Jour sans soleil
Le vent cinglait le museau de Yûki, asséchait sa gorge et brûlait ses yeux encore humides de larmes. Ses petites pattes martelaient sans discontinuer le sol dur et gelé de la lande, mettant ses coussinets au supplice.
Yûki ne savait pas où il était, pas plus qu'il ne savait où il allait. Mais la peur abrogeait toutes ces questions de son esprit, n'y laissant qu'une seule idée claire : fuir.
Alors Yûki continua de courir, encore et encore, ignorant les protestations de ses membres fourbus qui demandaient grâce à chaque nouvelle foulée. Bien que plus personne ne le poursuivît depuis longtemps, Yûki continuait de fuir comme s'il avait la mort aux trousses.
Ce qui, en un sens, était vrai.
Yûki pouvait encore les entendre. Les cris de terreur des Pokémon diurnes assassinés dans leur sommeil. Le rire des Pokémon nocturnes.
Non ! C'est pas réel, c'est pas possible ! Ça doit être un cauchemar, un vilain cauchemar ! Je vais me réveil-
Yûki buta soudain sur une pierre, partit tête la première dans la poussière, dévala une petite pente, avant de terminer sa course dans une rivière. Par chance, le lit était peu profond, et Yûki réussit à se hisser sur la berge, avant de s'écrouler, exténué.
Les muscles de ses pattes, trop heureux de goûter à ce repos inespéré, se laissèrent gagner par l'engourdissement de la fatigue. Les flancs de Yûki se soulevaient et s'abaissaient rapidement tandis qu'il cherchait à récupérer son souffle.
Un flot d'images incohérentes et terrifiantes tourbillonna dans son esprit tel un ouragan furieux, où se mêlaient yeux aussi blancs que la lune, crocs et griffes acérées, sa mère et son frère se battant vaillamment...
Maman ! Yami ! Où sont-ils ? Je dois les retrouver...
Yûki se débattit, mais son corps paraissait peser une tonne. Son regard s'arrêta alors sur ses pattes meurtries. Les coussinets gonflés se fendillaient par endroits, laissant apparaître la peau à vif.
À la vue du sang, qui formait de petites perles écarlates entre ses doigts, Yûki se souvint.
Le corps déchiqueté de sa mère. La fourrure brune et blanche de son frère souillée par le liquide carmin. Ces images revinrent à l'esprit de Yûki avec une précision macabre.
Alors la réalité s'imposa à lui, si violemment qu'il en eut le vertige.
Les Pokémon nocturnes avaient bel et bien prévu de se venger des Pokémon diurnes. Sa forêt natale avait bel et bien été mise à feu et à sang par ces créatures de la nuit. Et Yami et Imala étaient bel et bien morts en essayant de le protéger.
Les larmes s'échappèrent des yeux de Yûki, et dévalèrent ses joues pour mourir sur les galets lisses qui tapissaient la rive.
Morts... Ils sont morts. Le petit Rocabot ne cessait de faire tourner cette phrase en boucle dans sa tête, comme s'il essayait d'en saisir le sens, de comprendre ce que ces mots mis bout à bout signifiaient.
Au-dessus de lui, les étoiles pâlirent. Le ciel se couvrit de nuages gris aux contours teintés de rose par l'aube naissante.
Yûki leva le museau. La lune avait disparu. Solgaleo avait-il été témoin de ce qui venait d'arriver ?
"Pourquoi, Solgaleo..., murmura Yûki. Pourquoi avoir laissé les Pokémon nocturnes nous attaquer ? T'as vu ce qu'ils ont fait ? Ils ont enfreint tous les principes du code d'honneur..."
Le louveteau se souvint alors que lui et son frère avaient également agi en travers du code, cette nuit-là, en s'aventurant au dehors.
Mais alors... Cette attaque... Est-ce que Lunala a voulu nous punir ? Mais pourquoi... pourquoi mêler les autres Pokémon diurnes à tout ça ? C'est nous qui avons enfreint les règles, pas eux !
