Epic Fail sur la capture de Celebi de Flageolaid

Je doute qu’il soit dans les usages de rédiger une postface à la fin d’une fanfic. Quitte à friser l’arrogance, je me lance quand même.

L’idée de cet Epic Fail m’est venue à la lecture de Flammes contraires, une fanfic de LunElf en cours d’écriture, et à la suite d’échanges avec elle dans les commentaires. J’ignore précisément à quel moment mon imagination s’est mise en route.
Je profite d’ailleurs de l’occasion pour vous conseiller vivement de lire Flammes contraires, qui se veut une suite des jeux de la sixième génération. La qualité du récit ne fait que s’améliorer au fil des chapitres. En outre, LunElf réussit à développer progressivement plusieurs intrigues, liées aux différents personnages, sans que le lecteur ne se sente étouffé.
Compte tenu de son jeune âge, cela me fait carrément halluciner !

Concernant Epic Fail, mon point de départ fut plus ou moins le suivant : dans quelle mesure peut-on changer radicalement le tempérament d’un personnage sans que le lecteur ne s’en offusque ?
Il va de soi que toute fan-fiction est une réécriture du matériau de base, chacun proposant sa vision de tel ou tel personnage. La chose semble particulièrement aisée avec un univers comme celui de Pokémon, conçu avant tout comme base à un gameplay, plus que pour décrire une grande fresque épique.
Malgré tout, on ne peut pas se permettre de changer complètement la nature d’un personnage. Mais en bouleversant les évènements par une excursion dans le temps, cela devient un peu plus acceptable.

Puisque Flammes contraires se concentre surtout sur le personnage de Malva, il était normal que ce soit cette dernière qui subisse le changement de personnalité le plus important. C’était mon petit clin d’œil en passant.
Par la suite, l’idée d’observer les conséquences d’un voyage dans le temps m’a permis de laisser s’exprimer tous mes délires et fantasmes de joueur, notamment dans le chapitre 10.

Au début, alors que je rédigeais les deux premiers chapitres, je voulais écrire une histoire sur un ton plus sérieux que le reste de mes scandaleuses productions.
Bien vite, le naturel est revenu au galop. Difficile pour moi de ne pas plaisanter dans un univers comme celui de Pokémon !
Pourtant, j’ai quand même essayé d’inciter les lecteurs à la réflexion. Cela se voit surtout au début de la fic et un peu moins par la suite, l’aspect humoristique accaparant toute l’attention.
Je voulais traiter, de façon discrète, des petites irrationalités humaines qui influent sur nos actes, sur nos choix, comment le destin d’un individu affecte celui d’un groupe, quelle est la composante humaine du progrès technique et scientifique, ce genre de choses, en lien avec les conséquences d’un voyage temporel.
A vrai dire, je ne suis pas certain d’avoir réussi quoi que ce soit à ce niveau-là. Donc, bilan mitigé.

A propos du voyage dans le temps en lui-même, je tiens à signaler que j’aime de moins en moins les histoires qui traitent du sujet.
Pourtant amateur de SF depuis l’enfance, le voyage dans le temps ne me fait plus rêver. J’ai l’impression que, de plus en plus souvent, il s’agit de monter une intrigue compliquée pour aboutir à un plot twist inattendu et incohérent.
J’ai donc essayé de ne pas me perdre en écrivant une histoire assez modeste. Déjà en termes de longueur, il était pour moi hors de question de dépasser vingt-quatre chapitres, et également en ce qui concerne les enjeux, Lividex ne devait pas sauver le monde d’une catastrophe temporelle improbable.
Le seul détail d’Epic Fail que je déteste, c’est le moyen utilisé par Arsen pour traquer Celebi dans le temps :

« En harcelant un ancien scientifique de la Team Rocket, j’ai réussi à mettre la main sur un dispositif me permettant de suivre Celebi lorsqu’il voyage dans le temps. Il faut, bien entendu, que je sois proche de lui et que je fasse preuve de rapidité. »

C’est vrai que la moitié des savants ayant appartenu à un syndicat du crime possède le prototype d’une technologie futuriste. Beurk, ma fic est une odieuse série Z !!!
Je me suis autorisé cette facilité uniquement parce que le récit prend place dans l’univers de Pokémon. Ici, n’importe quel savant peut mettre au point (tout seul) une technologie avancée qui servira le héros.
C’est le côté bon enfant de la licence. Et puis, si l’espace peut être maîtrisé (téléporteurs, Pokéballs…), pourquoi pas le temps ?

Voilà, il s’agissait des quelques points sur lesquels je tenais à m’exprimer avant de mettre un point final à Epic Fail, en espérant que cette histoire vous ait plu !

Une dernière chose toutefois, vous avez sans doute remarqué que Lividex dissimule souvent des informations, de même qu'il ment énormément. Il ment aux différents personnages qu'il rencontre, il ment aux lecteurs et parfois à lui-même.
Et si les vingt chapitres que vous venez de lire n'étaient rien de plus qu'un gigantesque mensonge ? Il faut être crédule pour croire aux voyages temporels !