous a installés dans une grande maison, différente de toutes les autres. Mais, quand Melody m’a dit que c’était aussi un laboratoire, j’étais bien surpris. La grande voûte de verre constituait l’entrée et, au fond de celle-ci se trouvait deux escaliers qui menaient aux étages supérieurs, moins spacieux, mais composés de bien jolis bureaux et de belles chambres douillettes. L’espace dédié à la recherche composait principalement l’entrée, la serre (on ne pouvait y accéder que par l’entrée, d’où le toit de verre), et les étages sous le sol. Ces derniers avaient quelque chose de sinistre.

Un jour, Melody m’a expliqué qu’elle travaillait sur des starters d’un autre type : Ténèbres, Psy et Combat. Mais l’idée fut assez vite abandonnée, car elle s’était rendue compte que les attaques psy étaient inefficaces contre le type Ténèbres. Elle m’a avoué que son idée lui était venue de moi.

Un jour, alors que je furetais dans la chambre que l’on partageait, car les assistants étaient nombreux, je tombai sur un dessin en noir et blanc de flabébé -pourquoi un flabébé ? Ce n’est pas pourtant un pokémon exceptionnel-. Je me demandais bien ce qu’il faisait là. Il était sur un fatras de feuilles couvertes d’une écriture (j’avais appris que c’était le nom de ces petits signes) soignée, mais un peu désordonnée, le tout formant une bouillie incompréhensible, et pas seulement pour moi. La porte s’ouvrit en grinçant. Tout absorbé que j’étais par les dessins, je ne l’entendis pas. Soudain, la voix sèche de Melody me fit sursauter :

- Arrête ! Tu vas tout éparpiller, et je ne vais plus m’y retrouver !

J’aurais pu lui rétorquer que les feuilles étaient sûrement plus dérangées avant, mais je n’en fis rien. Je n’étais pas d’humeur à me disputer avec elle, aujourd’hui. Elle se rassit sur son bureau et, soupirant, tenta vainement de ranger les papiers en pile bien ordonnée. Voyant qu’elle n’y arrivait pas, elle se tourna vers moi et me dit :

- Bon, tu veux savoir pourquoi je me penche sur un cas comme flabébé, hein ?

J’opinai de la tête.

- Eh bien, c’est simple. J’ai fait des recherches sur ce pokémon, et, apparemment, il aurait un autre type que ceux que nous connaissons. Pour l’instant, j’ai nommé ce type le ”type inconnu”. Je n’ai pas encore beaucoup d’informations sur lui, mais je sais qu’il est différent du type psy, celui-ci même que l’on croyait attribué à flabébé, car ce type inconnu ne semble pas avoir de faiblesse au type ténèbres. Néanmoins, peut-être que je me trompe et que les flabébés ont seulement un autre type que le type psy, ou alors un double type qui lui permettrait de ne pas être aussi sensible aux attaques de type ténèbres. Et j’aurais bien l’air bête en présentant un soi-disant “nouveau type” qui n’existerait pas. C’est pourquoi je continue mes recherches à l’heure actuelle. En vérité, je ne voulais pas proposer une réforme des types des pokémons de départ de la manière ténèbres-psy-combat, mais bien de la manière Acier-nouveau type-combat.

Soudain, des pas résonnèrent dans le couloir, mais, alors que Melody continuait de débiter avec toujours plus d’animation son projet, un assistant, interloqué, l’interrompit.

- Euh… Madame… Mais… À qui parlez-vous ?

Melody se tut instantanément, se retourna et annonça à l’importun d’une voix froide et d’un ton sec :

- Mon cher Godefroy, si un jour je vous autorise à entrer dans mes quartier librement, je voudrais bien m’en mordre les doigts.

Et il partit, la mâchoire tombante, l’air hébété. Mais, bientôt, on entendit des rumeurs selon lesquelles la nouvelle professeure de la ville parlerait toute seule. Contrainte par le cocon de méfiance qui se resserrait tel un étau autour d’elle et qui restreignait ses mouvements, elle quitta rapidement son poste pour le léguer à un enfant prometteur, quoique très peu expérimenté et extrêmement maladroit, un certain “professeur” Platane. Il dut tomber au hasard sur les papiers que Melody m’avait accusé d’avoir perdus, avant notre départ, et qui demeuraient introuvables, car, quelques mois plus tard, une rumeur s’était fondée à propos d’un certain “type Fée”…

Cette fois-ci, Melody eut bien du mal à trouver un travail, perdue dans cette grande ville dont même elle ne connaissait pas la moitié. Voyageant de café en café, voletant de laboratoire en laboratoire, et ayant même travaillé pour un ingénieur prodige en ce qui concernait la conception de nouveaux produits, elle eut cependant bien du mal à nous trouver de quoi nous nourrir, dans cette immense métropole technicisée jusqu’à ses moindres recoins. Comme tout le monde (ou presque) était comblé, les patrons déclaraient vivre dans la suffisance et n’avoir besoin de rien. Elle finit cependant par trouver un emploi durable en tant que professeure dans une école, où elle épatait même les autres professeurs avec ses connaissances en à peu près tous les domaines scientifiques -notamment les maths- et était la terreur des enfants. Pendant les vacances, tous redoutaient l’avoir comme professeure l’année d’après, ce qui était très probable, étant donné qu’elle était polyvalente.