"Hein, Solgaleo, pourquoi ? s'écria Yûki. Pourquoi t'es pas intervenu quand les autres se sont fait attaquer ? C'est nous qui étions en tort ! Les autres méritaient pas ça, ils méritaient pas de mourir !"
Personne ne lui répondit. Quant au ciel, il restait désespérément du même gris uniforme. Aucun signe du Dieu du Soleil.
Yûki glissa, tomba, se releva tant bien que mal. La peur céda la place à la colère.
"Et maman, elle voulait juste nous protéger ! Pourquoi t'as laissé ce monstre la tuer ?! Et Yami, pourquoi tu l'as laissé mourir ? Et moi, pourquoi je suis toujours en vie ? Je suis aussi coupable que lui, alors pourquoi je suis le seul à avoir survécu ?! Réponds-moi, Solgaleo ! Pourquoi t'as laissé faire ça ?! Pourquoi ? POURQUOI ?!"
Yûki cessa soudain d'aboyer pour rejeter la tête en arrière, et se mit à hurler à la mort. Sa petite voix brisa le silence désolant de la lande. Si personne ne l'avait repéré alors même qu'il était parfaitement à découvert dans cette étendue désertique, son cri ne pouvait qu'alerter ses poursuivants.
Mais je m'en fiche. Peu importe qu'ils m'entendent, et tant pis s'ils me trouvent et me tuent. À quoi bon rester en vie si je suis tout seul ?
Sa mère lui avait dit autrefois qu'il ne serait jamais seul. Mais elle avait tort. Car Yûki se sentait plus seul que jamais.
Sa mère et son frère étaient morts. Les alentours étaient déserts.
Et pour couronner le tout, Solgaleo l'avait abandonné. Bien que le ciel fût plus clair, l'absence du disque ardent dans le firmament n'offrait plus qu'un monde terne, froid, sans vie. Comme si le temps s'était arrêté.
Yûki hurla sans s'arrêter, exprimant sa tristesse et son désespoir aux nuages. Mais ces derniers continuaient de flotter impassiblement au-dessus de lui, sourds à ses lamentations.
Il ne se tut que lorsque sa voix se fut entièrement brisée et que, vaincu par la fatigue, il s'effondra sur le sol.
~*~*~*~
Cinq jours s'étaient écoulés depuis la révolte des Pokémon nocturnes dans la forêt natale de Yûki. Une fine bruine tombait sur la lande de pierre, éclaboussant les visages des trois Pokémon qui la traversaient en toute hâte.
"Quilbi ! héla l'un d'entre eux à son comparse. Ne t'éloigne pas tant. On doit rester groupés."
Le dénommé Quilbi, un Quartermac aux membres puissants, se retourna et fit mine de lancer son fruit à coque sur celui qui l'avait interpellé, un Ékaïser au museau couturé de cicatrices.
"Groupés ? lâcha le primate avec insolence. Ha ! Parce que tu crois vraiment qu'on peut nous tendre une embuscade ? Ici ? Regarde autour de toi : y'a pas un coin où se cacher à des dizaines de longueurs de queue à la ronde ! S'il y avait des ennemis, on les aurait repérés depuis un bail...
- Ce n'est pas une raison pour baisser notre garde, gronda le dragon. Les ennemis les plus dangereux sont toujours ceux qu'on ne s'attend pas à voir arriver...
- Eh, relax, papy. Tu crois pas que les Pokémon nocturnes ont autre chose à faire que de surveiller des cailloux ? D'ailleurs, vous pouvez me dire qui a eu l'excellente idée de chercher des vivres dans ce trou paumé ?
- Nous cherchons avant tout une source où se désaltérer, lui rappela son acolyte. Manger est accessoire, mais il est vital de boire.
- ACCESSOIRE ? Tu te fiches de moi ? C'est facile de dire ça quand on passe sa vie à manger des pierres ! Je vais te dire ce qui est vraiment vital, moi. Manger des fruits bien juteux et bien sucrés ! Haa, ça ouais, c'est le rêve..."
