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Expérience n°198 de oska-nais



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Informations

» Auteur : oska-nais - Voir le profil
» Créé le 12/01/2017 à 17:11
» Dernière mise à jour le 17/01/2017 à 21:02

» Mots-clés :   Action   Kalos   Kanto   Présence de personnages du jeu vidéo

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Épilogue-partie 1
Épilogue : partie 1

Je me réveillai dans un endroit blanc, entièrement blanc. Mon premier réflexe fut de penser à l’infirmerie, mais, contrairement à celle-ci, ce lieu-ci était doté d’une atmosphère apaisante, reposante, et presque rassurante, si je n’avais pas senti cette forte odeur dérangeante que j’avais aussi humée à l’infirmerie du laboratoire. Cela me faisait drôle de penser au laboratoire, maintenant, alors que cela faisait si longtemps que, justement, j’évitais d’y penser. Soudain, je vis une ombre s’approcher à grand pas. Une ombre dont je ne discernait que les contours, la lumière venant de derrière elle.Quand elle fut à proximité de mon lit, elle ralentit la cadence. Elle s’approcha, lentement, mais sûrement. Je me levai d’un bond et reculai, terrifié. Mais immédiatement après, je m’effondrai. Mes pattes ne pouvaient plus me porter. Alors, elle me prit dans ses bras et me demanda, d’une voix douce :

- Dis moi, petit. La steppe d’Illumis est-elle si grande, pour que tu t’amaigrisse et t’affaiblisse comme ça ?

Au ton qu’elle prit, je devinai qu’elle n’attendait pas de réponse. Puis, elle bailla. C’est à ce moment que je remarquai les cernes sous ses yeux. Que faisait-elle donc qui puisse la fatiguer autant ?
Plongé dans mes réflexions, sa voix me prit de court.

- J’étais en train de manger mon repas, et j’étais affamée, quand on nous annonça, par les hauts-parleurs, que deux personnes, un pokémon et sa dresseuse, avaient été ramenés par le camion immédiatement après qu’on les ait appelés, depuis la porte ouest d’Illumis. Ils étaient dans un état critique de déshydratation, et exigeaient des soins imminents. Nous avons quasiment tous été appelés au chevet de ces pauvres malheureux. Mais tu te demandes sûrement pourquoi je te raconte tout ça, hein ? Ces personnes, c’’étaient vous.

Elle prit une grande inspiration avant de reprendre, sur un ton insurgé :

- C’est totalement irresponsable de la part de cette dresseuse. Elle devrait être jugée pour sa négligence envers ses pokémons. Quand la sentence tombera, la peine sera lourde.

Je ne comprenais pas. Pourquoi un humain punirait-il un autre humain ? Ils ne faisait pourtant pas autre chose que ce que tous les humains font. Qu’était donc la règle, ici ? Se distinguer des autres par tous les moyens possibles ? Mais ne serait-ce pas là une manière de tous se ressembler ?

Soudain, la porte grinça. La jeune dame aux cheveux roses qui m’avait raconté ce qui s’était passé me dit :

- Bon, il faudrait mieux que je te laisse seul. Tous ces trucs d’humains, ça t’ennuie sûrement, d’autant plus que tu es fatigué. Je parierais que ta seule envie, dans l’immédiat, est de dormir.

Puis, elle me fit un de ses plus beau sourire avant de sortir de la pièce discrètement. Enfin,aussi discrètement que le fait un humain qui se veut l’être.

*************
Je me réveillai de nouveau, me débattant contre un ennemi imaginaire qui disparaissait déjà dans les méandres de l’oubli. J’avais cauchemardé, et, ce faisant, je m’étais totalement empêtré dans le drap. J’essayai de me sortir de ce problème, au sens propre comme au sens figuré, mais rien n’y faisait. Je finis finalement par me dégager les pattes de devant, et, en m’aidant d’elles, de dépêtrer celles de derrière.

Alors que je patientais là, allongé et encore plus vidé de mon énergie qu’au départ, des bribes de rêve me revinrent en mémoire. Que faisaient-ils aux humains qui transgressaient leurs lois ? J’avais beaux détester Melody au départ, il était vrai qu’avec des mois passés en sa compagnie, je m’étais habitué à elle, et j’avais même commencé à l’apprécier, et, même si je doutais que nous puissions parvenir au statut d’amis avant un bon bout de temps, cela me chagrinerai de la voir mourir. Car qui me disait que les humains ne se punissaient pas entre eux en s’éliminant, tout simplement ? J’avais vu et vécu moi-même tellement d’horreurs causées par des humains que cela ne me surprendrait pas du tout. Mais je n’avais pas envie de voir souffrir Melody.

