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Expérience n°198 de oska-nais



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Informations

» Auteur : oska-nais - Voir le profil
» Créé le 12/01/2017 à 17:10
» Dernière mise à jour le 12/01/2017 à 17:10

» Mots-clés :   Action   Kalos   Kanto   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 6
Chapitre 6

J’errai depuis des jours, assoiffé, épuisé. J’évitai les villes depuis mes deux expériences qui s’étaient finies désastreusement. J’étais désespéré de trouver un jour un abri, et je me pensais condamné par la malice du destin, quand je vis au loin une forme sombre se découper, derrière la barrière de sable. Je courus vers cet abri providentiel, ne voulant pas mourir. Je me réfugiai entre ses murs battus par les vents violents et, en regardant autour de moi, je vis des murs de béton gris, un sol jonché d’éclats de lampes défectueuses et de débris d’un plafond inexistant. J’étais de nouveau dans le laboratoire. Retour au point de départ.

Alors que je me déplaçai, essayant vainement de retrouver le chemin que j’avais pris la dernière fois, qui me semblait si lointaine, car j’avais vécu tant de choses depuis, je remarquai un monticule de pierres que je connaissais bien : C’était l’endroit où avait gît le corps de Melody, auparavant. Mais… Pas de Melody. Juste des traces de sang, qui paraissaient anciennes, et qui suivaient le mur, comme si Melody s’en était aidée pour avancer. Je courus pour voir où elles me menaient. Peut être à un garde-manger. Je n’avais rien à perdre, de toute façon, alors autant aller voir.

Je les suivis, remarquant les moments où, à chaque palier de l’escalier, Melody s’était arrêtée, peut être pour reprendre son souffle. Ces endroits étaient marqués par une flaque de sang plus conséquente. Malgré tout, je fus foré d’admettre, à un certain moment du parcours, qu’il m’était devenu difficile de retrouver les traces. Avait-elle, entre temps, trouvé un moyen d’entraver l’écoulement du sang, pour qu’il s’échappe plus lentement ? Je continuai ma route, espérant trouver de la nourriture, rien qu’un tout petit peu, juste assez pour mon estomac affamé. Mais quand je poussai la porte entrouverte où arrivaient les traces de sang, je fus bien déçu. La même pièce… Blanche… Et toujours aussi pleine d’horribles souvenirs. L’endroit où Melody m’avait soigné. Mais, dans un certain sens, c’était logique. Blessée comme elle l’était, Melody aurait sans doute pensé à se soigner en premier.

Soudain, je vis une ombre, dans le coin de la pièce. Je m’approchai. C’était Melody, assise à un bureau, en train de boire dans une autre sorte de récipient, qui ne m’était pas inconnu, vu que beaucoup de scientifiques en amenaient avec eux, à croire qu’ils pensaient que ça leur portait bonheur. Le récipient en question était plus gros qu’un flacon, mais légèrement plus petit. Il avait cependant beaucoup plus de convenance, et celui-ci était rempli d’un liquide plus noir que mon museau. Melody s’en délectait. Elle me tournait le dos, et ne m’avait pas remarqué. Je m’approchai, et je lui touchai un de ses pieds. Quand elle se mit à tousser, ayant avalé de travers la gorgée de sa boisson, je compris que j’avais touché son pied blessé. Étrangement, son pied était entouré d’une matière blanche et solide.

Elle sursauta, et se retourna vivement sur son siège, qui, -je venais de le remarquer- pivotait sur lui même. Quand elle me vit, son ton trahissait son dégoût, et ses yeux montraient une légère peur à mon égard. La seule chose qu’elle trouva à dire fut :
“Toi ?”

Je lui avait sûrement gâché cet instant de bonheur, mais je ne le regrettait pas du tout. J’en étais même fier. Les gens comme elle n’en méritaient pas. Un sourire mesquin s’esquissa sur mon museau. Sourire qui disparut aussitôt qu’elle me donna un coup de son pied valide. À peine me fus-je relevé que, se tenant à la table, elle me menaça avec un long bâton de métal dont elle s’aidait pour se déplacer.