Laissant ses compagnons à leurs chamailleries habituelles, le troisième membre du groupe, une Kangourex aux yeux ambrés profonds, s'avança vers le lit de la rivière, qui commençait à déborder sur les galets auparavant sales de ne pas avoir été caressés par l'onde.
Depuis que les Pokémon nocturnes avaient déclaré la guerre aux Pokémon diurnes, il avait de cela cinq jours, le ciel était resté obstinément couvert, crachant quelquefois sur la terre une pluie tantôt fine comme ce jour-là, tantôt diluvienne.
Solgaleo pleure..., songea la Kangourex avec mélancolie. Il pleure le sort injuste réservé à ses enfants...
Elle caressa pensivement sa poche ventrale vide, avant de se rendre compte qu'elle ne sentait plus la pluie frapper son museau. Surprise, elle leva la tête, et aperçut un maigre, presque invisible, rayon de soleil percer la voûte nébuleuse.
Ébahie, elle suivit des yeux le rai de lumière.
Son regard tomba alors sur une petite silhouette, tout près d'elle.
"Par tous les dieux... ! souffla-t-elle. Ruhtra ! Quilbi ! Venez voir !"
Alertés, ses compagnons la rejoignirent en quatrième vitesse.
"Que t'arrive-t-il, Okâ ? tonna l'Ékaïser.
- T'as trouvé quelque chose ?" s'enquit Quilbi.
Tous deux écarquillèrent les yeux de stupeur. À leurs pieds, le corps à moitié plongé dans la rivière, gisait un Rocabot inconscient.
"Qu'est-ce que c'est que ce môme ? s'exclama Quilbi. Qu'est-ce qu'il fabrique ici ?
- Sûrement un fugitif..., répondit Ruhtra. Il a dû être séparé de ses parents quand les Nocturnes ont attaqué…"
Avec mille précautions, comme s'il était fait de glace et risquait de se briser au moindre mouvement brusque, Okâ prit le petit être entre ses grosses pattes, et porta l'oreille à son museau.
"Il respire, annonça-t-elle, non sans une pointe de soulagement.
- Bon, alors on en fait quoi ?" demanda Quilbi en se tournant vers Ruhtra.
L'Ékaïser parut hésiter. Pendant ce temps, Okâ contemplait le petit Rocabot évanoui. Son visage angélique, quoique crispé en une grimace d'apparente souffrance, l'attendrit immédiatement.
"Ramenons-le au camp, proposa-t-elle.
- Tu en es sûre ? fit Ruthra, réticent.
- On sait rien de ce môme ! renchérit Quilbi. Si ça se trouve, c'est un rejeton de ces saletés de Nocturnes !
- Je connais bien les Lougaroc, répliqua Okâ, j'en ai déjà rencontré qui vivaient dans les montagnes Ce sont des Pokémon nobles et valeureux, et pas nocturnes pour un sou. Ce Rocabot fait partie des leurs, j'en suis certaine."
Devant les expressions perplexes de ses alliés, Okâ insista encore :
"Et quand bien même il serait le fils de ennemi, il reste un enfant. À quoi bon résister à l'envahisseur si nous ne faisons rien pour sauver les enfants, qui représentent l'avenir de ce monde ? Nous ne vaudrions pas mieux que les Pokémon nocturnes, dans ce cas."
Les deux mâles échangèrent une œillade dubitative. Puis Ruhtra soupira.
"Très bien, céda-t-il. Tu m'as convaincu. On le ramène au camp. Sol saura quoi faire de lui..."
Okâ lui adressa un regard reconnaissant.
"Allez, on rentre. Plus rien ne nous retient ici."
Sur ces mots, l'Ékaïser prit la tête en direction des montagnes, intimant d'un geste aux autres de le suivre. Quilbi hésita un instant, avant de hausser les épaules et de suivre son camarade. Soulagée, Okâ placa délicatement le Rocabot dans la poche de son ventre, et leva les yeux vers l'endroit où le ciel s'éclaircissait.