Je me levai, titubant tant bien que mal. Je pouvais me lever, c’était déjà ça. Mais où était Melody, que lui avaient-ils fait ? Je n’étais pas du genre à m’inquiéter à propos de Melody pour un oui ou pour un non, mais j’étais en terre inconnue, perdu, et j’avais besoin d’un phare, d’un élément familier, pour m’aider à me repérer parmi tout ce brouillard. Mais elle n’était pas dans la pièce. D’ailleurs, il n’y avait que moi, dans cette pièce.

J’observai les alentours. Étrangement, tout semblait fait pour les humains, et non pour les pokémons. Je lâchai un “ bsoll ” intrigué. Soudain, la même dame que j’avais vu l’autre fois entra dans la pièce, chargée d’un plateau où étaient disposés quatre bols. Sans que je sache pourquoi ni que j’aie à lui poser ma question, elle m’annonça :

- Tu sais, en ce moment, nous sommes DÉ-BOR-DÉS ! Les trois centres pokémons de la ville essayaient vainement de recueillir tous les pokémons venus du désert, comme toi, mais, bientôt, il n’y eut plus de place dans aucun pour les contenir. Les hôpitaux ont donc été investis, de même que tous les autres bâtiments publics. Le champion de cette ville nous a généreusement prêté son arène et nous avons quasiment jeté à coups de pieds les résidents du grand hôtel le crésus.

Ce faisant, elle posa le plateau au sol, et m’observa, attendant que je me décide. J’observai, d’un œil suspicieux, leur contenu. Le premier contenait des baies qui avaient l’air appétissantes et me mirent l’eau à la bouche. Par contre, je ne connaissais rien au contenu de deux des autres bols. Celui du milieu contenait des sortes de granulés marron. Ils avaient la même odeur que les baies, mais il y avait peut-être quelque chose d’autre à l’intérieur. Le troisième était rempli jusqu’à en déborder de petits gâteaux ronds et aux couleurs et décorations variées, ainsi que de sortes de parts faites à partir de… Pâte feuilletée ? Le quatrième, situé un peu à l’écart des autres, contenait de l’eau.

Suspicieux, je m’en tins aux baies et à l’eau. Mais, très vite, j’eus fini le premier bol et bu tout le liquide. Pendant que la dame partit remplir l’eau, je m’assis et restai là, le ventre gargouillant. Quand elle revint elle me demanda, d’une voix intriguée :

- Tu ne manges pas le reste ? Bizarre… Tu veux que j’aille remplir de nouveaux le bol de baies ? … Ah, en fait, je ne te l’ai pas dit, mais je m’appelle Joëlle.

Mon ventre répondit à ma place. Dés qu’elle fut sortie de la pièce, je me jetai sur le bol d’eau. Il fut bientôt vide, mais j’avais un peu moins soif.

*************

Une fois que j’eus mangé tout mon saoul, je levai la tête vers Joëlle. Il me semblait bien que c’était sous ce nom qu’elle s’était présentée, tout à l’heure. Je lui fis des yeux implorants. Elle me regarda sans comprendre. Puis, elle se releva, et se mit à tourner en rond, tout en marmonnant et en énumérant sur ses doigts:

- Voyons, qu’aurais-je mal fait ?… Que nous a dit le professeur, la dernière fois ? Il a dit… La faim… Oui, je t’ai nourri… La fatigue… Tu as bien eu le temps de te reposer, depuis que tu es arrivé ici, et tu n’as pas l’air épuisé… La compagnie… Je suis là…

Elle s’est arrêtée brusquement, la main sur le menton, pensive, et continua à marmonner :

- Il nous avait dit autre chose, je crois… Si seulement j’arrivais à mettre le doigt dessus… Ah ! Ça y est ! Elle claqua des doigts. Il a dit aussi… Le dresseur ! Il a dit que certains pokémons supportaient mal d’être séparés de leur dresseur !

Elle sortit en courant de la pièce, laissant la porte ouverte, et cria à un infirmier qui flânait dans les couloirs :

- Eh ! Tierry ! Tu devrais être au travail ! Amène-moi la dame qui était arrivée en même temps que le absol, à la porte de la route 13 ! Et dépêche-toi ! Car si tu n’es pas revenu illico presto, je te dénonce au professeur ! Ça fait la combientième fois, ce mois-çi ? 5 ème fois ? Il ne va pas être content du tout ! Allez ! Vas-y vite, si tu ne veux pas perdre ton travail !