Melody m’avait installé une petite niche au fond de la salle, d’où je pouvais voir les élèves entrer bruyamment en cours et s’installer en faisant grincer les chaises sur le parquet en bois. Et qui papotait, et qui se retournait ou se balançait sur sa chaise, ça n’en finissait pas. Mais, quand Melody entrait dans la salle, tout le monde se taisait immédiatement, se levait, et bien malheureuse était la personne qui tombait après s’être trop balancée sur sa chaise en sa présence !

Un jour, alors que je me réveillais après une sieste et que je m’étirais, je vis quelque chose qui entravait l’arrivée de la lumière dans ma niche. Intrigué, je voulus voir de quoi il s’agissait. En le regardant de l’extérieur de ma niche, je ne vis que des signes incompréhensibles (Melody avait essayé de m’apprendre la lecture de leurs caractères compliqués, mais sans grand succès jusqu’à présent) mais en entendant les rires discrets des enfants et en voyant leurs mines hilares qu’ils essayaient tant bien que mal de dissimuler, je me doutais bien que ce qu’il y avait d’inscrit n’était pas très flatteur. Mais Melody semblait prête à les pardonner, ce jour-ci.

- Il faut les comprendre, aussi, Absol ! me disait-elle, devant la classe. C’est le magicarpe d’Avril, aujourd’hui…

Les élèves faillirent s’en mordre la langue. Je croyais au départ que c’était parce que Melody le leur avait pardonné, mais, apparemment, je me trompais…

- Madame, madame ! Vous dites “Magicarpe d’avril”, vous ?

- Madame, madame, alors ça veut dire que vous venez de Kanto ?… Mais alors… Vous étiez là-bas à l’explosion, madame ?

- C’était comment, l’explosion, madame ?

- C’était comment, à Kanto ?

- Kanto, c’est tellement loin… Vous pourrez nous y emmener, madame ?

- Madame, madame, il parait que vous avez traversé un désert entier toute seule, c’est vrai madame ?

- Eh madame ? MAADAAME ! Comment vous vous en êtes sortie, comment c’était cette explosion, madame ?

- Il y a eu des morts ?

- Et comment c’était, avant l’explosion, Madame ?

- Et est-ce-que ça vous a chamboulée, cette explosion, madame ?

- Ça veut dire que vous êtes venue vous réfugier ici, madame ?


Melody, voyant bien que la conversation dérivait vers un sujet qui ne lui plaisait gère et qui l’indisposait, frappa dans ses mains. Un voile de silence cousit alors les bouches des élèves, comme par enchantement.

- Bien, qui peut me dire comment la fête des magicarpes est appelée à Unys ? dit melody.

- la fête des Qwilfishs !

- Et à Hoenn ? continua-t’elle

- la fête des Wailmer !

- Et ici ? les questionna-t’elle

- Euh…

- Mmmhh…

- … Je donne ma langue au chaffreux !

Soudain, une petite voix timide demanda sur un ton hésitant :

- … C’est… euh… La fête… des…

- Si tu n’oses pas me le dire matt, je laisse la parole à Marie qui lève la main depuis tout à l’heure ! Répondit Melody.

- Ah non ! Pas Marie ! Pas Marie ! Elle va encore me doubler et recevoir les éloges et les vivats ! La réponse, c’est “la fête des Anchwatt” !

- En bien alors, les autres ! reprocha Melody avec une mine réjouie d’avoir pu détourner le fil de la conversation Vous savez me répondre pour une autre région mais vous peinez pour celle dont vous êtes natifs ?

Des élèves rougirent, d’autres se mirent à rire, et la cloche retentit, sonnant la fin des cours, qui ne duraient, le mercredi, que le matin, l’heure pour nous de rentrer dans notre petit mais confortable appartement. Alors qu’elle essayait vainement de ranger tout le bazar du salon, Melody me dit :

- Tu sais, Absol, ils avaient marqué “attention, il mord” sur le panneau.

- Mmmh ? Non, je ne savais pas.

Au bout d’un moment, comprenant qu’elle n’arriverait à rien en essayant de mettre un semblant d’ordre dans ce fatras, elle se fraya un passage parmi la mare de vêtements et se laissa tomber sur un fauteuil, épuisée. Les yeux perdus dans le vague, l’air pensive, je l’entendis alors murmurer :

- Un jour, peut-être, je travaillerai de nouveau pour eux…

- Hein ? lui demandais-je

- Non, rien…

J’espérai de tout mon cœur que je m’étais trompé, et, le regard plein d’appréhension, je jetai un œil au petit “R” rouge éternellement flamboyant, qui ne se ternissait jamais au lavage et qui me narguait, depuis son emplacement sur le col de la blouse blanche de Melody…

Tournant brusquement la tête, je partis, me maudissant de mon angoisse. Melody ne reviendrait jamais dans une organisation comme celle-ci…