Solgaleo était enfin revenu dans le ciel. Cela ne pouvait pas être un hasard, elle en était certaine.
~*~*~*~
Yûki fut réveillé par une douce odeur lactée, semblable à celle de sa mère.
Maman... ? Il ouvrit les paupières... mais les yeux ambrés qui l'accueillent n'étaient pas ceux, bleus et cristallins, de sa mère Imala.
"Oh, tu es réveillé ? Comment te sens-tu ?"
Yûki poussa un jappement terrifié, et chercha à s'enfuir. Mais il dérapa et se retrouva museau contre terre. Il sentit soudain une énorme patte se poser sur son échine, à la fois doucement et fermement.
"Du calme. Ne crains rien, tu es en sécurité, ici."
La voix de la créature, grave mais apaisante, n'était pas sans rappeler sa mère à Yûki. Il réussit à se détendre, sans pour autant complètement plaquer ses poils hérissés.
"Où...où...?"
Il toussa. Sa gorge lui faisait affreusement mal, et sa voix chevrotait à chaque mot.
"Tu es ici au camp de réfugiés de la Montagne de l'Aube."
Yûki sursauta. Un autre Pokémon que Yûki n'avait jamais vu, encore plus gros que le premier, venait d'entrer dans la grotte où ils se trouvaient. Son corps couvert d'immenses écailles jaune-orangé intimida le petit Rocabot, qui se réfugia instinctivement entre les pattes du premier Pokémon, bien plus chaleureux que cet énorme lézard au museau balafré.
"Ruhtra, gronda le Pokémon aux yeux ambrés. Ne prends pas cette grosse voix, tu vois bien que tu l'effrayes.
- Bah... C'est ma voix, qu'est-ce que j'y peux ?" fit l'écailleux, contrarié.
L'autre ne répondit pas et s'adressa à Yûki.
"Ne t'en fais pas. Ruhtra est un peu bourru, mais il a grand cœur (l'intéressé renifla bruyamment.) Moi, c'est Okâ. Et toi, quel est ton nom ?
- Yû...Yûki..."
Soudain, une objet rond heurta le mur derrière lui, et s'ouvrit en deux, dévoilant une écuelle remplie d'une bouillie jaunâtre.
Aussitôt, un troisième Pokémon, ressemblant à un singe noir et blanc, se rua dans la grotte en sautant partout.
"Hey ! T'es réveillé, p'tit gars ? s'écria-t-il, ignorant le regard courroucé d'Okâ. Tant mieux ! Allez, mange, le bon vieux Quilbi t'a confectionné ça rien que pour toi, p'tit veinard !"
Yûki resta interdit. Qui était cet hurluberlu ? Et qu'est-ce que c'était que cette histoire de "camp de réfugiés" ?
L'effluve émanant de l'écuelle arrivant à ses narines lui rappela soudain combien il avait faim. Son ventre affamé se mit à grogner.
Toutefois, pouvait-il vraiment manger cette nourriture ? Imala lui avait toujours dit de ne rien accepter venant d'un étranger...
Son ventre, se sentant visiblement peu concerné par cette mise en garde, grogna de plus belle. La dénommée Okâ hocha la tête, signe qu'il pouvait leur faire confiance. Une énième protestation de la part de son estomac acheva de balayer les doutes de Yûki, et il dévora le contenu de la gamelle.
Une fois rassasié, le petit Rocabot se lécha les babines, sous l'œil attendri d'Okâ.
"Dis-moi, Yûki, tu veux sortir ?" lui demanda-t-elle.
Le louveteau acquiesça. Il avait envie de découvrir où il avait atterri. Après avoir échangé un regard avec Tête-d'écailles, Okâ le conduisit à l'extérieur.
Yûki en resta sans voix.