Puis, elle se retourna vers moi et annonça à la cantonade, sans s’adresser à quelqu’un en particulier ;

- Voilà qui lui apprendra !

Et elle rit, d’une manière qui me rappelait grandement Giovanni. Je me cachai derrière un meuble jusqu’à ce qu’elle arrête, et j’attendis encore quelques minutes avant de pointer le bout du museau dehors, le temps qu’il fallut à Tierry, pressé par la menace, pour revenir, amenant une Melody encore toute déboussolée.

Elle regarda autour d’elle, un peu perdue, puis, s’adressa à l’infirmière Joëlle qui se tenait à quelques pas de là, pendant que Tierry s’éclipsait discrètement par la porte :

- Pourquoi m’a-t-on amenée ici ? Qu’ai-je à y faire ?

- Absol voulait vous voir. Lui répondit la jeune dame aux cheveu roses.

- Bien. Répondit l’ancienne scientifique à la solde de Giovanni. Pouvez-vous nous laisser seuls tous les deux ?

- Cela m’est impossible. Répondit catégoriquement l’infirmière, sans se démonter. Figurez-vous que vous arrivez à peine à tenir sur vos jambes, tous les deux. Je dois rester ici pour vous surveiller. De plus, l’officier Jenny à quelques questions à vous poser.

Elle fit la grimace devant notre air qui devait paraître effarouché, car elle continua, sur un ton de confidence :

- Vu votre air paniqué, tout d’un coup, je crois comprendre que vous avez des problèmes avec la police de la région d’où vous venez, mais, rassurez-vous, cet interrogatoire est celui que nous faisons passer à tous les réfugiés d’autres régions. Cela dit, si vous tentiez de vous allier avec la team Flare qui commence à se former par ici, ou alors à essayer de recréer celle qui prospère chez vous, les forces de l’ordre seront dans l’obligation de vous envoyer en taule.

Melody parut toute retournée et lui répondit d’un ton courroucé :

- Je vous en prie, ayez un peu de tenue et arrêtez de parler grossièrement. Et je tiens à vous dire que je n’ai jamais fait partie d’une faction criminelle d’aucune façon et que je n’aurais pas préféré faire partie de celle de chez moi, vu leur fâcheuse habitude à faire exploser leurs laboratoires et à presque s’autodétruire.

Puis, elle me fit un clin d’œil et je compris qu’elle avait utilisé un langage plus soutenu pour la mettre dans l’embarras, même si ces habitudes de l’espèce humaine m’échappaient encore un peu. Mais cela n’avait pas l’air d’avoir calmé les ardeurs de l’infirmière Joëlle au caractère imprévisible qui marmonna, assez fort pour qu’on l’entende distinctement :

- Mouais, mouais, c’est ce qu’ils disent tous. puis, elle nous sourit et continua : Mais rassurez-vous, je ne vais rien dire à l’officier Jenny. Et puis, je suis sûre que, vu sa perspicacité, elle ne saurait même pas résoudre un problème logique pour enfant. En fin, je la critique, mais je l’aime bien. Même si c’est plutôt le genre d’agent de terrain, à courir après les méchants plutôt qu’à relever les indices et à tirer des conclusions hâtives. Et puis, sans vouloir être indiscrète, de quelle région venez-vous ?

Ce fut Melody qui répondit, car moi-même, je n’en savais rien :
- Nous venons de Kanto.

- C’est ce que disent la plupart des personnes que nous recueillons, mais il y en a qui viennent d’autres régions voisines de celle-ci, en bordure de la leur, pas loin de Kanto. Mais nous avons recueilli des personnes venant d’à peu près toutes les régions, à l’exception d’Hoenn, même si il y en avait quelques unes qui venaient d’un village qui serait posé sur le dos de corayons. Personnellement, je ne pense pas cette histoire vraie, mais eux avaient l’air d’y croire…

Elle tapa dans ses mains.
- Bon, que disions-nous déjà… Ah oui, vous venez de Kanto… De Kanto ? Moi, aussi, j’en viens. Mais je suis venue ici pour visiter, et puis j’ai finalement décidé de m’y installer durablement. Enfin, ça, c’est surtout parce qu’ils avaient des postes vacants d’infirmières et que j’avais une cousine par ici qui a influé sur le choix des chefs en vantant mes mérites à tout va… Ah, la famille… En fait, je ne le lui avait pas vraiment demandé, mais elle voulait absolument me voir plus souvent, alors je l’ai laissée faire… Une minute… Vous voulez dire que vous étiez dans la team rocket ? Mais pourtant, aux dernières nouvelles, elle avait sauté avec son laboratoire…

Melody fit un vigoureux “non” de la tête et rétorqua : Nous n’étions pas de la team rocket ! Combien de fois va-t-il falloir vous le répéter ?