“Un pas de plus et je te fais tâter de ma béquille ! Et, tu verras, elle est bien plus dure que mon pied !” Me menaça-t’elle. Prudent, je restai immobile. Elle n’avait pas l’air de plaisanter. Mais elle ne s’arrêta pas là.

“Allez, recule ! Recule !” Je reculai, et reculai encore.

“Bien, voilà, comme ça. Maintenant, dis moi ce que tu viens faire ici et de quelle manière tu m’as trouvé. Tu es sur mon territoire, alors autant me répondre immédiatement et te faire tout petit. Cela vaudra mieux pour toi.”

Tout ce qu’elle disait était vrai. Elle était bien dans son environnement. Un scientifique dans un laboratoire, tout comme un habitant de ville dans une ville.

“Bien, commençons par le début.” Dit-elle. Que viens-tu faire ici ?

Mon ventre et ma maigreur répondirent à ma place.

“Et, maintenant, comment m’as-tu trouvé ?”

Je lui désignai d’un geste du museau la traînée de sang. Mais cela n’a pas paru la satisfaire.

“Je veux que tu parles. Tu n’es pas un Pokémon ordinaire. Tu es une aberration de la nature. Alors parle. Je veux que tu me prouves une fois de plus que tu n’es pas normal. Parle !”

“Je t’ai trouvée grâce aux traces de sang que tu avais laissées derrière toi.” murmurai-je. Je n’aimais pas parler le langage humain.

Elle me regarda, satisfaite.

“Tu sais, Absol. Je ne t’aime pas. Je te déteste même. Et j’ai l’impression que c’est réciproque. Mais je sais bien que, si nous voulons sortir de ce désert, c’est ensemble que nous y arriverons et pas chacun de notre côté. Car je connais bien le laboratoire et que ça nous évitera de nous perdre, et aussi car les vivres présents dans le laboratoire ne sont pas assez nombreux pour que l’un d’entre nous, même seul, puisse tenir la traversée du désert. Alors je te propose de chasser pour nous deux, quand nous irons essayer de partir. De toute façon, tu ne connais pas cette région, et tu pourrais te perdre. Moi, j’y suis née.Je te propose donc un marché : nous traversons le désert ensemble et nous nous séparons dés notre arrivée, comme si de rien n’était.”

Je la trouvais bien présomptueuse de prétendre pouvoir se repérer dans ce désert de rocs, d’arbres amaigris, de rocs érodés et de terre craquelée, mais j’acceptai. Les vivres de ce laboratoire étaient de toute façon limités et n’allaient pas nous aider bien longtemps. Et si nous étions restés là, nous serions morts de faim, de soif, ou que sais-je encore.

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Et nous partîmes donc avec quelques vivres, de l’eau, et ce que nous avions sur nous, en quête d’une vie meilleure. Notre voyage dura plusieurs mois, à marcher, sur des chemins tour à tour caillouteux et sableux, mais jamais herbus. La soif était notre pire ennemie, la plus cruelle d’entre tous, aussi. Elle se riait de nous et nous poussait à nos limites, si bien que, les rares fois où nous trouvions de l’eau, nous nous jetions dessus et nous absorbions plus d’eau que des éponges ne le feraient. Nous ne parlions pas beaucoup, sinon pour nous poser des questions sur ce que nous allions manger, mais, au fil du voyage, nous avions appris à ne pas gaspiller notre salive pour des lamentations vaines. Je ne sais comment le désir de vivre, et de trouver une vie sans problèmes parvint à nous faire tenir debout, mais, un jour, sous un soleil en fusion, nous vîmes une porte de blocs en pierre grise. Lentement, nous avançâmes, zigzagant, et espérant que notre imagination, mise à rude épreuve par la sous-alimentation, dont la maigre pitance que nous procurait ma chasse ne parvenait pas à démanteler les assauts, ne nous jouait pas de vilains tours, sachant par expérience que cela n’avait rien d’impossible.

Mais, alors que nous arrivâmes enfin à l’intérieur du bâtiment, où la fraîcheur nous prit de court, je vis Melody s’effondrer. Et, bientôt, ce fut à mon tour.

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