Dehors, des dizaines et des dizaines de Pokémon, toutes espèces confondues, évoluaient au milieu d'un camp de fortune, bâti à même le flanc d'une imposante montagne de pierre gris sombre. Certains Pokémon se reposaient, allongés sur des lits de mousse, tandis que d'autres, rassemblés en petits groupes, mangeaient dans le même genre d'écuelles que lui en bavardant à voix basse.
"Ouah..., souffla Yûki, impressionné. Il y a tellement de Pokémon ! Ce sont... ce sont tous des Pokémon diurnes, pas vrai... ?
- Oui, répondit Tête-d'écailles. Tous sont, comme toi, des réfugiés ayant été chassés de chez eux par les Pokémon nocturnes..."
Yûki frissonna. Les images de l'attaque de sa forêt lui revinrent en mémoire.
"Dis-moi, petit... Es-tu tout seul ? Où est ta famille ? Tu te rappelles de quelque chose ?
- Hé bien..."
Tout à coup, un Caninos et un Evoli passèrent près d'eux, manquant de renverser Yûki. Les jeunes Pokémon jouaient à se renvoyer un petit fruit à coque, que leur passait le même Pokémon qui avait nourri le Rocabot.
"Hé petit ! le héla Quilbi. Attrape !"
La balle de fortune s'éleva haut dans le ciel. Déboussolé, Yûki se dressa maladroitement sur ses pattes arrière, dans l'espoir de l'intercepter. Mais la balle passa au-dessus de sa tête, et il s'étala de tout son long.
"Mince loupé ! rit le primate, joueur. Tu y étais presque !"
Yûki baissa les oreilles. Cette scène lui rappela les jeux qu'il partageait avec son frère. Avant qu'il...
"Euh... ? Mais tu pleures ?"
Gémissant, le petit Rocabot enfouit sa tête sous ses pattes, et laissa libre court à ses larmes. Son frère lui manquait tant... Yûki aurait tellement voulu qu'il soit là, que sa mère soit là, que tout soit comme avant...
Une patte réconfortante se posa alors sur sa tête. Yûki leva les yeux. Okâ le regardait, un sourire triste peint sur son museau âgé.
"Les Pokémon nocturnes ont tué ma fille, dit-elle. Lorsqu'ils ont attaqué notre horde. Je n'ai rien pu faire pour la sauver."
Yûki écarquilla les yeux, avisant la poche ventrale d'Okâ, distendue comme si elle était destinée à accueillir un occupant.
"Tous les Pokémon présents ici ont perdu un être cher. C'est pour cela que nous nous sommes rassemblés : pour combler notre solitude, et nous serrer les coudes pour surmonter cette période difficile."
Yûki renifla, et parcourut le camp du regard. Malgré la bonne humeur apparente apportée par les jeunes enfants, la même peine se lisait sur chaque visage. Le jeune Rocabot sécha ses larmes, et hocha la tête en direction d'Okâ. Les mots lui manquaient, mais il se sentait sincèrement désolé pour tous ces Pokémon, qui avaient tant perdu.
Mais, songea-t-il avec tristesse, qu'est-ce qu'ils diraient s'ils savaient que c'est à cause de moi, tout ce qui se passe ? Que c'est moi qui ai provoqué la colère de Lunala... ?
Une présence dans son dos le fit se retourner brusquement. Tête-d'écailles – Yûki avait décidément du mal à retenir son nom – s'était approché sans bruit.
"Suis-moi, petit, ordonna-t-il. Notre chef veut te voir."
Sans attendre de réponse, il s'en fut, suivi par un autre Pokémon qui lui ressemblait, mais en plus petit et avec moins d'écailles.
Yûki sentit ses entrailles se nouer. Qui était ce chef ? Que lui voulait-il ? Savait-il que Yûki avait enfreint le code d'honneur ? Peut-être allait-il le punir...
Le petit Rocabot n'eut pas le loisir de se poser plus de questions. Tête-d'écailles s'était déjà retourné et le toisait de son regard reptilien avec impatience. Yûki trottina jusqu'à lui, sans se rendre compte de la paire d'yeux curieux rivée sur lui...