- Ben voyons… répondit L’infirmière, l’air peu convaincue. Bon, je vous laisse, l’officier Jenny attend depuis trop longtemps devant cette porte, et je n’ai pas le droit de rester dans cette pièce pendant la durée de l’interrogatoire.

Et elle partit, une fois de plus en laissant la porte ouverte. Bientôt, une personne toute vêtue se glissa par la porte ouverte, qu’elle prit soin de la refermer.

*************
La personne s’installa sur une chaise roulante et la fit tourner sur elle-même, ayant l’air de réfléchir. Puis, nous faisant sursauter dans le silence auquel nous étions habitués, elle s’exprima, enchaînant questions après questions, sans nous laisser le temps de répondre à la première qu’elle avait posée :

- Comment vous appelez-vous ? De quelle région venez-vous ? Où étiez-vous lors de l’accident ? Qu’avez-vous vu ? Quels étaient les dégâts visibles sur les bâtiments, une fois l’explosion passée ? Raconte-moi tout. Je veux tout savoir. Excusez-moi d’être aussi brusque, mais nous recherchons des cohérences entre les témoignages des gens, pour que les coupables soient retrouvés et appréhendés. Alors, que s’est-il passé exactement ?

Melody se chargea de répondre. Elle avait sûrement déjà fait face à ce genre de situation dans le passé, et je la sentais confiante, derrière son masque parfaitement imité de femme effrayée. Si les dires de l’infirmière étaient vrais, elle se laisserait prendre sans douter de quoi que ce soit.

- J’habitais dans une maison à l’autre bout de Kanto, mais je m’étais déplacée temporairement près de la source de l’explosion pour mon travail. Alors que je sortais pour faire mes courses et acheter de la nourriture, pour moi et mon Absol, un gros “Boum” a retenti. Je me suis couchée à terre, et quelques secondes plus tard, l’explosion m’a littéralement soufflée. Et, là, sous mes yeux, comme balayés par une main invisible, les immeubles se sont effondrés sur la route, bloquant le passage aux personnes effrayées Certains connaissaient la ville comme leur poche et ont réussi à se faufiler dans des rues adjacentes, mais je n’ai pas eu cette chance, et voyez ce qui est arrivé à ma jambe !

Puis, elle se mit à sangloter dans un réalisme étonnant, ce qui acheva de convaincre l’officier Jenny. L’infirmière ne mentait pas en disant qu’il serait préférable qu’elle soit au terrain. Elle avançait, sur le qui-vive, une main sur son pistolet, comme si la solution à son problème allait surgir devant elle, sous forme, sûrement, d’une course poursuite dans les couloirs ou d’un bandit menaçant. J’étais presque certain que c’est même ce qu’elle aurait préféré. Elle n’était pas à l’aise dans les hôpitaux, cela sautait aux yeux.

Une fois qu’elle fut partie, Melody essuya son visage redevenu dur, et m’adressa un sourire qu’aurait eu une personne venant de sortir triomphante d’une bataille inégale où il aurait dû perdre, puis, elle s’assit sur la chaise et fit mine d’imiter l’officier jenny, se faisant rire toute seule. Moi, je ne trouvais pas ça drôle.

Enfin, quand sa crise de rire fut passée, elle se rassit sur le sol, redevenue inexpressive comme du marbre. Elle me regarda et dit, sur un ton de confidence :

- Tu sais, j’ai écouté les rumeurs circulant parmi les autres blessés. Il paraît qu’ils manqueraient d’un professeur pokémon, dans cette région. Je crois que je ne vais pas mettre autant de temps à trouver un travail que prévu.

Elle se frotta les mains de contentement. Moi, j’étais dubitatif. Mais, je me rappelai alors que, plein de fois, j’avais douté de ses capacités, et qu’à chaque fois que je ne la croyais pas et que j’avais énoncé mes doutes à voix haute, elle m’avait démontré que j’avais tort en faisant ce qu’elle avait dit, et parfois même en se surpassant. Elle avait l’esprit de compétition et, quand elle endossait un rôle, elle mettait tout son cœur pour bien le jouer. Je décidai donc de faire confiance à ses capacités, redoutant pourtant, tout au fond de moi, le jour où elles verraient leurs limites.

*************